Hégélianisme, essentialisme, existentialisme, absurdisme, marxisme, structuralisme, destructuralisme, etc. Que de systèmes philosophiques depuis plus de deux siècles ! Chacun élabore sa propre conception du monde, sa propre théorie de la connaissance. Certaines de ses philosophies autrefois si célèbres ne semblent plus intéresser grand monde aujourd’hui jusqu’au jour où de nouveau elles enflammeront des foules. Tel système est en vogue avant qu’un autre ne le tue. Mais dans leur étrange sommeil, elles peuvent encore malgré nous guider nos pensées. L’enseignement, les livres et les journaux ne sont pas les seuls médias qui les véhiculent et les vulgarisent. Le cinéma en est aussi un moyen extraordinaire. Rien ne se perd finalement de ce tourbillonnement intellectuel. L’esprit est naturellement infecté de ces pensées toujours présentes. Certaines de nos habitudes intellectuelles y prennent probablement leur source.
Pouvons-nous y voir des tendances ? Peut-être. Au-delà de leur fugacité, nous décelons par exemple trois traits caractéristiques, et plus exactement une triple négation :
- rejet d’une vérité objective et stable ;
- refus de la réalité ;
- négation de Dieu et de l’idée de Dieu.
Tous ces systèmes ont néanmoins un talon d’Achille. Ils ne peuvent s’appliquer à eux-mêmes ce qu’ils prétendent affirmer ou démontrer sans porter un coup terrible à leur propre crédibilité. En dépit de cette faille originelle, l’homme se laisse prendre dans les filets du sophisme et du beau discours. Il éprouve alors bien des difficultés à saisir Dieu par sa raison naturelle. Que d’obstacles pour s’en approcher ! Son âme n’est pas seulement en friche ; elle est comme notre environnement dans un état catastrophique, malade.
Et en dépit de la faillite de tant de doctrines et de systèmes artificiels, nous ne devons pas croire à l’impossibilité intellectuelle de connaître les vérités les plus hautes. Loin de nous l’agnosticisme et le scepticisme, de véritables pestes de l’intelligence. Comme nous le montrent les plus grands philosophes grecques et chrétiens, et comme l'enseigne l'Eglise, l’homme est capable de saisir la réalité de manière rationnelle.
Que faire alors pour se préserver de ces maladies qui font tant de ravages, surtout dans la jeunesse encore enthousiaste et naturellement optimiste, voire naïve ? S’il est bien illusoire de connaître tous ces systèmes, il est important de les percevoir et de les déceler dans tout notre environnement afin de nous en éloigner. Il est encore plus nécessaire d’entretenir notre vie intellectuelle et intérieure, d’approfondir notre foi et notre culture chrétienne, de se réfugier parfois dans le silence et la méditation. Nous devons enfin nous accrocher fermement à la réalité et au bon sens…
Et enfin prier. Le secours de Dieu n’est pas un vain mot…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire