" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


lundi 31 décembre 2018

Saint Pierre, chef des apôtres


La Sainte Écriture est d’une grande clarté pour celui qui veut bien L’entendre. Il ne s’agit pas de l’interpréter selon notre bon plaisir ou selon ce que nous voulons qu’elle nous dise. Nos interprétations n’ont pas pour but de confirmer ce que nous voulons croire ou de nous rassurer dans nos opinions. Il s’agit avant tout d’être docile à sa lumière, à la vérité. Il est si facile de l’interpréter selon nos désirs ou selon des doctrines auxquelles nous avons adhéré plus ou moins consciemment. C’est ainsi que certains commentateurs défendent leurs erreurs en se confortant sur la Saint Écriture ou plutôt sur une certaine interprétation. Le défenseur de la foi doit alors dévoiler leur forfaiture et montrer que leur regard sur les textes sacrés est biaisé. Mais des critiques plus subtiles peuvent alors nous reprocher le manque d’objectivité de nos interprétations. Nous ferions comme nos adversaires, usant des mêmes artifices, plus ou moins volontairement. Qui peut garantir que deux mille ans après avoir prononcé des paroles et les avoir retranscrites, nous soyons encore capables de les entendre ? L’attaque est redoutable. Il faut donc revenir au premier temps pour confirmer ce que nous croyons fermement.

La primauté de Saint Pierre est évidente pour celui qui veut entendre les Évangiles. Elles suffiraient à répondre à tous ceux qui veulent la remettre en cause. Alors pour ceux qui en doutent, allons au-delà des paroles. Revenons en ces premières années où les apôtres doivent bâtir l’Église.

Quelques décisions et faits significatifs témoignant l’autorité de Saint Pierre

Après l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ, les apôtres sont réunis dans le cénacle. Puis, Saint Pierre se lève et raconte l’histoire de Judas. Il propose de le remplacer par un « de ceux qui se sont unis à nous pendant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, à commencer du baptême de Jean, jusqu’au jour où il a été enlevé d’au milieu de nous. » (Act. Ap., I, 21) Saint Pierre est à l’origine de l’élection de Saint Matthias.

Au jour de la Pentecôte, se présentant avec les onze apôtres, Saint Pierre élève sa voix et parle aux hommes de Judée. C’est le premier à parler ouvertement et de manière publique. Il leur prêche longuement. « Et par beaucoup d’autres discours encore, il rendrait témoignage, et il les exhortait […] Ceux donc qui reçurent sa parole furent baptisés » (Actes des Apôtres, II, 40-41). C’est encore le premier à confirmer ses paroles par des miracles. Nous apprenons aussi qu’après ces discours et des miracles, le Grand Conseil arrête Saint Pierre et Saint Jean. 



À ces juges, Saint Pierre parle avec autorité. Plus tard, le roi Hérode l’emprisonne, « voyant que cela plaisait aux Juifs » (Act. Ap., XII, 3). Hérode a en effet compris la place que tient Saint Pierre chez les chrétiens. Alors qu’il a tué Saint Jacques, dit le Majeur, il ne le tue pas encore. Il est bien trop important.

La jeune communauté des fidèles connaît rapidement ses premières trahisons. Ananie et Saphire vendent un champ et fraudent sur son prix. Ils en apportent une partie aux apôtres. Saint Pierre dévoile à Ananie son mensonge et son vol. « Tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu. » (Act. Ap., V, 4) La sanction est immédiate. « Or, entendant ces paroles, Ananie tomba et expira » (Act. Ap., V, 5) Quand Saphire ment à son tour à Saint Pierre, ignorant ce qui s’est passé, elle connaît le même sort. Dès que Saint Pierre a fini de parler, elle succombe, rejoignant son mari. C’est encore Saint Pierre qui confond Simon le Magicien.

Alors que l’effort des apôtres est concentré sur les Juifs, Saint Pierre convertit les premiers païens après en avoir reçu une vision. Un ange a aussi demandé à Corneille d’appeler Saint Pierre. « En vérité, je vois que Dieu ne fait point acception des personnes ; mais qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice, lui est agréable. » (Act. Ap., X, 35) Et voyant le Saint-Esprit descendre sur eux, « il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur Jésus-Christ. » (Act. Ap., X, 48) Devant son acte, les autres apôtres sont surpris. « Pourquoi es-tu entré chez des hommes incirconcis, et as-tu mangé avec eux ? » (Act. Ap., X, 3) Saint Pierre raconte les événements. « Ils se turent, et glorifièrent Dieu. » (Act. Ap., XI, 18)

Plus tard, une dispute sur les Gentils divise les chrétiens à Antioche. Certains fidèles veulent leur imposer la loi de Moïse alors que d’autres trouvent ce joug inutile. « Les apôtres et les prêtres s’assemblèrent donc pour examiner cette question. Mais après une grande discussion, Pierre, se levant […] » (Act. Ap., XV, 7). Saint Pierre est le premier à prononcer un discours qui défend la conversion des Gentils et professe la doctrine du salut. « C’est par la grâce du Seigneur Jésus-Christ que nous croyons être sauvés, comme eux aussi. » (Act. Ap., XV, 11) Saint Jacques confirme les paroles de Saint Pierre. La cause est donc entendue.

Ces faits montrent que Saint Pierre a exercé une autorité particulière dans l’Église. Quand les apôtres se réunissent pour prendre une décision, ou quand il faut parler aux apôtres après des discussions, c’est lui qui se lève et parle. Il prend aussi des décisions fondamentales. Il sanctionne des fidèles. Il parle devant des autorités. Personne ne conteste son autorité. Certes, les apôtres aussi prêchent, guérissent et décident comme nous le voyons dans les Actes des Apôtres, mais Saint Luc les mentionne sans les distinguer. Saint Pierre est le seul qui est nommément mentionné. Il y a bien Saint Pierre et les autres.

L'incident d'Antioche : Saint Paul réprimande Saint Pierre

Après sa conversion, Saül se rend à Jérusalem « pour voir Pierre », et il demeure avec lui quinze jours. (Galates, I, 18) Cette volonté de le rencontrer nous montre encore la place qu’il occupe dans l'Église. Pourtant, dans la même épître, Saint Paul revient longuement sur son attitude à l’égard de Saint Pierre, dont son comportement est jugé « repréhensible » (Galates, II, 11), à Antioche. Remarquons que certains commentateurs s’appuient sur ce récit pour nier la place de Saint Pierre dans l’Église.

Revenons donc sur ce récit[1]. Nous l'avons déjà évoqué pour traiter d’un autre sujet. Saint Pierre et Saint Paul mangent avec des Gentils convertis. Or, la loi juive interdit cette mixité afin que les fidèles ne contractent pas des impuretés au contact des Gentils. Quand des envoyés de Saint Jacques se présentent, Saint Pierre se sépare de ses compagnons, « craignant ceux qui étaient incirconcis »(Galates, II, 12). Certains suivent son attitude. Alors « quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Cephas devant tous : si toi, Juif tu vis à la manière des gentils, et non en juif, comment forces-tu les gentils à judaïser ? » (Galates, II, 14)

L’incident d’Antioche ne révèle pas un conflit d’autorité. Elle ne remet pas non plus en cause l’enseignement de Saint Pierre qui s’est nettement déclaré sur le sujet lors du concile de Jérusalem. En fait, Saint Pierre n’a pas d’autres intentions que d’éviter de scandaliser les chrétiens circoncis de Jérusalem, c’est-à-dire ceux envoyés par Saint Jacques, particulièrement soucieux des observances de la Loi, pratiques que les apôtres n’ont pas proscrites. Seuls sont dispensés à les suivre les Gentils convertis. C’est donc par condescendance envers les Juifs convertis et pour éviter un scandale qu’il quitte la table des incirconcis. Nous voyons ainsi manifester ce qui peut être considéré comme un geste de prudence de la part d’un chef. Mais en fait, ce geste est dangereux. Il semble faire croire à une dualité entre les Juifs et les Gentils convertis, compromettant ainsi l’avenir de l’Église. Le problème que soulève cet incident n’est donc pas doctrinal. 

Pouvons-nous cependant en conclure à une remise en cause de l’autorité de Saint Pierre ? Selon Saint Augustin, cet incident le confirme au contraire. Saint Paul ne serait pas intervenu de cette façon si Saint Pierre n’était pas le chef de l’Église. Toute son attitude est une confirmation de la préséance de Saint Pierre. Pour Saint Augustin, c'est un « exemple plus saint et plus rare que celui de Saint Paul, qui veut que nous osions résister à de plus grands que nous pour la défense de la vérité évangélique, sans jamais blesser cependant la charité fraternelle »[2]. Saint Paul nous éclaire également  sur l’importance de la charité qui doit dépasser le simple respect humain. Il montre enfin les problèmes concrets que soulève l'apostolat.

Saint Pierre ne dirige pas l’Église comme les maîtres de ce monde. Il est un Pasteur soucieux de ses brebis. Par son attitude, il peut se tromper, croyant bien faire. En dépit de ses privilèges, il demeure en effet un homme. Il ne dispose pas non plus d’une autorité absolue. Fort de son zèle et de ses activités apostoliques, Saint Paul est plus clairvoyant que Saint Pierre.

Mais faut-il alors voir, comme l’ont fait des adversaires de l’infaillibilité pontificale, Saint Pierre comme le chef des Juifs convertis et Saint Paul celui des Gentils convertis, égaux en termes d’autorité même doctrinale, remettant ainsi en cause l’unique autorité de Saint Pierre ? Certes, les activités apostoliques ont été réparties pour plus d’efficacité et pour répondre à Notre Seigneur Jésus-Christ mais cela n’implique pas une dualité dans l’autorité comme nous l’avons montré dans un précédent article[3].

Remarquons que Saint Pierre ne s’offusque pas des remarques de Saint Paul. Le chef de l’Église n’est pas un despote, cherchant à imposer une autorité absolue. Il y a en effet place à certaines autorités. Saint Jean et Saint Jacques le Majeur en sont aussi d’autres exemples. Comme le demande Notre Seigneur Jésus-Christ, Saint Pierre ne dirige pas l’Église comme les puissances d’ici-bas.

Conclusion




Notre Seigneur Jésus-Christ investit Saint Pierre comme chef de son Église. Telle est la conclusion évidente que nous tirons des Évangiles. Dans les premières années, alors que l’Église prend naissance, Saint Pierre assure en effet nettement une fonction de chef, même si d’autres apôtres assument des fonctions particulières, y compris doctrinales, comme Saint Paul. Il exerce une véritable autorité conformément aux paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ. Son attitude et ses décisions manifestent bien qu’il est le premier des apôtres. Dans l’Église, Saint Pierre n’exerce pas uniquement une primauté d’honneur. Il exerce une primauté de juridiction qu’il a reçue directement et personnellement de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il a été choisi et a vécu comme son vicaire sur terre…



Notes et références

[1] Voir Émeraude, mai 2015, article « Christianisme : la vocation des nations, l'universalité du salut ». L’incident d’Antioche est étudié pour montrer que le christianisme n’est pas le résultat d’une dualité entre les Juifs et les Gentils, les premiers représentés par Saint Pierre, les seconds par Saint Paul.
[2] Saint Augustin, Lettre à Saint Jérôme, LXXXII, 22, Œuvres complètes de Saint Augustin, sous la direction de M. Poujoulat et de M. l'abbé Raulx, Bar-le-Duc, 1864-1872, www.abbaye-saint-benoit-ch.
[3] Voir Émeraude, mai 2015, article « Christianisme : la vocation des nations, l'universalité du salut ». 

samedi 22 décembre 2018

Saint Pierre, sur lequel est bâtie l'Église...


Avant de rejoindre les cieux, Notre Seigneur Jésus-Christ a envoyé ses apôtres pour perpétuer son œuvre. Il les a choisis et leur a donné les pouvoirs nécessaires pour que l’Église qu’Il a fondée se répande dans le monde entier. Leur mission est néanmoins dépendante d’une double exigence, d’une double unité. Ils doivent être unis en Notre Seigneur Jésus-Christ comme un sarment à une vigne, et ils doivent être unis eux-mêmes par la charité. Mais nous connaissons la nature humaine et la liberté qui est donnée à tout homme. Nous ne pouvons guère oublier les séquelles du péché originel.  Nous portons nous-mêmes le lourd fardeau de notre misère. Sans ignorer l’assistance divine que Notre Seigneur Jésus-Christ leur a promise, nous pouvons craindre des dissensions entre les apôtres et les communautés qu’ils doivent fonder. Pourtant, au cours du premier siècle, les paroles de Notre Seigneurs Jésus-Christ ont été accomplies…

Nous pourrions alors croire que l’Église n’a été fondée que sur les apôtres unis entre eux et avec Notre Seigneur Jésus-Christ. Or, selon l’enseignement de l’Église, les successeurs des apôtres sont les évêques légitimes. Certains prétendent alors que l’Église ne doit être gouvernée que par les évêques fidèles unis entre eux. D’autres affirmeront que c’est le rôle du concile puisqu’il est le lieu où ils s’assemblent. Telles sont les idées émises par une certaine forme de conciliarisme et toutes les doctrines favorables à l’épiscopalisme. Or ces propositions ou opinions se fondent sur une erreur. Elles oublient, négligent ou relativisent un point fondamental : parmi les apôtres, Notre Seigneur Jésus-Christ a nettement distingué l’un d’entre eux, Saint Pierre

Simon, appelé Pierre, premier des apôtres




Lorsque les évangélistes Saint Matthieu, Saint Marc et Saint Luc énumèrent les noms des douze apôtres, le premier de la liste est toujours Simon « à qui il donna le nom de Pierre » (Marc, III, 16), ou « appelé Pierre » (Matth., X, 2), « auquel il donna le surnom de Pierre » (Luc, XVI, 14). Les trois évangélistes nous apprennent tous ce changement de nom. Dans les Actes des Apôtres, écrits par le même Saint Luc, la liste commence aussi par Pierre sans préciser son nom originel. Ainsi, dans ces énumérations, nous constatons clairement deux choses propres à Saint Pierre : la première place qu’il occupe et le changement de nom.

Le premier point nous éclaire sur la primauté qui lui est donnée sur les onze autres apôtres. Notons que la place des autres apôtres change selon les listes, ce qui souligne encore plus la place incontestable de Saint Pierre. Saint Matthieu est encore plus explicite. Simon est en effet appelé le « premier » (Matth., X, 2) sans qu’il n’évoque un second ou un troisième. Pourtant, il n’est pas le premier à avoir été choisi. C’est en effet son frère André. Le second point est plus éclairant.

Nouveau nom, nouvelle vocation

Saint Jean nous évoque la première rencontre entre Notre Seigneur Jésus-Christ et Simon. En le regardant, Il lui dit : « Tu es Simon, fils de Jona ; tu seras appelé Cephas, ce qu’on interprète par Pierre. » (Jean, I, 42) Le terme araméen est Kefa[1]. Il désigne le roc inébranlable. Remarquons que le terme de « rocher » évoque Dieu dans l’Ancien Testament.

Le changement de nom n’est pas anodin pour les Juifs. Il souligne un fait extraordinaire, le début d’une histoire. Le cas le plus célèbre est celui d’Abram dont le nom a été changé en Abraham. Le nom n’est pas simplement le moyen d’identifier un individu. Dans notre société, nous avons tendance à l’oublier. Il est constitutif de sa personne. « Pour les Israélites comme pour leurs voisins, le nom exprime en quelque sorte la personne même […] qu’il désigne. »[2] Le nom est intégré à la personne qui le porte. Connaître le nom ou l’attribuer à une personne revient ainsi à donner pouvoir sur elle. En outre, le changement de nom indique une nouveauté, une nouvelle vocation de la personne. Abram, qui signifie « père très haut », c’est-à-dire de bonne race noble, devient Abraham, « le père d’une multitude de nations ». Ainsi en modifiant le nom de Simon en Pierre, Notre Seigneur Jésus-Christ s’en accapare et lui attribue une nouvelle vocation, une fonction, une mission. Il est le seul apôtre qui a eu ce privilège. Même Saint Jean, le bien-aimé, n’a pas eu cette faveur.

La confession de foi de Saint Pierre

Saint Matthieu nous explique en détail les raisons de ce changement et, par-là, nous fait comprendre son rôle, ce pour quoi il a été choisi.

De Bethsaïde, Notre Seigneur Jésus-Christ se dirige vers le nord, vers Césarée de Philippe, aujourd’hui une petite bourgade appelée Bânias, dans la partie la plus au sud de la Palestine, non loin des sources du Jourdain. Il est accompagné de ses disciples. Il les interroge : « quel est celui que les hommes disent être le Fils de l’homme ? » (Matth., XVI, 13). L’expression « Fils de l’homme » est chère au peuple juif qui attend la venue du Messie[3]. Il en est une des multiples désignations.

La question peut nous étonner. Seul Saint Jean nous a habitués à un langage si personnel. Les autres évangélistes s’intéressent en effet plutôt au Royaume de Dieu. Et que signifie-t-elle ? Est-ce par ignorance qu’Il leur pose cette question ou pour un quelconque intérêt sur les rumeurs qui circulent sur Lui ? Certainement pas. Elle annonce plutôt des paroles solennelles. Elle veut provoquer une réaction auprès de ses disciples. Il veut attendre de leur bouche ce qu’Il est après leur avoir enseigné par sa vie, ses paroles, ses miracles.

Les apôtres Lui donnent alors des réponses variées. La population ne sait pas trop ce qu’Il est : Saint Jean-Baptiste, Elie, Jérémie…  Ils ne font ainsi que reprendre ce qu’ils ont attendu.



Puis Notre Seigneur Jésus-Christ les interroge de nouveau : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » (Matth., XVI, 15) La question est de nouveau posée à tous les apôtres réunis. Pourtant, un seul répond : Simon. « Prenant la parole, Simon-Pierre dit : vous êtes le Christ, le fils du Dieu vivant. » La réponse est affirmative, claire, unique. Elle n’amène aucune contradiction. La formule est aussi complète. Il est le Christ, c’est-à-dire l’oint de Dieu, le Messie attendu, et aussi le Fils du Dieu vivant, du Dieu véritable. Il n’est pas uniquement un Fils mais le Fils. Alors que la population hésite sur l’identité du « Fils de l’homme », Saint Pierre n’a donc aucun doute sur ce qu’Il est. D’une voix inébranlable, même magistrale, il professe sa foi en Notre Seigneur Jésus-Christ.

Saint Pierre, le roc sur lequel est établie l’Église de Notre Seigneur Jésus-Christ

La réponse de Saint Pierre est si belle et si pleine que Notre Seigneur Jésus-Christ le félicite aussitôt. « Tu es heureux, Sion, fils de Jean, car ni la chair ni le sang ne t’ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux. » (Matth., XVI, 17) La réponse nous renvoie aux Béatitudes. « Heureux êtes-vous… » Est-Il dans l’admiration et dans la joie d’entendre une telle réponse ? Nous songeons aux paroles sublimes de Saint Jean, à « ceux qui ne sont point nés du sang ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » (Jean, I, 13)

Saint Pierre n’a pas trouvé sa réponse dans la raison ou auprès des autres disciples ou du peuple juif, lui qui ne sait pas reconnaître les signes que Dieu lui a pourtant donnés pour identifier le Messie. Sa connaissance est plus profonde. Elle est une révélation divine tout en étant un acte de foi. Comment un être de chair et de sang, un fils d’homme, limité aux lumières naturelles, peut-il en effet faire une telle profession de foi s’il n’était pas inspiré ? Une fois encore, Notre Seigneur Jésus-Christ l’appelle de son nom, insistant davantage sur sa nature de créature. Il lui rappelle ce qu’il est par nature, « fils de Jean » avant de lui donner un nouveau nom qui lui révèle ce qu’il va devenir. Le contraste est saisissant.

Saint Pierre a dit ce qui est Jésus, désormais, c’est à son tour de lui dire ce qu’il est. « Aussi moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. » (Matth., XVI, 18) Si les paroles araméennes perdent de leur force en les traduisant, nous percevons encore un magnifique jeu de mots[4]. Néanmoins, nous devrions dire « sur Pierre » au lieu de « sur cette pierre ». C’est donc sur sa personne que l’Église est bâtie. Le changement de nom annonce la place privilégiée qu’il va occuper dans l’édifice divin. L’Église, dont le fondateur est Notre Seigneur Jésus-Christ – c’est son Église, soulignons-le – est bâtie sur Saint Pierre, la pierre de fondement, la pierre fondamentale.

De nombreux commentaires voient dans le terme « pierre » d’autres significations. On en a recensé au moins dix. Certains considèrent par exemple qu’il s’agit de Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même. Ces interprétations ne peuvent pas cependant résister longtemps à une lecture sérieuse des paroles.

Un fondement inébranlable

L’image du rocher est lumineuse. Elle est associée aux idées de fondement et de stabilité. « Le rocher porte vraiment l’édifice et lui prête sa forme ; ainsi Pierre soutiendra l’Église par son autorité. Il ne s’agit pas non plus d’un rôle passage… Déjà l’image du fondement annonce par elle-même un rôle stable, une action durable et permanente. »[5] L’image nous renvoie à d’autres paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ. « Quiconque donc entend ces paroles que je dis et les accomplit, sera comparé à un homme sage qui a bâti sa maison sur un roc. »(Matth., VII, 24)

Le roc ne désigne pas Notre Seigneur Jésus-Christ comme certains commentateurs l’ont pensé sinon la tournure de phrase n’aurait plus de sens. En outre, Il s’adresse bien à Saint Pierre et à lui-seul, et non aux apôtres. Enfin, ce n’est point une promesse mais une prophétie, une réalité qui doit se réaliser dans l’avenir.

Une Église infaillible

Notre Seigneur Jésus-Christ nous révèle aussi, en même temps, que « les portes de l’enfer de prévaudront point contre elle » (Matth., XVI, 17). Le terme de « porte » signifie puissance. Le terme d’« enfer » peut signifier deux choses selon les exégètes, soit le séjour des morts, et donc la mort elle-même, soit le séjour des damnés et des démons, par conséquent l’empire de Satan. L’Église sera donc invulnérable aux puissances de la mort ou du mal. Dans le premier cas, elle sera immortelle, dans le second, indéfectible. La dernière interprétation est la plus vraisemblable en raison du contexte. Le terme de « prévaloir » est proche de « triompher » ou de l’expression « être fort contre quelqu’un ». Dans ce cas, Notre Seigneur Jésus-Christ annonce une Église indéfectible, et par conséquent infaillible. Comme cette annonce suit immédiatement celle qui assure à Saint Pierre son rôle de socle, nous pouvons en déduire que l’infaillibilité est garantie à l’Église à cause de Saint Pierre. Elle défit à tous les assauts du mal parce qu’elle a Saint Pierre pour fondement. L’Église et Saint Pierre sont indissociablement liés.

Saint Pierre, maître des clefs

Saint Matthieu nous révèle ensuite en quoi consiste la place particulière de Saint Pierre dans l’Église. « Et je te donnerai les clefs du royaume de Dieu […]»(Matth., XVI, 19). Si l’Église est du temps, le Royaume de Dieu est éternel. C’est néanmoins le même édifice qui se construit ici-bas et s’achève dans les cieux. Saint Pierre est donc le gardien des clefs de l’Église, celui qui détient les clefs de l’entrée du Royaume de Dieu. C’est lui qui ouvre et ferme, accueille et écarte, accorde ou refuse l’accès à la demeure céleste. Ainsi, Saint Pierre reçoit le pouvoir de recevoir dans l’Église ceux qui veulent y entrer, et d’en exclure certains. Le terme de « clefs » signifie aussi d’une manière générale tout l’exercice de l’autorité. Saint Pierre a ainsi les pleins pouvoirs du maître de maison, c’est-à-dire de l’Église.

Saint Pierre, gardien de la foi et de la morale

« […] tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre, sera aussi délié dans les cieux. » (Matth., XVI, 19) Notre Seigneur Jésus-Christ atteste le pouvoir suprême de remettre les péchés. Néanmoins, plus tard, les apôtres recevront aussi ce pouvoir comme l’atteste Saint Jean. « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jean, XX, 23) Quel est alors le privilège de Saint Pierre ?

Notons d’abord que Saint Pierre l’a reçu en premier. Ce n’est pas un hasard. Laissons Bossuet nous donner quelques éclaircissements. « C'était manifestement l'intention de Jésus-Christ de mettre premièrement dans un seul ce que, dans la suite, il voulait mettre dans plusieurs ; mais la suite ne renverse pas le commencement, et le premier ne perd pas sa place... Les promesses de Jésus-Christ aussi bien que ses dons sont sans repentance, et ce qui est donné une fois indéfiniment et universellement est irrévocable ; d'ailleurs la puissance donnée à plusieurs porte sa restriction dans son partage, au lieu que la puissance donnée à un seul, et sur tous, et sans exception, emporte la plénitude. »[6] Saint Pierre reçoit cette puissance de manière personnelle alors que les apôtres l’exercent de manière collective. Telle est aussi l’interprétation du pape Innocent III. « Ce qui est dit à Pierre lui est adressé personnellement, à l'exclusion des autres ; ce qui est dit aux autres s’adresse à eux dans leur union avec Pierre. En conséquence, le pouvoir lui est donné de telle sorte qu'il ne puisse être l'apanage des autres sans lui, mais que lui-même puisse le revendiquer à part des autres, en raison d'un privilège qui lui est conféré et de la plénitude de puissance qui lui est accordée. »[7] Par ailleurs, Saint Pierre a un pouvoir sans lien avec d’autres, les apôtres ont un pouvoir qui ne peut subsister sans unité. Enfin, étant premier, le pouvoir de Saint Pierre s’exerce aussi sur les autres apôtres. En effet, avant qu’Il souffre la Passion, Notre Seigneur Jésus-Christ lui demande : « quand tu seras converti, affermis tes frères » (Luc, XXII, 32). Il est bien érigé comme le gardien des autres apôtres, veillant sur eux comme des frères. C’est à Lui que Notre Seigneur Jésus-Christ s’adresse.

Les termes de « lier » et « délier » nous renvoient probablement aux pouvoirs des docteurs de la Loi. Ils étaient dits lier ou délier quand ils prononçaient : « ceci est défendu, ceci est permis ; telle chose est inexacte, telle autre ne l’est pas. » Finalement, « le pouvoir de Saint Pierre est tel que ce qu’il fit ici-bas à son retentissement au ciel. »[8] Ainsi nous pouvons entendre dans la parole de Notre Seigneur Jésus-Christ la constitution du plein pouvoir doctrinal dans l’ordre spéculatif et pratique. Saint Pierre est donc aussi le gardien de la foi et de la morale.

Le passage de la Sainte Écriture est ainsi riche en enseignement, suffisamment clair et complet pour démontrer le rôle fondamental de Saint Pierre dans l’Église dont il est institué chef par son fondateur Notre Seigneur Jésus-Christ. Un autre passage de l’Évangile doit également être évoqué.

La confession de charité de Saint Pierre

La scène se déroule en Galilée, au lac de Tibériade. Saint Pierre pêche avec six autres apôtres. Toute la nuit, ils ont travaillé sans rien prendre. Leur filet est vide, la barque légère. Les malheureux pécheurs reviennent vers le rivage. Au loin, sur la berge, Notre Seigneur Jésus-Christ ressuscité les regarde. Ils ne L’ont pas encore reconnu. À sa demande, ils jettent de nouveau un filet à droite de la barque, et tout-à-coup, il se remplit d’une multitude de poissons. Par ce miracle, Saint Jean Le reconnaît. Il dit à Saint Pierre : « C’est le Seigneur. »(Jean, XXI, 7) Alors le reconnaissant à son tour, « il se ceignit de sa tunique, et se jeta dans la mer. »(Jean, XXI, 8) Les autres disciples viennent au rivage par la barque. Un repas les attend, du pain, du feu, des poissons sur la braise. « Venez, mangez. » (Jean, XXI, 12) Ils se retrouvent comme avant, dans l’intimité. Notre Seigneur Jésus-Christ distribue à chacun du poisson et du pain. Les apôtres sont assis, certainement émus de cette nouvelle manifestation.




Remarquons que Saint Pierre est celui qui invite les apôtres à pêcher, celui à qui Saint Jean confie son secret, celui qui tire le filet rempli de poissons et le premier qui va à Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est le personnage central de la scène, agissant comme un chef.

Après ce repas, Notre Seigneur Jésus-Christ dit à Saint Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. » (Jean, XXI, 15) À trois reprises, Il lui pose cette question et à chaque fois, Saint Pierre confirme son amour pour lui. À chaque attestation de charité qu’Il provoque, Il lui confirme sa charge de pasteur. « Pais mes agneaux », « pais mes brebis ».

Pourtant, il n’y a qu'un seul pasteur, un seul troupeau, Notre Seigneur Jésus-Christ. Que signifient donc ses paroles si claires et si insistantes ? Et c’est Lui qui institue Saint Pierre comme pasteur de ce troupeau ! Qui ne voit pas dans ces paroles une sorte de relais ? Osons le dire. Saint Pierre doit prendre sa place, Lui succéder.

Saint Pierre, le pasteur de l’Église

Lors de la dernière Cène, Notre Seigneur Jésus-Christ annonce aux apôtres qu’Il doit partir, là où ils ne peuvent suivre. Et sûr de lui, Saint Pierre intervient : « pourquoi ne puis-je vous suivre à présent ? Je donnerai mon âme pour vous. » (Jean, XIII, 37) En guise de réponse, Notre Seigneur Jésus-Christ lui prophétise son triple reniement. Lors de sa passion, Saint Pierre L’a en effet renié trois fois.

Avant de les quitter pour se rendre à la montagne des Oliviers, Notre Seigneur Jésus-Christ annonce aux apôtres sa Passion et leur révèle qu’ils prendront du scandale à son sujet pendant la nuit comme l’avait prédit le prophète Zacharie. De nouveau, Saint Pierre lui répond : « quand tous se scandaliseront de vous, pour moi jamais je en me scandaliserai. » (Matth., XXVI, 33) La réponse de Saint Pierre n’est plus seulement pleine de témérité ; il se compare désormais aux autres disciples et s’élève au-dessus d’eux. Et Notre Seigneur Jésus-Christ lui annonce son triple reniement. Il sera le seul, tombant ainsi au-dessous d’eux. Celui qui sera exalté sera humilié. Mais Saint Pierre persiste. « Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai point. » »(Matth., XXVI, 35) Notre Seigneur Jésus-Christ ne lui répond plus.

Les larmes de saint Pierre

Le Greco
Quel chemin parcouru par Saint Pierre depuis la dernière Cène ! Sur les rives du lac de Tibériade, la question de Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas anodine. L’aime-t-il plus que les autres, lui demande-t-Il ? La réponse de Saint Pierre est plus prudente, plus humble. Il ne tombe pas dans le piège. Il ne se compare plus aux autres, ne faisant que protester son amour. Mieux encore. Il laisse au Seigneur le soin de répondre. « Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. » (Jean, XXI, 16) Sa réponse ne s’appuie plus sur lui-même. « Seigneur, vous connaissez toutes choses, vous savez que je vous aime. » (Jean, XXI, 17) Il n’affirme rien de lui-même contrairement à ses réponses précédentes si téméraires. Il en appelle désormais au témoignage et à la science infinie de Notre Sauveur. Certes, à la troisième fois, Saint Pierre est attristé. Comment peut-Il encore poser une telle question, Lui qui sait tout et qui sonde les cœurs ? Mais son triple reniement ne nécessite-t-il pas une triple protestation d’amour afin que tout s’efface ? Puis, Notre Seigneur Jésus-Christ lui annonce sa mort, son martyre, tout imprégnée d’humilité. Il mourra pour Lui, glorifiant ainsi Dieu.

À ses trois protestations d’amour, Notre Seigneur Jésus-Christ lui confirme sa charge de pasteur auprès des agneaux et des brebis. Lors de la scène où Il annonce qu’il sera la pierre de fondement de l’Église, Saint Pierre a professé sa foi. Cette fois-ci, Il provoque une attestation de charité. Le terme même de « paître » est important. Il est plus qu’un chef, plus qu’un docteur. Il est un véritable pasteur qui doit prendre soin de ses agneaux et de ses brebis, les nourrir, les conduire, les ramener dans le seul troupeau. Or qui est le Pasteur si ce n’est Notre Seigneur Jésus-Christ ? Ainsi Il le confirme dans la perpétuation de son œuvre. Il lui remet le troupeau tout entier, ainsi que les apôtres …

Conclusions

La Sainte Écriture est d’une très grande clarté. Trois images nous décrivent nettement la primauté de Saint Pierre. Il est le roc sur lequel s’élève l’Église qui doit traverser les siècles. Il est aussi le détenteur des clefs, le maître dans toute la maison de Dieu. Il est enfin celui qui lie et délie, sur terre comme au ciel, manifestant ainsi un pouvoir et une responsabilité suprême. Notre Seigneur Jésus-Christ remet personnellement et directement à Saint Pierre la charge de diriger l’Église en son nom. Il en est le fondement à cause de sa foi et de sa charité. Ainsi, si les apôtres ont reçu pour mission de perpétuer l’œuvre de la Rédemption, poursuivant ainsi son œuvre, Saint Pierre en assure la primauté. Il est leur chef. Et soulignons : saint Pierre est le chef de toute l’Église, et non celle réunie à Rome ou à Antioche. Saint Ambroise le dira : là où sera Pierre, là sera l’Église[9].

Notre Seigneur Jésus-Christ l’a désigné comme le pasteur de ses fidèles. Or ne s’est-Il pas lui-même désigné par ce titre ? Ainsi, Saint Pierre doit agir comme Il a agi envers ses brebis. Il lui remet certes son Église mais pour la servir. Attentif et vigilant, il doit donc assurer l’unité de son troupeau et le défendre contre tout ce qui peut le menacer avec les mêmes dispositions qu’Il nous a témoignées. Ainsi nul ne peut être uni à Notre Seigneur Jésus-Christ s’il n’est pas uni à Saint Pierre. Les apôtres doivent donc être unis à celui qui a été appelé Pierre. Il est le principe de leur unité.

Les passages témoignant la primauté de Saint Pierre, notamment celui de Saint Matthieu, ont souvent fait l’objet de critiques. Leur authenticité a été remise en cause. D’autres interprétations ont été données, relativisant le rôle de Saint Pierre. On n’a pas cessé ainsi d’attaquer ces passages pour remettre en cause la primauté du pape. Les princes, les conciliaristes, les protestants, les gallicans, les modernistes, etc. La liste est longue. Leurs attaques montrent l’importance ces paroles tout en les éclairant davantage. Elles nous montrent surtout le lien entre Saint Pierre et ses successeurs, les papes. Là demeure le point d’achoppement Si rares sont désormais ceux qui remettent en cause sérieusement la primauté de Saint Pierre, point dorénavant indiscutable et primordiale après d’âpres luttes, la véritable question qui soulève les passions et les interrogations, est celle de la primauté pontificale chez les successeurs de Saint Pierre.



Notes et références
[1] En grec, "képhas", en latin "petrus", c’est-à-dire pierre en français.
[2] André-Marie Gérard, Dictionnaire de la Bible, mot « Nom », Robert Laffont, 1989.
[3] Voir Émeraude, juin 2015, article "Le Messie, l'Oint de Dieu,: les titres messianiques".
[4] « Pierre »  et « pierre » désignent la même chose. « Si le français, comme le latin, passe du masculin au féminin, il n'en est pas de même du syro-chaldéen, langue dont se servait le Sauveur, ni de la plupart des versions orientales ; là c'est absolument le même mot qui est répété : Tu es rocher et sur ce rocher... »
[5] Lectoure, Supplément au Dictionnaire de la Bible, dans Manuel d’Écriture Sainte, R. P. J. Renié, S. M., Tome IV, Les Évangiles, n°376, Librairie Emmanuel Vitte, 1943.
[6] Bossuet, Sermon de l’unité de l’Église.
[7] Innocent III, lettre Apostolicae Sedis au patriarche de Constantinople.
[8] R. P. J. Renié, S. M., Manuel d’Écriture Sainte, Tome IV, Les Évangiles, n°377.
[9] Sant Ambroise, Enn. in Ps. 40, 30: PL 14,1134.