" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


dimanche 11 février 2024

Qu'est-ce que le modernisme ?

La modernisation de l’Église, est-elle inéluctable ? Dans une première approche, il serait bien insensé celui qui s’y opposerait. Nous associons souvent la modernisation à un progrès et à ce titre, elle apparaît très positive et donc particulièrement souhaitable. Elle s’oppose ainsi à l’immobilisme et à l’ignorance, voire à l’obscurantisme. Elle traduit même un zèle apostolique que nous ne pouvons que louer et promouvoir. Mais cette première approche ne doit pas faire oublier les questions essentielles que soulève ce terme. Qu’est-ce que nous devons moderniser ? Et pourquoi faire ? Les questions que nous devons en effet nous poser portent sur l’objet qui est à moderniser et l’objectif même de cette modernisation. À quoi nous servirait d’avancer si nos pas ne nous conduisent pas au but que nous nous sommes fixés ? Avant de répondre à tous ceux qui réclament une modernisation de l’Église, faut-il d’abord qu’ils définissent ce que ce terme signifie réellement pour eux et qu’ils précisent leurs intentions. Une telle prudence nous éloignerait de nombreux malentendus et nous éviterait des discussions interminables et vaines.

Alfred Loisy est un de ceux qui voulaient moderniser l’Église au début du XXe siècle. Par ses ouvrages, il a surtout déclenché une véritable tempête[1]. La crise qu’il a provoquée et dont les effets se font encore ressentir de nos jours a soulevé de nombreuses questions sur les rapports entre l’Église et la modernité, et finalement sur la modernisation de l’Église. La connaissance du modernisme nous permet de mieux en comprendre les enjeux. Il est donc particulièrement intéressant de connaître la crise du modernisme pour répondre à nos contemporains, chrétiens ou non, qui réclament la modernisation de l’Église…

Qu’est-ce que le modernisme ?

Quelle est l’intention de Loisy ? Voulait-il moderniser des méthodes ou des études en usage dans l’Église, comme l’exégèse par exemple, afin d’améliorer les connaissances qu’elles peuvent lui apporter ? Le modernisme manifesterait alors l’obsolescence ou la pauvreté de l’enseignement ecclésiastique de son temps face au dynamisme et au progrès des sciences religieuses. Il s’agirait donc de réactualiser cet enseignement afin de le rendre conforme aux résultats scientifiques. La modernisation que Loisy réclame ne porte pas uniquement sur des croyances ou des opinions mais également sur les dogmes et la morale. Tout le champ de l’enseignement de l’Église est l’objet de la modernisation. Celle-ci remet donc en question la véracité des vérités enseignées par l’Église.

Loisy, veut-il plutôt diffuser un état d’esprit qui tend à ouvrir l’Église à la modernité et aux problèmes nouveaux que soulève son époque ? Le modernisme illustrerait alors le décalage entre les préoccupations de l’Église et les besoins de la société auxquels elle doit pourtant répondre. Il s’agirait donc de réorienter le regard de l’Église vers ce qu’elle ignore et de réadapter son discours et ses modes d’action. Le modernisme serait une réponse à la frustration des chrétiens d’assister, impuissants, au recul du christianisme

Mais laissons Loisy lui-même nous dire ce qu’il souhaite réellement : « le modernisme n’avait plus besoin d’opposer une doctrine à une doctrine que de fonder une Église nouvelle en face de l’Église ancienne. »[2] Le modernisme chercherait ainsi plutôt à révolutionner l’Église, comme si elle n’était finalement qu’une institution évolutive, nécessairement en accord avec son temps, au point d’abandonner, y compris en matière de dogme et de morale, ce qui n’est plus adapté à son temps et à la société dans laquelle elle évolue. Il ne s’agit plus d’une adaptation mais bien d’une mutation de l’Église.

Il est donc difficile d’évoquer le modernisme sans songer à son objet et à ses objectifs. S’agit-il d’une modernisation des sciences ecclésiastiques, des méthode d’apostolat ou bien des actions de l’Église, de l’organisation et de la structure de l’Église ou encore d’une « modernisation de la foi catholique »[3] ? Ainsi, selon son objet, la modernisation pourrait remettre en cause l’Église elle-même, qui, pourtant dépassant le temps présent et d’hier, repose sur la fidélité et la constance en matière de foi et de morale. Que dirions-nous d’une religion qui, selon les temps et les lieux, changerait de discours sur ce qui nous semble le plus essentiel à notre vie ? Ce qui est vrai et bon hier ne le serait plus aujourd’hui ? Une religion peut-elle être évolutive dans son essence sans remettre en question sa véracité et sa crédibilité ? La modernisation de l’Église est nécessairement limitée et encadrée.

Pour mieux comprendre le modernisme, ses erreurs et ses dangers, nous allons, dans cet article, nous pencher sur une encyclique de Saint Pie X : Pascendi Dominici Regis, du 8 septembre 1907. Elle précise en effet ce qu’est vraiment le modernisme. C’est ce texte qui définit officiellement ce qu’il est…

Le modernisme d’abord une attitude : la dissimulation

L’encyclique est étonnante. En effet, Saint Pie X souligne avant tout la manière de parler et d’agir des modernistes. Les « artisans d’erreurs » sont « un grand nombre de catholiques laïques »[2][4] et de prêtres qui se cachent dans l’Église et se présentent comme des « rénovateurs ». Leur tactique est « forte insidieuse », « perfide », d’une grande « habileté » afin d’abuser les esprits les moins avertis. Ils n’exposent jamais clairement leur doctrine. Ils la diffusent par partie au point qu’ils sont jugés « ondoyants et indécis » alors qu’elles sont « parfaitement arrêtées et consistantes »[4].

En outre, les modernistes se présentent comme de catholiques zélés, animée d’« une vie toute d’activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d’études, des mœurs recommandables d’ordinaire pour leur sévérité. »[3] Ils se targuent de vouloir rénover l’Église. Finalement, « ils font tout pour qu’on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est œuvre uniquement d’opiniâtreté et d’orgueil. » Cette dissimulation se retrouve dans leur réaction aux réprimandes dont ils ont fait l’objet. « Ils courbent un moment la tête, pour la relever aussitôt plus orgueilleuse. »

Or, l’intention des modernistes est de corrompre la foi. Leurs coups sont particulièrement très dangereux puisque, agissant de l’intérieur, connaissant bien l’Église, ils savent frapper là où il le faut, c’est-à-dire à la racine même. De plus, ils sont à la fois philosophes, théologiens, historiens, critiques, apologistes. Ils disséminent ainsi leurs erreurs dans toutes les sciences. Pour s’opposer à leur tactique et alerter les esprits, il est nécessaire de présenter leurs doctrines selon tous ces aspects mais surtout les principes de leur système.

Au cœurs du modernisme : l’agnosticisme et l’immanence vitale

Le moderniste enseigne que « Dieu n’est point objet direct de science, que Dieu n’est point un personnage historique »[6] puisque la raison n’est limitée qu’aux phénomènes et ne peut donc atteindre Dieu par le moyen des créatures. Il enlève aussi toute fondement aux motifs de crédibilité[5]. L’homme ne serait pas capable de connaître avec certitude l’existence de Dieu et ne peut reposer sa croyance sur des signes extérieurs mais uniquement sur l’expérience individuelle et l’inspiration privée. C’est pourquoi, pour le moderniste, « la science doit être athée, pareillement l’histoire […] Dieu et le divin en sont bannis. »

Le modernisme est donc agnostique. Mais celui-ci n’est que « le côté négatif dans la doctrine des modernistes ; le côté positif est constitué par ce qu’on appelle l’immanence vitale. »[7] Puisque la religion demande une explication, comme tout fait, et que les modernistes renient les motifs de crédibilité, abolissant ainsi toute révélation extérieure, « il est clair que, cette explication, on ne doit pas la chercher hors de l’homme. » L’immanence religieuse est donc le fait de croire que la religion se retrouve dans l’homme, qu’elle est « une forme de vie, dans la vie même de l’homme. »

La règle de foi : la conscience religieuse

Considérant que la religion est un phénomène vital et donc qu’elle doit s’expliquer par une nécessité, le moderniste enseigne que celle-ci réside dans le besoin du divin, qui se trouve, non dans la conscience, mais dans la subconscience, inaccessible à l’esprit. « Le besoin du divin suscite dans l’âme portée à la religion un sentiment particulier. Ce sentiment à ceci de propre qu’il enveloppe Dieu et comme objet et comme cause intime, et qu’il unit en quelques façon l’homme avec Dieu. Tel est, pour le moderniste, la foi, et dans la foi ainsi entendue le commencement de toute religion. »[7]

Dieu se manifesterait donc à l’âme comme sentiment. Celui-ci apparaît dans la conscience, « comme venant de Dieu et comme portant sur Dieu, tout ensemble cause et objet de foi »[8]. C’est ainsi qu’Il se révélerait à nous, dans notre conscience, « en même temps révélateur et révélé. » La conscience et la révélation sont ainsi équivalentes. Nous en déduisons rapidement que la conscience est la règle de la foi à laquelle tout doit s’assujettir, y compris l’autorité suprême, « dans sa triple manifestation, doctrinale, culturelle, disciplinaire. »

Modes d’action de la foi : transfiguration et défiguration des phénomènes

Or, rappelons que, pour les modernistes, l’inconnaissable est étroitement lié à des phénomènes. C’est pourquoi la foi les transfigure d’abord en les haussant au-dessus d’eux-mêmes, au-dessus de leur vraie réalité « comme pour le mieux adapté, ainsi qu’une matière, à la forme divine qu’elle veut lui donner. » Puis, la foi opère une espèce de défiguration du phénomène « en ce que la foi, l’ayant soustrait aux conditions de l’espace et du temps, en vient à lui attribuer des choses qui, selon la réalité, ne lui conviennent point. »[9] Ainsi, la foi procède en deux phases : transfiguration et défiguration.

De ces deux opérations consécutives, les modernistes établissent deux lois qui forment la base de leur critique historique. Par exemple, la personne historique du Christ a été transfigurée et défigurée par la loi. Ainsi, pour Le connaître tel qu’il a été réellement, il faut effacer tout ce qui ne relève pas des conditions historiques de son temps. Tout ce qui peut apparaître divin est alors effacé.

Nécessaire évolution de la religion

« Le sentiment religieux, qui jaillit ainsi, par immanence vitale, des profondeurs de la subconscience, est le germe de toute religion, comme il est la raison de tout ce qui a été ou sera jamais, en aucune religion. »[11] Toutes les religions proviennent du développement progressif de ce sentiment sous l’influence secrète du principe qui lui a donné l’être et des conditions de la vie humaine. La religion catholique, qui suit la même règle, est née dans la conscience de Notre Seigneur Jésus-Christ selon le principe de l’immanence vitale.

Or le sentiment n’est précisément pas connaissance. Il fait surgir Dieu en l’homme mais si confusément que Dieu se distingue à peine de l’homme lui-même. Il est donc nécessaire d’éclairer l’intelligence afin de mettre en relief Dieu. Telle est la part de l’intelligence dans l’acte de foi. Elle serait comme un peintre qui, « sur une toile vieillie, retrouverait et ferait reparaître les lignes effacées du dessin »[12] L’intelligence agit alors selon un double procédé : d’abord, par un acte naturel et spontané, elle donne une formule simple et vulgaire, puis, par la réflexion et l’étude, elle l’interprète de manière plus approfondie et plus distinctes pour devenir dogme quand l’Église la valide.

D’où la relativité des dogmes

Ces formules « constituent donc entre le croyant et sa foi une sorte d’entre-deux : par rapport à la foi, elles ne sont que des signes inadéquats de son objet, vulgairement des symboles ; par rapport au croyant, elles ne sont que de purs instrument. »[13] Finalement, comme symboles, elles ne contiennent pas la vérité absolue mais des images de vérité, et comme instruments, elles sont des véhicules de vérités. Dans les deux cas, elles doivent s’accommoder à l’homme dans ses rapports avec le sentiment religieux.

Et par conséquent, les formules dogmatiques sont soumises aux mêmes vicissitudes que connaissent le sentiment religieux et le croyant. Par conséquent, les dogmes sont voués à une variation substantielle. « Amoncellement infini de sophismes, où toute religion trouve son arrêt de mort. »[13]

C’est ainsi que, selon les modernistes, les dogmes doivent évoluer et changer. Ce ne sont pas de simples spéculations religieuses mais la vie même du sentiment religieux. « Ceci est une doctrine capitale dans leur système, et déduite du principe de l’immanence vitale. »[14] La formule initiale doit être assimilée par le sentiment religieux, c’est-à-dire acceptée et validée, pour qu’ensuite, sous la pression du cœur, s’élaborent les formules secondaires afin qu’elles s’adaptent à la foi et au croyant. Et lorsqu’elles ne plus adéquates, elles doivent nécessairement changer.

Pour conclure, ce qui est important, ce ne sont pas les dogmes ou encore les formules mais le sentiment religieux. Les modernistes accusent ainsi l’Église de s’attacher opiniâtrement à des formules devenues vaines et vides.

La véracité d’une religion ?

Si, selon les modernistes, la religion naît de l’expérience religieuse, alors toute religion est vraie puisqu’elle se rencontre dans tout croyant. « En vertu de quel principe attribueraient-ils aux seuls catholiques le monopole des expériences vraies ? »[16] Ainsi, peuvent-ils affirmer ouvertement ou non que toutes les religions sont vraies. En outre, pour les modernistes, le sentiment religieux est toujours et partout le même. Seules évoluent les formules qui doivent s’adapter au croyant et à la foi. Sans-doute, peuvent-ils enseigner que la religion catholique est la plus vivante.

Et que devient la tradition pour les modernistes ?  « La communication faite à d’autres de quelques expériences originales, par l’organe de la prédication, et moyennant la formule intellectuelle. »[17] La tradition a une double vertu représentative et suggestive. Elle permet de réveiller le sentiment religieux et de réitérer des expériences déjà faites, propageant ainsi l’expérience religieuse à travers les peuples, de génération en génération. Si cette communication prend racine et s’implante, c’est que la religion vit, c’est qu’elle est vraie. « Vie et vérité ne sont qu’un »[17] Finalement, une religion qui existe encore est une religion vraie.

Le moteur de l’évolution ?

Selon le principe des modernistes, dans toute religion vivante, rien n’est immuable. Tout doit varier, dogme, Église, culte, Livres Saints, foi même. Par pénétration croissante du sentiment religieux dans la conscience, la foi évolue, par élimination de tout élément étranger, par perfectionnement intellectuel et moral de l’homme. Ainsi, la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ s’est élevée peu à peu et par degrés jusqu’à ce que de Lui finalement elle a fait un Dieu. « Le facteur principal de l’évolution du culte est la nécessité d’adaptation aux coutumes et traditions populaires, comme aussi le besoin de mettre à profit la valeur que certains actes tirent de l’accoutumance. »[33] Le besoin de se plier aux conjectures historiques et de s’adapter aux formes existantes des sociétés civiles fait évoluer l’Église. C’est donc par nécessité que la religion évolue.

L’évolution est le fruit de deux forces contradictoires : l’une pousse au progrès tandis que l’autre tend à la conservation. La force progressiste, qui veut répondre aux nécessités, réside dans la conscience des croyants. La force conservatrice est la tradition que représente l’autorité religieuse. Les changements résultent ainsi d’une sorte de compromis et de transaction entre ces deux forces. Ainsi, les modernistes se disent appartenir à la force du progrès. Il est donc normal pour eux qu’ils se fassent réprimandés et condamnés par l’autorité mais, un jour viendra où il faudra évoluer.

Ainsi, « ils vont toujours, dissimulant sous des dehors menteurs de soumission une audace dans bornes. Ils courbent hypocritement la tête, pendant que, de toutes leurs pensées, de toutes leurs énergies, ils poursuivent plus audacieusement que jamais le plan tracé. » [37]

L’attitude des modernistes repose ainsi sur leur doctrine. Ils demeurent dissimulés dans l’Église pour faire évoluer les consciences, sans détruire l’autorité mais en la stimulant par l’opposition. Mais cette attitude même révèlent une contradiction dans leurs principes. S’ils doivent faire évoluer la conscience des croyants, c’est que cette conscience n’est pas avec eux.

Conclusions

Au début du XXe siècle, dans l’encyclique Pascendi dominici gregis, Saint Pie X expose longuement et clairement la doctrine moderniste avec un ton ferme et direct. Comme le pape nous a avertis, les modernistes utilisent de nombreux artifices pour répandre leur doctrine : publication d’ouvrages et de revue sous de faux noms, accaparation des chaires dans les Universités et les Séminaires, présence dans les institutions sociales, etc. Sous couleur de dire toute la vérité et croyant servir l’Église, ils instillent l’erreur et répandent leurs erreurs de manière pernicieuse. Finalement, les jeunes séminaristes et prêtres se font dévoyés, les erreurs progressent dans les rangs du clergé et chez les laïques... Nous sommes en 1907…

Toujours dans son encyclique, Saint Pie X définit des remèdes vigoureux pour combattre les erreurs. Mises en œuvre avec rigueur, elles permettent de conjurer le péril. Mais, défaits, en apparence soumis ou cachés, les modernistes ne sont pas abattus. À la fin du XXe siècle, ils vont réapparaître lentement avec leurs idées qui se répandent de nouveau dans les rangs du clergé. Mais il n’y a plus de Saint Pie X à la tête de l’Église pour les dénoncer et les combattre. Tel est le malheur qui nous frappe…

 

Notes et références

[1] Voir Émeraude, voir les trois articles précédents (décembre 2023 et janvier 2024) : À l’origine du modernisme : « l’Évangile et l’Église » d’Alfred Loisy, Autour d’un petit livre : « un fagot de bois sec sur le brasier toujours ardent de l’Évangile et de l’Église », et Loisy : comédie et mystification.

[2] Loisy, Mémoires, II, 568.

[3] Mgr Isoard, Revue du clergé français, tome XXVI, 1901, dans Pour l’histoire du terme « modernisme », Revue des sciences religieuses, tome 8, fascicule 3, 1928, www.persee.fr.

[4] Saint Pie X, Pascendi Dominici Regis, 8 septembre 1907, vatican.va. Nos citations proviennent de cette version.

[5] Les motifs de crédibilité portent sur les prophéties et les miracles.