" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


vendredi 8 août 2014

L'athéisme

L’existence de Dieu est une vérité de raison. Toute la Création manifeste et chante sa présence. Et pourtant, certains esprits la renient et crient aux mensonges. Ils défendent et prônent ce que nous appelons l’athéisme. Nombreuses raisons expliquent leur position. Nous allons dans cet article mieux définir ce qu'est l'athéisme…

Pluralité des formes d’athéisme

Le Concile de Vatican II présente l’athéisme sous ses différentes formes. « Par le thème d’athéisme on désigne des phénomènes très divers entre eux. En effet, tandis que Dieu est nié expressément par certains, d’autres estiment que l’homme ne peut absolument rien affirmer de lui, d’autres encore examinent la question de Dieu telle que cette question semble dénuée de sens. Beaucoup, outrepassant indûment les limites des sciences positives, ou bien soutiennent que la seule raison scientifique explique tout ou bien, au contraire, n’admettent aucune vérité. Certains, davantage portés, semble-t-il,  à l’affirmation de l’homme qu’à la négation de Dieu, exaltent l’homme à tel point que la foi en Dieu s’en trouve comme énervée. D'autres se font des représentations de  Dieu telles que l’image de Dieu qu’ils rejettent n’est d’aucune façon celle du Dieu de l’Évangile. D'autres n’abordent même pas les questions relatives à Dieu, car ils ne semblent pas éprouver l’inquiétude religieuse et ne perçoivent pas pourquoi ils devraient encore se soucier de religion. »[1]

L’athéisme englobe en effet un ensemble de doctrines ou de croyances disparates. Dans certaines définitions, il désigne aussi bien  l’agnosticisme, le scepticisme ou l’indifférentisme. 

Le sceptique doute de tout et ne prend position sur rien. L’agnosticisme est un scepticisme religieux. L’agnostique ne se prononce ni sur l’existence de Dieu ni sur son inexistence. Aucun motif ne lui permet de croire ou ne pas croire. La question de Dieu reste cependant présente, ce qui n’est pas le cas pour l’indifférent. L'indifférentisme est le fait de vivre sans se préoccuper de l’existence ou non de Dieu.  

Parfois, des définitions distinguent l’athéisme pratique de l’athéisme théorique. L’un vit comme si Dieu n’existait pas, l’autre pense que Dieu n’existe pas. C’est pourquoi le sceptique, l’agnostique et l’indifférent sont dans ce cas des athées pratiques sans pourtant professer un athéisme théorique.

Une tentative de définition par l’étymologie

Le préfixe grec « a » signifie « sans ». Le mot « théisme » provient de « theos » qui signifie « dieu » ou « divinité ». Nous pouvons alors entendre le terme d’athéisme de deux manières.

D'une part, l’athéisme peut être compris comme étant la doctrine ou la croyance de ceux qui sont sans Dieu[2]. Nous pourrions donc désigner athée celui qui vit sans Dieu. Dans ce cas, il désigne un comportement. L’athée est aussi celui qui croit en l’inexistence de Dieu. Il désigne alors une croyance. Il y a enfin celui qui construit un système ou une vision du monde sans faire intervenir Dieu. Il désigne alors une philosophie ou une cosmologie. 




D'autre part, nous pourrions comprendre l’athéisme comme étant la négation du théisme. Est appelé « théisme » « toute croyance ou doctrine qui affirme l'existence d'un Dieu et son influence dans l'univers, tant dans sa création que dans son fonctionnement. »[3] Voltaire en donne une autre définition plus  précise : « le théiste est un homme fermement persuadé de l’existence d’un Être suprême aussi bon que puissant, qui a formé tous les êtres étendus, végétants, sentants, et réfléchissants ; qui perpétue leur espèce, qui punit sans cruauté les crimes, et récompense avec bonté les actions vertueuses. »[4] Dans le théisme, Dieu est un être personnel et agissant. Certains ouvrages distinguent le théisme religieux qui fait appel à la religion comme intermédiaire entre Dieu et les hommes et le théisme philosophique qui n’admet aucun intermédiaire entre Dieu et les hommes. Dans ce dernier cas, le christianisme serait un théisme religieux.

Le déisme est doctrine de ceux qui croient en l’existence d’un dieu mais nie toute intervention divine dans l’univers et toute personnalité. Il rejette alors toute révélation et tout culte. C’est un Être suprême inaccessible et indifférent à l’homme et au monde. Il est l’Horloger des « philosophes »Le déiste est aussi défini comme se refusant de dire quoi que ce soit de Dieu. Dieu est inconnaissable…

Par conséquent, en comprenant l’athéisme comme contraire au théisme, nous pouvons le définir comme la doctrine ou la croyance qui nie l’existence d’un Dieu personnel, ou d'un Dieu agissant dans l’univers. Dans ce cas, le déisme est un athéisme. 

Que pouvons-nous dire du panthéisme ? Le panthéiste croit que tout est en Dieu ou que Dieu et le Monde sont confondus. Dieu serait ainsi une force impersonnelle présente partout, y compris en nous. Il refuse donc un Dieu personnel. Il pourrait donc être rangé parmi les athées.

Nous définissons l’athéisme au sens strict la croyance ou le comportement qui nie l’existence de Dieu. Il désigne donc une position négative de l’homme face à la question de l’existence de Dieu. Au sens large, nous pouvons inclure le déisme, le panthéisme, et toute forme d’athéisme pratique. Nous parlerons désormais de l’athéisme au sens strict. Notre étude tâchera de mieux encore le préciser…

Précaution pour un survol historique de l’athéisme

Le terme "athée" a eu des sens différents selon les époques et les sociétés. Ainsi est-il un mot trompeur lorsque nous voulons percevoir des signes d’athéisme dans l’histoire. Certains athées n’hésitent pourtant pas à en montrer la permanence, probablement pour souligner son antiquité et ainsi le légitimer. Or il est clair que l'athéisme est une croyance récente. Cette manière de procéder dissocie surtout l’athéisme de tout rapport avec le théisme. Elle tente ainsi de donner à l’athéisme une existence propre. Or une telle affirmation revient à lui donner une force que l’athéisme n’a pas et à masquer sa principale faiblesse. En soi, l'athéisme n'a aucun sens.

Démocrite
Ainsi telles phrases sorties d’un ouvrage pourraient penser que son auteur est athée. Tel Héraclite (535-475 av. J.C.) : « le monde n’a été fait ni par un des Dieux, ni par un des hommes ; il a toujours été, il est et il sera ; c’est le feu toujours vivant qui s’allume régulièrement et qui s’éteint régulièrement. »[7] L’atomisme que défend Démocrite et l’épicurisme sont aussi vus comme une preuve d’athéisme. Or une vue plus globale de leur œuvre et une meilleure compréhension de leur philosophie suffisent à refuser en eux la moindre trace d’athéisme tel que nous l’avons défini. 
Écoutons ensuite Démocrite (460 - 370 av. J.C.): « les dieux accordent aux hommes, maintenant comme jadis, tous les biens. Il n’est que ce qui est mauvais, dangereux et nuisible qu’ils leur refusent. Mais les hommes, d’eux-mêmes, s’y précipitent. »[5] Peut-il croire et ne pas croire en la divinité ? Démocrite est bien un païen. Sa vision atomiste, bien différente de la nôtre, ne s’oppose pas à la divinité tel qu'il la conçoit. Écoutons ensuite Épicure (341 - 270 av. J.C.) : « D'abord, tenant le dieu pour un vivant immortel et bienheureux,[…] ne lui attribue rien d’étranger à son immortalité ni rien d’incompatible avec sa béatitude.[…] Car les dieux existent : évidente est la connaissance que nous avons d’eux. »[6] L’idée de bonheur n’est pas incompatible avec sa vision de la divinité. Enfin, Héraclite ne renie pas l’existence des dieux mais s’oppose à ceux qui refusent de croire en l’éternité du monde, croyance qui n’est pas incompatible à l’idée de la divinité. 

Ces différents exemples montrent en fait les dangers d’une lecture anachronique. Appliquée de manière légère ou intentionnelle, elle consiste à donner à un mot employé dans le passé le sens qului est donné aujourd'hui au point de trahir la pensée de l’auteur. Ainsi des athées appliquent dans les œuvres de Démocrite, d’Héraclite ou d’Épicure leur propre conception de la divinité ou plutôt une conception de la divinité postérieure à ces auteurs. En effet, ils ne peuvent associer l’idée de Dieu avec la vision atomiste ou avec l’hypothèse d’un monde éternel, ce que pouvaient faire les philosophes grecs. Leur conception de Dieu résulte en fait d’un progrès de la connaissance, que nous devons notamment au christianisme

Le sens ancien de l’athéisme

Au temps antique est dit athée celui qui ne suit pas les cultes de la cité et commet donc des actes d’impiétés. Ainsi le chrétien et le juif sont-ils traités d’athées de la part des philosophes païens. Sont aussi traités de la sorte les sceptiques, les agnostiques et les indifférents qui vivent comme si les dieux de la cité n’existent pas. Le refus de reconnaître les divinités et d’accomplir leur culte manifeste donc l’athéisme aux yeux des païens.

La Sainte Écriture utilise une seule fois le mot « athée » pour désigner le païen. Il est « sans Dieu dans le monde » (Épître aux Éphésiens, 2, 12). Il définit l’état de l’homme sans Dieu, c’est-à-dire son extrême misère. Dans l’Ancien Testament, le terme d’athéisme n’a pas d’équivalent. Néanmoins, certains mots sont utilisés pour dénoncer un comportement mené sans considération de Dieu. L’athéisme est donc plus un état ou une manière d’être qu’une doctrine ou une croyance. Nous retrouvons encore cette notion d’athéisme au Moyen-âge. Sont accusés d’athéisme les comportements incohérents avec la morale chrétienne.

Une vision du monde de plus en plus critiquée et vidée de Dieu

A partir du XVIe siècle, le terme d’athée semble être de plus en plus utilisé dans les discours. En visite en Corse de 1565-1615, les Jésuites se demandent si l’île a été christianisée tant les insulaires vivent sans référence à Dieu [8]. Nous retrouvons encore l’athéisme au sens d'athéisme pratique. 

S’il désigne encore un comportement déviant, il rassemble aussi toutes les critiques à l’égard des autorités ecclésiastiques. Il reflète sans doute le discrédit dont fait l'objet l’Église, probablement à cause du Grand Schisme et des guerres de religion. Le « pluralisme » de la foi que génère le protestantisme est probablement le plus grand scandale pour la foi des fidèles. Des voix retentissent pour critiquer ouvertement l’Église et remettre en cause le christianisme. Le courant agnostique athée commence à naître (Etienne Dolet) puis progresse lentement (Ponthus de Tyard, Guy de Brues, Jacques Tabureau), avec les libertins (Vanini) et les sceptiques (Théophile de Viau).


Alors que monte le discrédit à l’égard du christianisme, des ouvrages décrivent la société et le monde en ne faisant plus intervenir Dieu tel le Leviathan (1651) de Thomas Hobbes (1588- 1679). Ce dernier a été rapidement accusé d’athée. La « science » est aussi utilisée pour rejeter toute idée de Dieu. Giordano Bruno (1568-1639), au nom de la science, écrit de véritables pamphlets contre toute religion dans La Mise aux Enchères de la Bête Triomphante. La connaissance se voit épurée de toute relation avec Dieu. Nous dirons aujourd’hui qu’elle se laïcise. La même tendance se voit dans les arts qui quittent les églises pour décorer les salons. La religion devient un thème artistique. 

L’athéisme s’émancipe

Au XVIIIe siècle l’incroyance à l’égard de toute église ou religion officielle ne cesse de croître. Elle mène de manière virulente le combat contre l’Église et le christianisme. L’athéisme n’hésite pas à apparaître publiquement. C’est à cette époque que naissent les notions de déisme et de théisme. ON accable surtout le christianisme en l’accablant de reproches, de critiques acerbes et de fables mensongers. Ils utilisent tous les procédés de diffamations et de calomnies possibles pour éloigner les hommes de l’autel. Les libelles, les livres et les chansons populaires sont leurs principales armes. L’encyclopédie est leur ouvrage de lutte. Elle confirme l’orientation du siècle précédent en excluant Dieu dans la présentation du savoir. Bientôt, Laplace pourra expliquer le monde sans l’hypothèse de Dieu. Cette connaissance désormais assumée décrit une vision du monde autour de l’homme. 

Des ouvrages athées circulent aussi sous le manteau en France comme le Testament de Meslier (1664-1729). Dans De l’Homme (1758), Helvétius (1715 - 1771) voit la religion comme une réaction à notre ignorance et un moyen de despotisme. Ils étudient l’origine de la religion et en propose des explications. Il ne s’oppose plus seulement au christianisme mais aussi à toute forme de déisme ou de théisme, ce qui vaudra par ailleurs les foudres de Voltaire.

Parallèlement à la montée de l’incroyance intellectuelle, il faut noter l’importance des libertaires qui, par leur comportement clairement affiché, révèle une profonde incroyance, voire un athéisme réel. La religion est alors décrite comme un obstacle à la satisfaction des plaisirs. L'athéisme justifie leur comportement déviant.


L’athéisme se structure donc et tente de fournir des explications au monde et à la vie. En 1770, après d’autres livres athées, Holbach (1723 - 789) publie le premier corps doctrinal de l’athéisme intitulé Système de la Nature. Il détache la morale de tout principe religieux pour le fonder sur des principes naturels. Jeremy Bentham (1748 - 1832), un des disciples d’Holbach, fonde la morale sur l’utilitarisme global et athée. Il prône l’hédonisme des temps modernes. Le XVIIIe s’achève cependant par la victoire du théisme. La Révolution profondément théiste s’oppose à l’athéisme. 

L’athéisme intellectuel et militant…

La connaissance et les arts puis la morale sont ainsi épurés de toute idée de Dieu. Reste désormais à convertir la société à l’athéisme. Le XIXe siècle est le siècle de la déchristianisation.

Le début du XIXe siècle est marqué par la publication d’un Dictionnaire des athées de Sylvain Maréchal. L’athéisme s’affiche clairement, voire il se banalise. Il s’intellectualise. Des philosophes athées tels A. Comte, L. Feuerbach, Schopenhauer mettent en place des systèmes philosophiques qui se répandent en se vulgarisant. Ils dénoncent parallèlement la nocivité des religions. « Les religions sont comme les vers luisants : pour briller, elles ont besoin d'obscurité. Un certain degré d'ignorance générale est la condition de toutes les religions, le seul élément dans lequel elles peuvent vivre. » [9] C’est aussi le siècle de Marx et du marxisme. 

Alors que s’élaborent et se diffusent des philosophies athées, l’athéisme se manifeste dans un militantisme parfois violent. Il affirme le rejet de toute idée de Dieu, de toute religion, de toute société fondée sur des principes religieux. De nombreux mouvements de « libre-pensée », anarchistes et eugénistes, militent en faveur de l’athéisme et le développent par l’intermédiaire d’associations et de différentes publications. Nous voyons la naissance de pratiques autrefois clandestines, d’idéologies infectes, de pensées nauséabondes…

Au XXe siècle, l’athéisme philosophique et militant semble être victorieux avec la montée et l’expansion du communisme… 

Une victoire éphémère…

Un siècle plus tard, la situation a profondément changé. Peu de systèmes athées sont sortis indemnes d’un siècle si sanguinaire et épouvantables, faits d’horreurs et de cataclysmes dont ils portent une très grande responsabilité. Les militants athées réapparaissent de temps en temps quand un esprit religieux semble renaître. Des slogans datés d’un autre âge viennent alors illustrer les premiers pages des journaux et envahir les ondes. Mais l’athéisme s’est bien effacé devant l’agnosticisme et le laïcisme.

De cette histoire, nous pouvons distinguer quatre formes d’athéismes :
  • un athéisme social qui s’oppose ou demeure indifférent aux cultes religieux officiels ;
  • un athéisme pratique qui se manifeste par un comportement  « sans Dieu » de manière consciente ou non ;
  • un athéisme  militant qui s’oppose ouvertement et de manière virulente contre toute forme de religion et plus spécialement contre le christianisme. Il s’affirme principalement comme opposé à toute forme de religion ;
  • un athéisme philosophique qui bâtit des systèmes excluant Dieu et donne des explications à l’origine de la religion.

La misère spirituelle, voie vers l’athéisme ?

Pouvons-nous aussi appelés athées celui qui ne se pose pas la question de l’existence de Dieu ? Ils suivent en fait un athéisme pratique tout en ne croyant en rien, ni en son existence, ni en son inexistence. Ils ne sont ni sceptiques ni agnostiques. Il ne se pose en fait aucune question. Mais en ont-ils la capacité morale ? 

Nous songeons souvent à un passage d’un film qui relate la vie de Saint Vincent de Paul. Le grand ami des pauvres a abandonné tous ses offices et veut vivre comme un pauvre. Il loge donc dans une chambre minable dans un hôtel médiocre. En une nuit, il voit tout le drame de la misère : la logeuse qui envoie sa jeune fille séduire le saint pour espérer recueillir quelques pièces, une femme folle qui ne cesse de crier sa démence toute la nuit, un père ivrogne qui bat sa femme avant de s’unir à elle devant des enfants déjà nombreux… Saint Vincent de Paul comprend alors qu’il ne sert à rien de parler de Dieu à des hommes qui ne savent même plus qu’ils ont une âme. La misère morale, physique, intellectuelle les ont courbés vers la terre et ne peuvent élever leur regard en eux-mêmes, encore moins vers le ciel. Sont-ils des athées ces malheureux qui vivent dans l’ignorance ? Trop d’obstacles les éloignent de la connaissance de Dieu.

Certes aujourd’hui dans nos sociétés riches, la grande majorité ne connaissent plus les taudis, la faim, la saleté. Une autre misère les étreigne pourtant : solitude, inquiétude, ennui, lassitude, … Nous voyons bien combien les biens de ce monde nous attirent vers le bas, combien ils nous étouffent. C’est encore plus vrai dans nos sociétés de consommation qui vivent au rythme des modes et des gadgets pour répondre aux besoins toujours pressants d’une économie vampiriste à bout de souffle… 

Pris dans une matérialité désolante, les hommes en oublient presque qu’ils ont une âme. Délaissée, abandonnée, méprisée, elle finie par être exclue de leur existence. Toute vie intérieure est finalement éteinte en eux. Ils ne sont réduits qu’à des mécanismes physiques et psychologiques que parfois agitent des passions. Triste désolation que décrit la Sainte Écriture…

Nous ne voyons pas dans cette misère profonde et malheureuse un athéisme au sens strict puisque finalement il n’y a ni conviction ni adhésion à l’idée de la non-existence de Dieu. Leur existence les rend plutôt indifférente à la question de Dieu. Ils ne croient en rien car ils ne peuvent rien croire. Très probablement un missionnaire zélé, empli d’une vive lumière intérieure, empli de Dieu, pourrait éveiller ces âmes et rendre leur vie. Mais à force de vivre comme des athées et dans un environnement où Dieu paraît si absent, ces malheureux finissent par l’être réellement. L’idée de Dieu est finalement évacuée de leur pensée.


Références
[1] 2e Concile de Vatican, 9e session, 7 décembre 1965, constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, 1ère partie, chapitre 1, Denzinger 4319.
[2] Ou toute divinité ou force divine. Dans la suite de notre article, nous ne parlerons que de Dieu sachant bien que l’athéisme touche toute divinité ou terme équivalent.
[3] Wikipédia, article « théisme ».
[4] Voltaire, Dictionnaire philosophique.
[5] Démocrite, Le fragment n°175 cité dans Penseurs Grecs avant Socrate, de Thalès de Minos de Milet à Prodicos, Jean Volquin, Flammarion,  et dans www.philo5.com.
[6] Épicure, Lettre à Ménécée, voir www.philo5.com.
[7] Héraclite, cité dans Histoire de l’athéisme des incroyants dans le monde occidental des origines à nos jours, Georges Minois, Fayard, 1998..
[8] Voir Georges Minois,  Histoire de l’athéisme des incroyants dans le monde occidental des origines à nos jours.
[9] Arthur Schopenhauer, Parerga et Paralipomena1851, cité dans http://www.dicocitations.com.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire