En grec ancien, « theos » signifie Dieu. D’où
vient ce terme ? Quand nous voguons sur Internet, nous pouvons trouver trois
sources étymologiques possibles[1].
Selon certaines sources, il viendrait du verbe « aithein » (« allumer, faire brûler, flamber »). La racine indo-européenne serait « aidh-» qui a le sens de brûler. Telle aurait été l’opinion de Saint George le
Théologien. Dieu est-il la lumière qui éclaire ?
Il pourrait aussi venir d’une racine
grecque « thaw » ou du
verbe « theaomai » qui
signifie « contempler ».
Est-ce Dieu qui contemple tout ? Rien ne pourrait lui être caché. Telle
serait la suggestion de Saint Jean Damascène. Ou est-ce les hommes qui le
contemplent ? La racine est aussi à l’origine de « théâtre ». Il désigne en fait le lieu où se trouvent les spectateurs qui
contemplent la scène. Ne sommes-nous pas en effet dans
le monde contemplant Dieu dans ses manifestations ? La Création n’est-elle
pas l’œuvre de Dieu ?
Un ouvrage récent traduit « theaomai » par « je suis bouche bée ». Un fait ou une chose est tellement étonnant que
notre corps en est réellement affecté. Le corps exprime immédiatement ce que
l’âme éprouve sans que la volonté ne puisse contrôler ses mouvements. Dans l'instant, l’homme est parfaitement fidèle à lui-même. Il est vrai.
Nous sommes "bouche-bées" quand la
surprise est totale, une surprise qui nous émerveille, nous réjouit, nous éblouit.
Cela dépasse tout ce que nous aurions pu imaginer. L’impression de la réalité
est si forte que nous n’ajoutons rien à ce que nous éprouvons. Tout est pur
dans cet étonnement. Ainsi le terme de « theos » exprime un émerveillement extraordinaire. Et quelle est
cette réalité qui cause tant d’étonnements ?
Lorsque l’homme prend véritablement
conscience qu’il existe, qu’il vit dans un monde parmi tant de choses
réelles et vivantes, que ce monde est plein de beautés et de sagesse, la stupéfaction le
gagne et du fond de son âme, il lance ce cri : Dieu. Quand nous découvrons
l’espace et ses nébuleuses, quand nous étudions le moindre organisme vivant,
quand nous nous plongeons dans l’infiniment petit à la limite de la raison,
nous ne pouvons qu’en être bouche-bée. La raison n’est pas étrangère à ce
cri. Elle y contribue. Car elle perçoit une réalité plus haute qui se cache
derrière toutes ces choses si parlantes. Derrière le visible, elle perçoit
l’invisible. « Il y a de la musique
plutôt que du bruit »[2]. Tel est notre étonnement...
Références
[1] Voir notamment
« Le mystère de la foi » de Mgr Hilarion Alfeyev, évêque orthodoxe, repris dans
divers documents : Hosanna, bulletin d'information de la paroisse
orthodoxe du Saint Apôtre André, à Montpellier, n°7, février 2005 ;
article « catéchisme orthodoxe »
du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou.
[2] Hugo Reeves, L’origine
de la matière dans La Matière d’origine, édition du
Seuil, 1981.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire