Psautier de Paris : prière d'Isaïe (Xe siècle, peinture sur parchemin) |
Au temps de Notre Seigneur
Jésus-Christ, le peuple juif est dans
l’attente. Le souvenir des promesses divines est au fond de son cœur. Il attend
depuis des siècles « celui qui doit
venir » (Gen., XLIX, 26). Les « îles
sont dans l’attente » (Is., CLII, 4). Le Messie est « le désir des collines éternelles »
(Gen.,
XLIX, 10), « le désir des
nations » (Aggée, II, 7-8). Que Jérusalem tressaille donc d’une grande
joie en dépit de sa détresse ! « Pousse
des cris d’allégresse, fille de Jérusalem ! Voici que ton Roi vient à
toi » (Zach., IX, 9) Qu’elle ne perde pas courage !
Mais des faux Messies
peuvent conduire le peuple de Dieu à de terribles désillusions. L’attente peut
être si grande qu’il est tentant de le voir dans des aventuriers ou des hommes
providentiels. Les Apôtres eux-mêmes auraient pu attribuer à tort le titre de
Messie à Notre Seigneur Jésus-Christ. Bar Kokhba ne prétendait-il pas être
lui-même l’Envoyé de Dieu ?
Pour éviter ces erreurs et
reconnaître le véritable Messie, la Sainte Écriture décrit avec précision ses
actions et dessine ses principaux traits, parfois avec de nombreux détails.
Elle nous donne donc des signes qui nous permettent de désigner le « Désiré des nations ». C’est à
partir de ce témoignage fixé définitivement dans les prophéties qu’il est alors
possible de discerner le vrai Messie.
Les titres messianiques,
signes de Celui qui doit être envoyé de Dieu
Selon la Sainte Écriture,
le Messie sera un Roi triomphateur qui au service de Dieu écrasera ses ennemis.
Fils de David, rejeton de la racine de Jessé, le Messie rétablira la maison de
David et étendra son royaume sur toute la terre.
Prophète, il portera la
Parole de Dieu, que tous devront écouter. « Je
raconterai votre nom à mes frères ; je vous louerai au milieu de
l’assemblée. »(Ps., XXI, 23). Sa mission comporte
donc un rôle d’enseignement. « Venez,
et montons à la montagne du Seigneur, et à la maison du Dieu de Jacob, et il
nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers ; parce
que de Sion sortira la loi, et la parole du Seigneur de Jérusalem. » (Is.,
II, 2). Sa prédication sera une réussite. « Il convaincra beaucoup de peuples » (Is., II, 4).
Prêtre selon l’ordre de
Melchisédech, un ordre supérieur à celui des Lévites, il offrira un culte digne
de Dieu.
Les titres messianiques nous donnent déjà des informations sur ce que
sera le Messie. Les noms portent un sens qui dépasse la simple désignation. La
Sainte Écriture apporte des informations plus précises qui nous permettent de
bien reconnaître Celui qui doit être envoyé…
Le Messie Dominateur
Le Messie est annoncé
comme un dominateur. « Demandez-moi,
et je vous donnerai les nations en héritage, et en possession les extrémités de
la terre. Vous les gouvernerez avec une verge de fer, et vous les briserez
comme un vase de potier. » (I. Ps., II, 8-9). Il dominera au
profit du peuple de Dieu. Par lui, Jérusalem régnera en effet sur toutes les
nations. « Et il arrivera dans les
derniers jours que la montagne préparée pour la demeure du Seigneur sera
établie sur le sommet des montagnes, et elle sera élevée au-dessus des
collines, et tous les peuples y afflueront. » (Is., II, 1-2).
Sa domination instaure un
temps nouveau, le règne de la paix, une paix éternelle. Maître des peuples,
« il publiera la paix aux nations,
et sa puissance s’étendra depuis une mer jusqu'à une autre mer, et depuis les
fleuves jusqu'aux confins de la terre. » (Zach., IX, 10). Ainsi
comme le désigne Isaïe, il est le « Prince
de la paix » (Is., IX, 6).
Le Messie établira donc son
peuple dans la gloire, la justice et la paix. « Il parlera paix pour son peuple, et pour ses saints, et pour ceux qui
se tournent vers leur cœur. Assurément près de ceux qui le craignent est son
salut, afin que la gloire habite dans notre terre. La miséricorde et la
vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont donné un
baiser. » (III. Ps., LXXXIV, 9-10)
Ce temps de gloire est
aussi celui de l’unité. Tout le peuple de Dieu sera en effet réuni sous un même
roi. « Il paîtra son troupeau dans
la force du Seigneur, dans la sublimité du nom du Seigneur son Dieu ; et
ils se convertiront, parce qu’alors il sera glorifié jusqu'aux extrémités de la
terre. » (Michée, V, 3-4)
Dieu s’engage donc à
fournir à son peuple triomphe et félicité. Il garantit un royaume qui perdura
dans le temps. La venue du Messie est donc associée à la joie. « Jubile, fille de Jérusalem ; voici que
ton roi viendra à toi, juste et sauveur » (Zach., IX, 9).
Le Messie inaugurera donc
un temps nouveau, une terre renouvelée qui ne cessera point. « Le loup habitera avec l’agneau, et le
léopard se couchera près du chevreau » (Is., XI, 6). C’est un
temps de paix, d’équité et de justice.
Le Messie, Sauveur du
Monde
Le Messie a un rôle qui dépasse
cependant le seul peuple juif. Sa mission touche toutes les nations,
c’est-à-dire tous les peuples. Dès les premiers pages de la Sainte Écriture,
Dieu annonce en effet au monde entier la venue d’un libérateur. Le Protévangile
est la première prophétie de la venue du Sauveur. « Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et
sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu meurtriras au talon. »
(Gen.,
III, 15). Le diable sera écrasé.
Ce
salut n’est donc pas réservé à un peuple mais à tout le genre humain. Dieu annonce bien à Abram
qu’en lui, « seront bénies toutes
les nations de la terre » (Gen.,
XII, 3). La bénédiction divine touche ainsi tous les peuples sans exception.
Cette promesse est renouvelée à Isaac. « Je
multiplierai ta postérité comme les étoile du ciel, et je donnerai à ta
postérité toutes ces contrées, et en ta postérité seront bénies toutes les
nations de la terre» (Gen., XXVI, 4). Jacob reçoit à son
tour la confirmation de la venue du Messie, source du salut universel. « Toutes les familles de la terre seront
bénies en toi et en ta postérité. » (Gen., XXVIII, 35).
Dieu a posé le Messie en
« lumière des nations »
afin qu’il soit « mon salut jusqu'à
l’extrémité de la terre. » (Is., XLIX, 6) Il pourra alors dire
« à ceux qui étaient dans les
fers : Sortez ; à eux qui étaient dans les ténèbres : Venez à la
lumière. Sur les chemins, ils trouveront à paître, et dans toutes les plaines
seront leurs pâturages. Ils n’auront pas faim ni soif ; la chaleur ne les
atteindra pas, ni le soleil : parce que celui qui a pitié d’eux les
conduira, et à des sources d’eaux il les fera boire. […] Voici que ceux-ci
viendront de loin, et voici que ceux-là viendront de l’aquilon et de la mer, et
ceux-ci de la terre du midi. » (Is., XLIX, 9-12).
Une nouvelle Jérusalem
Toutes les nations
adoreront le véritable Dieu. « En ce
temps-là on appellera Jérusalem, le trône du Seigneur, et toutes les nations
s’y rassembleront au nom du Seigneur, dans Jérusalem, et elles ne courront
après la perversité de leur cœur très mauvais. » (Jér., III, 17). Cette ville nouvelle
annonce une nouvelle alliance. « Voilà
que des jours viendront, dit le Seigneur, et je ferai une nouvelle alliance avec
la maison d’Israël et avec la maison de Juda. Non pas selon l’alliance que j’ai
formée avec leurs pères […] alliance qu’ils ont rendue vaine. » (Jér.,
XXXI, 31). Ce verset signifie clairement la fin de l’ancienne alliance et donc de la Loi.
Toujours par la voie de
Jérémie, Dieu précise la nouvelle alliance : « Voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël après ces
jours-là : je mettrai ma loi dans leurs entrailles, et je l’écrirai dans
leur cœur ; et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple. […] Tous me connaîtront, depuis le plus petit
d’entre eux jusqu’au plus grand, dit le Seigneur ; parce que je
pardonnerai leur iniquité, et que de leur péché je ne me souviendrai plus. »
(Jér., XXXI, 33-34). Et cette alliance n’aura pas de fin.
Même les pires
dépravations seront effacées. « Ta
sœur Sodome et ses filles retourneront à leur ancien état ; Samarie et ses
filles retourneront à leur ancien état. » (Ézéchiel, XVI, 55-56).
Jérusalem qui est tombé dans les crimes trouvera aussi les moyens de se
rétablir.
Cependant, le Messie
viendra d’un peuple particulier, celui de l’alliance établie entre Dieu et
Abraham. « En ta postérité seront
bénies toutes les nations de la terre, parce que tu as obéi à ma voix. » (Gen.,
XXII, 18). Au cours du temps, le choix se précise. Nous apprendrons qu’il
viendra de la tribu du Juda par la voie de Jacob, de la souche de Jessé par
Isaïe.
Pour identifier le Messie,
Dieu nous a donné un signe particulier. « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voilà que la vierge
concevra et enfantera un fils, et son nom sera appelé Emmanuel. » (Is.,
VII, 14). Il naîtra précisément à Bethléem. « Et toi, Bethléem Ephrata, tu es très petit entre les mille de
Judas : de toi sortira celui qui doit être le dominateur en Israël »
(Michée,
V, 2).
Le Précurseur du Messie
En outre, le Messie sera
annoncé. Sa venue sera précédée d’une préparation. « Voici la voie de quelqu'un
qui crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur » (Is.,
XL, 3). Un homme parlera pour préparer sa venue et les cœurs. « Dis aux cités de Juda : voici votre
Dieu. Voici que le Seigneur viendra dans sa puissance. Et que son bras
dominera ; voici que sa récompense est avec lui, et que son œuvre est
devant lui. Comme un pasteur, il paîtra son troupeau, et avec son bras, il
rassemblera les agneaux. » (Is., XL, 9-11).
Malachie, le dernier des
prophètes, rappelle encore plus clairement l’avènement d'un précurseur et sa mission : « Voici
que moi j’envoie mon ange, et il préparera la voie devant ma face. Et aussitôt viendra dans son temps le
dominateur que vous cherchez, et l’ange de l’alliance que vous désirerez »
(Mal.,
III, 1). Il nous donne en outre deux indications sur ce précurseur du Messie. « Il sera comme un feu qui fond les métaux, et
comme une herbe de foulons. Et il sera assis fondant et épurant l’argent ;
et il purifiera les fils de Lévi, et il les coulera comme l’or et
l’argent. » (Mal., III, 2-3) Il a pour rôle de
purifier les fils d’Israël. Dans une autre prophétie, il l’appelle Elie.
« Voici que moi je vous envoie Elie,
le prophète, avant que vienne le jour grand et terrible du Seigneur. Et il
ramènera le cœur des pères aux fils et le cœur des fils à leur père, de peur
que je vienne et que je ne frappe la terre d’anathème. » (Mal.,
IV, 5-6).
Le temps du Messie
Dieu nous a donné aussi
des signes qui nous permettent d’identifier le temps de la venue du Messie. Le
peuple de Dieu connaîtra la prospérité. « Il fera descendre sur vous la pluie du matin, et la pluie du soir comme
au commencement. Vos aires seront pleines de blés, et vos pressoirs regorgeront
de vin et d’huile. […] Et vous mangerez abondamment, et vous serez
rassasiés. » (Joël, II, 23-26). Le peuple de Dieu
ne sera plus confondu. « Vous saurez
que c’est moi qui suis au milieu d’Israël, moi qui suis le Seigneur votre Dieu »
(Joël, II, 27).
C’est aussi un temps où les
dons de prophétie se répandront : « je répandrai mon esprit sur toute la chair ; vos fils
prophétiseront ainsi que vos filles ; vos vieillards songeront des songes
et vos jeunes hommes verront des visions. Mais aussi sur mes serviteurs et
servantes en ces jours-là je répandrai mon esprit. » (Joël,
II, 28-29). L'Esprit de Dieu se répandra.
Les miracles seront
nombreux. « Prenez courage, et ne
craignez point ; car voici que votre Dieu amènera la vengeance de
rétribution ; Dieu lui-même viendra, et il vous sauvera. Alors les yeux
des aveugles s’ouvriront, et les oreilles des sourds entendront. Alors le
boiteux bondira comme le cerf, et la langue des muets sera déliée ; parce
que des eaux se sont répandues dans le désert, et des torrents dans la
solitude. Et la terre qui était aride sera comme un étang, et celle qui avait
soif, comme des fontaines d’eaux. » (Is., XXXVI, 5-7)
Dans ses dernières
paroles, Jacob annonce la fin du pouvoir de Juda qui se maintiendra jusqu'à la venue de Messie . « Le sceptre ne sera
pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu'à ce que vienne celui qui
doit être envoyé, et lui-même sera l’attente des nations » (Gen.,
XLIX, 10).
Le Messie l'agneau de Dieu, souffrant, abandonné, docile et libre
Deux psaumes (XXI,
LXVIII)
annoncent que le Messie sera tourmenté. « Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » (Ps.
XXI,
1). Nous découvrons les souffrances qu’il devra subir tant dans sa chair que
son esprit. « Ils ont percé mes
mains et pieds. Ils ont compté tous mes os. » (Ps. XXI, 17-18) Sa solitude
est grande. « J’ai attendu avec
constance quelqu'un qui prit part à ma tristesse, et nul ne l’a fait ; et
quelqu'un qui me consolât, et je n’ai trouvé personne. » (Ps.
LXVIII,
21).La description est assez précise. « Ils se sont partagé mes vêtements et sur ma robe, ils ont jeté le
sort. » (Ps. XXI, 19) « Ils m’ont
donné pour nourriture du fiel, et dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre »
(Ps.
LXVIII,
22).
Le prophète Isaïe décrit
aussi un Messie tourmenté qui s’abandonne dans les insultes et les coups. Il se
montre en effet docile à ceux qui le frappent « J’ai
abandonné mon corps à ceux qui me frappaient, mes joues à ceux qui arrachaient
ma barbe ; je n’ai pas détourné ma face de ceux qui me réprimandaient et
qui crachaient sur moi. » (Isaïe, L, 6). Cette image du Messie
s’offrant est encore plus flagrante dans les prophéties suivantes. Il porte les
souffrances pour le peuple de Dieu alors qu’il est innocent des crimes qui lui
sont imputés. Il est une victime offerte pour le salut du peuple de Dieu.
« Il a vraiment lui-même pris nos
langueurs sur lui, et il a lui-même porté nos douleurs […] lui-même il a été
blessé à cause de nos iniquités, il a été brisé à cause de nos crimes : le
châtiment, prix de notre paix, est tombé sur lui ; et par nos
meurtrissures nous avons été guéris. Nous tous, comme des brebis, nous avons
erré ; chacun s’est détourné vers sa voie : et le Seigneur a mis sur
lui l’iniquité de nous tous. » (Isaïe, LIII, 6)
Le Messie est bien innocent. Certes, il est accusé mais
aucun accusateur ne parviendra à le confondre. « Le Seigneur Dieu est mon aide : c’est pour cela que je n’ai pas
été confondu ; c’est pour cela que j’ai présenté ma face comme une pierre
très dure, et je sais que je ne serai pas confondu. Près de moi est celui qui
me justifie, qui me contredira ? » (Is., L, 7-8).
Dans les versets
prophétiques d’Isaïe (Isaïe, LIII, 1-4), la souffrance et
l’abandon du Messie sont terribles. Il est l’« homme de douleur », abandonné par tous et défiguré. Il est « comme un rejeton
d’une terre altérée », « comme
un lépreux », « méprisé, et
le dernier des hommes ». « Nous l’avons compté pour rien ». « Il n’a ni éclat ni beauté ». Sa solitude est extrême. « Le Seigneur m’a abandonné, et le Seigneur
m’a oublié » (Is., XLIX, 14).
Pourtant, toutes ces
souffrances sont volontaires. « Il a
été offert parce que lui-même l’a voulu et il n’a pas ouvert sa bouche ;
comme une brebis, il sera conduit à la tuerie, et comme un agneau devant celui
qui le tond, il sera muet, et il n’ouvrira pas sa bouche. » (Isaïe,
LIII, 7) Finalement, « il a été
retranché de la terre des vivants, à cause du crime de mon peuple, je l’ai
frappé » (Isaïe, LIII, 8)
Son sacrifice, la victoire du Messie
Mais parce qu’il a livré son
âme à la mort, « qu’il a été compté
parmi les scélérats ; parce qu’il a porté les péchés d’un grand nombre, et
qu’il a prié pour les transgresseurs » (Isaïe, LIII, 12), il sera
récompensé. Le Messie triomphera. « Mais
le Seigneur a voulu le briser dans son infirmité ; s’il donne, pour le
péché de son âme, il verra une race de longue durée, et la volonté du Seigneur,
par sa main, sera dirigée. De ce que son âme a souffert, il verra le fruit, et
il sera rassasié ; par sa science mon serviteur justifiera lui-même un
grand nombre d’hommes, et leurs iniquités, lui-même les portera. » (Isaïe,
LIII, 10-11) Par ses humiliations et ses souffrances, le Messie vaincra.
« Voici que mon serviteur aura
l’intelligence, il sera exalté, élevé et glorifié. Comme beaucoup ont été
frappés de stupeur à ton sujet, ainsi sera sans gloire son aspect parmi les
hommes et sa forme parmi les fils des hommes. C’est lui qui aspergera beaucoup
de nations ; devant lui, les rois fermeront leur bouche » (Is.,
LII, 13-15). Il a porté les péchés alors qu’« il n’a pas commis d’iniquité, et que la tromperie n’a pas été dans sa
bouche. » (Is., LIII, 9).
Le rejet de son peuple
Mais le Messie sera
méprisé par les siens. « Il ne sera
pas son peuple, le peuple qui doit le renier » (Dan., IX, 26). Il sera détesté par les nations. « Israël ne sera pas rassemblé » (Is.,
XLIX, 5). Son peuple ne le comprendra pas. « Écoutant, écoutez, et ne comprenez pas ; et voyez la vision, et ne
la discernez pas ; aveugle le cœur de ce peuple, et rends ses oreilles
sourdes, et ferme ses yeux ; de peur qu’il ne voie de ses yeux, et qu’il
n’entende de ses oreilles, et que de son cœur, il ne comprenne, et qu’il ne se
convertisse et que je ne le guérisse. »(Is., VI, 9-10).
Cependant, le peuple de
Dieu pleurera sur la victime qu’il a accusée et tuée. « Ils regarderont vers moi, qu’ils ont
percé ; et ils pleureront amèrement celui qu’ils ont percé, comme ils
pleureront leur fils unique, et ils s’affligeront à son sujet, comme on a
coutume de s’affliger à la mort du premier-né. » (Zacharie, XII, 10).
Une venue datée
Selon le songe de
Nabuchodonosor, interprétée par le prophète Daniel, le royaume messianique
viendra après la succession de quatre grands empires terrestres, symbolisés par
quatre métaux (or, argent, airain, fer). « Dans les jours de ces royaumes, le Dieu du ciel suscitera un royaume
qui jamais ne sera détruit, et son royaume ne sera pas donné à un autre peuple […]
Il subsistera éternellement. » (Dan., II, 44).Une petite pierre se
détachera de la montagne et les renversera pour devenir un royaume qui ne se
finira jamais. « Selon que vous avez
vu qu’une pierre détachée de la montagne sans les mains d’aucun homme, et
qu’elle mit en pièces l’argile et le fer, et l’airain et l’argent, et l’or, le
grand Dieu a montré au roi les choses qui doivent arriver dans la suite »
(Dan.,
II, 45).
Dieu sera encore plus
précis pour déterminer le temps messianique. Il révèle en effet à Daniel les
années qui le sépare de la délivrance. « Soixante-dix semaines ont été abrégées pour ton peuple et pour ta ville
sainte, afin que soit abolie la prévarication, et prenne fin le péché, et que
soit effacée l’iniquité, et que vienne la justice éternelle, et que soit
accomplie la vision et la prophétie, et soit oint le saint des saints. Sache
donc, et remarque bien : Depuis que sortira la parole pour de que de
nouveau soit bâtie Jérusalem, jusqu'au Christ Chef, il y aura sept semaines et
soixante-deux semaines, et de nouveau sera bâtie la place publique et les
murailles dans les temps difficiles. Et après soixante-deux semaines, le Christ
sera mis à mort ; et il ne sera pas son peuple, le peuple qui doit le
renier. Et un peuple, avec un chef qui doit venir, détruira la cité et le
sanctuaire ; et sa fin sera la dévastation, et après la fin de la guerre
la désolation décrétée. Mais il confirmera son alliance avec un grand nombre
dans une semaine ; et au milieu de la semaine cesseront l’oblation et le
sacrifice ; et l’abomination de la désolation sera dans le temple, et la
désolation continuera jusqu'à la consommation et à la fin. » (Dan.,
IX, 24-27).
La prophétie de Daniel est
précieuse. Le Messie apparaîtra 70 semaines d’années (490 ans) après la
publication de l’édit autorisant la reconstruction de Jérusalem. Cette période
est divisée en trois périodes. Après cet édit, il faudra en effet 7 semaines (49
ans) pour que les murs de la ville sainte soient achevés, puis 62 semaines (434
ans) pour que le Christ apparaisse et au milieu de la dernière semaine (7ans),
il sera mis à mort. Daniel rappelle la prophétie d’Isaïe mais annonce aussi la
désolation à Jérusalem et dans le Temple.
Finalement, en résumé, selon
les prophéties de l’Ancien Testament, le Messie devra naître d’une vierge dans la ville de Bethléem, de la descendance d’Abraham, de la
tribu de Juda, de la famille de David. Il doit apparaître quand Juda aura
perdu le sceptre de l’autorité, 70 semaines après la publication de la
construction de Jérusalem. Sa venue sera préparée par un précurseur. L'Esprit de Dieu se répandra, les miracles foisonneront, une
nouvelle terre et une nouvelle alliance seront inaugurées. Il relèvera le peuple de Dieu et
rétablira un nouvelle Jérusalem et apportera le salut à toutes les nations. Mais libre, il s’offrira volontairement en sacrifice pour le salut d’un grand nombre. Humilié et
détesté, défiguré par les souffrances, il sera mis à mort et finalement transpercé. Et les siens ne le
recevront pas. Mais contre toute apparence, ce sacrifice apportera la victoire et le triomphe de Dieu par le Messie, sauveur des hommes…
« Cieux, versez rosée d’en haut, et que les
nuées pleuvent un juste : que la terre s’ouvre, qu’elle germe un sauveur,
et que la justice naisse en même temps ; moi, le Seigneur, je l’ai créé. »
(Is.,
XLV, 8).
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