Selon une thèse très
classique, souvent érigée en vérité, Notre Seigneur Jésus-Christ ne serait pas
présenté comme le Messie tant attendu du peuple juif[1].
Ce seraient ses disciples qui, de bonne foi, auraient cru à sa messianité. « Après la
mort de Jésus, les disciples, tous juifs, font l'expérience d'une
"résurrection" de Jésus qu'ils expriment par des récits
d'apparitions. »[2] Voyant
en Notre Seigneur Jésus-Christ de nombreux caractères messianiques, ils se
seraient finalement persuadés qu’il était le véritable Messie. Leur rêve se
serait devenue réalité[3]. Selon
une thèse encore plus radicale, nous ne pourrions connaître le Jésus de
l’histoire et par conséquence la conscience messianique que Jésus aurait eue
nous serait inconnue[4].
Contre ces erreurs, l’Église
s’est vivement prononcée. Elle a condamné l’idée que « Jésus, lorsqu'il exerçait son ministère, ne
parlait pas dans l’intention d’enseigner qu’il était le Messie, et ses miracles
ne visaient pas à prouver qu’il l’était. »[5]
Si Notre Seigneur
Jésus-Christ ne s’était pas manifesté par ses paroles et par œuvres comme le
Messie attendu, le christianisme ne serait alors qu’un mensonge ou une erreur.
Or il est devenu impossible d’attaquer la sincérité des évangélistes et des
premiers chrétiens. La messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ ne serait donc
qu’une erreur ou un malentendu. Ce serait les disciples qui auraient fini par
croire ce qu’il voulait croire. Le christianisme résulterait alors de leur
« bonne foi » mais d’une
foi erronée. L’attaque est donc subtile. Il ne s’agit plus de dénoncer le
mensonge du christianisme mais de le décrire comme le résultat d’une « expérience » authentique,
supprimant ainsi son origine divine et sa légitimité.
Or si la messianité de Notre
Seigneur Jésus-Christ était une invention de ses disciples, le christianisme
perdrait toute valeur. S’il n’était pas le Messie attendu, la continuité avec
l’Ancien Testament serait brisée. Les cieux resteraient encore fermés. Il
n’aurait pas inauguré un temps nouveau donc point besoin d’esprit nouveau. En
un mot, il n’aurait enseigné qu’une réforme de la religion juive de son temps
avant que s’affirme le judaïsme orthodoxe. Telle est une des théories que
défendent des rabbins juifs.
L’opposition du judaïsme ancien et actuel repose sur le refus de la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Croire ou ne pas croire en Lui comme le Messie est le point à
partir duquel les âmes se séparent.
Or comme nous l’enseigne clairement
l’Église, Notre Seigneur Jésus-Christ s’est bien affirmé par ses paroles et ses
œuvres comme étant le Messie promis. Les Apôtres et les Pères de l’Église n’ont
pas aussi cessé de défendre sa messianité.
Deux visions du Messie, un
point d’affrontement
Comme nous l’avons déjà
évoqué[6],
les Juifs attendent avec ferveur la venue d’un Messie comme le montrent les Évangiles,
les écrits apocryphes juifs et les ouvrages profanes. Leur représentation du
Messie est différente selon la « secte »
religieuse à laquelle ils sont plus ou moins rattachés. Mais de manière
générale, le « Messie » est
imaginé comme le sauveur du peuple d’Israël qui manifestera la puissance et la
gloire de Dieu, un roi glorieux, vainqueur des impies et restaurateur de la
gloire d’Israël, l’annonciateur du règne de Dieu…
L’attente du Messie n’est
pas l’œuvre de l’imagination juive. Elle n’est pas non plus un palliatif aux
douleurs et au désespoir d‘un peuple humilié. Elle résulte d’une lecture de la
Sainte Écriture. Les Juifs attendent en effet en lui la réalisation de
promesses divines qui ont été données aux Patriarches et aux Prophètes,
prophéties que nous retrouvons continuellement dans l’Ancien Testament.
Or à première vue, selon les
récits évangéliques, Notre Seigneur Jésus-Christ n’apparaît guère comme un roi
glorieux qui domine toutes les nations. Il apparaît plutôt comme un innocent
mis au rang des malfaiteurs, condamné à mort et mourant sur la croix après de
multiples humiliations et souffrances. Certes, il a accompli des prodiges et
son enseignement est d’une grande profondeur. Ses leçons égalent celles des
plus grands prophètes. Mais sa fin ruine toutes les espérances qu’il pouvait susciter.
La vision juive du Messie et les événements racontées par les évangélistes
s’opposent donc radicalement. Le spectre royal du serviteur de Dieu contraste
avec la Croix humiliante du condamné.
Nous pouvons donc en conclure
que soit la lecture juive de la Sainte Écriture et son interprétation sont
erronées, soit Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas le Messie. Les Juifs et
les Chrétiens ne peuvent prétendre détenir ensemble la vérité. Jésus est le
Messie ou non. Les uns se trompent, les autres disent vrais. S’il est le
véritable Messie, le christianisme demeure fidèle à Dieu qui l’a annoncé et a
réalisé ses promesses et le judaïsme n’est qu’un refus de Dieu. S’il ne l’est
pas, le christianisme n’est qu’une imposture. Dans les deux cas, ils ne forment
pas deux mouvements issus d’une même origine. Car la source fondamentale d'où ils
puisent leur existence est la croyance ou non en la messianité de Notre
Seigneur Jésus.
Pour répondre à cette
question, la solution la plus simple serait de scruter les prophéties qui annoncent
le Messie puis de comparer notre lecture avec la vision juive et le récit des Évangiles.
Or, des érudits chrétiens ont montré que Notre Seigneur Jésus-Christ réalisait
les prophéties bibliques et que par conséquent, il était bien le Messie promis.
Convaincus de cette conformité, des Juifs se sont naturellement convertis au
christianisme. Mais convaincus de leur propre version, des Juifs ont aussi rejeté avec
force leur argumentation. Ils ont refusé soit l’interprétation chrétienne des prophéties,
soit le caractère messianique de certains versets bibliques. Le débat s’est
donc concentré sur l’interprétation de la Sainte Bible. Long et interminable
débat peut-être, diront des sceptiques et des agnostiques, travail d’expert
probablement…
Mais revenons à la thèse initiale.
Elle prétend non pas que Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas le Messie mais
qu’il ne s’est jamais affirmé ou manifesté comme étant le Messie. Dans ce cas,
le débat entre les Juifs et les Chrétiens n’aurait plus de sens. Il serait
inutile de vouloir écouter l’apologétique chrétienne puisque leur maître
lui-même aurait refusé de porter ce titre. Il est donc important de rappeler
que le premier à enseigner et à défendre la messianité de Notre Seigneur
Jésus-Christ, c’est Lui-même…
L’affirmation messianique
des Apôtres
Saint Mathieu montre dans
son évangile que Notre Seigneur Jésus-Christ est le Messie annoncé par les
Sainte Écriture. Il répète des formules qui ne trompent pas : « conformément aux Écritures »,
« pour que soit accompli ce qui
avait été prédit par les prophètes », etc. Saint Jean use aussi de ces
formules. Ils sont bien conscients que les événements dont ils sont témoins
réalisent ce qui a été annoncé dans les Saintes Écritures.
L’affirmation de la
messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ est explicite dans leurs écrits. Saint
Matthieu définit son ouvrage comme le « livre
des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham, etc. » (Matth.,
I, 1). Saint Jean est aussi très clair en précisant le but de son œuvre :
il écrit « afin que vous croyiez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu » (Jean, XX, 31). Porteur de
la prédication de Saint Pierre, Saint Marc présente aussi de manière indéniable
Notre Seigneur Jésus-Christ comme le véritable Messie. Saint Paul, l’ancien
Pharisien, connaissant parfaitement les Saintes Écritures, ne cesse de
qualifier de « Christ »
Notre Seigneur Jésus-Christ.
Saint Matthieu et Saint
Jean montrent que les événements qu’ils décrivent réalisent les prophéties. Destiné
aux Juifs, l’Évangile selon Saint Matthieu est construit pour cela. La
messianité de Jésus est en effet l’argument apologétique efficace pour toucher et
convertir les Juifs.
Saint Luc est moins
préoccupé de montrer la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ puisqu'ils
s’adressent surtout à des païens, moins sensibles à cet argument apologétique. Cependant,
il l’affirme à quelques reprises. Il relate la confession de Saint Pierre qui
affirme que Jésus est « le Christ de
Dieu » (Luc, IX, 20). Dans les Actes des Apôtres, Saint Luc est encore
plus clair.
Les Apôtres attribuent donc
de manière unanime la dignité du Messie à Notre Seigneur Jésus-Christ. S’il y a
erreur, elle se trouve alors dès l’enseignement apostolique, ce qui interdit
par conséquent toute idée d’évolution dans l'idée de la messianité de Jésus. Une « expérience » qui se concrétise en
croyance nécessite en effet un certain délai. L’argumentation des Apôtres
réfute aussi ceux qui voient la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ comme
l’œuvre d’une exégèse chrétienne « accumulées
au cours des siècles »[7]. Sa messianité est reconnue dès le temps apostolique. En outre, dans
leur prédication, les Apôtres renvoient les événements dont ils sont témoins
aux prophéties de la Sainte Écriture. Ils le reconnaissent comme Messie au sens
de l’Ancien Testament. Saint André dit à son frère Simon : « nous avons trouvé le Messie » (Jean,
I, 41).
L’affirmation de Jésus
lui-même
A deux reprises, Notre
Seigneur Jésus-Christ s’affirme explicitement et publiquement comme étant le
Messie.
Jésus-Christ guérit l'aveugle El Greco |
Dans une ville appelée
Naïm, Notre Seigneur Jésus-Christ ressuscite le fils d’une veuve. La nouvelle
de ce miracle se répand dans toute la Judée. L’apprenant, Saint Jean Baptiste
envoie deux de ses disciples vers Jésus pour lui demander s’il est vraiment le
Messie. « Étant donc venu vers
lui, ces hommes lui dirent : « Jean-Baptiste nous a envoyés vers vous pour vous demander : est-ce vous
qui devez venir, ou est-ce un autre que nous attendons ? » (Luc,
VII, 20). Notre Seigneur Jésus-Christ leur demande d’annoncer ce qu’ils voient
et entendent : « Allez annoncer
à Jean ce que vous avez entendu et vu : que des aveugles voient, des
boiteux marchent, des lépreux sont purifiés, des sourds entendent, des morts
ressuscitent, des pauvres sont évangélisés » (Luc, VII, 22). Il les
envoie à une prophétie, celle d’Isaïe (Is., XXXVI, 5-7), et à son
accomplissement. Les signes messianiques dont ils sont témoins apportent une
réponse à leur question. Il réalise ce qui a été prédit et il l'annonce clairement, montrant par là qu'Il est bien « celui qui doit venir ».
Notre Seigneur
Jésus-Christ montre aussi que Saint Jean Baptiste accomplit aussi une des
prophéties, celle de Malachie (III, 1). « Qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? C’est celui dont il
est écrit : voici que j’envoie mon ange devant votre face, pour préparer
votre voie devant vous. » (Luc, VII, 26-27). Il est le
précurseur annoncé. « Et aussitôt
viendra dans son temple le dominateur que vous cherchez, et l’ange de
l’alliance que vous désirez » (Malachie, III, 1). Il leur annonce que le temps du
Messie est arrivé.
Arrêté au jardin des
Oliviers, Notre Seigneur Jésus-Christ comparaît devant Caïphe. « Le prince du peuple lui dit : Je
t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de
Dieu ? Jésus lui
répondit : Tu l’as dit » (Matth., XXV, 63-64).
Jésus et les titres
messianiques
Notre Seigneur
Jésus-Christ s’attribue des titres messianiques. Le titre qu’il emploie le plus
souvent est celui de « Fils
de l’homme », le titre messianique par excellence. Parlant de Lui, il
dit à un scribe voulant le suivre partout : « les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Matth.,
VIII, 20). Après son agonie, il dit à ses disciples : « Voici que l’heure approche, et le Fils de
l’homme sera livré aux mains des pécheurs. Levez-vous donc, allons ; voici
qu’approche celui qui me livrera. » (Matth., XXVI, 45-46).
La
foule ne se trompe pas sur le sens messianique de l’expression. « Nous avons appris par la loi que le Christ
demeure éternellement ; et comment dis-tu, toi ; il faut que le Fils
de l’homme soit élevé ? Qui est ce fils de l’homme ? » (Jean,
XII, 34). Caïphe ne se trompe pas non plus quand Jésus annonce qu’il verra « le Fils de l’homme, assis à la droite
de la majesté de Dieu » (Matth., XXVI, 64).
Le témoignage de la Sainte
Écriture
Notre Seigneur
Jésus-Christ se réfère explicitement aux Saintes Écritures. Après avoir
lu dans la synagogue un texte d’Isaïe (Is., LXI, 1), il le commente comme
veut la coutume. « Il commença à
leur dire : c’est aujourd'hui que cette Écriture que vous venez d’entendre
est accomplie. » (Luc, IV, 20) Il renvoie en effet ses paroles
et ses actes aux Patriarches et aux Prophètes. « Si vous croyiez à Moïse, vous croiriez sans doute à moi aussi, parce
que c’est de moi qu’il a écrit. » (Jean, V, 46). Il rappelle
aussi les prophéties pour éclairer ses disciples sur les événements qui vont se
produire. « Vous savez que la Pâque se fera dans deux jours, et
que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié. » (Matth.,
XXVI, 2). Il rappelle aussi la prophétie de Zacharie (Zach., XXVI, 31) qui a
annoncé que le pasteur sera frappé et les brebis dispersées (voir Matth.,
XXVI, 31). Tout se déroule comme l’avaient prévu la Sainte Bible. « N’avez-vous jamais lu dans les
Écritures : la pierre rejetée par ceux qui bâtissent, est devenue un
sommet d’angle. Ceci est l’œuvre du Seigneur et elle est admirable à nos yeux.
» (Matth.,
XXI, 42) Il reprend en effet le psaume CXVII (22-23).
Des Juifs contemporains le
reconnaissent aussi comme le Messie. A Jérusalem, ils l’acclament comme le
Christ et agissent comme tel. Notre Seigneur Jésus-Christ accepte aussi
qu’on lui attribue ce titre. La
profession de Saint Pierre est sans-doute celle qui apparaît la plus claire et solennelle.
« Vous êtes le Christ, le Fils de
Dieu vivant » (Matth., XVI, 16). Notre Seigneur
demande alors à ses disciples de ne pas dire qu’Il est lui-même le Christ. La
Samaritaine le confesse aussi. Il ne dit rien quand Nathanaël l’appelle « Fils de Dieu », « roi d’Israël » (Jean,
I, 49) ou quand des aveugles l’appellent « Fils de David » (Matth., IX, 27).
Cependant, s’il semble
parfois protester contre cette reconnaissance, il cherche surtout à combattre
les idées fausses en corrigeant les conceptions vulgaires, rabbiniques ou
eschatologiques. Lorsque la foule voit que « celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde »
(Jean,
VI, 14), Notre Seigneur Jésus-Christ s’enfuit sur la montagne de peur d’être
enlevé et d’être nommé roi. Il n’est pas venu pour fonder un royaume ici-bas
comme le croient les Juifs. Il s’oppose en particulier à une conception
humaine et terrestre du royaume de Dieu. Il démontre notamment que les
Prophètes ont aussi annoncé un Messie souffrant. « Comme le Fils de l’homme n’est point venu pour être servi mais pour servir
et donner sa vie pour la rédemption d’un grand nombre. » (Matth.,
XX, 28).
Les adversaires de Notre Seigneur Jésus-Christ sont aussi bien conscients de la portée de ses paroles et de ses gestes. Les prêtres ne se trompent pas quand ils demandent à Ponce Pilate de changer
l’inscription de la Croix. Dans le Talmud, il est aussi présenté comme un imposteur qui s’est arrogé le titre de Messie. La tradition juive nous confirme qu’il
s’est bien affirmé comme tel.
Manifestation des signes
messianiques
Notre Seigneur
Jésus-Christ ne s’est pas seulement affirmé qu’Il était le Messie. Il a également manifesté sa messianité par des signes évidents – des miracles accomplissant
les prophéties - et par son enseignement. Lorsque des Pharisiens Lui demandent de faire un grand miracle, il leur répond qu’à leur génération,
« il ne sera donné d’autre miracle
que celui du prophète Jonas. Car comme Jonas fut trois jours et trois nuits
dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l’homme sera dans le sein de la
terre trois jours et trois nuits. » (Matth., XII, 39-40). Il
prophétise sa résurrection. Il leur annonce que les Ninivites et la reine de
Saba condamneront cette génération car ils ne reconnaissent pas ce qui lui a été annoncé.
« Vous ne savez pas reconnaître les signes du
temps ? » (Matth., XVI, 4) Notre Seigneur
Jésus-Christ nous montre aussi l’accomplissement de certains événements qui ont
été prédits. L’obstination des Juifs, le témoignage des enfants, l’abomination
dans les lieux saints, le fleuve coulant de la poitrine, le culte seulement
extérieur, la haine gratuite… Tant d’éléments prophétisés qui révèlent
l’arrivée des temps promis. Ils montrent clairement ces signes afin que les Juifs le reconnaissent comme le Messie promis. Il y a bien une volonté de se faire reconnaître comme le Messie.
En rappelant les faits
bibliques comme figures de ce qui arrive et en renvoyant le temps présent
aux prophéties messianiques, Notre Seigneur Jésus-Christ éclaire l’Ancien
Testament qui témoigne de lui… « Et
vous qui dites-vous que je suis ? » (Matth., XVI, 15).
De nombreux exemples
montrent incontestablement que non seulement Notre Seigneur Jésus-Christ s’est affirmé
comme étant le Messie attendu mais qu’il a aussi souligné l’accomplissement des
signes messianiques. Il ne cesse de se référer à l’Écriture comme témoin de sa
messianité. « N’avez-vous jamais lu
dans les Écritures ? » Ce n’est pas uniquement par des paroles
que Jésus s’affirme clairement comme étant le Messie attendu. Ces faits et
gestes, les événements de son temps, ses souffrances et sa mort, sa
résurrection ont aussi été prédits, parfois dans les détails. Et Notre Seigneur
les renvoie clairement aux prophéties de l’Ancien Testament. Tout doit être accompli. Il est
parfaitement conscient de sa messianité. Sa messianité est en outre clairement affirmée
par ses disciples directs, ce qui permet de rejeter toute idée d'évolutionnisme religieux. Cette double affirmation de la messianité de Notre Seigneur
Jésus-Christ, à l’origine de notre foi, provoque la persécution juive. Il est accusé d'être un imposteur, c'est-à-dire de se faire passer pour le Messie.
Tout cela rend bien vaine de nombreuses théories qui
remettent en cause l’affirmation de la messianité par Notre Seigneur
Jésus-Christ. Elle n’est pas une pensée qui a progressivement évolué et affermi dans les communautés chrétiennes. Elle n’a pas été construite par une
exégèse au cours du temps. Dès le début, elle s’affirme nettement. La remettre
en cause revient à remettre en question les Évangiles eux-mêmes. Par
conséquent, sur quel fondement ces théories peuvent-elle se justifier ?
Notes et références
[1] Strauss, Bauer, Volkmar de l’école critique de Tübingen ont nié l’affirmation messianique de Notre Seigneur Jésus-Christ en niant simplement la valeur historique des Évangiles. Voir Émeraude, janvier 2015.
[2] CICAD, Coordination Intercommunautaire contre l'Antisémitisme et la Diffamation, article « La séparation du christianisme et du judaïsme », www.cicad.ch
[3] Cette thèse viendrait de W. Wrede. Elle est suivie par K.Wellhausen, A. Merx et bien d‘autres encore. Certains modernistes l’ont aussi adoptée.
[4] Thèse de R. Bultmann.
[5] Saint Pie X, décret du Saint Office Lamentabili, 3 juillet 1907, Denzinger 3428.
[6] Voir Émeraude, avril 2015, article « L’idée du Messie au temps de Notre Seigneur Jésus-Christ ».
[7] Mireille Hadas-Lebel, Depuis quand existe-t-il un messianisme juif ?, dans Bulletin du centre de recherche de Jérusalem, 2006, mis en ligne le 15 novembre 2007, bcrfj.revues.org.
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