Cathédrale de Strasbourg |
Derrière cette espérance, nous sentons une attente
vive, fortifiée par un contexte
douloureux, celui d’une Terre sainte soumise aux Romains. Il n’est pas possible
de comprendre le peuple juif sans prendre en compte cette occupation païenne,
vécue de manière humiliante. Leur lecture de la Sainte Écriture en est affectée.
De manière générale, les Juifs y recherchent leur espérance et leur consolation
selon des vues bien humaines.
La foi suit donc un chemin dangereux et périlleux. Comme Il le proclame lui-même, Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas venu abroger la Loi mais l’accomplir. Il redirige le regard du croyant vers la vérité divine, une vérité qui tente de s’estomper dans le cœur juif. Il n’y a donc pas rupture dans son enseignement, dans ses faits et gestes. Il y a plutôt éclaircissement et perfectionnement.
La foi suit donc un chemin dangereux et périlleux. Comme Il le proclame lui-même, Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas venu abroger la Loi mais l’accomplir. Il redirige le regard du croyant vers la vérité divine, une vérité qui tente de s’estomper dans le cœur juif. Il n’y a donc pas rupture dans son enseignement, dans ses faits et gestes. Il y a plutôt éclaircissement et perfectionnement.
La Synagogue |
Finalement, le judaïsme actuel ne peut pas prétendre
être fidèle à la religion juive même s’il tire son origine du pharisaïsme,
c’est-à-dire d’une des branches les plus actives et les plus proches du peuple
juif au temps de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est donc inopportun et
simpliste de vouloir le comparer avec le christianisme et de le prendre comme
référence pour dénoncer ensuite l’infidélité des chrétiens à l’égard de la
religion ancestrale. Les païens ne peuvent donc prétendre opposer les Chrétiens
et les Juifs pour traiter les premiers de traîtres et les seconds de fidèles. Il
est donc faux de conclure que le christianisme a rompu avec la foi que le
peuple juif a transmise de génération en génération depuis Abraham.
Le christianisme n’est pas non plus une des tendances
juives qui se serait affirmées au temps de Notre Seigneur Jésus-Christ avant
que ne s’impose le judaïsme actuel. Telle est l’opinion de certains rabbins qui
voient dans notre religion un des rameaux de la religion juive avant que ne
soit définie l’orthodoxie juive, c’est-à-dire le judaïsme actuel.
À l’imitation de Notre Seigneur
Jésus-Christ, les chrétiens se sont opposés aux Sadducéens et aux Pharisiens, à
tous ceux qui se sont enfermés dans un exclusivisme religieux et ont restreint
la portée et la lumière des Paroles divines. Le Messie a libéré le peuple de
Dieu non de ses ennemis bien matériels mais de ses propres erreurs et des conceptions
humaines qui ont fini par aveugler les Juifs et endurcir leur cœur.
L'Église |
En outre, que deviendrait le christianisme s’il se
coupait de sa racine ? L’homme doit-il renier son passé en devenant
adulte ? Doit-il méconnaître ses parents et son éducation du fait qu’il a
acquis l’âge de la majorité ? Il y a continuité dans la fidélité à Dieu. Les
chrétiens croient en l’origine divine de l’Ancien Testament et le vénère. Leur
culte est plein de réminiscence du culte ancien. L’histoire sainte fait
intégralement partie de leur histoire. La morale chrétienne repose encore sur
les dix commandements. Il n’y a donc aucun abandon mais continuité. La foi juive authentique telle qu'elle existait chez les Patriarches et les Prophètes n'est pas extérieure à la foi chrétienne.
Enfin, résumer le christianisme comme une synthèse
entre Saint Pierre et Saint Paul, entre la fidélité au judaïsme et l’ouverture
à la gentilité, c’est le simplifier à l’extrême. C’est tenter d’appliquer
l’hégélianisme au christianisme. C’est vouloir ignorer les difficultés qu’ont
pu éprouver des Juifs quand ils ont dû quitter leurs erreurs et leurs
conceptions religieuses pour embrasser la foi nouvelle. Le judéo-christianisme
est issu de ces difficultés. C’est finalement ne pas prendre en compte les
réalités humaines, c’est-à-dire tout le mystère de la conversion. On ne devient
pas chrétien par un coup de baguette magique comme si toute une histoire
disparaissait…
Telle est donc la conclusion de nos premières réflexions.
Pour les confirmer, nous pourrions étudier le judaïsme actuel et le comparer au
christianisme et à la Sainte Écriture afin d’identifier les points de
divergence. Mais cette étude serait trop éloignée de notre sujet. Cela
reviendrait aussi à étudier une méthode particulière sur laquelle repose la
science comparative des religions. Nous allons rester au début de l’ère
chrétienne pour connaître davantage les relations qui ont existé entre les
Juifs et les Chrétiens. Comment s’est produite leur séparation ? Comment
a-t-elle été perçue par les protagonistes ? Comment les Chrétiens et les
Juifs se sont-ils défendus ? Mais avant toute chose, comment Notre
Seigneur Jésus-Christ s’est-il positionné devant les Sadducéens et les
Pharisiens ? Défendre la foi consiste aussi à rappeler les faits
historiques…
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