En
1984, l’auteur de roman de science-fiction, William Gibson, invente le terme de
cyberespace, le définissant ainsi : « une hallucination consensuelle
vécue quotidiennement en toute légalité par des dizaines de millions
d'opérateurs, dans tous les pays [...] Une représentation graphique
de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain.
Une complexité impensable. Des traits de lumières dispersées dans le non-espace
de l'esprit, des amas et des constellations de données. Comme les lumières de
la ville, dans le lointain. » (Neuromancien, 1984) De nombreux utilisateurs d’Internet usent sans pudeur et avec une confiance
extraordinaire cet outil formidable. Comment pouvons-nous les blâmer ? Qui
les a formés ? Qui les a laissés seuls dans ce monde complexe et difficile sans la moindre éducation ? Ils
plongent leur esprit dans cet espace réduit à l’instantané. Véritable
multiplicateur d’énergie et de créativité pour le bien comme pour le mal. Mais
si tout cela semble être virtuel, la réalité avec tous ses dangers est bien
présente. Nouvel Eldorado des entrepreneurs et des chercheurs d'or…
Il existe aussi une autre hallucination que nous construisons
depuis plus de trois siècles et dans lequel nous vivons de plus en plus.
Au-delà de l’homme réel que nous sommes, nous avons construit l’homme de droit, un homme déraciné de la nature et de sa culture, bientôt de sa famille. Quand l’homme de
droit souffre d’une moindre contrainte, il en appelle à la liberté.
Revendicateur, il réclame l’égalité sans se soucier de l’équité. Il prône le partage
quand il refuse de porter les peines des autres. Ce qui prime avant tout est
d’être dans ses droits. Chez certains, une telle chimère cultive la
faiblesse, l’individualisme et la solitude. Chez d’autres, une belle aubaine
pour jouir et dominer…
Nous vivons d’hallucinations qui malheureusement ne
profitent qu’aux forts. Que devient en effet le pauvre utilisateur de l'Internet face aux grandes
entreprises du Web et aux hackers ? Que peut-il faire face aux hommes qui
savent jouer du droit ?
Nous arrivons même à de véritables absurdités. On
confesse sa vie la plus intime au monde entier quand on refuse de saluer un
passant. On libère des violeurs avant même que leur peine déjà légère ne s’achève
et on crie sa colère lorsqu'ils récidivent sur de jeunes filles.
Se dégager de ces
hallucinations est un premier pas vers la réalité, seule source de vérité et de
véritable liberté…
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