" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


lundi 14 octobre 2013

L'affaire Galilée

Quand des catholiques tentent de présenter leur conception du Monde, un nom suffit parfois à les faire taire : Galilée. Que de symboles et de mythes en effet derrière ce nom : Héros de la Science contre l’obscurantisme religieux, défenseur de la Vérité et de la Liberté contre l’injustice de l'Inquisition, victime sacrifiée à des bourreaux ignares et touts puissants ! Aujourd’hui encore, l’affaire Galilée porte en elle les oppositions les plus classiques : Foi et Science, Christianisme et Progrès, ... Revenons sur cette histoire, source de tant de malentendus et de manipulations… 

Que cherche-t-on en évoquant ce personnage ? On n’attend pas vraiment une réponse. De nombreux livres sérieux et admirablement bien documentés relatent les faits et ont rétabli la vérité. On souhaite plutôt entendre quelques repentances de la part des chrétiens ou plus simplement on tente de les disqualifier dans leur prétention de décrire le monde. On veut finalement les faire tairerendre inaudible tout discours catholique à consonance scientifique. 

Nous avons déjà évoqué cette affaire qui semble en effet peser lourdement dans la conscience de beaucoup de catholiques[1]. Il est donc tout naturel d’y revenir et de mieux comprendre cette affaire. Ainsi pourrons-nous éclairer et soulager ceux qui portent une croix illusoire, celle d’un passé déformé… 


Géocentrisme et héliocentrisme, deux modèles en compétition

Galilée a vécu aux XVIème et XVIIème siècle. Au temps de la Renaissance, le modèle de Ptolémée prédomine dans l’opinion des scientifiques et des gens d’Église. Ptolémée décrit un Univers centré sur la Terre. Ce modèle est appelé géocentrisme. Il est encore bien utile, notamment en astrologie. Il correspond aussi aux interprétations de la Sainte Écriture.

Un autre modèle est aussi connu mais ne parvient pas à supplanter le géocentrisme.  C'est l'héliocentrisme : un Univers centré sur le Soleil, la Terre tournant autour du Soleil. Le chanoine Copernic (1473-1543) a proposé l'héliocentrisme comme modèle hypothétique de l'Univers. Il l'a déjà présenté au Pape Clément VII et aux prélats de la Curie romaine, dont certains le soutiennent et l’encouragent. Mais il est peu concret et ne répond pas réellement aux besoins. Il existe aussi un modèle héliocentrique plus juste, celui de Kepler. Deux systèmes finissent par se confronter… 

Des protestants et des ecclésiastiques catholiques attaquent vivement l’héliocentrisme. Des scientifiques, comme Tycho Brahé, juge même absurde la thèse de Copernic. « Cette doctrine répugne à la philosophie naturelle »[3]. Nous pouvons noter que face à l’opposition des pasteurs protestants, Kepler est accueilli par les Jésuites pour poursuivre ses travaux. Tycho Brahé aurait fait intervenir la Sainte Écriture dans le débat [4].

Le modèle héliocentrique pose de sérieuses difficultés pour certaines autorités de l’Église. Il semble en effet contredire des versets de la Sainte Écriture, qui évoquent plutôt le mouvement du ciel et l’immobilité de la Terre. « Vous avez fondé la terre sur sa base : elle ne sera pas ébranlée dans les siècles des siècles » (Ps. CIII, 5). Le miracle de Josué pose aussi problème. « Josué parla au Seigneur […] : « Soleil, ne te meus point contre Gabaon, ni toi Lune, contre la vallée d’Aaron », et le soleil et la lune s’arrêtèrent jusqu’à une nation se fut vengée de ses ennemis. […] C’est pourquoi le Soleil s’arrêta au milieu du ciel, et ne se hâta point de se coucher durant l’espace d’un jour » (Josué, X, 12-13). « Une génération passe, et une génération vient ; mais la terre pour toujours reste debout. Le Soleil se lève et se couche, et il revient à son lieu : et là renaissant » (Ecclésiaste, I, 4-5). Que faut-il croire ? 

Enfin l’héliocentrisme est un modèle si peu pratique pour les savants. Ces derniers préfèrent l’autre modèle plus simple pour leurs calculs. « L’intérêt pratique de l’astronomie résidait en effet essentiellement dans l’établissement de tables calendaires précises, fondées sur le mouvement des astres : or, les tables fondées sur la théorie copernicienne ne présentaient pas à cet égard plus de précisions que celles qui étaient obtenues à partir de l’Almageste. Le De Revolutionibus était en outre difficile à comprendre, à exploiter dans la pratique et la réalité du mouvement de la terre sur elle-même et autour du soleil demeurait presque unanimement rejetée comme absurde du point de vue physique »[5]. Le traité de Copernicien est un livre difficile à lire. Galilée ne le terminera jamais. Le géocentrisme apparaît comme un modèle plus juste qui sauve davantage les apparences. 

Les astrologues sont aussi préoccupés par les découvertes de Galilée qui remettent en cause leurs prédictions [6]. Ils feront partis de ses adversaires.

La Science et la Sainte Écriture ne se contredisent pas, seules nos interprétations peuvent s’affronter

La question n’est pas de savoir si la Science ou la Bible ont tort ou raison, puisque l’une établit des modèles en accord avec la raison et les observations, l’autre des Vérités selon un sens objectif, c’est-à-dire indépendamment de l’intelligence du lecteur

Dans les deux cas, nous avons affaire à une double interprétation, celle de la Nature et de la Saint Écriture. Le véritable problème est la confrontation entre ces deux interprétations et non entre les Vérités qu’elles sont censées explicitées. Il n’y a donc pas opposition entre la Nature et la Sainte Écriture. Il ne peut y avoir puisque les deux ont pour auteur Dieu. « Puisque le vrai ne peut en aucune façon contredire le vrai, on peut être certain qu’une erreur s’est glissée soit dans l’interprétation des paroles sacrées, soit dans une partie de la discussion »[7]. Or au temps de Galilée, « la majorité des théologiens ne percevaient pas la distinction formelle entre l’Écriture Sainte et son interprétation, ce qui les conduisit à transposer indûment dans le domaine de la doctrine de la foi une question de fait relevant de l’investigation scientifique » [8].

Si les observations astronomiques remettent en cause le géocentrisme, il faut changer l’interprétation de la Sainte Écriture. « Bien que ces hypothèses [celles de Ptolémée] paraissent sauver les apparences, il ne faut pas affirmer qu’elles sont vraies car on pourrait peut-être expliquer les mouvements apparents des astres par quelques autres procédés que les humains n’ont pas encore conçus »[9]. C’est aussi l’avis de Saint Augustin. « S’il arrive que l’autorité des Saintes Écritures soit mise en opposition avec une raison manifeste et certaine, cela veut dire que celui qui [interprète l’Écriture] ne la comprend pas correctement. Ce n’est pas le sens de l’Écriture qui s’oppose à la vérité, mais le sens qu’il a voulu lui donner. Ce qui s’oppose à l’Écriture ce n’est pas ce qui est en elle, mais ce qu’il y a mis lui-même, croyant que cela constitue son sens »[10]. Saint Bellarmin, cardinal et théologien, le confirme également : « devant une vraie démonstration scientifique des hypothèses nouvelles, il vaudrait mieux dire que nous ne comprenons pas les Écritures, plutôt que de dire que serait faux ce qui est démontré »[11]. 

Mais pour qu’il y ait changement d’interprétation, il faut avant tout « une vraie démonstration scientifique ». Sans un argument raisonné et solide, il n’est pas possible d’affirmer son hypothèse comme une vérité. 

A travers le modèle, une métaphysique est remise en cause

Quand on évoque le modèle ptoléméen, on pense immédiatement à Aristote. Le remettre en cause revient à mettre en doute le philosophe et sa pensée. Or l’aristotélisme est parfaitement intégré à la pensée chrétienne, notamment grâce à Saint Thomas d’Aquin. Ainsi s’attaquer à Ptolémée, c’est aux yeux de certains ecclésiastiques s’attaquer à la foi. Certaines autorités sentent alors un danger pour l’Église. Rappelons que le modèle ptoléméen améliore celui d’Aristote. Le géocentrisme de Ptolémée n’est pas en effet celui d’Aristote. Ce sont en fait les principes métaphysiques aristotéliciens qui sont remis en cause, ceux que Tsycho Brahé puis Kepler ont déjà bien entamés : l’idée de la perfection céleste, reflet de celle de Dieu. Certains voient donc dans l’héliocentrisme une remise en cause de cette métaphysique.
Galilée, un ardent défenseur de l’héliocentrisme

Après des années d’enseignement à l’université de Padoue, Galilée s’adonne pleinement à l’astronomie. Ses recherches sont soutenues par certains cardinaux dont le futur Pape Urbain VIII. A partir de 1611, Galilée adhère au système copernicien. Grâce à la lunette astronomique récemment inventée, qu’il perfectionne [12], il fait de nombreuses découvertes : tâches solaires, satellites de Jupiter, rotation du Soleil autour de son axe, etc. Or elles ne concordent pas avec le géocentrisme mais plutôt avec l’héliocentrisme. Il tente alors de le diffuser, notamment par des publications. 

L’héliocentrisme, une hypothèse soutenue par l’Église…

L’idée d’un mouvement de la Terre ne semble pas faire l’objet d’un quelconque refus de la part de l’Église catholique. Les futurs cardinaux Nicolas Oresme et Nicolas de Cues en font l’hypothèse sans en être inquiétés [13]. Le chanoine Copernic a publié son ouvrage avec le soutien et sous la protection du Pape Paul III, et de nombreux cardinaux et évêques. L’héliocentrisme reste néanmoins dans le domaine de l’hypothèse. Enfin Galilée lui-même sera soutenu dans ses recherches astronomiques. Il est bien reçu dans la bonne société et dans les académies scientifiques, y compris celles de Rome. Il est reçu avec enthousiasme à l’académie de Lynx et en devient membre. Le futur Pape Urbain VIII est un de ses plus fidèles protecteurs. 

L’arrogance de l’un et les erreurs des autres

Certaines savants et ecclésiastiques s’inquiètent des succès grandissants de Galilée. Des sermons s’attaquent à l’idée de la rotation de la Terre. En 1613, un grand débat a lieu à Florence. Les thèses héliocentriques sont-elles compatibles avec l’enseignement de l’Église ? Des savants les déclarent absurdes, des hommes d’Église les trouvent contraires à la Sainte Écriture. 

La controverse devenant violente, « le 12 avril 1615, le cardinal Bellarmin fait connaître la position officielle de l’Église : le recours à l’héliocentrisme permet de sauver les apparences mieux qu’en posant les excentriques et les épicycles et ne présente pas de danger dès lors que l’on se borne à parler d’hypothèse de travail ». Il précise néanmoins que « l’interprétation des passages des Textes bibliques où il est question de la Terre et du Soleil est contraire au concile de Trente « qui interdit d’interpréter les Écritures contre l’avis unanime des saints pères » [14]. 

Se sentant attaqué, Galilée s’empresse de se défendre dans une lettre qu’il adresse à Christine de Lorraine, la mère du Grand duc de Florence, son protecteur. C’est un véritable manifeste qui s’oppose ouvertement aux déclarations du cardinal Saint Bellarmin. Dans sa défense, il commet de grandes maladresses. Publié en italien et non en latin, il porte le débat hors de la communauté des savants : il s’explique en recourant à l’exégèse et à la théologie. Face aux critiques de ses adversaires qui en appellent à la Bible, Galilée veut prouver la compatibilité du système héliocentrique avec les Écritures, se laissant ainsi entraîner dans un domaine dont il n’est pas compétent. Il attaque aussi brutalement ses contradicteurs, sans aucun ménagement. Non seulement il intervient dans un domaine de compétence qui n’est pas le sien, mais en plus, il veut donner des leçons à ceux qui en sont les maîtres, tout cela sans prudence et modestie. 

Enfin et surtout, contrairement à Copernic, Galilée présente l’héliocentrisme comme une vérité indiscutable sans apporter la moindre preuve…

La controverse ne se réduit pas à Galilée. En 1616, le carme Paolo Foscarini (1565-1616) publie une lettre affirmant la réalité physique du système copernicien sans encore réfuter de manière concluante le géocentrisme. Le Cardinal Bellarmin lui rappelle qu’il ne peut l’ériger en vérité tout en reconnaissant l’intérêt pratique. Il définit ainsi la valeur et la portée d’un modèle scientifique.

Quand une hypothèse est finalement indémontrable !

Comment pourrait-il prouver la mobilité de la Terre ? Il faudra attendre le XIXème siècle pour en avoir des preuves. Il n’a ni les moyens techniques, ni les principes et notions scientifiques nécessaires pour le démontrer. Et nous savons aujourd’hui que l’héliocentrisme est une erreur, donc indémontrable. 

Les observations font pencher Galilée sur un modèle héliocentrique quand d’autres orientent plutôt des scientifiques toujours vers un modèle géocentrique de plus en plus complexes et inextricables toujours pour « faire sauver les apparences ». Mais Galilée ne peut fournir de preuves. L’héliocentrisme ne peut donc qu’être une hypothèse concevable au XVIIème siècle au regard des observations. « Ce qui reproché à Galilée, ce n’est pas tant de postuler l’héliocentrisme que d’affirmer la véracité de ce système en se dispensant d’en apporter la preuve »[15].

L’héliocentrisme, première victime

Des pamphlets s’attaquent à Galilée. On le dénonce devant l’Inquisition en 1615, dénonciations qui échoueront. Les juges ne trouvent aucune matière d’hérésie. Et son protecteur, Frédéric II de Médicis, est si puissant ! Ces dénonciateurs s’en prennent alors à l’héliocentrisme de Copernic et à ses écrits. Le Saint-Office déclare finalement hérétique la proposition selon laquelle le Soleil est le centre immobile du Monde, et erronée l’affirmation selon laquelle la Terre tourne sur elle-même au prétexte que ces deux postulats contredisent la Sainte Écriture

Indirectement, Galilée est touché. Car c’est bien Galilée qu’on vise, ou plutôt son orgueilleuse assurance. Il s’est fait trop d’ennemis...

Le Cardinal Saint Bellarmin lui demande alors de renoncer à ses idées ou de les présenter non comme des certitudes mais comme une hypothèse. En 1616, Galilée accepte toutes les conditions. Les livres traitant de l’héliocentrisme sont mis à l’Index. 

Une faute de trop…

En 1624, Galilée présente un projet au Pape Urbain VIII, nouvellement élu, l’un des plus fidèles défenseurs. Galilée [16] souhaite écrire un ouvrage où seraient comparés les divers systèmes du monde (Ptolémée, Copernic, Kepler). Le Pape accepte son projet sous plusieurs conditions dont trois principales : ne privilégier aucune de ces théories, les présenter toutes comme des hypothèses, de ne pas mêler la Saint Écriture et la théologie à la question. Ces conditions montrent bien toute la perspicacité et la sagesse du Pape. Plus tard, il lui demandera de finir son traité par un paragraphe sur la toute-puissance divine et de l’imprimer à Rome. Après plusieurs lectures et modifications, son ouvrage est accepté. Galilée obtient l’imprimatur.



En 1632, Galilée publie son ouvrage et l’imprime à Florence, et non à Rome. Selon certains historiens, Galilée aurait modifié le texte original. Le texte imprimé, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, serait en effet différent de celui qui a obtenu l’imprimatur. Selon d’autres, l’imprimentur aurait été fourni de manière peu sérieuse, sans véritable examen et avec l’aide du puissant duc de Florence.

L’ouvrage est un entretien entre trois individus, chacun défendant son système. Or, Simplicio, celui qui propose le géocentrisme, est, comme l’indique son nom, un simplet. L’héliocentrisme est défendu par un personnage particulièrement brillant. Le dernier, personnage éclairé, penche sans difficulté vers l’héliocentrisme. Où est la description impartiale ? De plus, le Pape est implicitement raillé sans y être nommé. La conclusion du livre mentionne certes la toute-puissance de Dieu mais de manière sarcastique. En clair, Galilée se montre particulièrement indigne et offensant. Il a surtout trahi ses engagements, le Pape et bafoué son autorité. Le traité relance la polémique…

Pourtant, Urbain VII demeure indulgent. Son admiration pour l’homme de science explique-t-il une telle patience ? Mais le Pape est dans une situation difficile. Le contexte politique et religieux ne porte pas en effet à une indulgence publique. Ses ennemies l’accusent de soutenir les Français qui viennent de s’allier avec des princes protestants pour attaquer victorieusement l’Allemagne pourtant catholique. Va-t-il défendre un homme jugé hérétique ? Il condamne donc Galilée mais de manière plutôt douce, compte tenu de ses fautes et de l’époque.

La condamnation … Et des peines plutôt légères…

En 1632, une commission de théologiens accuse Galilée de défendre les thèses de Copernic non comme une hypothèse mais comme l’expression d’une certitude et donc d’avoir violé son engagement de 1616. L’Inquisition est alors saisie de l’affaire. Le Pape obtient l’assurance d’une certaine indulgence. « Le tribunal conservera sa réputation ; le coupable pourra être traité avec mansuétude et quel que soit le résultat final, saura qu’il a reçu un traitement de faveur et saura l’apprécier »[17]. 

En 1633, la sentence tombe. Galilée est coupable d’avoir commis deux fautes contre l’obéissance : avoir professé l’héliocentrisme sans pouvoir l’avoir prouvé et avoir fait imprimer le Dialogue à Florence au lieu de Rome. Il lui est interdit d’enseigner la théorie copernicienne et de se livrer à l’interprétation des Saintes Écritures. Il est condamné à une peine de prison, qui sera remplacée par une assignation à résidence d’abord chez l’ambassadeur de Florence puis dans sa demeure d’Arcetri dans la campagne florentine. On lui soumet une formule d’abjuration. Enfin, il est tenu de dire des prières de pénitence, prières qui seront finalement dites par sa fille aînée religieuse.

« Une tragique incompréhension réciproque »

Jean-Paul II a résumé l’affaire de Galilée comme « une tragique incompréhension réciproque ». Les torts sont en effet partagés. 

Les juges ecclésiastiques n’ont pas pris en compte de nouvelles données scientifiques à cause d’un littéralisme biblique condamnable. « La science nouvelle […] obligeait les théologiens à s’interroger sur leurs propres critères d’interprétation de l’Écriture. La plupart n’ont pas su le faire » [18]. Ils ont aussi probablement été influencés par les adversaires de Galilée. 

Galilée a aussi eu le tort de présenter une hypothèse comme une vérité sans apporter la moindre preuve. Il n’a pas su non plus rester uniquement sur le plan scientifique. Il a en outre accumulé de nombreuses fautes : il a renié ses engagements, s’est emporté contre tous, a bafoué celui même qui l’a protégé et continuera à le faire… 

Une arrogance insupportable

Pour terminer, reprenons un fait qui caractérise bien le caractère de Galilée. Pendant ses sept ans de silence (1616-1623), une dispute divise le savant et un des ses amis, le Père Grassi, astronome du Collège romain. Galilée affirme que les comètes sont des illusions d’optique quand Grassi y voit plutôt des corps célestes se déplaçant sur des orbites elliptiques [19]. En 1623, Galilée publie un traité dans lequel il ridiculise son adversaire : « Vous n’y pouvez rien, il a été donné à moi seul de découvrir tous les phénomènes du ciel et rien aux autres. Telle est la vérité, que ni la malice ni l’envie peuvent étouffer ». Or, nous savons qui aujourd’hui était plus près de la vérité… 




Références

[1] Voir Émeraude, article "le syndrome de Galilée", 3 septembre 2012.
[2] Jean Sévillia, Historiquement Incorrect, Le Livre de Poche, Fayard, 2011. 
[3] Jean-Baptiste Noé, Le Dossier Galilée, 2011, www.jbnoe.fr
[4]Voir Jean-Baptiste Noé, Le Dossier Galilée
[5] www.cite-sciences.fr
[6] www.cite-sciences.fr
[7] Léon XIII, encyclique Providentissimus Deus, 1894. 
[8] Discours du Pape Jean-Paul II aux participants de la session plénière de l’Académie pontificale des Sciences, III, n°9, 31 octobre 1992, www.vatican.va
[9] Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique. Il envisage une rotation de la terre et non la rotation de la Terre autour du Soleil. 
[10] Saint Augustin, Epistula, 143, N°7. 
[11] Lettre au Père Foscarini, en 1615, cité par Paul Poupard, Galiléo Galilei, 350 ans d’histoire, Desclée international, 1983, citation reprise dans Historiquement Incorrect et cité par Discours du Pape Jean-Paul II. 
[12] La lunette astronomique est une invention hollandaise. Galilée en a construite de nombreuses, de qualité souvent médiocre. Il n’en est pas l’inventeur. 
[13] Voir Traité du Ciel et de Monde (1377) de Nicolas Oresme et De docta ignorantia de Nicolas de Cues. 
[14] www.cite-sciences.fr
[15] Jean Sévillia, Historiquement Incorrect
[16] Les avis divergent sur celui qui le premier a proposé un tel projet. Certains pensent que le Pape aurait été l'initiateur du projet.
[17] Cité par Aimé Richardt, La Vérité sur l’Affaire Galilée, François-Xavier de Guibert, 2007 in Historiquement Incorrect
[18] Discours du Pape Jean-Paul II aux participants de la session plénière de l’Académie pontificale des Sciences, III, n°5. 
[19] Père Grassi, De tribus cometis anni 1618 disputatio astronomica. Mario Guidicci , élève de Galilée, Discorso delle comete.

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