Le christianisme a grandi en surmontant de nombreux obstacles. Il a souvent gagné en profondeur par les combats qu’il a dû mener contre les erreurs. Notre article a pour but de vous présenter l’un de ces conflits, riche en enseignement non seulement sur notre foi mais également sur l’apologétique…
Sous la direction de Donat, un conciliabule se réunit pour juger Cécilien et les autres protagonistes, dont le consécrateur Félix d’Aptonge. Ils refusent de reconnaître la consécration de Cécilien pour le motif d’avoir été consacré par un apostat, un évêque « traditeur ». Le terme de « traditeur » désigne ceux qui ont livré les Saintes Écritures aux païens lors de la persécution de Dioclétien (303-305).
Carthage |
Le parti de Donat considère que par son péché, Félix d’Aptonge est déchu de l’épiscopat et par conséquent, la consécration de Cécilien n’est pas valide. L’ordination étant nulle, ce dernier doit être déposé et remplacé. Les Donatistes consacrent l'un des leurs comme évêque de Carthage. A sa mort en 315, il est remplacé par Donat lui-même. Devenu évêque de Carthage, Donat organise la résistance pendant 30 ans. C’est le début d’un schisme qui divisera l’Afrique chrétienne pendant plus d’un siècle…
Constantin |
Les donatistes se rebellent contre l’autorité impériale. Rapidement, ils se présentent comme les « fils des martyrs ». Ils deviennent vite populaires dans une région où la misère sociale est grande. Ils sont notamment appuyés par les « circonvellions ». Ces derniers forment un mouvement social qui regroupe des ouvriers agricoles, saisonniers et semi-nomades, en lutte contre les abus des propriétaires et l’autorité romaine. Une sorte de jacquerie redoutable sème la terreur en Afrique dans les plaines de Numidie. L’agitation sociale se mêle ainsi aux querelles religieuses. Les donatistes obtiennent de leurs alliés un appui armé et une grande vitalité, les circonvellions reçoivent des évêques rebelles une justification morale de leur révolte. Mêlés aux violences, les donatistes sont sévèrement réprimés comme rebelles à l'autorité romaine. Donat meurt en exil en 355. Tout semble faire croire à un déclin inexorable des schismatiques…
En 361, l’empereur Julien l’Apostat rappelle d’exil les donatistes et leur accorde la liberté de culte. Sortis de la clandestinité, ils s’étendent de nouveau dans toute l’Afrique du Nord et concurrence de nouveau les catholiques.
En dépit de ce retour en grâce inespéré, le Donatisme connaît de graves divisions. Vers 370, une branche rigoriste se sépare de l’Église donatiste, puis en 391, une autre branche plus importante, les « maximianistes », la quittent.
De plus, à partir de 366-367, les catholiques s’attaquent sérieusement au schisme. Le Donatisme fait l’objet de réfutations sérieuses et implacables. Deux hommes s’illustrent dans ce combat : Saint Optat de Milève et Saint Augustin. Aurélien, évêque de Carthage, restaure parallèlement l’autorité du primat de Carthage.
Enfin, à la mort de Julien l'Apostat, l’autorité romaine reprend la répression. Plusieurs édits impériaux visent de nouveau les donatistes : perte des avantages civils auxquels donne droit le sacerdoce si les donatistes rebaptisent des catholiques (373), fin de la liberté de culte et restitution des basiliques qu'ils détiennent (377), interdiction de léguer ou de recevoir des donations et des legs (392). Mais selon Saint Augustin, ces édits sont très peu appliqués. Les communautés se complaisent dans leur séparation. Les donatistes exercent finalement leur ministère sans difficulté et gardent leurs églises.
Enfin, à la mort de Julien l'Apostat, l’autorité romaine reprend la répression. Plusieurs édits impériaux visent de nouveau les donatistes : perte des avantages civils auxquels donne droit le sacerdoce si les donatistes rebaptisent des catholiques (373), fin de la liberté de culte et restitution des basiliques qu'ils détiennent (377), interdiction de léguer ou de recevoir des donations et des legs (392). Mais selon Saint Augustin, ces édits sont très peu appliqués. Les communautés se complaisent dans leur séparation. Les donatistes exercent finalement leur ministère sans difficulté et gardent leurs églises.
Le 26 juin 411, une conférence publique réunit 279 évêques donatistes et 286 évêques catholiques. Dans un débat marqué par la liberté de parole, les catholiques triomphent. Des évêques donatistes finissent par se soumettre à l’Église catholique. L’empereur Honorius promulgue de nouvelles lois anti-donatistes (confiscation des églises, amendes). Le donatisme se dilue de nouveau puis se réveille une dernière fois lors de l’invasion vandale avant de disparaître définitivement avec la conquête arabe.
Le Donatisme est resté circonscrit à l’Afrique du Nord. Une petite communauté végète à Rome. Un évêque isolé en Espagne se lie aussi au mouvement. Néanmoins, il a été très important. Un de leurs conciles, réuni vers 330, compte environ 270 évêques donatistes, autant que d’évêques catholiques africains. Dans un autre concile, tenu en 394, ils sont environ 310.
Deux hommes ont marqué le Donatisme : Donat, le véritable fondateur de l’Église donatiste, et Parménianus, son successeur à la tête de l’évêché de Carthage. Parménianus est probablement le plus savant des Donatistes. Il a écrit de nombreux traités, notamment Adversus Ecclesiam traditorum.
Deux hommes ont marqué le Donatisme : Donat, le véritable fondateur de l’Église donatiste, et Parménianus, son successeur à la tête de l’évêché de Carthage. Parménianus est probablement le plus savant des Donatistes. Il a écrit de nombreux traités, notamment Adversus Ecclesiam traditorum.
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