La théorie synthétique de l'évolution est une théorie en crise. Depuis de nombreuses années, les scientifiques y dénoncent les contradictions. Dans nos recherches, nous avons pu les identifier comme nous avons pu résumer ses plus grandes erreurs et ses principales limites sans oublier la fausseté de ses principes, imprégnés d'idéologies. Pourtant, la théorie synthétique de l'évolution continue d'être le système dominant dans lequel évoluent certaines sciences. Le darwinisme historique est certes abandonné mais ses principes perdurent. Comment pouvons-nous expliquer cette contradiction ?
Car il n'y a pas d'autres théories capables de proposer un modèle aussi englobant, un cadre de travail et d'étude aussi efficace pour les scientifiques. Elles sont capables d'expliquer de nombreux faits, de justifier des observations, de donner une certaine rationalité à des phénomènes complexes. Par sa logique et sa cohérence d'ensemble, elle n'est pas totalement absurde.
La théorie synthétique de l'évolution a aussi et surtout la particularité d'unir de nombreux domaines scientifiques relatifs à l'étude de la terre et de l'homme : la géologie, la paléontologie, la stratigraphie, l'anatomie comparée, la zoologie, la biologie, la génétique, ... Elle donne donc de la cohérence dans des savoirs variés, en perpétuel approfondissement. Elle est probablement la seule théorie capable aujourd'hui d'une telle globalité. Cette cohérence est rassurante et donne l'impression que l'homme est capable de résoudre un des plus grands mystères de la vie. Il n'existe pas non plus d'autres modèles présentant une telle puissante espérance dans la science. C'est pourquoi tant qu'une autre théorie aussi efficace n'est pas capable de la supplanter, elle dominera certainement pour longtemps encore la communauté scientifique... « Une théorie scientifique ne sera déclarée sans valeur que si une théorie concurrente est prête à prendre sa place. L'étude historique du développement scientifique ne révèle aucun processus ressemblant à la démarche méthodologique qui consiste à éprouver une conclusion comme fausse par comparaison directe avec la nature […]. L'acte de jugement qui conduit les savants à rejeter une théorie antérieurement acceptée est toujours fondé sur quelque chose de plus qu'une comparaison de cette théorie avec l'univers ambiant. Décider de rejeter un paradigme est toujours simultanément décider d'en accepter un autre […] » (1).
Mais, être capable d'encadrer des sciences de manière cohérente ne signifie pas que la théorie de l'évolution est vraie. Depuis plus d'un siècle, on ne cesse pourtant de nous faire croire que ces sciences ont réussi à la démontrer et qu'elles continuent d'apporter des preuves supplémentaires. « La suprématie écrasante du mythe a créé l'illusion très répandue que la théorie de l'évolution a presque été démontrée il y a cent ans, et que toutes les recherches biologiques subséquentes (en paléontologie, en zoologie, et dans les nouvelles branches de la génétique et de la biologie moléculaire) ont apporté toujours plus de preuves à l'appui de la théorie darwinienne » (2).
Grande galerie de l'évolution (Paris) |
Enfin, la théorie synthétique a une dernière particularité : rejetant toute idée de Dieu dans la nature, elle adhère à la pensée dominante contemporaine, imprégnée de rationalisme et d'athéisme. Elle s'oppose aux religions et à leur influence. Elle donne des arguments pour rejeter la foi dans la superstition et les clercs loin de l'enseignement. Elle est probablement une des théories les plus puissantes pour façonner la conception du monde et de l'homme, et donc pour laïciser les esprits. Ce n'est pas un hasard si elle s'est développée au moment où une lutte s'engage contre la domination des églises dans l'enseignement.
Ainsi, en dépit de ses erreurs et de ses contradictions, la théorie synthétique de l'évolution continue à dominer les esprits. Elle est inéluctable pour tous ceux qui étudient la science de la vie et de la terre. Toutes les théories actuelles et toutes les recherches y sont fortement imprégnées. Un chercheur perd toute crédibilité s'il ne travaille pas dans ce cadre. Et tout fait qui ne s'intègre pas dans ce modèle est aussi écarté. Mais des contradictions demeurent incontestables et ne pouvant les écarter, on complexifie l'évolutionnisme, on invente des options qui s'affrontent.
Dans les écoles, les enseignants diffusent aussi la bonne parole, oubliant, faute de temps ou de savoir, de préciser ses limites et ses incohérences, de proposer d'autres possibilités. Parler de création, c'est s'opposer à la sacro-sainte laïcité. Parler d'évolutionnisme, c'est embrasser la laïcité. La théorie apparaît comme une certitude. Elle n'a donc plus implicitement le statut de théorie mais de vérité. Parallèlement, dans les médias et les musées, sur les ondes comme dans les revues, on vulgarise les sciences, on simplifie des résultats d'études très complexes, on confond les notions, on distille les concepts, on affirme implicitement des hypothèses... Finalement, dans les esprits, l'évolutionnisme n'apparaît plus comme une théorie qu'il faut justifier, vérifier, argumentée. On oublie ses faiblesses, ses contradictions. Plus besoin de démontrer quoi que ce soit. Elle a atteint le rang de dogme.
Dans les écoles, les enseignants diffusent aussi la bonne parole, oubliant, faute de temps ou de savoir, de préciser ses limites et ses incohérences, de proposer d'autres possibilités. Parler de création, c'est s'opposer à la sacro-sainte laïcité. Parler d'évolutionnisme, c'est embrasser la laïcité. La théorie apparaît comme une certitude. Elle n'a donc plus implicitement le statut de théorie mais de vérité. Parallèlement, dans les médias et les musées, sur les ondes comme dans les revues, on vulgarise les sciences, on simplifie des résultats d'études très complexes, on confond les notions, on distille les concepts, on affirme implicitement des hypothèses... Finalement, dans les esprits, l'évolutionnisme n'apparaît plus comme une théorie qu'il faut justifier, vérifier, argumentée. On oublie ses faiblesses, ses contradictions. Plus besoin de démontrer quoi que ce soit. Elle a atteint le rang de dogme.
Donc, toute pensée contraire à l'évolutionnisme, toute étude qui n'intègre pas les principes évolutionnistes, tout science qui s'écarte de cette idéologie sont considérées comme des hérésies à combattre. Tout scientifique qui n'y adhère pas est un hérétique. Discrédité, rejeté, ignoré, il a alors besoin de beaucoup de courage et de persévérance pour suivre une autre voie que celle toute tracée de l'évolutionnisme. Comment alors d'autres théories peuvent naître et se développer dans une société si emprise d'une telle pensée totalisante ? Les évolutionnistes peuvent alors sourire. Aucune théorie ne peut concurrencer la leur... « Comment peut-on tester, ou surpasser, la vérité d'une théorie si elle est construite de telle manière que tout événement concevable peut être décrit, expliqué, dans le cadre de ses principes ? La seule façon de sonder des principes d'une telle omnipotence est de les comparer à un autre jeu de principes aussi omnipotents – mais cette voie a été exclue dès le départ » (4). Telle est la force de l'évolutionnisme...
1. Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, Flammarion, 1972, cité dans L’Évolution, une théorie en crise (Denton).
2. Denton, L'évolution, une théorie en crise, chapitre 3, édition Flammarion, traduit en anglais par Nicolas Balbo, 1992 de Evolution, a Theory in crisis, éd. Burnett Books Ldt, 1985..
3. Voir Emeraude, novembre, article "uniformitarisme et catastrophisme".
4. P. Feyerabend, Problems of Empiricism, 1965, in Beyond the Edge of Certainty, éd. R.G. Colodny.
4. P. Feyerabend, Problems of Empiricism, 1965, in Beyond the Edge of Certainty, éd. R.G. Colodny.
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