Pour Sir Francis Galton, seule une solution biologique peut perfectionner l’espèce humaine [1]. Il convient donc d’appliquer des pratiques eugéniques pour la pureté de la race et le progrès social. L’eugénisme moderne apparaît comme un moyen d’évolution sociale. Le socialisme anglais se développe également en Angleterre et prétend aussi au progrès social. Comment le socialisme anglais réagit-il à cette nouvelle théorie ?
Rappelons que lorsque Galton ou les eugénistes parlent d’amélioration ou de perfectionnement de l’espèce humain, ils prennent en compte tous les aspects humains, y compris l’intelligence et la morale.
Rappel : débat entre hérédité et milieu
En 1907, se crée à Londres la Société eugénique. Y participent de nombreux acteurs sociaux, médecins, hommes de sciences, hommes politiques, intellectuels. Trois tendances s’affirment au sein de cette association. La première veut améliorer la société par des pratiques hygiénistes : amélioration des conditions d’hygiène, lutte contre les facteurs de risques tels que l’alcoolisme et la tuberculose, etc. La seconde privilégie la protection sociale. Des mesures peuvent venir en aide aux plus faibles afin d’améliorer leurs conditions de vie. La dernière tendance, la plus forte, veut intervenir directement sur la reproduction pour favoriser les plus aptes et supprimer les inaptes.
Pour améliorer la race humaine, des actions peuvent être appliquées sur l’environnement (hygiénisme, protection sociale) et sur la génération (eugénisme). Mais lesquelles sont les plus importantes ? Éternel débat sur la part respectif de l’hérédité et du milieu ou de l’inné et de l’acquis dans la formation de l’homme ! Ce débat est engagé au sein de la Société eugénique. « Si la majorité des membres de la société considérait que les mesures visant à améliorer la qualité biologique de la race étaient essentielles, nombreux étaient également ceux qui considéraient qu'une action sur l'environnement devait être menée parallèlement »[2]. Les socialistes anglais participent naturellement à ce débat. Ils privilégient l’action sur l’environnement…
« L’eugénisme, à l’époque, était très populaire dans les milieux de gauche »[3].
Au XIXème siècle, le socialisme se développent en Angleterre grâce notamment à la Fabian Society, club politique de centre gauche. Elle a pour but de promouvoir un état socialiste démocratique. Elle sera à l’origine de la création du parti travailliste.
L’eugénisme influence les idées socialistes pour plusieurs raisons. Comme leurs contemporains, les socialistes craignent une dégénérescence de la « race blanche ». Des signes semblent en effet montrer le début du déclin de l'Angleterre (guerre des Boers (1899-1902), baisse du taux de natalité des élites [4], etc.). Ils voient en outre dans l’hérédité la cause majeure de dégénérescence. Ils remettent enfin en cause la protection sociale qui favorise le développement des « classes inférieures ».
Les pratiques eugéniques apparaissent comme un des moyens de lutte contre ce déclin et la misère. Des socialistes prônent la stérilisation des « inaptes » pour lutter contre le « suicide de la race »[5], contre ceux qui sont incapables de gagner leur vie. Ils jugent de l’aptitude des hommes selon leur capacité de vivre par leur seul travail. Enfin des raisons économiques expliquent aussi la nécessité d’appliquer des pratiques eugénistes. « Les Fabiens se sont demandés pourquoi il y avait tant de pauvres. La vie, à l’époque, était très dure. Ils se sont dits qu’il fallait une limite dans la distribution des gains et des avantages d’une société industrielle à des personnes qui n’avaient ni l’intelligence ni le potentiel de les utiliser. Le principe était d’encourager les gens incapables de mener une vie civilisée – que ce soit à cause de déficience mentale ou de maladies génétiques et héréditaires – à ne pas se reproduire. Ils estimaient qu’il était possible d’avoir un respect pour la vie tout en contrôlant les naissances » [6].
Nous vous invitons maintenant à rencontrer quatre socialistes influents de la société britannique, tous membres de la Société eugénique de Londres…
Sydney Webb (1859-1947) : limitation des naissances et ségrégation des « inaptes »
Sydney Webb, économiste et militant, est une des figures les plus importantes du mouvement socialiste. Député travailliste en 1922, il sera membre du gouvernement anglais. Webb est opposé aux idées de Galton. Elles nuiraient à l’action de l’État dans l’avènement de la société socialiste. Néanmoins, son épouse, très influente également, admire Galton.
Webb refuse l’idée que la sélection naturelle ne joue plus de rôle dans la société moderne. Le croire reviendrait à un laisser-aller dans la lutte contre la misère et l’abandon de toute lutte sociale. L’eugénisme deviendrait alors irrationnel. Il laisserait toute liberté à la « charité » privée, sentimentale et irraisonnée, qui favoriserait les pires éléments hypocrites et mendiants. Or, il en appelle à une plus grande implication de l’État.
En outre, selon Webb, ceux qui survivent ne sont peut-être pas les meilleurs. « La nature ne poursuit pas de fins raisonnables, elle ignore les valeurs posées par la société. Ceux qui succombent dans la mêlée d'une concurrence déréglée sont peut-être ceux que nous désirerions vouloir vivre »[7]. Tout dépend des conditions de lutte et non de la qualité de la race. La sélection naturelle n’est donc pas automatiquement considérée comme un progrès. Webb est donc convaincu que l’eugénisme, à lui tout-seul, est incapable de lutter contre la misère.
Cependant, Webb est conscient que les plus faibles ne savent pas limiter leur procréation. Leurs mauvaises conditions de travail et de vie font croître leur nombre. « Cette différence dans la natalité des différentes classes sociales a pour conséquence de restreindre le nombre des enfants issus des meilleures lignées ou susceptibles d'être élevés dans les meilleures conditions [...]. Les individus, qui par suite de leur hérédité ou du milieu sont les plus mal venus, se multiplient [...] par l'état anarchique du marché du travail et par les mauvaises conditions de logement » [8]. Il faut donc agir sur l’environnement pour faire changer la situation. « Nous ne pouvons changer cette sélection à rebours qu'en changeant le milieu qui en est responsable [...] Élever les conditions de vie de l'ouvrier des docks, ne fût-ce que jusqu'au niveau des conditions de vie des porteurs de gare, c'est à coup sûr enrayer la procréation indéfinie de la plus basse classe des travailleurs »[9]. Cela ne suffit pas. S’il exclut toute forme d’eugénisme positif, Webb prône la limitation des naissances des « inaptes ». « Nous ne voyons aucun inconvénient à ce que la société y [la sélection humaine] consacre toute l'énergie et toutes les ressources dont elle peut disposer et en particulier à ce qu'elle prenne sans retard les mesures nécessaires pour mettre un terme à la multiplication indéfinie des individus atteints de faiblesse d'esprit congénitale »[10].
Webb préconise aussi la ségrégation et l’exclusion des « inaptes » dès l’enfance. « La tâche qui s'impose est de découvrir tous les anormaux et de les isoler définitivement dans des conditions de bien-être suffisant et sous une surveillance ferme mais bienveillante ». L’État doit donc développer des services d’assistance aux « aliénés » plus performants.
H. G. Wells : la suppression en douceur des inaptes sur l’île d’Utopie, rêve ou réalité ?…
L’écrivain H. G. Wells a « très tôt critiqué les idées de Galton et son programme d’élevage sélectif des meilleurs souches de la nation »[11]. Il considère la sélection des meilleurs comme étant pratiquement impossible. Néanmoins, il préconise des pratiques eugénistes pour y parvenir.
Il préconise comme solution la stérilisation. « C'est en recourant à la stérilisation d'éléments déficients de la société et non à la sélection des meilleurs qu'il sera possible d'améliorer la race humaine »[12]. Nous retrouvons son programme dans son ouvrage A Modern Utopia (1905). Dans son rêve, l’État doit permettre aux « inaptes » de vivre décemment mais sous la condition de ne pas se reproduire.
Qui sont ces inaptes ? « Les invalides congénitaux, idiots et fous, ivrognes et hommes d'esprit vicieux, âmes cruelles et furtives, ses imbéciles, trop stupides pour être utiles à la communauté, habitants mal dégrossis, inéducables et sans imagination ». Sont considérés aussi inaptes à la descendance ceux qui ne parviennent à gagner un salaire minimum. « D'autre part l'État exigera que le citoyen qui rend le minimum de services pour ces concessions ne deviendra pas parent jusqu'à ce qu'il trouve un salaire supérieur à ce minimum, et soit libre de toute dette » [13].
Wells propose aussi de les éliminer : « l'espèce doit s'engager dans la voie de l'élimination ; c'est absolument nécessaire, et inversement les gens de qualité exceptionnelle doivent être en phase ascendante »[14]. « Par des procédés aussi évidents, l'État assurera l'élimination maximale de ses membres faibles et sans caractère à chaque génération avec le minimum de souffrance et de désordre public » [15]. Tout doit être réalisé dans des conditions agréables. La mort en douceur peut-être… Contrairement à Sparte, il ne veut pas en effet de « chambre de la mort », mais « les réprouvés quitteront tranquillement leurs frères humains »
Contrairement à Webb, Wells étend ses idées sur la race humaine et ne se restreint pas à la société britannique. Il plaide donc pour une solution supranationale. Il ne s’agit pas simplement de supprimer des inaptes mais aussi des races inférieures. « Supposons, pour un moment, qu'il existe une race entièrement inférieure ; une Utopie moderne est soumise à la rude logique de la vie, et elle devrait exterminer cette race aussi rapidement que possible ». Il propose de les exterminer sans distinction raciale. « Mais l'Utopie le ferait sans la moindre maladresse de distinction raciale, exactement de la même manière et par les mêmes moyens qu'elle extermine toutes ses souches inférieures et déficientes. Il faudra agir de même manière qu'avec les tarés de notre société, par des lois de mariage et la loi du salaire minimum ». En effet, si certains individus d’une race inférieure ont les moyens de survivre, ils seront exemptés de la mort. Wells voit en fait l’avenir de l’humanité dans un super-état mondial, gouverné par une élite, formée de scientifiques et d’ingénieurs. L’eugénisme apparaît dans son rêve comme l’un des moyens d’améliorer graduellement l’humanité. Mais le considère-t-il comme une idéal inaccessible ou un avenir possible ?...
Georges Bernard Shaw (1856-1950) : l’avénement d’un Surhomme …
Shaw est une autre figure marquante du socialisme, promoteur du stalinisme. Critique musical, dramatique irlandais, il est le maître incontesté du théâtre anglophone. Il obtiendra un prix Nobel de littérature en 1925.
Darwiniste convaincu, Shaw se convertit progressivement vers l’eugénisme. L’évolution biologique des qualités morales et physiques des hommes lui parait préalable avant même de vouloir améliorer la société.
Déçu des échecs du socialisme et des lenteurs du progrès social, il voit dans l’eugénisme la possibilité de créer un « Surhomme », qu’il considère comme la solution pour l’avènement d’une société parfaite.
« Et ainsi nous arrivons à la fin du rêve socialiste de socialisation des moyens de production et d'échange, du rêve des positivistes de moraliser le capitaliste, des rêves du professeur, du législateur, de l'éducateur d'imposer des commandements, codes, leçons et examens sur le dos d'un homme comme on pose un harnais à un cheval [...] le seul socialisme fondamental et possible est la socialisation de l'élevage sélectif de l'homme : en d'autres termes, de l'évolution humaine »[16].
Shaw ne croit pas cependant aux idées de Galton. La sélection animale ne peut donner un Surhomme. Sont aussi jugés inadéquats les projets de stérilisation et d’isolement de Webb et Wells. Il propose des solutions plus subtiles. Les procédés modernes de contraception « pour combiner le plaisir avec la stérilité, maintenant connus de tous et accessibles à tous, permettent à ces personnes de s'éliminer elles-mêmes de la race, et ce procès est déjà vigoureusement à l'œuvre »[17]. L’égalité permettra en fait son avènement. « La survivance des plus aptes signifie en fin de compte la survivance de ceux qui savent se contrôler, car eux seuls savent s'adapter au changement constant de conditions produit par le progrès industriel » [18]. Or « la propriété et le mariage, en détruisant l'égalité et entravant ainsi la sélection sexuelle par des conditions inadéquates, sont hostiles à l'évolution du surhomme » [19] Il prône donc la fin de la propriété et de la relation mariage / reproduction. Son analyse est foudroyante et si actuelle...
Comme Galton, il voit l’eugénisme comme une religion, capable « formater » l’esprit. « L'élevage eugénique devenait une condition nécessaire à l'avènement d'une société socialiste, que Shaw considérait comme la loi fondamentale de l'évolution, la manifestation d'une sorte de force vitale à l'œuvre dans l'histoire, et chez lui l'eugénisme devint, en fin de compte, une forme de religion tout comme chez Galton »[20].
Il finit par proposer une solution radicale. « Une partie de la politique eugénique nous pousserait finalement vers une utilisation extensive de la chambre de mort. Un grand nombre d'individus devraient être éliminés tout simplement parce que c'est une perte de temps pour les autres de s'occuper d'eux »[21]. Mais cette déclaration faite devant les membres de la Société eugénique serait une provocation.
Karl Pearson : l’hygiène raciale…
Karl Pearson est un scientifique socialiste. Pour lui, « la nation doit être un groupe homogène sans grandes différences de classe ou de richesse. Il faut organiser les besoins des classes sociales du point de vue de l'efficacité du troupeau en général [...]. Cette tendance à l'organisation sociale [...] peut s'appeler socialisme dans le sens le meilleur et le plus large du mot ». Le socialisme doit assurer à la nation le maximum de cohésion sociale pour se maintenir dans la lutte contre les races inférieures ou égales. Nous sommes loin du socialisme comme nous pouvons l’entendre. Vers la fin du siècle, Pearson l’abandonnera socialisme pour suivre pleinement les idées de Galton.
Pearson prône une politique d’amélioration raciale. Il voit dans les lois naturelles les clés des lois de la vie sociale. Il réclame la ségrégation des inaptes, voire leur stérilisation. Plus tard, il sera favorable aux premières lois d’hygiènes raciales d’Allemagne.
Conclusions
Ainsi, au travers de quatre personnalités socialistes de l’Angleterre, certains militants, d’autres théoriciens, nous voyons quatre attitudes différentes. Sauf Pearson, qui se convertira totalement à l’eugénisme, les autres socialistes s’opposent plus ou moins aux idées de Galton, les mesures préconisées n’étant ni pratiques, ni adaptées. Encore moins efficaces pour améliorer la société. Ils préconisent tous l’isolement des « inaptes » et leur stérilisation. Seul Wells semble sérieusement songer à leur suppression dans son rêve utopique.
Derrière ces pensées se trouve une autre réalité, plus profonde : le mépris à l’égard des plus faibles. Écoutons Haveloch Ellis, autre socialiste influent de l’Angleterre : « par l’éducation spécifique des faibles d’esprits, par leur confinement dans des institutions et colonies adaptées et par le sacrifice volontaire de la puissance créatrice de ceux capables de travailler dans le monde, nous devrions être en mesure, en une seule génération, d’éliminer en grande partie une des souillures les plus graves et les plus pesantes de notre civilisation, et ainsi œuvrer considérablement à la régénération de la race »[23]. Ils ne recherchent pas l’habilitation des « inaptes » mais bien leur suppression, leur disparition. Est-ce de l’humanisme ? L'homme n'est pas jugé en lui-même mais en vertu de son utilité.
Derrière ce mépris, se trouve une idéalisation des élites, jugées seules capables de conduire l’Angleterre vers le bonheur et la prospérité. Les idées de stérilisation et de ségrégation sont ainsi associées à l’idéal d’une communauté nationale saine. Seul Wells étend l’eugénisme dans une vision supranationale. Tous semblent être guidés non pas par la lutte contre les « inaptes » mais par le mépris contre les plus faibles…
L’eugénisme apparaît ainsi comme un « ensemble d’idées sociales, biologiques et culturelles »[24] qui s’emploient à redéfinir l’individu et la communauté humaine en se fondant sur l’évolutionnisme. C’est pourquoi les socialistes anglais ne pouvaient qu’y adhérer, soit par conviction, soit par opportunisme.
Références
[1] Voir Émeraude, mai 2013, article, « Sir Francis Galton, le père de l’eugénisme moderne ».
[2] Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne.
[3] David Lodge, Un homme de tempérament, bibliographie de H.G. Wells, Le Figaro, article David Lodge, Very Wells, 1/1/1970.
[4] Webb, The Decline Of the Birth-Rate, 1907.
[5] Rentoul, Eugenism and pauperism, The Times, 7 novembre 1910.
[6] David Lodge, Un homme de tempérament
[7] Sidney et Béatrice Webb, La lutte préventive contre la misère, Paris, Giard et Brière, 1913 cité dans Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne, 1890-1900.
[8] Sidney et Béatrice Webb, La lutte préventive contre la misère.
[9] Sidney et Béatrice Webb, La lutte préventive contre la misère.
[10] Sidney et Béatrice Webb, La lutte préventive contre la misère.
[11] Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne, 1890-1900.
[12] Galton, E. Westermarck, P. Geddes, E. Durkheim, H. H. Mann, V.V. Branford, Sociological Papers, Londres, Macmillan, 1904 cité dans Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne, 1890-1900.
[13] H.G. Wells, A Modem Utopia (1904), Lincoln, University of Nebraska Press, 1967, cité dans Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne, 1890-1900.
[14] H.G. Wells, A Modem Utopia.
[15] H.G. Wells, A Modem Utopia.
[16] « A Revolutionist's Handbook », in Man and Superman (1903), Londres, Penguin Books dans Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne, 1890-1900.
[17] « A Revolutionist's Handbook ».
[18] « A Revolutionist's Handbook ».
[19] « A Revolutionist's Handbook ».
[20] Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne, 1980-1900.
[21] Daily Express, 4 mars 1910, cité par G.R. Searle, Eugenics and politics, Leyde, Noordhoff, 1976, in Becquemont Daniel, Eugénisme et socialisme en Grande-Bretagne, 1890-1900.
[22] Gilles Jeanmonod, Aspects et développements récents de l’histoire eugénique, Gesnerus 60 (2003) 83–100.
[23] Ellis, The Problem of the Race Regeneration.
[24] Marius Turda, Modernisme et eugénisme.
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