" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


samedi 8 septembre 2012

"98% de bonobos en nous", une mascarade

Récemment, nous avons visité la vallée des singes, près de Poitiers. Cette réserve animale regroupe plus de 350 primates de 36 espèces différentes. Uniques en France, les bonobos sont les stars de cette réserve. Ils ressemblent aux chimpanzés. Nous avons assisté à leur nourrissage, prétexte à un « spectacle » en apparence bénigne mais finalement instructive. 


Sans grande surprise, nous avons entendu un discours évolutionniste lors du « spectacle ». Ces singes seraient les plus proches des hommes pour des raisons génétiques et comportementales. Nous aurions un ancêtre commun. Ouf ! Nous ne descendons pas des singes. Nous avons progressé ... 

« On a tous 98% de bonobos en nous », tel est le slogan publicitaire de la vallée des singes. Selon cette publicité, notre ADN posséderait 98% de gênes de bonobos. Et alors ? « Il existe plus de différences entre les génomes de deux espèces de mouches […] qu’entre ceux d’une souris et d’un être humain. » ! (1). Leur comportement, très proche du nôtre, notamment dans le domaine sexuel, semble aussi plaider en faveur d'un « cousinage ». Le spectacle auquel nous avons assisté montre en effet des signes de rapprochement : un bonobo tend la main pour avoir de la nourriture, un autre boude car son congénère lui a volé sa part, un singe bombe son torse devant son public, etc. Pour souligner peut-être davantage ces similitudes comportementales, on leur parle comme s'ils étaient des enfants ou des adultes... Tout semble donc indiquer une proximité du singe avec l'homme. Ils pourraient donc provenir d'un ancêtre commun. La présentatrice du « spectacle » fait continuellement allusion à cette thèse comme un fait naturel, indiscutable, approuvée de tous. 

Toujours dans son discours, l'homme est présenté comme un membre de l'espèce des hominidés, une des familles constituant les primates. Par rapport aux bonobos, il a une particularité bien soulignée : sa cruauté. Il serait le membre le plus cruel de son espèce. Faisons donc repentance... Nous sommes tous naturellement des méchants... 

Ce n'est pas tout. Et c'est probablement l'aspect le plus affligeant de ce « spectacle ». Le comportement sexuel des bonobos y est particulièrement souligné. Ce serait l'une de leurs spécificités. Savez-vous par exemple que « ce sujet n'est pas un tabou chez les bonobos » ?! Cette remarque en apparence stupide n'est pas aussi naïve qu'elle puisse paraître. Car évidement, nous pouvons penser que, nous autres primates, nous avons peut-être tort d'en faire un tabou. Or, pour nous, il ne s'agit pas de tabou mais avant tout de morale. 

Quelle surprenante confusion ! Une des différences fondamentales entre le singe et nous est justement la notion de morale. Tout semble donc insinuer que la morale est une invention purement humaine et non naturelle, et par conséquent, une notion à relativiser. Tout comportement sexuel apparaît ainsi comme une chose naturelle et donc à ne pas juger, encore moins à limiter. La voie est libre pour justifier « l'amour libre ». Les singes, nos « cousins », nous montrent la voie à suivre. Imitons donc les ! Que lisons-nous en effet sur le prospectus ? Que les bonobos sont adeptes du « sexe convivial » ! Pourquoi pas nous ?... Certes, tout n'est pas dit aussi clairement, et nous pouvons nous tromper dans nos interprétations, mais que de sous-entendus !... 

Enfin, un troisième point nous a particulièrement touché et choqué. Certes, il semble que le comportement sexuel des bonobos est très particulier et significatif. Mais, que donne-t-on à manger aux bonobos ? Des pastèques. Et alors, me direz-vous ? La présentatrice du spectacle a fait une remarque pertinente : ce fruit est aphrodisiaque. Effectivement, des recherches nous ont permis de confirmer ce point. Pour l'homme, la force aphrodisiaque de la pastèque équivaut à celle du viagra. La pastèque est certes présente en république démocratique du Congo et peut faire partie de l'alimentation des bonobos, mais en consommation courante, quels effets peuvent-elles produire si ce n'est une excitation de l'appétit sexuel ? Leur comportement sexuel présenté aux spectateurs comme un fait naturel pourrait donc être exacerbé. Il ne serait donc pas aussi naturel que cela. Pouvons-nous alors parler de manipulation ? Et pour quelle raison ? Pour attirer les touristes ou pour imposer une idéologie ? ... 

Nous avons finalement assisté à une mascarade significative de l'évolutionnisme. Ainsi se propage-t-il sans difficulté dans notre subconscient …

L'homme n'est pas une bête... Et la bête n'est pas à la disposition de l'homme pour jouer une telle mascarade...



1 Evgeny Zdobnov, professeur adjoint au département de médecine génétique et développement de l'institut suisse de bioinformatique, entretien publié sur www.unige.ch, université suisse, septembre 2008. L'important n'est pas la comparaison quantitative des gênes mais qualitative (état des gênes, rôle des gênes, interactions des gênes).

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