De nos jours, il
est encore classique de regrouper le luthéranisme et tous les
mouvements protestants sous le vocable de « réforme » depuis le jour où Calvin l’a employé pour
désigner la religion protestante. Certaines communautés protestantes portent aussi le
titre d’« Églises réformées ». Et chaque année, le 30 octobre, des protestants célèbrent la fête dite de « réformation »[1] en
souvenir du jour où Luther a affiché les 95 thèses. Or ces termes ne sont pas anodins.
Le mot « réforme » provient du terme « reformare » qui signifie « reconstituer, refaire à nouveau ». Il désigne généralement un rétablissement dans l’ordre, un changement profond qui vise à améliorer. Dans le domaine religieux, on parle souvent de réforme d’un ordre monastique pour définir un retour à l’observation de ses règles primitives. Le terme de « réformation » est l’action de corriger et d’améliorer. Il manifeste une volonté de retour à une plus grande pureté et authenticité. Finalement, dans le domaine religieux, le terme de « réforme » désigne un bien…
Le mot « réforme » provient du terme « reformare » qui signifie « reconstituer, refaire à nouveau ». Il désigne généralement un rétablissement dans l’ordre, un changement profond qui vise à améliorer. Dans le domaine religieux, on parle souvent de réforme d’un ordre monastique pour définir un retour à l’observation de ses règles primitives. Le terme de « réformation » est l’action de corriger et d’améliorer. Il manifeste une volonté de retour à une plus grande pureté et authenticité. Finalement, dans le domaine religieux, le terme de « réforme » désigne un bien…
Luther et ses collaborateurs (Granach l'Ancien) |
Au
lendemain de la rupture protestante, l’Église catholique a en effet réagi et
mis en œuvre de nombreuses mesures de réformes, surtout depuis le Concile de
Trente. Pour désigner cette réaction, des protestants allemands ont forgé le
terme de « contre-réforme »[3]. Ce mot
semble faire croire que non seulement les catholiques ont réagi aux mouvements de
la « Réforme » mais qu’ils
ont aussi combattu les « efforts de
rénovation » qu’ont entrepris les protestants. Dans un Larousse du
XIXème siècle, le « contre-réformiste »
est défini comme celui « qui est
opposé à la réforme »[4]. Ce
terme est heureusement de plus en plus abandonné au profit de « réforme catholique ».
Toute
la terminologie employée[5] semble
donc donner aux « réformateurs »
des intentions louables. Ils n’ont voulu que combattre les abus. « La cause essentielle de la Réforme […],
c’est la corruption de la foi et du culte au sein de l’Église romaine. »[6] Finalement, « Martin Luther, qui voulait
réformer l’Église, est excommunié : la réforme ne se fera pas dans
l’Église, mais en dehors, et contre elle. »[7] Une
telle description accable l’Église catholique. Or est-elle véridique ou
encore une des déformations classiques de l’histoire, malheureusement si vivaces encore de
nos jours ?
Le
seul moyen de connaître la vérité est de revenir aux faits historiques. Or, ils
nous révèlent trois choses :
- la réforme est antérieure au protestantisme : avant Luther, il existait de véritables mouvements de réformes à l’intérieur de l’Église catholique. Le Concile de Trente n’aurait pas certainement eu lieu sans leurs actions ;
- la réforme est possible dans l’Église ;
- à l’origine, Luther n’a jamais voulu « réformer » l’Église et s’opposer aux abus de l’époque. Il a d’abord voulu répondre à un besoin personnel et imposer une doctrine à l’Église catholique. Il a mené une révolution et non des réformes...
Cet article décrit les mouvements de réforme avant la rupture de Luther…
- la réforme est antérieure au protestantisme : avant Luther, il existait de véritables mouvements de réformes à l’intérieur de l’Église catholique. Le Concile de Trente n’aurait pas certainement eu lieu sans leurs actions ;
- la réforme est possible dans l’Église ;
- à l’origine, Luther n’a jamais voulu « réformer » l’Église et s’opposer aux abus de l’époque. Il a d’abord voulu répondre à un besoin personnel et imposer une doctrine à l’Église catholique. Il a mené une révolution et non des réformes...
Cet article décrit les mouvements de réforme avant la rupture de Luther…
La
situation déplorable de l’Église catholique ne laisse pas certains chrétiens
indifférents. De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une plus grande
fidélité aux vertus évangéliques. Ce ne sont pas que des paroles ou des vœux
pieux. Dès le XVème siècle, nombreux sont ceux qui ont entrepris en profondeur de
véritables réformes. Le désir de réforme est en effet largement répandu dans
l’Église avant même que naisse Luther. L’Église en a déjà souvent connu dans le
passé. « L’expression de
Contre-réforme […] est usuelle, mais elle est erronée […]. La prétendue
Contre-Réforme n’a pas commencé avec le Concile de Trente, longtemps après
Luther, mais elle est antérieure de beaucoup […] à l’éclat de Wittemberg. »[8] De
nombreux exemples attestent d’une réaction catholique aux abus constatés.
Une
réaction au sein du clergé
De
nombreux évêques travaillent pour ramener le clergé et les fidèles à une
religion authentique.
Saint Antonin[9]
(1389-1459), archevêque de Florence et dominicain, s’adonne pendant treize ans
à réformer son clergé à Florence. Prieur de couvents dominicains, il œuvre
aussi à un retour de l’observance monastique. Ses actions sont de tout ordre.
Il crée une confrérie pour secourir les pauvres et les filles sans dot. Il se
montre d’un zèle extraordinaire pendant une épidémie de peste qui dévaste la
ville en 1448 et un tremblement de terre en 1453. Il rédige aussi des manuels
de morale et un manuel pour les confesseurs. Il ne craint pas non plus de
s’opposer aux autorités civiles lorsqu’elles abusent de leurs pouvoirs.
Saint Antonin (1389-1459) |
Francisco
Ximénes de Cisneros (1436-1517), cardinal et moine franciscain, consacre une
large part de ses activités inlassables à restaurer l’Église dans sa sainteté. À
quarante-huit ans, il renonce à tous ses bénéfices pour prendre l’habit
franciscain puis pour vivre ermite pendant dix ans. La reine d’Espagne le
retire de sa solitude pour qu’il soit archevêque de Tolède. Il met alors toute
son autorité au service de la cause de Dieu. Il lutte contre l’ignorance des
clercs, fonde l’Université d’Alcala de Henares, qui deviendra au XVIème l’une
des plus grandes, publie un catéchisme, dirige la rédaction d’une version
polyglotte de la Bible, la Bible d’Alcala, explique l’Évangile aux clercs tous
les dimanches. Par ses efforts, il fera du clergé d’Espagne l’un des premiers
en Europe au XVIème siècle. D’Espagne sortira Saint Thomas de Villeneuve,
« le nouvel apôtre de l’Espagne »[10]. Il
promeut aussi la stricte observance de la pauvreté chez les franciscains.
Au
XVIème siècle, l’Italie présente aussi des hommes aussi extraordinaires comme
Gian Matteo Gilberti, évêque de Vérone (1495-1543). Il impose à son clergé le
retour à la morale et à la discipline. Il s’emploie à former les prêtres pour
qu’ils soient capables de prêcher. Il ranime la vie de la foi et de la
pratique, multipliant les œuvres de charité (orphelinats, hospices, maisons de
refuge pour jeunes filles pauvres et repenties).
Les
évêques soucieux d’un clergé digne de ce nom sont en outre soutenus par des hommes
puissants, hommes de lettre et de science. Le diplomate vénitien Gasparo
Contarini (1483-1542) en est un exemple. Il est l’un des plus fervents avocats
de la réforme au sein de l’Église catholique. Il est surtout « une âme emplie de Dieu »[11].
L’humanisme et le catholicisme sont donc conciliables. Après avoir rencontré
Luther en 1520, il dénonce son impétuosité démesurée, ses emportements
insensés, son intransigeance.
De
nombreux signes montrent un réveil de la ferveur religieuse dans les Ordres
religieux. Un désir de réforme souffle dans toutes les vieilles familles
monastiques. De nouvelles sont fondées.
Il est à noter que les évêques prennent en main les monastères et veillent au respect de la discipline. Nous avons vu l’exemple de Saint Antonin en Italie. En Espagne, les franciscains retrouvent la voie de la pauvreté et de la pénitence grâce à Francisco Ximénes de Cisneros. L’abbaye de Montserrat retrouve sa ferveur et sa splendeur passée. Les Papes soutiennent ces efforts de réforme. En 1516, Léon X place tous les religieux sous l’autorité épiscopale pour l’exercice du ministère extérieur et donne raison aux évêques réformateurs lorsque des conflits éclatent entre eux et des monastères.
Il est à noter que les évêques prennent en main les monastères et veillent au respect de la discipline. Nous avons vu l’exemple de Saint Antonin en Italie. En Espagne, les franciscains retrouvent la voie de la pauvreté et de la pénitence grâce à Francisco Ximénes de Cisneros. L’abbaye de Montserrat retrouve sa ferveur et sa splendeur passée. Les Papes soutiennent ces efforts de réforme. En 1516, Léon X place tous les religieux sous l’autorité épiscopale pour l’exercice du ministère extérieur et donne raison aux évêques réformateurs lorsque des conflits éclatent entre eux et des monastères.
La
réforme part aussi des Ordres anciens. Des moines et des abbés réforment leur monastère, restaurent la discipline monastique et reviennent aux règles de leur
ancien fondateur. Ils font des émules et de leurs exemples, naissent de
nouvelles congrégations, comme celle de Bursfeld[12] en Allemagne.
Le Pape Pie II (1458-1464) confie à cette dernière la mission de réformer tous
les monastères bénédictins de la province allemande. En Italie, le bénédictin Dom Grégorio Cortese (1483-1548),
un des personnes les plus savantes de l’Italie, ranime d’anciens monastères,
comme ceux de Mantoue, de Lérins et le célèbre Mont-Cassin. Les Camaldules
connaissent aussi une seconde vie avec le Bienheureux Giustiniani (1476-1528),
humaniste vénitien. Membre de l’Ordre en 1510, il entreprend un profond redressement
dans le sens érémitique en fondant la Congrégation de Monte Corona, près
d’Ancône, appelée encore compagnie des ermites de Saint Romuald.
Gilles de Viterbe |
Gilles
de Viterbe (1472-1532) réforme les Augustins. Il est le général de l’Ordre au
temps de la jeunesse de Luther. Orateur prestigieux, humaniste, il n’hésite pas
au Vème Concile de Latran de condamner les vices de l’Église et d’exposer un
véritable programme de réforme. Lors du discours inaugural, il en appelle au
Pape Jules II : « ce sont donc
des paroles de Dieu qui avertissent et qui ordonnent que tu tiennes un synode,
que tu réformes l’Église, […] que tu
imposes un frein à la licence de notre vie qui blesse l’Église au plus profond
de ses entrailles. »[14] Un de
ses disciples, Jérôme Séripando (1494-1563), sera une des personnalités les
plus vigoureuses de son temps et un des plus grands défenseurs de l’Église.
Sainte Jeanne de Valois |
Une
ferveur naissante, signe d’un avenir prometteur
Le
désir de réforme se répand au-delà des couvents. Des œuvres de charité se
répandent. L’une des plus extraordinaires est sans-doute l’archiconfrérie de Saint
Jérôme, surnommée la charité de Saint Jérôme. Instituée en 1519, dans Rome[15], elle œuvre au profit des malades les plus pauvres, des
prisonniers, à l’ensevelissement des morts sans famille. Aidée par des prêtres,
elle se développe sous la protection de Jules de Médicis, futur Pape Clément
VII. Elle a la particularité de réunir toutes les classes sociales, depuis des
cardinaux et des majordomes du Pape jusqu’à des étudiants. Un grand saint y
manifestera plus tard un dévouement sans limite : Saint Philippe de Néri
(1515-1594).
Saint Jérôme Emilien (1481-1537) |
Au
niveau de la spiritualité, l’exigence intérieure s’exprime par de nombreux
ouvrages, notamment le célèbre Imitation de Jésus-Christ, publiée à
la fin du XVème siècle. Ce n’est pas le seul livre spirituel. Les méthodes
d’oraison, les ouvrages mystiques, les traités spirituels sont nombreux. Louis
de Blois (1506-1566) en est un auteur fécond. Sainte Thérèse et Saint Jean de
la Croix ne sont pas éloignés de cette époque. Saint Paul de la Croix demeure
leur guide. Blessé à Pampelune en 1521, le futur Saint Ignace de Loyola (1491-1556)
s‘apprête à écrire ses Exercices.
Désir
d’une réforme à la tête de l’Église
La
volonté de redresser la situation est aussi visible sur le trône de la papauté.
En 1511, le Pape Jules II convoque un concile à Latran notamment « pour favoriser la réforme des mœurs du
clergé et des fidèles »[18].
Certes, le Concile de Latran V (1512-1517) se montre décevant dans ses
résultats. Mais les textes qu’il promulgue sont judicieux sur les maux que
connaît l’Église. Ils rappellent aussi les devoirs des cardinaux. Ils édictent
des mesures quant à la morale des clercs.
Les Papes soutiennent tous ceux qui veulent combattre les abus. Le Pape Pie II renforce la position des Observantins chez les Franciscains. Le Pape Léon X (1513-1521), qui doit traiter le cas de Luther et publie son excommunication, appuie à plusieurs reprises les efforts des réformateurs. Il crée cardinaux certains réformistes comme Cajetan et Gilles de Viterbe en 1517.
Néanmoins, le Concile de Latran et les actions des Papes demeurent incomplets, voire inefficaces. Les décrets ne sont pas appliqués. Le Pape manque de courage et de volonté pour opérer une réforme là où elle s’avère indispensable : en lui-même.
Les Papes soutiennent tous ceux qui veulent combattre les abus. Le Pape Pie II renforce la position des Observantins chez les Franciscains. Le Pape Léon X (1513-1521), qui doit traiter le cas de Luther et publie son excommunication, appuie à plusieurs reprises les efforts des réformateurs. Il crée cardinaux certains réformistes comme Cajetan et Gilles de Viterbe en 1517.
Néanmoins, le Concile de Latran et les actions des Papes demeurent incomplets, voire inefficaces. Les décrets ne sont pas appliqués. Le Pape manque de courage et de volonté pour opérer une réforme là où elle s’avère indispensable : en lui-même.
Conclusion
Antonio Maria Zaccaria |
Les
efforts sont certes dispersés, voire locaux, discrets et sans grande ampleur
pour la plupart, mais ils manifestent un refus des abus et une volonté de
retour à l’exigence de la foi, non seulement dans le domaine de la moralité
mais aussi de l’intelligence et du mysticisme. De nombreux humanistes ou
d’érudits participent à ces œuvres. De nouvelles familles religieuses sont
fondées. Un nouveau type de congrégations est même inventé. Ce désir de réforme
ne se fait pas dans un esprit révolutionnaire. « Ce sont les hommes qu’il faut changer par la religion, et non la
religion par les hommes »[20], nous
dit Gilles de Viterbe en 1512 au début du Concile de Latran V.
Saint Pie V |
Il
est encore faux de croire que la réforme catholique a véritablement commencé au
lendemain de Luther en réaction aux différents mouvements protestants. Elle a
débuté bien avant le réveil de Luther. Elle est « un phénomène proprement spirituel qui, par la pression exercées sur les
chefs de l’Église, déterminera la réforme dans les mœurs, les institutions,
l’enseignement de la doctrine, de même que c’est lui qui, en changeant le
climat de l’époque, permettra au plus grand des conciles de se réunir, et à ses
décisions de devenir le sang frais d’un catholicisme rénové. »[21]
Notes et références
[1]
Le terme de « réformation »
est utilisé à partir du XVIIème siècle.
[2]
Voir Émeraude,
décembre 2012, « Le protestantisme,
l’histoire d’une rupture ».
[3]
Il provient d’un terme allemand « gegenreformation », utilisé
pour la première fois par le juriste allemand J.-S. Pütter, en 1776, pour
désigner le retour par la force à la pratique catholique d’un territoire devenu
protestant. Voir www.cnrtl.fr, mot « contre-réforme ».
[4]
Voir www.cnrtl.fr
, mot « contre-réforme », 1ère
remarque.
[5]
Il est surprenant que même dans les écoles catholiques, on utilise encore ces
termes. On présente alors l’Église catholique comme combattant le
protestantisme alors qu’elle a surtout lutté contre les abus et mis de l’ordre.
[6]
Cristiani Léo, Les causes de la réforme dans Revue d’histoire de l’Église de
France, tome 21, n°92, 1935, www.persee.fr.
[7]
L’occitan,
une histoire, article Réforme et guerre de religion (XVIème
siècle), www.univ-montp3.fr.
[8]Daniels-Rops,
L’Église
de la renaissance et de la réforme, Une ère de renouveau La réforme
catholique, Daniel-Rops, Chap.I, 72ème édition, 1955.
[9]
Antonino Pierozzi d Forciglioni.
[10]
Dans L’Église
de la renaissance et de la réforme, Une ère de renouveau La réforme
catholique, Daniel-Rops, Chap.I.
[11]
Daniel-Rops, L’Église de la renaissance et de la réforme, Une
ère de renouveau La réforme catholique, Chap.I.
[12]
Regroupement de monastères bénédictins, reconnu en 1446
[13]
Voir La
Somme théologique de Thomas d’Aquin aux XVIe-XVIIIe siècles, Philippe
Lécrivain, dans Recherche de science religieuse, 2003/3, Tome 91, www.cairn.info.
[14]
Gilles de Viterbe, Discours inaugural du Vème Concile du Latran, 3 mai 1512, dans Histoire
des conciles œcuméniques, Tome X, Latran
V et Trente, Annexe
I, sous la direction de Gervais Dumeige
s.j., Fayard, 1975.
[15]
Le nom provient de l’Eglise San Girolamo della Carità, où elle a été instituée.
[16]
Clercs réguliers de Saint-Mayeul. Fondateur : Saint Jérôme Emilien
(1481-1537).
[17]
Clercs réguliers de Saint-Paul. Fondateur : Saint Antoine Marie Zaccaria
(1502-1537).
[18]
Jules II, bulle Sacrosanctae Romanae Ecclesiae dans Histoire des conciles œcuménique
sous la direction de G. Dumeige, Tome X, 1ère partie, Latran V et Trente, chap. I, Fayard.
[19]
E. G.Léonard, Calvin et la Réforme en France, 1944 L’Église de la renaissance et de
la réforme, Une ère de renouveau La réforme catholique, Chap.I,
Daniel-Rops.
[20]
Dans L’Église
de la renaissance et de la réforme, Une ère de renouveau, La réforme
catholique, Chap. I, Daniel-Rops.
[21]
Daniel-Rops, L’Église de la renaissance et de la réforme, Une
ère de renouveau, La réforme catholique,
Chap. I.
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