Fort d’un soutien
politique et populaire, Luther mène une véritable révolution doctrinale,
politique et sociale, rompant brutalement avec l’enseignement et les politiques
traditionnelles de l’Église catholique. Bien avant ses protestations et dans un
esprit de fidélité à l’Église, de véritables réformateurs travaillent à
réformer les hommes par la religion, dessinant ainsi le mouvement qui suivra le Concile de Trente. Deux voies se
dessinent ainsi au début du XVIème siècle. De nombreuses raisons, notamment la
faiblesse des autorités religieuses et politiques de l’époque, rendent la voie
luthérienne plus attrayante. Elle s’impose rapidement en Allemagne puis dans de
nombreux royaumes et États européens. Cependant, très rapidement, des voix
s’élèvent pour dénoncer les erreurs de Luther et prévoient déjà les effets
néfastes de sa révolution.
Le virulent polémiste
Thomas Murner (1475-1537)
Frère mineur conventuel, Thomas
Murner mène un inlassable combat contre le luthéranisme. Docteur en théologie
puis en droit, il est un des grands prédicateurs allemands de son époque. Il est
aussi un des adversaires les plus acharnés de Luther. Il compose plus d’une
trentaine de traités et de pamphlets contre lui et les protestants. L’un de ses
principaux ouvrages est Le Grand Fou luthérien dans lequel
il représente Luther et l’esprit réformateur.
Né à Obernai au pied du
Mont-Sainte-Odile dans une famille aisée et appréciée, Thomas Murner entre à 15
ans au couvent des Franciscains de Strasbourg. En 1494, il devient
prêtre. Grand prédicateur, il sait capter et convaincre son auditoire. De 1495
à 1500, il voyage en France, dans l’actuelle Allemagne et en Pologne. Il visite
les grandes universités. En 1510, il est docteur en théologie, en droit civil
et en droit canon. Il parle allemand, latin, grec et il sait lire l’hébreu. Ses
connaissances sont extraordinaires. Il traduit notamment l’Énéide de Vigile en
allemand. Pédagogue et novateur, il invente des jeux pour mieux enseigner la logique et le
droit. Il défend aussi l’étude de la littérature ancienne, en particulier la
poésie païenne, y compris pour les religieux, notamment pour les former à l’art
oratoire, ce qui lui valent une opposition de la part de certains
ecclésiastiques…
Thomas Murner, un réformateur
satirique
Thomas Murner est un des
auditeurs de Jean Geiler de Kaysersberg (1445-1510), célèbre pour ses sermons
vifs et sans concession, qui s’en prend sans ménagement aux vices du clergé et
des moines. Il lit en particulier un des ouvrages populaires les plus imprimés
du XVIème siècle, La Nef aux fous, publié en 1494, dont l’auteur est l’humaniste
et juriste de Bâle Sébastien Brant (1458-1521). À son tour, Murner critique
sans ménagement la faiblesse et la folie de ses contemporains sur un ton
satirique et moralisateur. « Né
railleur comme il le dit […], ayant observé pendant ses voyages les mille
travers de ses contemporains, il les dépeint avec une verve inépuisable.
Cependant, il ne se contente point de faire rire, mais il a une intention morale
et elle éclate parfois avec une énergie voisine de la brutalité. »[1]
Murner se veut réformateur
des mœurs. Il critique vigoureusement les clercs corrompus qui négligent leurs
tâches pastoraux et délaissent l’idéal de pauvreté. Dans toutes ses satires, il
ne fait pas que dénoncer les vices de son temps, il exhorte aussi à la
pénitence et appelle au repentir. Son principal but est d’avertir les hommes
pour les empêcher de se perdre dans l’enfer.
Thomas Murner, farouche
adversaire de Luther
Le Grand fou luthérien |
Au début de la prédication
de Luther et de la publication de ses ouvrages, quand Luther s’attaque à
l’indignité des prêtres, Murner adhère à ses critiques mais quand il s’est mis
à attaquer les dogmes de l’Église, il s’oppose à lui, n’hésitant pas à
l’affronter au travers de pamphlets. Il le traite d’homme coléreux et insensé,
de fou désireux de se venger du pape. Il s’oppose surtout à ses écrits et à son
enseignement. En octobre 1520, pour mieux éclairer les laïcs sur les erreurs de
Luther et leurs perversions, il traduit en allemand son traité Sur
la captivité babylonienne de l’Église. De 1520 à 1521, il publie quatre
traités dont le premier est encore empreint d’une certaine modération. Dans ses
écrits, il dénonce surtout les effets de sa révolution. De façon sincère, il
décrit la détresse des catholiques et dénonce les divisions et les
soulèvements. « Jusqu’à sa mort, il
éprouve le besoin d’une activité passionnée au service du peuple et de
l’Église. »[2]
L’exagération de Luther
Que reproche-t-il à
Luther ? À ses yeux, le « réformateur »
va trop loin dans la critique. Il s’attaque à toutes les institutions
traditionnelles : le pape, les docteurs, la tradition, le droit... Or,
nous dit Murner, c’est à celles-ci qu’il revient d’opérer la réforme. Or
Luther, au contraire, va dresser le peuple contre les autorités et susciter des
révoltes. Il le peint sous les traits d’un dangereux agitateur. Sous prétexte
de répandre des théories égalitaires, Luther
va alors mettre la chrétienté à feu et à sang. Le raisonnement qu’il
utilise dans l’ordre spirituel - les chrétiens sont tous prêtres – il
l’appliquera nécessairement dans l’ordre temporel, nous prévient-il.
Les remèdes que Luther
adresse à l’Église sont aussi excessifs. Au lieu de guérir, il supprime. Les
pèlerinages sont coûteux et appauvrissent les familles, et il demande leur
suppression. Des moines sont malheureux parce qu’ils prononcent des vœux, et il
propose la suppression des vœux. Le raisonnement de Luther nous revient à son
histoire personnelle et intime. Il voit que ses exercices de mortification lui
servent à rien, alors il affirme leur inutilité dans le salut des hommes.
Murner s’oppose donc à sa manière d’agir. Il invite alors Luther à faire la
distinction entre les abus et la vérité. Il lui demande aussi de mener des
réformes sans une telle brutalité. Il accuse finalement Luther de causer plus
de mal que de bien. Il récuse sa révolution religieuse.
Le respect de l’ordre
Murner ne critique pas
simplement Luther et sa méthode brutale et sans discernement. Il examine ses
propositions de réformes. Il rejette d’abord toutes celles qui remettent en
question les dogmes. Celles qui concernent les institutions laïques ou la curie
romaine, il les renvoie à des experts compétents. Celles qui intéressent la
discipline religieuse, il les examine avec soin et le plus souvent les
déclarent acceptables, pourvu que l’on renonce à toute forme de violence dans
leur application. Il demande aussi la réunion d’un concile avec l’aide des
autorités, y compris laïques, mais en appelant le pape à le réunir afin que
l’Église se réforme légalement, tout en préservant les dogmes et sa tradition.
Il défend fortement le caractère sacrificiel de la messe et combat pour la
messe traditionnelle.
Le Grand fou luthérien
Le Grand fou luthérien |
Le pamphlet se compose de
trois parties. Dans la première, Murner s’adresse aux disciples de Luther qui,
au nom de sa doctrine, fomentent des révoltes. Dans la deuxième, au travers de
parodie, il s’attaque de façon exagérée aux conceptions religieuses d’un
pamphlétaire luthérien de manière à les présenter comme une attaque licencieuse
contre la foi chrétienne. Sous forme de récit, il raconte des histoires de « l’armée luthérienne », ramassis de
gueux qui ont pris pour capitaine Luther, irrespectueux à l’égard du Pape, de
l’Empereur et des sacrements. Il le décrit à la tête de cette troupe, menant la
guerre contre l’Empire et tous les saints, arguant d’une liberté comprise au
sens anarchique et révolutionnaire. Dans la troisième partie, sous forme de
farce, il imagine le mariage de la fille de Luther avec lui.
Murner s’attarde longtemps
sur les effets concrets du luthéranisme, souligne les conséquences néfastes de
son enseignement et de ses actions. Tout mouvement doit être en effet jugé
selon ses fruits. Il montre que les paroles et les actions de Luther entraînent
nécessairement des révoltes. Il le présente comme le nouvel Catilina de la
nation allemande. Dans Le Grand Fou luthérien, il le décrit
comme un séducteur qui sait « comment
on graisse les souliers des paysans, c’est-à-dire comment on suscite la révolte
par de douces paroles et de belles promesses. »[3]
La liberté que Luther prône est en fait le « libertinisme ». Les hommes finissent
en effet par se détacher de toute discipline et de toute participation au culte
de l’Église. « Celui qui désire être
un bon luthérien se détourne de tous les sacrements comme notre Luther nous l’a
enseigné ; détruire les couvents et les églises, lacérer à coups de
couteaux les images des saints … renverser toutes choses, c’est accomplir
l’ordre de l’Évangile, c’est ainsi que nous sommes tous devenus luthériens »[4].
Visionnaire, il prédit les différentes révoltes que connaîtra la société
allemande à partir de 1530…
Le devoir d’agir
Murder a fait l’objet de
nombreuses critiques, surtout de la part de ses adversaires et des protestants.
Sa personnalité est troublante selon ses biographes. Elle est à l’image de son
époque, « réunissant tous les
contrastes de son temps »[5].
Certes, il se montre railleur, parfois léger et pédant, virulent contre les
abus et les vices dans l’Église, compromettant ainsi le respect dû aux
autorités religieuses, mais contrairement à Luther, « il a toujours reconnu que le droit d’abolir les abus et
d’améliorer la situation morale du peuple et du clergé ne revenait qu’aux
autorités ecclésiastiques. »
Il est en outre conscient
de ses audaces et « pour conjurer
les dangers qu’il avait contribué à faire naître, il devint le champion de son
Église. […] Il fut impitoyable pour les laïcs qui empiétaient sur les
privilèges du clergé, qui s’emparaient de ses biens et qui ne réclamaient la
réforme des couvents que pour s’en attribuer les revenus. »
En 1521, dans une de ses
satires, Murner explique la raison de son combat. « Il y déclare que, puisqu’on a publié à Strasbourg des traités de
Luther, qui lui ont semblé contenir des attaques injustes contre le
Saint-Siège, il s’est vu obligé par son vœu d’obéissance et par sa qualité de
docteur en théologie de les réfuter et d’engager la lutte contre Luther. »[6]
Jérôme Emser (1477-1527)
D’une vieille famille
Souabe, Jérôme Emser est prêtre en 1518. Il s’attache d’abord à l’évêque de
Gurk, le cardinal Raimond Péraudi, qu’il suit dans la prédication en Allemagne
de l’indulgence plénière pour la croisade contre les Turcs. Il ne se noue ensuite
avec le duc Georges de Saxe, ferme défenseur de l’Église catholique.
Très lié aux humanistes, Emser
a d’abord entretenu de bonnes relations avec Luther jusqu’à la dispute de
Leipzig qui lui révèle le danger de sa doctrine. En 1519, dans une lettre
publique, il rapproche son enseignement à celui des hussites. Luther lui répond
avec une extrême violence. À son tour, Emser lui répond, révélant son véritable
tempérament. « Il ne t’est donc pas
possible de publier quelques chose sans faire éclater ta rage cynique, sans
mordre comme un dogue en furie ? Ton père s’appelle Bélial, c’est celui de
tous les moines révoltés. Dans ton langage insultant et plein d’orgueil, je ne
reconnais pas l’esprit du Christ. Malheur à toi qui trouble l’Église et
fomentes les disputes et la discorde ! »[7]
Comme Murner, Jérôme Emser
reproche à Luther de ne pas faire une réforme des abus et des scandales mais de
détruire la chose elle-même. Dans un ouvrage, il entreprend de réfuter le
manifeste à la noblesse allemande. Il discute chacune de ses propositions. Il
répond aussi aux attaques de Luther contre l’état ecclésiastique, la messe
catholique, les messes privées. Il corrige enfin les erreurs de la traduction
de la Bible entreprise par Luther et publie en 1527 une Bible catholique en
allemand.
Jean Dobeneck dit Cochlaeus
(1479-1552)
Rentré à Francfort,
Cochlaeus prie Luther de faire la paix avec l’Église. Si au début il adhère à
ses idées, il s’écarte progressivement de lui après la publication de son
manifeste à la noblesse chrétienne. Il ne cesse alors de dénoncer ses erreurs
tout en cherchant un rapprochement éventuel. Il voit dans ses propositions une
menace pour la paix sociale, l’unité de l’Église et la civilisation des
lettres. Au colloque de Worms, il lui dit : « J’ai toujours vénéré les belles lettres, mais je prise encore plus la
foi catholique. »[8]
À partir de Worms, Luther
devient un ses plus grands adversaires. Il est pour lui l’incarnation du mal à
éradiquer par tous les moyens qu’offrent la controverse et la polémique. Il se
consacre jusqu’à sa mort à la défense de l’Église catholique, combattant la
sédition, le schisme et la barbarie dont Luther est responsable.
Dans son combat, Cochlaeus
se rend compte que Rome ne mesure pas l’enjeu à son véritable niveau. Il se
plaint notamment auprès de Léon X de l’incapacité des évêques allemands à faire
face au mouvement luthérien et du manque de réaction de Rome. Il se sent en
fait bien seul en Allemagne pour l’affronter. À Clément VII, il propose un
programme de réforme pour rendre l’Allemagne à la foi catholique. En réponse,
le Pape lui propose une place à la Pénitencerie romaine mais il refuse la
proposition, prétextant son devoir de rester en Allemagne. Ainsi, Cochlaeus est
sans-doute « le premier parmi les
intellectuels allemands à mesurer l’ampleur de la crise germanique, le
véritable enjeu de l’attaque luthérienne et le niveau exact où elle se situait. »[9]
Depuis 1521, il participe alors
à tous les événements et rencontres entre les catholiques et les protestants
allemands, débats qui doivent sauver l’unité de l’Église, aux diètes
d’Augsbourg (1530) et de Ratisbonne (1532). Il y apparaît comme le meilleur
défenseur de l’Église. Il influence les évêques allemands dans le sens d’une
réforme et critiquent le relâchement de la discipline. Il appelle aussi de ses
vœux à un concile qui doit triompher des erreurs et réconcilier les princes.
Dès l’élection du Pape Paul III en 1534, il l’exhorte à le réunir. Il suit ainsi
avec un vif intérêt les délibérations du Concile de Trente.
Érasme contre Luther
Né à Rotterdam, en 1466 ou
1469, Érasme est un des plus grands humanistes de son temps. Il a influencé les
réformateurs et les futurs protestants. Né d’une liaison entre un prêtre et une
fille de médecin, il entre dans une école de Deventer tenu par les frères de la
vie commune. Mais ses parents morts, victimes de la peste, ses tuteurs le font entrer
chez les chanoines augustins de Steyn en 1487 où il prononce ses vœux. Il est
ordonné prêtre en 1492.
À Deventer et surtout à
Steyn, Érasme découvre la littérature païenne qu’il dévore sans mesure alors
qu’il s’écarte peu à peu de l’enseignement classique, notamment de la
scolastique qu’il n’apprécie guère et à laquelle il s’opposera.
La vie religieuse ne lui
plaise pas. Dispensé, Érasme parvient à s’engager auprès de l’évêque de
Cambrai et découvre la vie de la noblesse,
puis, engagé dans des études de doctorat de théologie, la vie universitaire à
Paris. Mais révolté contre la discipline religieuse et la scolastique, il
quitte ses études pour vivre du préceptorat. Il rencontre de nombreux
humanistes, poètes et savants, dont Lefèvre d’Etaples. En 1499, il est appelé à
Londres puis à Oxford où il se lie d’amitié avec Saint Thomas More et le
théologien Colet.
De retour à Paris en 1500,
Érasme publie de nombreux ouvrages sur la pédagogie, la philologie, la
politique mais aussi sur la théologie. À partir de Bâle et d’un réseau de
disciples, il parvient à les diffuser dans toute l’Europe. Sollicité de
partout, il devient un des acteurs les plus importants de ce qui sera appelé l’humanisme
chrétien, c’est-à-dire la conciliation entre l’humanisme et le christianisme. En
1504, il publie le Manuel du soldat chrétien dans lequel il énonce un programme de
réforme. En 1511, il publie son ouvrage de référence L’Éloge de la Folie dans
lequel il prononce un féroce réquisitoire contre les abus de toute sorte et les
déviations de l'Église. Il prône le retour à la Sainte Écriture et à un
christianisme dépoussiéré. « On en est
arrivé au point que l’essentiel de la religion dépend moins des prescriptions
du Christ que des définitions et du pouvoir des évêques »[10].
Lorsque Luther devient
connu, Érasme commence d’abord à l’apprécier. Son opposition à la scolastique
et son appel au retour au texte attirent sa bienveillance, même si les excès de
langage, sa fougue et ses exagérations le déplaisent. Toutefois, ambiguë, il ne
prend pas position, ce qui lui vaut des reproches de la part des catholiques et
des disciples de Luther. Les premiers l’accusent d’être responsable de sa
doctrine quand les seconds dénoncent sa pusillanimité. Son attitude devient rapidement
intenable. Mais la querelle est inévitable entre Érasme qui prône le retour des
auteurs antiques et Luther qui dénonce l’influence d’Aristote dans le
christianisme. « Je hais
Érasme du fond du cœur »[11],
dira Luther.
En 1524, c’est « le choc véhément de deux conceptions qui se
heurtent, sans médiation possible. »[12]
Le 1er novembre, Érasme sort de sa réserve. Par sa Diatribe
sur le Libre-arbitre, il attaque un des fondements du système de Luther,
la doctrine du serf-arbitre. Érasme défend une certaine liberté et dignité de
l’homme dans l’œuvre du salut et récuse toute idée de prédestination. Il
attaque finalement la conception de Luther sur les rapports entre Dieu et
l’homme. Luther est touché. « Toi,
tu ne me fatigues pas avec des chicanes à côté, sur la papauté, le purgatoire,
les indulgences et autres niaiseries qui leur servent à me harceler. Seul tu as
saisi le nœud, tu as mordu à la gorge. Merci, Érasme ! » [13] Nous revenons en fait à l'origine de sa révolte : sa propre relation avec Dieu. En décembre 1525, Luther répond : il récuse toute liberté à
l’homme face à la toute-puissance de Dieu. Érasme constate l’incompatibilité
entre l’humanisme chrétien et la doctrine de Luther. De
nombreux humanistes se détachent finalement de Luther. C’est la rupture…
Conclusion
Des catholiques, érudits
et humanistes, se sont opposés à Luther et à ses disciples avant que le
mouvement luthérien se répand avec succès. Ils ont nettement montré le
caractère brutal et excessif de sa « réforme »,
source d’agitation et de violence. Ils ont en effet rapidement pris conscience
du danger qu’elle représente non seulement pour l’Église mais aussi pour la
société. S’ils constatent et combattent les abus qui entachent l’Église, ils
sont soucieux de la paix et de l’ordre qu’ils jugent indispensables pour mener
une véritable réforme, même si par leurs critiques acerbes, certains d’entre
eux ont favorisé ce mouvement en ridiculisant les autorités religieuses.
Ces adversaires sont des
érudits dans les sciences religieuses et profanes. Ils ont combattu, à leur manière, les abus qu’ils ont
observés tout en demeurant fidèles à l’Église. Ce sont enfin des hommes de leur
temps avec leurs défauts et leurs qualités. C’est bien un humanisme réellement chrétien
qui s’oppose à Luther. Il est donc faux de voir en lui le représentant du
savoir et du progrès. Il est avant tout un révolté qui va longuement apporter
tristesse et misère à des peuples déjà en détresse…
[2]
Bernard Vogler, Dictionnaire de l’Histoire du christianisme, article « Murner Thomas (1475-1537) », Encycopaedia
Universalis, 2015.
[3]
T.Murner, Le Grand Fou luthérien, dans Les pamphlets anti-luthériens de
Tomas Murner, M.Lienhard, dans Les frontières religieuses en Europe du XVe
au XVIIe siècle : actes du XXXIe Colloque international d’études
humanistes, A. Ducellier, J. Garrisson, R. Sauzet, G. Audisio.
[4]
T.Murner, Le Grand Fou luthérien, dans Les pamphlets anti-luthériens de
Tomas Murner, M.Lienhard
[5]
Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace, tome II, 1879 dans Dictionnaire
de théologie catholique, article « Murner Thomas».
[6]
Dictionnaire
de théologie catholique, article « Murner Thomas».
[7]
Emser, dans L’Allemagne et la réforme,
tome VII, La civilisation en Allemagne depuis la fin du Moyen-âge jusqu’au
commencement de la guerre de 30 ans, Jean Janssen, 1907.
[8]
Cochlaeus dans Colloquium cum Luthero Wormatiae olim habitum, 1540, dans Le
Divorce d’Henry VIII d’Angleterre, études et documents,
Guy Bedouelle et Patrick le Gal, Librairie Droz S. A., 1987.
[9]
Gabriel Audision, Compte rendu de M. Samuel-Scheyder, Johannes Cochlaeus Humaniste et
adversaire de Luther, Revue de l’histoire des religions,
année 1997, volume 214, n° 3, www.persee.fr.
[10] Érasme, Éloge
de la Folie, dans Humanisme et religion, L’éternel
salut du moi, Bernard Chedozeau, http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr.
[11] Luther, Tischreden,
dans Un
destin, Martin Luther, Lucien Fèbvre,PUF, 1928.
[12] Lucien Fèbvre, Un
destin, Martin Luther.
[13] Luther dans Un
destin, Martin Luther, Lucien Fèbvre,PUF, 1928.
[14] Catalina (v. 108-68 av. J.C.) Homme politique romain connu pour ses conjurations visant la prise de pouvoir.
[14] Catalina (v. 108-68 av. J.C.) Homme politique romain connu pour ses conjurations visant la prise de pouvoir.
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