Nous savons aujourd'hui que l'individu ne peut pas évoluer. Pour qu'il y ait évolution, il faut avant tout une reproduction, ou plus exactement la naissance d'un individu fiable et à son tour fécond. Au moment où un être est formé, il reste ce qu'il est. Nous allons vous présenter rapidement l'A.D.N. et les mécanismes qui jouent un rôle fondamentale dans la transmission de la vie. Il est en effet devenu indispensable de connaître quelques éléments de base sur ce sujet. Nous pourrons ainsi poursuivre notre étude qui nous conduira à mieux comprendre ce qu'est l'évolution d'un point de vue génétique puis en quoi l'évolutionnisme paraît inconcevable avec la réalité. Car à un moment donné, il faut bien confronter la théorie avec la réalité.
L'A.D.N., un programme...
Buffon avait pensé que les molécules organiques s'unissaient selon un modèle ou un type pour former le corps. La réalité perçue par la science n'est pas loin de cette intuition. Nous avons en nous un programme qui nous caractérise et permet aux corps de se former, de naître, de se développer. Ce programme est contenu dans l'A.D.N (1). C'est une macromolécule présente dans tous les organismes vivants.
L'A.D.N. est en effet une sorte de programme, composés de mots (codons) de trois lettres, issues d'un alphabet de quatre lettres seulement (A, T, C, G) (2). Ces mots forment des messages codés appelées gènes (3). Ils sont constitués de séquences codantes (4) et de séquences non-codantes.
Une cellule humaine comporte des millions de gènes. C'est l'agencement des mots qui, décodés, permettent le développement et le fonctionnement des cellules. L'ADN se trouve dans le noyau des cellules, et plus précisément dans les pairs de chromosomes. La cellule humaine est ainsi constituée de 46 chromosomes, reliés par pair.
Chaque gène donne lieu à des versions, appelées « allèles » (5). Il existe un gène qui est responsable de la coloration des yeux. Un allèle de ce gène peut donner des yeux bleus, un autre des yeux marrons. C'est cette copie qui est le constituant fondamental du chromosome.
La forme de l'A.D.N. est caractéristique. Elle est formée de deux brins enroulés et dont l'agencement décrit une hélice. C'est une sorte d'échelle hélicoïdale dont les montants sont constitués par une alternance régulière d'acide phosphorique (P) et du désoxyribose (D). Les barreaux sont formés par des couples de deux bases azotées, deux à deux complémentaires, reliés entre eux. Il y a donc quatre sortes de barreaux (A-T, T-A, C-G, G-C). L'A.D.N. est formée d'une succession de trois éléments (D, P et une base azotée), appelées nucléotides. L'ordre dans lequel se succèdent les nucléotides est strictement déterminé. L'homme comprend 3 milliards de nucléotides.
L'A.D.N. est donc constituée de deux brins reliés entre eux par une liaison qui peut se casser. Ces brins relient en fait deux lettres complémentaires, deux par deux (A-T ou G-C). L'A.D.N. peut donc se séparer en deux brins complémentaires. Une lettre A (ou G) d'un brin est reliée à la lettre T (ou C) de l'autre brin. Ainsi, nous pouvons reconstituer un A.D.N. complet à partir d'un seul brin. Donc la séparation d'un ADN en deux brins complémentaires permet la duplication de deux ADN identiques. Grâce à cette réplication, le programme se reproduit normalement de manière identique de cellule en cellule, et plus largement d'individu en individu.
L'A.D.N. est responsable de la synthèse des protéines, éléments essentiels à la vie d'un organisme. Les protéines sont constitués par l'apposition d'acides aminés. Leur ordonnancement donne la nature et les qualités des protéines. Plusieurs codons correspondent à un acide aminé. Ainsi, à partir d'un gène, constitués de plusieurs codons, la cellule peut synthétiser une protéine.
La réalité est plus complexe. Les protéines sont synthétisées dans une partie d'une cellule, appelée cytoplasme. Or, l'A.D.N. demeure dans le noyau. Il existe donc un intermédiaire, appelé A.R.N. messager, qui transporte un extrait de l'A.D.N. (uniquement gènes codants) vers le cytoplasme. La transcription est l'opération qui permet de générer l'A.R.N. (6) messager. Pour relier les codons et les acides aminés entre eux, il existe un intermédiaire, appelé A.R.N de transfert. Une protéine se construit donc par apposition successive d'acides aminés et dans un ordre donné.
Essayons de résumer le mécanisme pour synthétiser une protéine.
Dans le noyau d'une cellule, un gène est transcrit en un A.R.N. messager. Ce dernier se déplace jusqu'au cytoplasme. Une sorte de tête de lecture, appelé ribosome, se fixe sur le premier codon de l'A.R.N. messager. Un A.R.N. de transfert chargé de l'acide aminé correspondant au premier codon se fixe sur le ribosome et sur le premier codon de l'A.R.N. messager. Un deuxième A.R.N. de transfert avec l'acide animé correspondant au deuxième codon se fixe à son tour sur le ribosome et sur le deuxième codon de l'A.R.N. messager. Le ribosome a alors pour rôle de fixer ensemble les deux acides animés. Le premier A.D.N. de transfert est alors éjecté du ribosome et de l'A.R.N. messager. Le second A.R.N de transfert prend la place de l'A.R.N. de transfert éjecté. Le ribosome progresse d'un codon sur l'A.R.N. messager et un nouveau cycle d'opérations recommence jusqu'à ce que le ribosome parvient à l'extrémité de l'A.R.N. messager. Une dizaine de secondes suffit pour la fabrication d'une chaîne d'une centaines d'acides animés. Le mécanisme est d'une grande simplicité.
L'A.D.N. ne comporte pas seulement les programmes nécessaires à la fabrication des protéines mais aussi les codes de toutes les substances nécessaires au bon fonctionnement de ce mécanisme : celles qui provoquent et gouvernent la transcription de l'A.D.N. en A.R.N. messager, la fixation et l'éjection des A.R.N. de transfert sur les ribosomes, la liaison entre les acides aminés, etc. Et tous ces éléments doivent être produits au moment voulu, ce qui suppose des gènes opérateurs et régulateurs. Un mécanisme de régulation est essentiel pour garantir l'ordre des actions qui doivent s'enchaîner de manière précise. Il faut aussi alimenter le mécanisme d'acides aminés suffisants. Ces derniers sont produits par des réactions gouvernées elles-mêmes par des protéines élaborées au moment voulu. Tous les constituants de cette machinerie sont fabriqués sous les ordres de l'A.D.N.
L'A.D.N., un plan de construction...
L'A.D.N. est aussi responsable de la formation de l'individu à partir d'une seule cellule, appelée œuf, provenant d'un élément mâle et d'un élément femelle pour les reproductions sexuées. L'A.D.N. de l'œuf contient la description par avance du mécanisme dans ses plus infimes détails.
L'homme est constitué de 23 paires de chromosomes. Les chromosomes d'une même paire sont identiques et sont donc interchangeables, sauf pour le chromosome qui établit le sexe de l'individu. Mais, en fait, les mêmes chromosomes d'une même paire ne sont pas aussi rigoureusement identiques. Ils exercent les mêmes fonctions, mais d'une manière non exactement identique, ce qui explique quelques différences entre deux individus d'une même espèce. Chaque chromosome d'une paire est en fait constitués d'allèles et non de gènes proprement dits. Ainsi chaque paire de chromosome contient deux allèles d'un même gène.
L'œuf est le résultat de la fusion de deux gamètes (spermatozoïde, ovule). Chaque gamète contient un seul chromosome de chaque paire. La gamète provient de la division cellulaire, appelée méïose, qui consiste par exemple chez l'homme à diviser 46 chromosomes en 23 chromosomes. L'œuf contient donc 23 chromosomes provenant de la gamète mâle et 23 chromosomes de la gamète femelle, ou encore un allèle paternel et un allèle maternel pour un même gène. Nous pouvons en déduire que tous les caractères des parents ne sont pas tous transmis à leur enfant, mais il n'y a rien chez l'enfant qui n'existait déjà normalement chez les parents. Si un allèle domine l'autre, il donne naissance au caractère qui lui correspond. Il est appelé dominant.
La construction d'un corps à partir de cet œuf comprend deux phases. D'abord, la cellule se divise et se multiplie en cellules identiques. Il s'agit d'une multiplication identique des A.D.N. et d'une activité cellulaire identique. Puis, tout en exécutant des mouvements complexes et précis, les cellules se multiplient encore mais avec une différenciation des cellules, qui est le résultat d'un ensemble de réactions en chaînes entre les cellules selon leur emplacement et à des instants déterminés.
Ainsi, l'activité du matériel génétique se modifie en fonction du temps et de la position relative de la cellule de l'embryon. Pour être très simple, une protéine fabriquée par une cellule active à un moment précis tel gène dans une autre cellule pour fabriquer une autre protéine, elle-même responsable de l'activation d'un autre gène. La formation d'un individu est un enchaînement d'activités très complexes et surtout un enchaînement dirigé. L'absence d'une seule protéine dans cette chaîne conduirait probablement à un arrêt du mécanisme.
L'A.D.N. est au cœur de tous les phénomènes vitaux. Elle est porteuse de l'information qui définit et règle toutes les activités cellulaires. Toutes les réactions physico-chimiques sont prévues et inscrites à l'avance dans l'A.D.N. Elle est le lieu où tous les ordres sont donnés pour mettre en œuvre toutes les fonctions vitales. Elle contient en outre les plans de construction et les instructions de montage de l'individu. C'est pourquoi à tel individu correspond tel A.D.N. L'individu peut donc évoluer si son A.D.N. évolue. Or, cette évolution n'est possible que lors de sa duplication, c'est-à-dire lors de la méiose. Il faut donc une reproduction. A telle espèce correspond aussi tel A.D.N. Donc l'évolution d'une espèce correspondrait à une transformation de l'A.D.N. de génération en génération au moyen de la reproduction.
Au delà de la connaissance, sachons reconnaître et admirer l'oeuvre de Dieu...
1 A.D.N., Acide DésoxyriboNucléique
2 Les bases azotées : Adénine (A), tymine (T), cytosine (C) et guanine (G).
3 On définit par gène une série de nucléotides. C'est l'unité d'information génétique.
4 Un gène est dit codant quand il est traduit en protéine.
5 Il existe par exemple trois allèles pour déterminer le groupe sanguin.
6 A.R.N., Acide RiboNucléique.
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