" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


vendredi 26 octobre 2012

Evolutionnisme, une théorie probable ?

Tant qu'une chance existe, tout est possible. Êtes-vous vraiment sûr ? Dans ce cas, tout est incertain. Mais, la réalité est tout autre. Des évènements arrivent, d'autres non. Les nombres s'avèrent souvent utiles mais ils peuvent aussi nous tromper. Prenons un exemple... 

Imaginons un jeu qui consiste à trouver un nombre de 256 chiffres, chaque chiffre étant 0 ou 1. Vous avez alors 2256 chances de trouver ce nombre (1), soit environ 1077 de chances. Qu'est-ce cela signifie concrètement ? Imaginons que vous décidez de les compter les uns après les autres. Inévitablement, vous allez réussir. Le croyez-vous ? Faisons un petit calcul. Imaginons que vous citez un nombre une fois par seconde. Calculons le temps nécessaire pour énumérer l'ensemble des nombres possibles. Une année correspond environ à 31, 6 millions de secondes, soit 107,5 secondes. Pour citer les nombres, il faut donc 1077/107,5 soit 1069,5 années. Or, le Soleil est prévu s'éteindre dans moins de 100 milliards d'années, c'est-à-dire dans 1010 années. Aucun homme ne pourra donc terminer l'énumération. Choisissons une autre solution. Vous utilisez l'ensemble des ordinateurs que peut contenir le monde entier. Imaginons aujourd'hui que les 6 milliards d'hommes utilisent un ordinateur à votre profit, soit environ 1010 ordinateurs. Imaginons qu'un ordinateur peut compter 1000 milliards de nombres par secondes, soit 1012 nombres par seconde. Donc en une année, un ordinateur pourra compter 1012 x 107,5 =1019,5 nombres. L'ensemble des ordinateurs peuvent donc réaliser 1019,5 x 1010 =1029,5 opérations en une année. Ainsi, pour compter l'ensemble des nombres, il faut 1069,5/1029,5 = 1040 années. Le Soleil aura encore disparu... Et l'électricité bien avant... 

Ce petit exemple montre que même si un évènement a une infime chance de réaliser, il ne se produira jamais. Un mathématicien, Émile Borel (2), a en effet affirmé que « les phénomènes extrêmement improbables ne se produisent jamais » 3). En clair, à partir d'un seuil de probabilité, un évènement ne peut pas se réaliser. « Borel énoncera ce minimum en l’appelant la loi unique du hasard : si le calcul d’une probabilité amène un nombre proche de 0, on doit considérer objectivement que l’évènement afférent ne se produira pas » (4). Cette théorie est utilisée dans la statistique, par exemple, pour déterminer en avance les résultats d'élection. Un candidat peut en effet savoir s'il a gagné aux élections avant l'heure de la fermeture des urnes. Elle est aussi utile pour certains secteurs d'activité comme l'assurance ou le transport, ou pour la cryptographie (5). Tout cela provient du fait que nous n'avons pas à notre disposition une infinité de temps et une infinité d'espace, bref une infinité de ressources. Un évènement se produit en effet en une certaine durée avec un objet d'une certaine surface. Dans tous les cas, Borel a montré que 10-200 est un seuil d'impossibilité cosmique absolue. Il prend en compte effectivement l'existence de l'ensemble des galaxies. En considérant uniquement la terre, le seuil peut être réduit à 10-140. Si l'évènement considéré est chimique ou biologique, le seuil devient 10-90. En considérant uniquement les êtres vivants sur la terre, le seuil est encore réduit à 10-50. 

Nous pouvons donc espérer qu'un évènement a une chance de se produire s'il est bien réalisable dans un certain intervalle de temps et d'espace, sinon nous délirons. Or, aucune démonstration n'a été proposée, à notre connaissance, pour montrer que la possibilité d'évolution des espèces s'inscrit effectivement dans la réalité. Un scientifique, Georges Salet (6), a prouvé le contraire. A partir des mathématiques et de la génétique, il a en effet évalué la probabilité pour qu'une nouvelle fonction se crée à partir de mutations génétiques. C'est effectivement la spécificité de l'évolution. L'évolutionnisme n'a de sens que si de nouvelles fonctions sont créées. Et comme le science nous l'a révélé, seule les mutations génétiques expliquent l'évolution de l'A.D.N. et donc l'évolution de la morphologie. 

Nous n'avons pas la compétence pour vérifier ces hypothèses et ces calculs très complexes, mais tout semble montrer une rigueur irréprochable. En outre, aucun écrit n'a été trouvé pour démentir ses calculs. Or, ce livre date déjà des années 70. Nous en déduisons donc que ses démonstrations sont crédibles. Elles sont cependant anciennes et ne prennent pas en compte certaines découvertes scientifiques. Mais ces découvertes tendent à prouver que ces hypothèses demeurent encore bien en dessous de la réalité. Ainsi, dans ces calculs, il ne prend pas en compte les mécanismes de réparation qui inévitablement rendent les mutations viables et efficaces encore plus difficiles. La probabilité d'un évènement est encore plus faible qu'elle pouvait paraître lors de la publication du livre. 

Georges Salet nous rappelle des vérités simples. Une fonction ne se réalise pas à moitié. Elle est ou elle n'est pas. Elle ne peut être créée qu'en une seule fois et pleinement selon la loi même de l'évolutionnisme. Or, une fonction n'existe que s'il y a un organe correspondant. L'œil ne peut pas fonctionner à demi. Il fonctionne ou ne fonctionne pas. La formation d'un organe nécessite en outre une chaîne de réactions faisant intervenir plusieurs gènes. Donc pour calculer la probabilité qu'une nouvelle fonction se créée, il faut déterminer la probabilité que cette chaîne de réaction se produise, en prenant des hypothèses avantageuses pour l'évolutionnisme. Georges Saget arrive finalement à un résultat : il existe une chance sur 1060 pour qu'une nouvelle fonction se créée à partir des mutations génétiques. Ce chiffre est en-dessous du seuil d'impossibilité (10-50). Selon la loi de Borel, cette incertitude devient une impossibilité réelle. L'évolution d'une espèce est impossible par le seul mécanisme des mutations génétiques. 

La loi unique du hasard révèle ce que nous constatons chaque jour : des évènements se produisent et d'autres non. Nous pouvons penser ce que nous voulons, mais la réalité se moque de nos pensées. La réalité nous impose des limites. 

La science découvre ainsi de manière extraordinaire toute la complexité ingénieuse du mécanisme de la vie, aussi bien dans une cellule que dans un être humain. Les limites de la matière sont encore plus flagrantes. Elle nous montre finalement, pour ceux qui voient et entendent, que ce mécanisme ne peut être conçu que par une intelligence et non par le hasard. Telle est la belle leçon que la science nous donne au fur et à mesure de ses progrès. La science ne peut que réconforter notre foi. Notre âme ne peut que louer davantage Celui qui est l'auteur de tant de merveilles !... 


1 1010 correspond au nombre 1 suivi de 10 zéros. Propriétés :102 X 103 =10(2+3) = 105 et 102 / 103 =10(2-3) = 10-1= 0,1.
2 Félix Edouard Justin Emile Borel (1871-1956), mathématicien, spécialiste des probabilités, membre de l'Académie des sciences. 
3 Emile Borel, le jeu, la chance et les théories scientifiques modernes, Gallimard, 1941. 
4 Laurent Mazliak et Marc Sage , Borel et l’approche probabiliste de la réalité, 2ème congrès de la SFHST, Nantes, mai 2011.
5 Science du secret qui consiste à rendre intelligible un message (chiffrement) puis à rendre clair un message chiffré (déchiffrement). 
6 Georges Salet (1906-2002), ingénieur général du génie maritime, professeur au CNAM et à l’École nationale supérieure du génie maritime. Polytechnicien. Il est opposé à l'évolutionnisme et à la théologie teilhardienne. Il est aussi auteur en 1943 de L'Evolution régressive.

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