" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


vendredi 26 février 2021

L'incompétence de la science devant le mystère de la vie. Et pourtant...

Les hommes sont pris de folie, empêtrés dans leurs contradictions. Depuis plus d’un siècle, au gré d’une lutte parfois acharnée, ils n’ont cessé de construire une société sur la base de valeurs humaines réputées intangibles, sur leurs droits et leur dignité, ou encore sur le libéralisme tant moral qu’économique. Tout devait s’incliner devant leurs exigences, devant ce nouveau monde qui devait apporter progrès et prospérité. Puis tout-à-coup, devant une épidémie inattendue, ses impératifs se sont soudainement évanouis comme emportés par la tempête. Ils ont pris peur face à la vague qui a emporté toutes leurs certitudes, les ramenant à la dure réalité de leur fragilité. Enfouis dans leur confort, perdant courage et audace, ils avaient oublié combien ils étaient périssables.

Frappés si durement, les hommes se sentant menacés dans leur existence, des mesures terribles ont été appliquées, réduisant leurs relations sociales, empêchant les uns de bâtir leur avenir, les autres de vivre de leur travail, jusqu’à dépendre leur liberté à une feuille de papier. Tout ce qui fait que l’homme est homme a ainsi fait l’objet de restriction. Qu’est alors devenu ce moi tant exalté il y a quelques temps encore ?

L’État s’est mis à la place de chacun, définissant ce qui lui était essentiel, y compris dans l’exercice du culte et de la piété. Si certaines manifestations ont révélé une certaine résistance à son pouvoir, si un murmure n’a pas cessé de se lever, la majorité de nos contemporains sont restés silencieusement soumis à ses décrets. Les mesures drastiques ont certes parfois été remises en cause, souvent bien légitimement devant les incohérences et les maladresses constatées mais dans son ensemble, la société a suivi sagement, docilement. La République a vite oublié les mots qui ornent les frontons de ses palais…

Pourtant, tout cela ne peut guère surprendre un observateur avisé. Comment l’État pourrait-il en effet agir autrement quand nos contemporains confondent bonheur et bien-être, quand il ne voit sa fin que dans un corps sain et parfait, quand l’homme n’est finalement réduit qu’à un corps ? La mort et la souffrance sont alors pour lui le pire des maux tolérables. L’épidémie a ainsi mis l’État devant une logique imparable au point de remettre en cause ses fondements. Mais pouvons-nous en effet réduire l’homme à un corps et donc sa fin à la mort ?

Une question fondamentale

L’épreuve soulève avec force et clarté une question déterminante, celle qui détermine notre vie. Elle nous réveille de nos chimères et nous met devant la réalité des choses. Qu’est-ce que la vie ? La question peut paraître dérisoire face à la souffrance et à la mort, à l’ampleur du désastre. Est-il vraiment temps de poser ce problème ? Pourtant, la tempête risque de changer de visage selon la réponse que nous apportons à cette question. Parfois, c’est en posant de bonnes questions que l’homme avance et surmonte ses épreuves.

Qu’est-ce que la vie ? Comment l’homme est-il homme vivant, c’est-à-dire un être animé de la vie ? La question revient en effet à identifier le principe de vie qui explique qu’une chose soit vivante. L’Église nous enseigne que l’âme est ce principe. C’est par elle que l’homme est homme vivant. Lorsque l’âme quitte le corps, celui-ci n’est plus alors qu’un cadavre. Contrairement à ce que nous pourrions croire, cet enseignement n’est pas propre au christianisme. Aristote en était aussi convaincu.

Cependant, ne croyons pas que le christianisme a épuisé sa conception de l’homme à partir de la pensée grecque. Certes, Saint Thomas d’Aquin a donné de belles leçons de vérité en interprétant chrétiennement la pensée d’Aristote, mais il a surtout montré que la raison confirme et complète merveilleusement ce que la foi nous dit de l’homme.

Dans les différents combats que les chrétiens ont menés pour la préserver de l’erreur, l’Église a aussi précisé sa pensée et éclairci sa conception de l’homme. La raison n’est pas en effet l’apanage des philosophes grecs. Lorsqu’elle a été conduite à définir ce qu’était Notre Seigneur Jésus-Christ, elle est revenue nécessairement sur ce qui fait que l’homme est homme. La première définition officielle que l’Église donne à la nature humaine est en effet inscrite dans la définition de Notre Seigneur Jésus-Christ au concile d’Éphèse en 431.

Spiritualiste, vitaliste ou mécaniste ?

L’enseignement de l’Église sait répondre à la question que nous nous sommes posés mais nombreux sont ceux qui rejettent sa réponse. Pour justifier leur position, ils peuvent évoquer la science qui a pour justement pour objet la vie, c’est-à-dire la biologie.

Pourtant, des biologistes de renom sont convaincus que la science ne peut répondre à cette question. Écoutons d’abord l’éminent scientifique François Jacob (1920-2013) qui avoue l’impuissance de la  science à définir ce qu’est la vie lors d’une conférence tenue le 1er janvier 2000. « Depuis qu’il y a des hommes et qu’ils pensent, ils ont dû se poser une telle question. Chacun apprend rapidement qu’il est, tôt ou tard, destiné à mourir. […] Chacun sait que la vie est un état éphémère. Chacun voudrait bien savoir en quoi il consiste.  Le malheur est qu’il est particulièrement difficile, sinon impossible, de définir la vie. »

Il est vrai que nombreux sont ceux qui ont recherché à la définir. De manière classique, nous pouvons classer les définitions de la vie selon trois grandes familles.

La première, dite spiritualiste, considère que le principe de vie est un être ou une substance à part entière, de nature spirituelle ou immatérielle, généralement désigné sous le terme d’« âme », ce qui soulève alors son positionnement par rapport au corps qui n’est que matière. Distincte de lui, l’âme est-elle juxtaposée au corps, posant alors inévitablement le dualisme au cœur de la vie ou unie à lui pour former un seul être ?

La seconde famille, dite vitaliste, rassemble ceux qui définissent le principe de vie comme une force particulière, une force vitale à la manière de la force gravitationnelle. Le problème revient alors à identifier le principe et la nature de cette force.

Enfin, à l’image d’une montre qui fonctionne toute seule, la dernière famille, dite mécaniste, définit le principe de vie dans l’organisation du corps, dans les lois qui s’appliquent à la matière. La vie réside finalement dans la matière.

Une question sans réponse pour le scientifique ?

Or, selon François Jacob, personne n’a pu découvrir ce qu’elle est réellement. Cependant, écoutons la suite de son discours. Il nous explique en effet que « la vie n’existe pas en tant qu’entité indépendante qu’on pourrait caractériser. C’est en réalité un processus, une organisation de la matière. On peut en étudier le processus mais pas l’idée abstraite de vie. On peut tenter de définir un organisme vivant, chercher à établir une ligne de démarcation entre vivant et non-vivant, mais il n’y a pas de matière vivante. Il y a de la matière qui compose les êtres vivants et cette matière n’a pas de propriétés particulières que n’aurait pas celle qui compose la matière inerte. »[1] Sa position est en fait troublante. Soit il récuse l’existence même d’un principe de vie comme substance ou force vitale en faveur d’une conception plutôt mécaniste. Soit en tant que scientifique, il avoue son impuissance à définir ce qu’est la vie, ne pouvant que caractériser un ensemble de phénomènes. Il est donc inutile de demander aux sciences ce qu’est la vie. Généralement, de ce discours, les commentateurs ne retiennent que le deuxième sens.

Sa position rappelle celle d’un autre éminent biologiste, Claude Bernard (1813-1878), qui, lui-aussi, dénie à la science la capacité de connaître le principe de la vie, le réduisant à une notion métaphysique qui lui paraît subjectif. « La force vitale, la vie, appartiennent au monde métaphysique ; leur expression est une nécessité de l’esprit : nous ne pouvons nous en servir que subjectivement. Notre esprit saisit l’unité et le lien, l’harmonie des phénomènes, et il la considère comme l’expression d’une force ; mais grande serait l’erreur de croire que cette force métaphysique est active. […] Ce sont là des conceptions métaphysiques nécessaires, mais qui ne sortent point du domaine où elles sont nées, et ne viennent point réagir sur les phénomènes qui ont donné à l’esprit l’occasion de les créer. »[2] C’est ainsi qu’il exclut la métaphysique de la physiologie[3] puisqu’« aucune science expérimentale ne connaît autre chose que les conditions physico-chimique des phénomènes ». C’est pourquoi, continue-t-il, l’étude des phénomènes de la vie doit être étudiée comme celle de tous les autres phénomènes de la nature.

Il est donc inutile de vouloir chercher à définir ce qui fait que la plante, l’animal ou l’homme est un être vivant. « Nulle part on n’atteint les causes premières ; les forces physiques sont tout aussi obscure que la force vitale et tout aussi en dehors de la prise directe de l’expérience. On n’agit point sur ces entités, mais seulement sur les conditions physiques ou chimiques qui entraînent les phénomènes. Le but de toute science de la nature, en un mot, est de fixer le déterminisme des phénomènes. » Rejetant toute définition et toute recherche de cause première, Claude Bernard demande à la science de la vie de ne révéler que les rapports entre les phénomènes et leurs conditions, ce qui appelle « la causalité immédiate ».

Notons deux points. D’une part, Claude Bernard semble uniquement s’attaquer à la conception vitaliste de la vie, très en vogue à la fin du XIXe siècle. D’autre part, il nous renvoie à une forte tendance philosophique qui donnera naissance au début du XXe siècle à la phénoménologie de Husserl selon laquelle la réalité n’est accessible qu’à travers ses phénomènes. L’être en soi est différent de l’être tel qu’il se montre. Or seul le second est accessible à la connaissance. Par conséquent, il ne peut avoir qu’une science des phénomènes et non une science de l’être et de la vérité comme l’a enseignée Fichte (1762-1814). Finalement, la biologie ne serait pas la science de la vie mais plutôt la science de ces phénomènes.

Une science exacte et autonome

Claude Bernard est en fait intéressé à déterminer ce qu’est la physiologie et finalement à la défendre comme une science exacte égale aux autres sciences mais une science particulière, autonome. Il cherche à montrer que les faits physiologiques sont uniquement soumis à un déterminisme inflexible comme tout fait physique et chimique. Par conséquent, la physiologie est une science aussi rigoureuse que ces sciences dites exactes.

Cependant, la physiologie est distincte de la physique ou de la chimie. Elle a ses propres lois et ses méthodes propres. Par conséquent, elle est une science indépendante. Claude Bernard cherche donc à constituer la physiologie comme une science autonome animée par une idée fixe, le déterminisme. « Il est illusoire de prétendre remonter aux causes des phénomènes par l’esprit ou par la matière. Ni l’esprit ni la matière ne sont des causes. Il n’y a pas de causes aux phénomènes. »[4] Dans la science, la notion de cause n’a pas de sens. La science ne se préoccupe que de fixer les conditions des phénomènes, d’en prévoir l’apparition et de la provoquer. Le déterminisme « ne nous rend pas compte de la nature ; il nous en rend maîtres. » Par conséquent, Claude Bernard conclut : « le déterminisme est donc la seule philosophie scientifique possible. »

Ainsi, tout en excluant la métaphysique de son domaine, le scientifique prend une position philosophique : il s’interdit à rechercher le pourquoi des choses. Comme la notion de principe ne relève pas de la science, il y exclut tout principe de vie en tant que scientifique mais aussi philosophe

Les limites de la science de la vie

Également conscient de la faiblesse de la science, Claude Bernard remet en cause la vérité dite scientifique. Celle-ci n’est qu’approximative. « Quand nous faisons une théorie générale dans nos sciences, la seule chose dont nous soyons certains c’est que toutes les théories sont fausses, absolument parlant. Elles ne sont que des vérités partielles et provisoires, qui nous sont nécessaires comme les degrés sur lesquels nous nous reposons pour avancer dans l’investigation. »[5]

Les connaissances s’améliorent sans jamais accéder à la vérité. Claude Bernard s’oppose alors à l’élaboration de tout système en science car elle brise la marche de la science vers la vérité. Il souligne la tentation du physiologiste de vouloir trop faire confiance en son raisonnement qui le conduit « à une fausse simplification des choses », une foi déraisonnable en la raison qui « tient à l’absence du sentiment de la complexité des phénomènes naturels. »

Cependant, si effectivement ses paroles sont pleines de sens à l’égard de la science et de ses limites, Claude Bernard ne peut apporter la même critique à la philosophie qui, justement, dépasse la connaissance scientifique. Son erreur est de généraliser sa vision de la science expérimentale à toute recherche de connaissance, faisant finalement œuvre de systématisation qu’il condamne. Si le scientifique s’interdit légitimement de se poser la question des causes, faut-il aussi que le philosophe exclut de ses connaissances la notion de principe de vie ? Si la science de la vie ne peut lui apporter de réponse, faut-il exclure toute réponse ? Nous pouvons simplement en déduire que l’interprétation biologiste de la vie lui est insuffisante pour la connaître. Elle est incomplète pour nous rendre compte de la réalité. La faute ne revient pas à la vie mais à la science expérimentale …

Cependant, en excluant la vie du champ de périmètre de la science, il est tentant aussi de l’exclure de la réalité. Si Claude Bernard exclut la question de la nature de la vie du périmètre de la physiologie, d’autres scientifiques n’hésitent pas à en réfuter clairement son existence. « Notre connaissance des phénomènes de la vie s’améliore suffisamment pour que nous commencions à connaître leurs caractères, et pour que nous voyions leur spécificité dans la subordination à un édifice matériel d’une complexité et d’une délicatesse prodigieuses. En dehors de tels édifices, nous ne voyons aucune manifestation des phénomènes de la vie, et nous en arrivons à considérer les actes vitaux comme étant à la fois la condition et la conséquence de l’évolution qui a conduit à ses structures. […] Jusqu’à preuve du contraire, il n’existe aucun principe vital, aucun fluide vital, aucune force vitale. […] Nous pourrions renoncer à utiliser le terme de vie pour caractériser ce mode d’existence et de fonctionnement, ce mode supérieur de mouvement de la matière, et c’est dans ce sens que nous produisons l’assertion paradoxale : la vie n’existe pas. »[6]

La vie n’existe pas ?

Si nous poursuivons la logique de ce discours, nous finirons par croire que la vie n’est que « l’ensemble des manifestations particulières au degré élevé d’organisation que présentent les êtres vivants ». Nous ne sommes pas très éloignés de la conception de François Jacob. L’auteur de cette affirmation est Ernest Kahane (1903-1996), professeur à l’Université de Montpellier, maître de conférences, directeur de laboratoire du CNRS, communiste et principale responsable du syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche. Certes, il apparaît comme un scientifique marginal mais devons-nous ignorer les postes qu’il a occupés et son influence au sein de la communauté scientifique de la recherche ?

Une telle conviction ne peut guère nous surprendre. Si nous avons une foi inébranlable en la science de la vie, la considérant comme science exacte, et en même temps nous excluons de son périmètre toute question sur la nature de la vie, sur sa cause et donc sur son principe, la notion de vie perd alors tout sens, toute réalité. Nous finissons par être convaincu qu’elle n’existe pas. Comme le proclame Kahane, ce n’est qu’un mot qui ne désigne que notre façon de voir. Telle est l’erreur qu’ont commis les positivistes. « L’erreur des positivistes était d’avoir pensé que la découverte des causes prochaines les amènerait à la connaissance des causes premières, et s’étant aperçu que jamais, par cette voie, ils ne pourraient sortir du monde sensible, ils se sont cantonnés dans celui-ci comme dans le seul compréhensible et ont nié tout ce qui n’est point matière et ne peut se laisser appréhender par les sens. Ils ont péché par orgueil comme Descartes et n’ont voulu recevoir d’autre lumière que d’eux-mêmes. »[7]

Néanmoins, cette erreur fondamentale du positivisme est instructive. Elle nous enseigne à ses dépens que le principe de vie ne relève pas du sensible ou du monde matériel. Il n’est pas accessible dans un laboratoire ou au bout d’un scalpel. Si le déterminisme scientifique peut s’appliquer sur la matière et a montré une réelle efficacité dans la médecine en élaborant des modèles efficients, il ne peut guère apporter de certitude et de base solide dans un domaine qui ne relève pas des phénomènes physico-chimiques. Par conséquent, tout ce qui ne relève pas du sensible est inaccessible à la méthode expérimentale. Le scientifique est finalement incapable de répondre à la question : « qu’est-ce que la vie ? ».

Conclusions

La chose est bien étrange. La biologie est la science de la vie alors que la nature même de la vie lui demeure inconnaissable. Son regard ne porte que sur les phénomènes de la vie, c’est-à-dire ce qui est accessible à nos sens. Elle cherche à les comprendre, à en définir les conditions, à en caractériser les propriétés. Mis la vie lui garde tous ses mystèresPourtant, la tentation est grande d’attendre de nos sciences des réponses à la question de la vie. Le développement de la robotisation, de la génétique, des neurosciences et les progrès de l’informatique qui semblent aboutir à la vie artificielle apportent de nouveaux espoirs à ceux qui veulent percer le mystère de la vie.

Nous pouvons, ou plutôt nous devons remettre en cause la légitimité des scientifiques lorsqu’en tant que scientifiques ou spécialistes de la science de la vie, ils interviennent dans des questions fondamentales sur l’homme, sur la naissance ou la fin de vie, sur nos comportements, sur nos besoins essentiels. Il est encore plus terrible de s’appuyer sur des résultats scientifiques pour adhérer à des théories qui portent sur la vie. La théorie des genres en est un exemple caractéristique. Toutes les théories pseudoscientifiques sur l’origine de la vie sont par conséquent caduques. Encore de nos jours, dans l’épreuve que nous subissons, nos chefs d’État demandent à ces scientifiques de les conseiller dans des décisions qui touchent profondément notre vie. La question que nous nous posons nous conduit donc à bien distinguer et délimiter les domaines de compétences de chacun et par conséquent la sphère dans laquelle il peut légitimement intervenir. Pouvons-nous réduire la vie à ses manifestations de nature physique ou chimique au point de croire que la matière porte en elle-même la vie, la crée et la fait développer par enchantement ?

La recherche du bonheur, c’est-à-dire celle de la plénitude d’être, c’est-à-dire de la vie, ne peut se passer d’une question fondamentale : qu’est-ce que la vie ? Si la science ne peut y répondre, se contentant d’examiner ses phénomènes, elle ne peut non plus, à elle-seule, nous apporter une réponse à notre quête. La biologie et les autres sciences de la nature ne peuvent donc diriger notre morale, c’est-à-dire nous dire comment nous devons vivre. Notre regard doit dépasser les modèles scientifiques qui, par essence, ne reflètent la nature qu’imparfaitement. 

 


Notes et références

[1] François Jacob, discours d’ouverture de la conférence Qu’est-ce que la vie ?, 1er janvier 2000, dans Qu’est-ce que la vie ?, article Science et vie, 19 juin 2018, mise à jour 19 novembre 2018, accédé le 18 janvier 2021, science-et-vie.com.

[2] Claude Bernard, Leçons sur les phénomènes de la vie commune aux animaux et aux végétaux, tome I, 2ème édition conforme à la première, librairie J.-B. Baillière et fils, 1885, source Gallica.

[3] Claude Bernard définit la physiologie comme la science des phénomènes de la vie.

[4] Claude Bernard, Leçons sur les phénomènes de la vie commune aux animaux et aux végétaux, Appendice, VII.

[5] Claude Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, chapitre II, §III, Delagrave, 1865.

[6] Ernest Kahane, La vie n’existe pas !, Éditions rationalistes, 1962.

[7] Henri Urtin (1875-1966), Les événements et les hommes, La pensée engagée, Claude Bernard et la métaphysique, Esprit, n°102, juillet 1941, jstor.org.

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