Guillaume
Ockham (V. 1285-1347) est un de ses personnages que nous rencontrons souvent dans nos articles depuis que nous étudions le protestantisme. Nous sentons sa présence
auprès de Wiclef puis de Jean Huss et de Luther. Sa pensée nominaliste est partout,
se répandant dans les universités, touchant les philosophes, les théologiens,
les prêtres. Dans un article récent, nous le voyons accompagner le chef de
l’Ordre franciscain Michèle de Cesena qui, menacé d’arrestation pour hérésie,
fuit le Pape Jean XXII en raison de sa doctrine sur la pauvreté. Il est auprès
de Louis IV de Bavière, lui-aussi en lutte contre le Souverain Pontife.
Dans
notre dernier article, nous avons découvert qu’Ockham avait élaboré un nouveau
droit, inspiré de sa philosophie, pour défendre son maître franciscain,
n’hésitant pas à renverser les valeurs de son temps, logique conséquence du
nominalisme qu’il défend et propage. Alors que ses contemporains défendent un
droit objectif, objet de la justice, il développe l’idée d’un droit subjectif,
considéré comme un pouvoir, soit inhérent à l’homme car provenant de Dieu, soit
évolutif car simple convention humaine. C’est ainsi lui qui inspire Wiclef et
Luther quand ils protestent contre le Pape lorsqu'il les condamne et quand ils refusent
de lui obéir sous prétexte qu’ils ne peuvent s’opposer à leur droit naturel. Mais
son action et sa pensée vont aller encore plus loin. Ockham s’est aussi
intéressé à la politique.
En
effet, en lutte contre le Pape comme son maître et son hôte, Ockham se met en
devoir de réfléchir sur le moyen d’affaiblir la position de leur adversaire en
commun. Ainsi en 1349, il écrit le Breviloquium de potestae papae[1],
traduit en français sous le titre de Court traité du pouvoir tyrannique.
Le sous-titre est plus éloquent : « sur les choses divines et humaines – et tout spécialement sur l’Empire
et sur ceux qui sont assujettis à l’Empire – usurpé par ceux que certains
appellent « Souverains pontifes ». Avant de découvrir cet
ouvrage, nous allons rappeler le contexte dans lequel il se situe, c’est-à-dire
la lutte qu’engage Louis de Bavière contre le Pape Jean XXII.
Louis IV de Bavière s’oppose au pouvoir de Jean XXII
L’empereur
germanique Henri VII meurt en 1313. Son successeur sur le trône du Saint Empire
germanique doit être élu par les princes dits électeurs. Rappelons que l’Empire
est un morcellement d’États, principautés ecclésiastiques ou laïcs et villes
libres. Pour préserver une certaine indépendance et accroître leurs pouvoirs
comme leurs domaines, les princes veulent faire perdurer ce morcellement afin
d’affaiblir l’autorité de l’empereur. Un pouvoir central fort remettrait en
cause leur propre autorité. Ainsi ont-ils pris le soin d’élire comme empereur
un homme dont la puissance ne peut pas rivaliser avec la leur. Généralement, l’élu
appartient à l’un des trois familles suivantes : celles de Luxembourg,
d’Autriche ou de Bavière. Le prétendant de la première famille est trop jeune
pour prétendre au trône impérial. Les princes ont donc le choix entre Frédéric
le Bel, duc d’Autriche, et Louis de Bavière. Celui-ci remporte les
élections mais Frédéric le Bel refuse de reconnaître sa défaite. De manière
traditionnelle, le Pape pourrait trancher ce différend. Mais en ce temps-là, le
siège pontifical est vacant depuis la mort de Clément V (avril 1314). Le
conclave est réuni pour choisir un nouveau Pape. Les armes ne permettent pas
non plus d’évincer l’un des deux.
À
peine élu, sûr de ses droits, le Pape Jean XXII exhorte les deux élus à régler
pacifiquement leurs différends et les invitent à le reconnaître comme arbitre.
En même temps, il déclare le trône de l’Empire vacant et confirme Robert de
Naples dans ses fonctions de vicaire de l’Empire pour l’Italie, le 16 juillet
1317. Mais les deux prétendants refusent l’arbitrage du Pape et préfèrent la
fortune des armes. À la bataille de Mühldorf, le 28 septembre 1322, Louis de
Bavière bat son rival. Le sort en est donc jeté. Il en informe aussitôt le Pape
qui insiste encore en termes affectueux sur son droit d’arbitrage. Mais sans
s’occuper de la reconnaissance du Pape, Louis envoie son propre vicaire en
Italie et impose son autorité sans égard aux troupes pontificales. À ce moment-là,
il accueille à sa cour les Spirituels[2] en
révolte contre le Pape.
Jean
XXII ne peut guère ne pas réagir contre Louis de Bavière. Son autorité
pontificale et son prestige sont bafoués. Il exerce les prérogatives impériales
et royales sans son accord et en plus, il accueille à sa cour des gens opposés
à la doctrine de l’Église. Le 8 octobre 1323, le Pape le somme alors, sous la
menace de l’excommunication, de se désister de l’administration de l’empire et
de se présenter, dans les trois mois, à la cour pontificale. Alors que le Pape
consent à lui accorder deux mois de sursis à sa demande, Louis de Bavière déclare à la
Diète de Nuremberg, le 18 décembre 1323, qu’il ne reconnaît pas au Pape le
droit d’intervenir dans l’élection de l’empereur et que celui-ci, une fois élu
par la majorité des voix et couronné dans le lieu traditionnel, à
Aix-la-Chapelle, devient, par le fait, roi des Romains. C’est une remise en
question des droits du Pape. Il accuse en outre Jean XXII de
favoriser les hérétiques et demande la convocation d’un concile général pour le
juger. Finalement, Jean V de Bavière ouvre les hostilités contre le Pape.
Comme
réponse, Jean XXII excommunie solennellement l’empereur et ses partisans. Louis de Bavière riposte en lançant un violent manifeste contre lui, le traitant d’hérétique
parce qu’il tente d’anéantir la parfaite pauvreté que défendent les
Franciscains. Les Spirituels inspirent donc la politique de l'empereur. Il en
appelle à un concile général et dénonce les hérésies du prêtre Jean. En mai
1328 il fait élire un antipape. Guillaume Occam se met alors au service de son
protecteur…
« Défends-moi
par ton épée et je ne te défendrai pas la parole », aurait dit Ockham à
Louis IV de Bavière
Guillaume
Ockham intervient dans le conflit qui oppose le Pape et l’empereur pour
défendre la position de son protecteur. Dans son Court traité du pouvoir tyrannique,
il tente en effet de prouver l’illégitimité du pouvoir du Pape. Jean XXII s’appuie
sur une interprétation de la Sainte Écriture pour revendiquer un pouvoir supérieur
à celui de l’Empereur et pour soumettre le pouvoir temporel. Par une autre lecture
des textes sacrés, Ockham montre que son interprétation est erronée et qu’au
contraire, qu’il ne peut s’arroger un tel pouvoir. Mais il n’ignore pas la
faiblesse de sa position car Jean XXII peut aussi s’appuyer sur son autorité
pour enseigner et imposer la juste interprétation de la Sainte Écriture. Ockham
ne peut pas recourir à une telle autorité. Ainsi, doit-il avant tout s’opposer
à une telle prétention. Il défend alors l’autorité même de la Sainte Écriture
contre l’autorité de ses interprètes les plus autorisés. Et pour garantir cette
autorité, Ockham établit des critères.
Le
premier critère porte sur la cohérence interne de la Sainte Écriture. Un verset
évangélique peut être éclairé par d’autres s’y rapportant. « Des paroles générales ne doivent pas
toujours être comprises d’une manière générale. » Ainsi si Jean XXII
s’appuie sur un seul verset pour justifier son autorité sur les autorités
temporelles, Ockham peut citer plusieurs versets concordants pour révoquer
cette justification. Il faut aussi être éclairé des textes des Pères de
l’Église. « Après les raisons
fondées sur les écritures faisant autorité […], il nous faut maintenant faire état de quelques-uns des nombreux textes
des saints Pères d’où il ressort avec évidence que le Pape ne possède pas cette
plénitude de pouvoir. » Il s’appuie essentiellement sur Saint Augustin
et Saint Bernard. Néanmoins, le sens mystique que les Pères ont pu développer
ne lui semble pas suffisamment clair pour les prendre en considération. Mais
tout cela ne permet pas encore de contrer l’argument d’autorité que peut
opposer le Pape à ses interprétations. Alors Ockham en vient à démontrer l’exigence
intrinsèque à l’Évangile d’une liberté individuelle d’interprétation de la
Sainte Écriture.
La
liberté intérieure du Chrétien
Ockham
s’appuie sur une idée fondamentale : la nouvelle Loi que nous donne
l’Évangile rend les Chrétiens libres. Mais de quelle liberté s’agit-il ? Lorsque
les apôtres sont confrontés aux conditions d’intégration des païens à la foi
chrétienne, ils décident qu’on ne peut leur imposer le joug de la loi mosaïque.
Nul homme ne peut être esclave d’un autre. Mais dans une autre épître, il est
dit que tous doivent accepter l’état dans lequel il est. Donc l’esclave doit demeurer
esclave. L’Évangile n’est pas là pour le faire changer d'état. Selon Ockham, la nouvelle
loi doit transformer la vie de l’intérieur de la condition de chacun et non en
imposant des règles extérieures. La liberté évangélique est une liberté
intérieure. Une personne doit accueillir les règles avec une liberté
intérieure, et non comme si elle devait s’y conformer sans discussion. Et cela
est aussi vrai pour la société. Tel est le sens de la liberté évangélique
authentique. « De même que le Christ
n’était pas venu pour ôter les droits temporels d’autrui, la religion
chrétienne ne dépouille personne de son droit. » Ainsi aucune autorité
n’a de légitimité pour imposer absolument à d’autres des normes de droit à
partir de la Sainte Écriture. Les textes sacrés ne fondent donc pas la
plénitude de pouvoir du Pape.
Revenant
sur la liberté évangélique promise aux esclaves, Ockham montre que la Sainte
Écriture est soumise aux conditions concrètes, individuelles et sociales, de
réception. La liberté évangélique n’est pas de l’ordre de la conduite sinon cela
impliquerait une forme de révolte vis-à-vis des maîtres. Les Chrétiens doivent
donc prendre en compte ces conditions singulières pour interpréter la Sainte
Écriture. Alors seulement, ils pourront vivre une forme de liberté qui n’impose
pas d’obligations nouvelles aux autres. Ils proposeront même une nouvelle forme
de liberté à ceux qui les entourent. Ils seront à la société ce que la Sainte
Écriture est pour eux : une source accueillie sans qu’elle ne s’impose à
eux. Il y a donc une correspondance entre la manière d’interpréter la Sainte
Écriture et la manière d’être présent dans une société civile donnée. La Sainte
Écriture est au Chrétien ce que le
Chrétien est à la société, c’est-à-dire la source d’une liberté nouvelle.
Le
Chrétien libre de juger le Pape
Ockham
reconnaît néanmoins une certaine autorité au Pape mais non une autorité
absolue. Il soulève alors la question de son jugement s’il affirme une chose
fausse ou hérétique ? Qui dispose de l’autorité pour juger un Pape ? Cependant,
il « refuse d’admettre qu’il s’agit
seulement de savoir qui détient l’autorité de trancher : la question est
d’ordre intellectuel, car il s’agit de savoir ce qui est apostolique et ce qui
ne l’est pas, ce qui est hérétique et ce qui ne l’est pas : le pape doit
être obéi dans tout ce qu’il commande lorsque ses ordres ont un vertu
apostolique et salutaire, mais la question de savoir si les ordres qu’il donne
ont bien en eux cette qualité apostolique et salutaire ne saurait être tranchée
par le pape lui-même sans que tous les chrétiens deviennent autant d’esclaves,
ce que le Christ a explicitement refusé en disant que la loi qu’il apportait
était une loi de liberté et non une loi de servitude. »[3] Alors, il
conclue que si le Pape affirme ou donne une opinion contraire à ce qu’un
Chrétien est tenu de croire explicitement, il appartient à tout Chrétien de
juger que le Pape erre en cette occasion. Tout Chrétien peut donc juger le
Pape. Luther s'en souviendra...
Des
autorités spirituelles et temporelles complémentaires, les deux provenant de
Dieu
En
s’appuyant sur la Sainte Écriture, Ockham rappelle que tout pouvoir temporel
provient de Dieu. Les autorités séculières, même celles des non-chrétiens, ont donc
une légitimité réelle, y compris devant Dieu. Ainsi c’est une erreur de croire
que l’autorité de Louis IV de Bavière vient du Pape. Il y a une « véritable seigneurie des choses temporelles
et une véritable juridiction temporelle, laquelle était concédée et non pas
seulement permise. »[4] Il en
appelle aussi à la Genèse. Lors de l’œuvre de la Création, Dieu a donné à
l’homme le pouvoir de s’approprier des choses temporelles. La propriété n’est
donc pas mauvaise. Elle permet en outre de réguler les droits de chacun dans la
condition pécheresse de l’homme et de préserver les droits des plus faibles.
Ockham
montre ainsi que la Sainte Écriture ne peut être au-dessus des lois humaines,
qui sont aussi issues d’un don de Dieu. Comme nous l’avons déjà vu, elle
n’impose pas d’abord des obligations nouvelles, mais demande et propose une
relation de liberté. Comme le Christ est resté soumis aux lois humaines, la
Sainte Écriture ne peut être placée au-dessus des lois juridiques. C’est plutôt
par sa soumission, à travers les hommes soumis à ces lois, qu’elle fait
autorité. Elle a donc l’autorité de la liberté qu’elle autorise, de la vie
nouvelle qu’elle suscite, et augmente ceux qui la reçoivent librement. Ainsi la
Sainte Écriture et les lois humaines sont complémentaires comme la seigneurie
spirituelle et la seigneurie temporelle. Il n’est ni domination arbitraire ni
assujettissement illimité à la volonté d’autrui. Il est au service du bien
commun. Insistons sur ce point : le pouvoir est pour Ockham service et utilité.
Ainsi
d’après Ockham, la Sainte Écriture ne peut avoir d’autre autorité que la
liberté qu’elle offre, à travers la possibilité d’une interprétation respectant
les lois civiles de ceux qui la reçoivent. C’est donc grâce à elle que peut
être pensée la distinction entre le pouvoir spirituel, médiatisé par la liberté
intérieure des Chrétiens, et le pouvoir temporel, qu’elle légitime pour avoir
reçu de Dieu la garde du bien commun. La Sainte Écriture n’a donc signification
que comme entreprise de libération. « Il
n’était donc ni adéquat ni utile à la propagation de la foi et à la conversion
des nations que Pierre, ou l’un quelconque des évangélisateurs de la vérité,
possédât [une telle plénitude] de pouvoir sur les choses temporelles ; en
effet, si Pierre ou l’un de ses successeurs avait revendiqué pour eux les
droits et les biens de ceux à qui ils dispensaient la parole de Dieu, ils
auraient paru prêcher non pour la cause des hommes mais par appétit du lucre. »[5]
Jean XXII |
Ainsi,
tout pouvoir politique est organisé en vue de l’utilité commune et se trouve
limité par un impératif, à savoir la liberté évangélique qui est une loi de
liberté.
Ockham,
auteur d’autres ouvrages contre Jean XXII
Pour
s’opposer aux prétentions du Pape, Ockham n’a pas seulement écrit son Court
traité contre la tyrannie. Il écrit en effet de nombreux ouvrages
contre Jean XXII. Dans De dogmatibius Johannis XXII papae (1333),
il le déclare hérétique. Dans les Allegationes de potestas imperiali
(1338), il défend le décret impérial qui décide que seule l’élection suffit à
faire l’empereur, sans la consécration du Pape. Il élabore aussi ses Dialogues
dont la première partie est groupée autour de l’autorité de la Sainte Écriture,
de la théorie du concile général, de la théorie de la primauté apostolique et
de la subordonnée nécessaire de l’Église à la communauté politique. En clair,
il s’oppose à l’autorité du Pape et aussi aux pouvoirs des autorités
ecclésiastiques. Contrairement à ce qu’il affirme dans son Court traité, selon des
commentateurs, il semble même qu’il défend l’idée de la suprématie de
l’autorité civile sur l’autorité religieuse.
Le
droit qu’Ockham a élaboré pour justifier la distinction entre l’usage et la propriété répond
aussi à cette lutte dans lequel il s’est engagé. Comme nous l’avons en effet vu
dans notre dernier article, il distingue le droit provenant de Dieu (ou de la
nature) et de l’homme. « L’autorité
du Pape ne s’étend pas, selon la règle, aux droits et aux libertés d’autrui,
pour les supprimer ou les troubler, surtout à ceux des empereurs, rois, princes
et autres laïcs, parce que ces droits et ces libertés de ce genre sont au
nombre des choses du siècle et que le Pape n’a pas d’autorité sur elles.
[…] C’est pourquoi le Pape ne peut priver
d’une personne d’un droit que l’on tient non de lui mais de Dieu, de la nature
ou d’un autre homme ; il ne peut priver les hommes de liberté qui lui ont
été concédée par Dieu ou par la nature. »
Conclusion
Fuyant
Avignon où siège le Pape, Guillaume d’Ockham défend les prétentions de son
protecteur, Louis IV de Bavière. Il écrit des libelles et des pamphlets contre
l’autorité du souverain pontife. Il élabore une doctrine qui distingue les
pouvoirs spirituels et temporels, indépendants mais complémentaires, agissant
pour le bien des hommes. Ainsi le Pape ne peut pas prétendre intervenir dans les
affaires temporelles. Guillaume d’Ockham légitime ainsi les actions de Louis de
Bavière et sécularise en fait la fonction impériale. Il écarte aussi l’Empire
de la soumission de Rome. La portée de ses idées est encore haute. Il donne en
fait à l’État une justification pour étendre son pouvoir sur ses sujets. Il défend
même l’idée qu’il est aussi sacré que ne l’est le Siège pontifical. Wiclef puis
Luther entendront sa doctrine pour opposer au Pape le pouvoir des seigneurs,
ralliant ainsi ces derniers à leurs doctrines religieuses…
Notes et références
[1]
J.-F. Spitz, introduction, Court traité du pouvoir tyrannique,
traduit du latin et annoté par J.-F. Spitz, Fondements de la politique, PUF,
1999.
[2]
Voir Émeraude, février 201, l’article "Une querelle autour de la pauvreté, lourde de conséquence".
[3]
J.-F. Spitz, introduction, Court traité du pouvoir tyrannique,
traduit du latin et annoté par J.-F. Spitz, Fondements de la politique, PUF,
1999.
[4]
Livre III, chap. 2.
[5]
Livre II, chap. 16.
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