Miniature, Décameron, XVe |
Mais pourquoi tant de
calomnies ? Comment pouvons-nous expliquer tant de remises en cause de la
vie monastique au XVIe siècle ? Certes, la vie religieuse en ce temps
n’est pas celle des premières époques, marquées par le zèle et la ferveur religieux,
mais est-ce la faute du monachisme ? Le présent doit-il en effet occulter le
passé au risque d’assombrir l’avenir ? L’histoire nous montre suffisamment
les biens que peut produire la vie monastique. Érasme et bien d’autres
humanistes ont sans aucun doute insisté sur les mauvais aspects de la vie
religieuse de son époque au point de négliger les qualités inhérentes au
monachisme et d’oublier ce qu’il a apporté et peut encore apporter aux hommes
et à la société. Mais notre question demeure encore pertinente. Pourquoi
s’acharne-t-il sur les religieux et les moines en ce XVIe siècle ?
Revenons donc en cette période…
Une forte déception
L’amertume est ainsi partagée
par de nombreux religieux au XVIe siècle. Nombreux sont en effet les moines en
rupture de ban. En 1514, le nombre de désertions dans l’Ordre clunisien
inquiète le chapitre général de Cluny. Luther n’est ni le premier ni le dernier
à avoir rompu ses vœux.
Les XIV et XVe siècles,
une période sombre du monachisme
D’où vient alors leur
déception ? Pourtant, le XVIe siècle n’apparaît pas comme une ère sombre
pour le monachisme. Bien au contraire. De nombreux historiens montrent en effet
un redressement de la vie monastique. « Dans le royaume de France de la fin du XVe siècle et du début du XVIe
siècle, tous les Ordres sont touchés par des mouvements de réforme. »[2]
Il est bien différent des deux siècles qui le précèdent. Sombre époque en effet
pour la vie monastique comme pour le christianisme. Pour mieux comprendre la
réforme qui touche les monastères au XVIe siècle, tournons-nous vers ce temps peu
brillant. Il devrait contenir des éléments de réponses à nos questions.
Au XIVe et XVe siècles, l’Europe
occidentale est plongée dans une ère sombre. Elle est une époque marquée par
les troubles, les guerres et les dévastations de tout genre. La France est notamment
ravagée par la guerre de Cent ans (1337 – 1453). Que de désolation, de violence
et de désastres ! La guerre n’a certes pas été permanente. Il y a eu des
temps de pause dans ce conflit mais en absence de guerres, les bandes de
soldats oisifs et impayés, les compagnie de routiers, se livrent au pillage. Triste époque ! Et aux
malheurs du temps s’ajoute la terrible Peste noire de 1348. Les villes et les
campagnes se vident, la mort rode. Ce temps de violence et de désordre n’ont pas épargné les monastères qui constituent de belles proies. Ils font en effet l’objet
des convoitises par leur richesse, leur lien avec les puissances laïques ou
encore par leur situation géographique. Ils sont aussi un bel instrument aux
mains du roi pour renforcer son pouvoir. Ils subissent ainsi de fortes
pressions de la part des pouvoirs.
Néanmoins, la richesse des
monastères est à relativiser. Depuis le XIIIe siècle, leur rôle économique,
brillant auparavant, est désormais supplanté par les marchands et les artisans.
Ils ont fondé des villages et des villes qui peu à peu prennent leur autonomie
et leur font concurrence dans le commerce. Puis, les crises économiques et
frumentaires affaiblissent considérablement les revenus et l’influence des
monastères. Les pressions fiscales sont aussi fortes. Certains monastères
s’endettent énormément ou sont ruinés. Pour survivre et réduire leurs dettes,
certains monastères pressent à leur tour tous ceux qui doivent leur payer des
contributions. Afin de recueillir des dons et attirer des vocations, une des
sources principales de leurs revenus, les dispenses sont aussi plus nombreuses,
la discipline plus souple. La qualité des novices est peu regardée. Et des
moines quittent leur maison pour quémander, vivant de vagabondage…
Dans un tel désordre, nous
ne pouvons alors guère nous étonner de la baisse de la population monastique et
du relâchement de la vie religieuse. Le recrutement a en effet diminué en
quantité et en qualité. Les monastères et les couvents paraissent désormais
vides. Et dans les maisons dépeuplées, où vivent quelques moines tant bien que
mal, il est bien difficile de faire respecter la Règle. Les défaillances aux
vœux, l’indiscipline et la violence ne sont pas rares. Dans certains couvents,
les dîners sont somptueux, les parloirs sont des lieux de bavardage…
Ce temps de désordre
s’accompagne d’une véritable remise en question de l’autorité pontificale, source de nouvelles divisions. De 1378 à 1409, l’Église est partagée entre plusieurs Papes
qui se disputent la légitimité de leurs élections. Les Ordres religieux sont
aussi secoués par ces querelles. Certains monastères d’un même Ordre prennent parti
pour une obédience quand les autres choisissent une autre. Après le
Grand Schisme, une nouvelle lutte s’engage entre les Papes et les Pères du
concile de Bâle (1431-1437) qui veut limiter l’autorité pontificale. Elle est
encore une occasion pour diviser les moines. Ainsi les Ordres religieux perdent
finalement leur unité et leur cohérence. Au sein même des monastères, l’esprit
d’unité se dissout…
Et parallèlement, de
nombreux monastère perdent peu à peu leur autonomie, voire leur indépendance.
Pour survivre, notamment résoudre les réelles difficultés financières, ils finissent
par se mettre sous la protection d’un seigneur ou d’un prélat. L’abbaye de
Saint-Martin de Tournai se met ainsi sous la tutelle du roi de 1308 à 1339.
Cette perte de liberté est encore rendu plus sérieuse avec le développement de
la commende au XVe siècle.
Le régime de la commende
À l’origine, donner un
monastère en commende consistait à confier provisoirement l’administration à un
séculier, en l’absence du titulaire, avec dispense de régularité. Or,
progressivement, se développe aussi le système des bénéfices. Toute fonction
ecclésiastique est peu à peu rattachée à un
revenu avec droit de le percevoir. Il peut s’agir d’une redevance, de la dîme,
des offrandes des fidèles, des droits particuliers sans oublier les terres et
les biens lui appartenant. Ainsi, la commende est devenue une
fructueuse opération pour le titulaire, dit « commendataire ». Ce dernier est autorisé à percevoir les
revenus afférents à la fonction qu’il exerce temporairement. Les laïcs ont à
leur tour reçu l’autorisation de recevoir des monastères en commende. En outre,
ce qui était provisoire est devenu définitif. Le commendataire encaisse ainsi
les bénéfices tout le long de sa vie, en faisant exercer les pouvoirs
ecclésiastique par un prieur ou un substitut, canoniquement habilité.
Le développement du régime
en commende s’explique facilement. Pour gagner des fidélités et accroître leur
influence en un temps où le pouvoir fait l’objet d’une âpre lutte, les Papes
attribuent aux princes laïcs tout ce qu’ils peuvent de bénéfices, abbayes,
monastères. Lors du Grand Schisme, où plusieurs disputent le trône pontifical,
nous pouvons imaginer ce que peut donner cette pratique. Les bénéfices en
commende font ainsi partie des revenus des grandes familles seigneuriales. Des
enfants de douze ans deviennent ainsi abbés. Les commendataires sont alors
préoccupés, de manière générale, à en tirer le plus de ressource possible de
leurs biens religieux, sans se soucier des biens spirituels, laissant
finalement les âmes dépérir. Les monastères sont aussi considérés comme des
biens de famille et donc partageables entre ses membres.
La confusion est grande
entre le commendataire et le titulaire. Les titres que portent les laïcs
apportent encore plus de confusion et peuvent rendre certains faits scandaleux.
Ainsi pouvons-nous être scandalisés qu’un comte-abbé se marie mais en fait, ce
n’est qu’un comte commendataire d’une abbaye donc un comte laïc. Nous pouvons donc
imaginer ce que de telles situations peuvent causer comme scandales. Néanmoins,
le régime de la commende se généralise surtout à partir du XVIe siècle…
Les XIVe et XVe siècle, un
temps de remise en question
À partir du XIVe siècle,
le monastère n’est plus le seul pour apporter de l’aide et de l’assistance aux
populations. Les villes s’organisent aussi pour apporter désormais le même
service. Or pour certains ordres, la charité est leur première vocation. Certaines
vocations ne se justifient plus. Que deviennent en effet les Ordres hospitaliers
après la fin des Croisades ?
Saint Bernardin de Sienne (1380-1444) |
Enfin, de plus en plus de
moines quittent leur monastère pour se former et enseigner dans les
Universités. Le Pape Benoît XII les oblige même à y suivre des cours de théologie
ou de droit canonique. Cela conduit aussi à intellectualiser davantage les
moines et donc à faire développer les bibliothèques monastiques au point qu’ils
deviennent de véritables centres d’études intellectuelles. Mais ces efforts
tendent aussi à écarter le moine de sa vocation et de son désir de solitude, de
renoncement.
Ainsi au XVe siècle, il
était plutôt aisé et même légitime de critiquer les moines devant les abus
constatées, le désordre généralisé et la perte d’identité du moine. Mais un
siècle plus tard, est-il encore possible de le faire ?
Un temps de pré-réforme
Saint André Corsini |
Certes, ce désir de réforme apparaît dès le XIVe siècle, mais, il est souvent limité à un ou plusieurs monastères et ne parviennent pas à s’imposer. Il ne dure guère, ne s'enracine pas. La réforme provient principalement de certaines personnalités vigoureuses et d’une autorité morale incontestable. Elles parviennent à faire adopter à des moines et à des monastères une vie religieuse plus conforme à leur vocation monastique. Les Carmes brillent par les différentes tentatives. À Gênes, à Caen, des réformes n’aboutissent pas. À Mantoue, à partir d’un couvent réformé près de Florence, une réforme se répand en Italie. Elle donne naissance à la congrégation de Mantoue. Saint André Corsini (1301-1373) réforme ainsi les carmes de Toscane. En France, nous pouvons signaler la naissance de la congrégation d’Albi. Mais la réforme carmélite la plus célèbre est celle provenant d’une carmélite, ancienne recluse, Saint Colette de Corbie (1381-1447), fondatrice d’une nouvelle branche franciscaine.
Des réformes parviennent à
s’étendre et peuvent donner naissance à de nouvelles congrégations. Des
monastères réformés se regroupent en effet. En Espagne, au cours du XVe siècle,
la congrégation de Valladolid regroupe les monastères espagnols puis donne
naissance au siècle suivant à une congrégation portugaise qui essaime au
Brésil. En France, nous pouvons citer les monastères de Saint-Martin ou de
Chezal-Benoît. En Allemagne, deux réformes s’étendent. Dans le Sud, celle de
l’abbaye de Melk, qui a eu lieu en 1426, prend naissance en Italie dans le monastère
réformé de Subiaco. Elle s’étend en Autriche et en Bavière. Dans le Nord, des
monastères des vallées du Rhin et de la Moselle se fédèrent et donnent
naissance à la congrégation de Bursfield. La restauration monastique est ainsi généralement
localisée et donne parfois naissance à des congrégations régionales, voire
nationales. Elle n'embrasse pas tout un Ordre.
Pourtant, tous les Ordres anciens se
lancent dans une politique de réforme, manifestant une forte volonté de reprise
en main. Elle touche toutes les familles religieuses. Le répit politique, la
paix retrouvée et la reprise économique facilitent leurs tentatives. Le
rétablissement est tant disciplinaire que matériel. La réforme chez les
Franciscains se marque par la fin des déchirements entre les différentes
observances et par une clarification des différentes familles franciscaines. Les
tentatives de réforme sont soutenues par des Papes, des ecclésiastiques et par
des seigneurs. La congrégation de Bursfield est née à l’origine d’une demande
du duc de Brunswick qui veut réformer une de ses abbayes. Le Pape Benoît XII
cherche à ramener les Ordres religieux à l’observation de la Règle et tente de
réorganiser l’Ordre bénédictin. Le Ve Concile de Latran (1516) fait cesser les
hostilités qui secouent les Franciscains depuis plus d’un siècle.
Sainte Colette |
Soulignons aussi la
naissance de nouvelles familles religieuses comme celle des Jésuates, fondée en
1360, des Brigittines en 1370 par Saint Brigitte de Suède (1303-1373), des
Minimes en 1493 par Saint François de Paul (1416-1517), des Colettines au sein
des Clarisses, ou encore celle des Annonciades en 1501.
Les traits de la Réforme
Bénédictins olivétains |
L’invention de
l’imprimerie et la multiplication des livres jouent un rôle non négligeable
dans la progression des mouvements d’observance stricte à la Règle. Elles
permettent une plus ample diffusion de la Règle primitive et aussi sa lecture
individuelle. Remarquons que sur les vingt-six éditions de la Règle de Saint
Benoît édités au XVIe siècle, doux sont en latin, treize sont bilingues (latin/français) et une seule intégralement en français. La traduction en
langue vernaculaire au détriment du latin rend encore plus accessible sa
connaissance.
La spiritualité monastique
et sa nouveauté au XVe siècle, la "dévotion moderne"
Les Ordres religieux se
distinguent par leur spiritualité. La spiritualité bénédictine se caractérise
par une piété pratique et affective, dont le meilleur moyen d’atteindre est la
liturgie. C’est pourquoi Cluny consacre une grande partie de la journée aux
offices religieux. Tous les efforts sont ainsi tournés vers la liturgie. Avec
Saint Bernard, elle demeure le grand itinéraire de l’âme vers Dieu, mais
contrairement aux clunisiens, elle est imprégnée d’austérité la plus sévère
afin d’éviter tout obstacle à l’élévation spirituelle. Les chanoines réguliers
des Augustins se distinguent par une spiritualité plus spéculative mais reste encore
affective. Ils cherchent à s’élever à Dieu par la méditation et la
contemplation des êtres créés. La spiritualité franciscaine est surtout
affective. Elle se caractérise par une tendre dévotion à l’humanité sainte de
Notre Seigneur Jésus-Christ. À partir de Saint Bonaventure, la spiritualité
spéculative se développe à côté de la spéculative affective. Enfin, la
spiritualité dominicaine est à la fois pratique et spéculative. Une place est
donnée à la prière et aux pratiques ascétiques mais elle se fonde sur une
connaissance scientifique. De grands noms illustrent pendant deux siècles la
spiritualité dominicaine, d’abord Saint Thomas d’Aquin, puis celle d’Eckart
(1260-1327), de Jean Tauler (1290-1361) et enfin Henri Suso (1295-1365). Il est
noté une domination de la spiritualité allemande.
À la fin du XIVe siècle,
un vif mouvement de réaction contre la spiritualité spéculative dominante se
produit d’abord en Hollande puis s’étend dans toute l’Europe. Las des théories, parfois obscures et
téméraires, on cherche à revenir à une spiritualité plus simple, plus
abordable, sans fioriture. Ce mouvement est désigné sous le nom de dévotion
moderne. Gérard Grote (1340-1384) est le principal auteur de cette
spiritualité. Les chanoines réguliers de Saint Augustin du monastère de
Windesheim sont les principaux promoteurs de ce
mouvement. Thomas a Kempis, chanoine régulier de Saint Augustin, au
Mont-Sainte-Agnès, en est un des représentants les plus célèbres. L’Imitation
de Notre Seigneur Jésus-Christ, chef d’œuvre de cette spiritualité, lui
est souvent attribuée. Cet ouvrage célèbre caractérise cette nouvelle
spiritualité. C’est un ensemble de sentences simples et pieuses qui nous est
proposé pour la méditation. Ce chef d’œuvre de la spiritualité comme d’autres
livres de l’époque se démarquent des livres antérieurs qui sont plutôt des
développements pieux et savants des anciens spirituels. Notre Seigneur
Jésus-Christ en est le centre et le modèle à imiter. Des exercices spirituels,
comme ceux de Gérard Zerbolt de Zutphen, sont aussi proposés pour la réforme de
notre âme et pour réparer les désordres causés par le péché.
La dévotion moderne repose
sur la paix intérieure que le chrétien peut atteindre par le reniement de
soi-même, la profondeur des sentiments et le silence. Tournée vers l’intérieur
de l’âme, elle se détourne des débats théologiques théoriques et se méfie de la
dévotion extérieure. Elle développe une spiritualité plus personnelle, moins
intellectualisée. Elle est aussi accessible aux laïcs. La dévotion moderne
apparaît alors comme un mouvement qui marque un changement considérable dans la
spiritualité chrétienne. Les moines réformateurs cherchent ainsi à diffuser
cette dévotion, à modifier le comportement et la piété des fidèles.
L’individualisation de
l’espace monastique et un plus grand confort
L’oraison individuelle et
la contemplation sont aussi valorisées dans les mouvements réformés, parfois au
détriment de la liturgie et de la prière en communauté. Ce désir se manifeste
surtout par une modification de l’espace du monastère. L’environnement est désormais
conçu pour répondre à leurs besoins de méditation et de recueillement. Une plus
grande intimité est recherchée. Les chœurs ont tendance à se compartimenter et
à séparer les religieux des laïcs. Les cellules individuelles remplacent les
dortoirs communautaires. Le moine s’isole dans le jardin en recherche de
silence et de quiétude.
En outre, dès le XVe, après
les dommages causés par les guerres, les destructions et les pillages, il faut réparer
ou reconstruire. Cet effort de reconstruction facilite donc les nouveaux
aménagements. Le cloître détruit ou dans un triste état n’est pas toujours
relevé. Les religieux en profitent aussi pour améliorer leurs conditions d’existence.
Le souci du confort conduit alors les monastères à changer de visage. Le logis
prieural est parfois un véritable manoir seigneurial.
Le désir d’apostolat par
l’exemplarité
S’il se sépare de
plus en plus du monde, le moine veut néanmoins influencer les fidèles par son exemple. Le réformateur veut « monacaliser »
la société en proposant leur modèle de vie aux laïcs. C’est désormais par
l’exemplarité qu’il veut apporter la bonne nouvelle, et non plus par des
actions apostoliques.
Néanmoins, ce n’est pas
nouveau. La vie monastique a toujours été présentée dans l’Église comme la voie
de la perfection au point qu’avant le XIIe siècle, l’état religieux est
synonyme d’état de perfection. Saint Thomas d’Aquin (1225-1274) présente
l’émission des vœux religieux comme un moyen idéal pour conduire à la
perfection. Toutefois, il précise que la perfection n’est pas propre à l’état
de religieux et que cet idéal s’adresse à tous les Chrétiens, même aux laïcs.
Aide des autorités
politiques et religieuses
Le moine réformateur,
soucieux de la renaissance de la vie religieuse, n’est pas le seul à engager
dans cette entreprise. Il bénéficie d’appuis concrets et multiples auprès des
papes, du roi et des reines, des parlements et des évêques. Le religieux
n’hésite pas à les faire intervenir. Un véritable réseau de soutien se met
ainsi en place qui encourage et facilite leurs actions.
François d'Estaing, évêque de Rodez, réformateur |
En France, le roi de
France Charles VIII intervient dans les monastères en faveur des réformateurs.
Il convoque à Tours une commission destinée à étudier les possibilités de
réforme dans les monastères de son royaume. La politique de réforme est aussi
soutenue par les parlements. Le pouvoir laïc n’est pas insensible à redresser
le monachisme.
Conclusion
Saint François de Paul (1416-1517) |
Comment alors pouvons-nous
comprendre les accusations virulentes de certains humanistes et des
protestants ? Les discours et les fabliaux qu’ils écrivent contre les
moines n’illustrent pas réellement la vie monastique de leur temps. Les faits
qu’ils décrivent ne correspondent pas à la réalité. Leurs critiques illustrent
en fait un malentendu, voire une amère désillusion. L’animosité d’un Érasme,
d’un Rabelais ou d’un Luther manifeste en fait une profonde déception. Il
s’agit maintenant de mieux comprendre la désillusion de ces hommes qui ont tant
attaqué les réformateurs…
Notes et références
[1] Roy Lutz Winters, Francis Lambert of Avignon, 1938
dans Histoire
des Ordres et des Congrégations en France, du Moyen-âge à nos jours,
Sophe Hasquenoph,
[2] Jean-Marie Le Gall, Maître de conférences, Université Paris
I, La
vie monastique au temps des réformes, article issu de la Journée
rencontre des tapisseries, 23-24 septembre 2006.
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