Au début du
XXe siècle, un article d’un scientifique inconnu bouleverse la communauté
scientifique. En une vingtaine de pages, Einstein définit ce qui deviendra la
théorie de la relativité restreinte, c’est-à-dire un des piliers incontournables
de la science moderne. Plus tard, il étendra ses principes pour fonder une
théorie plus générale, la théorie de la relativité générale.
Einstein
intervient à un moment crucial. En ce début du siècle, la physique est comme
un bâtiment aux multiples fissures, si larges et si graves qu’il menace de
s’effondrer. Des découvertes semblent
contredire les fondements mêmes de la science. La vision mécaniste de la
physique, qui domine les sciences depuis plusieurs siècles, ne parvient plus à
expliquer les phénomènes naturels. Pire encore. Elle est contredite par des
expériences.
A partir
d’Einstein, le monde ne sera plus vu comme avant, la science non plus. Si nous
voulons mieux connaître la nature et comprendre le regard scientifique sur la
Création, nous ne pouvons pas ignorer ses théories. Certes leur complexité
ralentit considérablement notre ardeur. Mais oserons-nous refuser l’obstacle
quand des penseurs justifient leur système philosophique erroné en s’appuyant
sur la physique d’Einstein ?
Dans un
article récent[1], nous
avons présenté rapidement le contexte de la découverte d’Einstein. Nous
allons désormais présenter la théorie de la relativité restreinte de manière
simple en évitant cependant d’être simpliste.
Les
deux principes de la théorie de la relativité restreinte
Einstein
définit deux principes simples sur lesquels se fonde sa théorie :
- « toutes les lois de la nature sont les mêmes dans tous les systèmes de coordonnées, qui se meuvent uniformément l’un par rapport à l’autre »[2]. Les lois physiques ont la même forme dans tout référentiel inertiel, ou dit autrement, tous les référentiels en mouvement uniformes entre eux sont équivalents pour la description de la nature ;
- « la vitesse de la lumière, dans le vide, est la même dans tous les systèmes de coordonnées, qui se meuvent uniformément l’un par rapport à l’autre »[3]. La vitesse de la lumière dans le vide est invariante dans tout référentiel inertiel, ou encore la loi de la propagation de la lumière dans le vide y est constante.
Pour énoncer ces
deux principes fondamentaux, Einstein se fonde sur des intuitions et sur des
résultats d’expérience.
Le premier principe est une extension du principe de
relativité de Galilée. D’abord restreint à la mécanique, le principe de relativité
de Galilée est étendue à tous les phénomènes de la nature, y compris à
l’électromagnétisme, à la lumière. Einstein cherche en fait à réunir la mécanique et
l’électromagnétisme dans une seule théorie. Dans la théorie de relativité
générale, Einstein étendra encore ce principe en ne le restreignant plus au
référentiel inertiel. Son ambition et réunir toutes les théories physiques en
une seule.
En partant des
équations de Maxwell, des scientifiques ont conclu que la vitesse de la
lumière est identique quel que soit le mouvement de celui qui l’observe. Ou
dit autrement, la vitesse de la lumière est invariante dans n’importe quel référentiel
uniforme. Des expériences confirment leur conclusion. Au lieu de voir
l’invariance de la vitesse de la lumière comme un résultat scientifique,
Einstein décide de la poser comme principe de sa théorie.
Première
conséquence : la fin des transformées de Galilée
Revenons
encore à la mécanique classique et plus précisément au principe de relativité galiléen : si les lois de la mécanique sont valables
pour un système inertiel, elles sont alors valables pour n’importe quel
référentiel qui se meut uniformément par rapport au premier. Il s’agit donc de
définir les lois dans un référentiel inertiel pour pouvoir ensuite les
généraliser dans les autres référentiels qui sont en mouvement uniforme par
rapport à lui. Galilée a établi des formules qui permettent de passer d’un
référentiel inertiel à un autre. Ce sont les « transformées de Galilée ». Grâces à ces équations, nous pouvons calculer les
positions et les vitesses d’un corps dans un référentiel à partir de ses positions et vitesses connues dans un autre référentiel inertiel.
Mais les
« transformées de Galilée »
sont contradictoires aux deux principes de la théorie d’Einstein. Elles sont
alors abandonnées. Elles s’opposent au premier principe puisqu’elles ne conservent pas la forme des lois de l’électromagnétisme. La forme
des équations de Maxwell ne se conserve pas quand nous y appliquons les « transformées de Galilée ». Les « transformées de Galilée » contredisent
aussi le principe de l’invariance de la lumière. La vitesse d’un point matériel
est propre à un référentiel.
Certes, nous avons l’habitude de dire que nous
roulons à telle vitesse sans rien préciser, mais implicitement nous nous
référons à la route considérée comme immobile. Dans un autre référentiel
inertiel, la vitesse serait différente. La vitesse du conducteur par rapport à la route est celle indiquée par le tableau de bord de la voiture. Cette vitesse est nulle par
rapport à la voiture. Imaginons maintenant le cas d’un voyageur marchant dans
un train qui roule à très grande vitesse. Prenons comme référentiel les rails considérés comme immobiles. Si la personne marche dans le sens du train, la vitesse du voyageur par
rapport au rail correspond à sa vitesse par rapport au train à laquelle nous
ajoutons la vitesse du train par rapport au rail. Si la personne marche
dans le sens opposé, la vitesse du voyageur est la vitesse du train à laquelle nous retranchons sa propre
vitesse. Nous appliquons en fait la loi de composition de vitesse de la
physique classique.
Que devient alors
cette vitesse si nous replaçons le voyageur par la lumière ? Imaginons en effet une personne qui allume une lampe à
une extrémité d’un wagon. Comme la lumière se propage dans toutes les
directions, elle va atteindre l’autre extrémité du wagon. Prenons en considérons les rayons lumineux qui se propagent selon le sens du déplacement du train. Selon la loi de composition de
vitesse, la vitesse de ces rayons sera la somme de la vitesse de la lumière et la vitesse du train. Elle sera donc supérieure à la vitesse de la lumière censée pourtant
être constante selon le deuxième principe d’Einstein. La conclusion est rapide.
La loi de composition de vitesse qui dérive des « transformées de Galilée » est invalide dans la théorie de
relativité restreinte. De cette
expérience virtuelle, nous pouvons aussi en déduire qu’aucun objet ne peut
dépasser la vitesse de la lumière.
Deuxième
conséquence : la remise en cause des concepts classiques de la physique
Nous pouvons
alors nous demander pourquoi la loi de composition des vitesses n’est plus
valable. Elle est pourtant conforme à notre expérience et les sciences l’ont utilisée
depuis plus de trois siècles sans rencontrer de difficultés. Einstein s’est posé la question quand il a découvert l’incompatibilité de l’invariance
de la vitesse de la lumière et les principes de la mécanique classique. Il est alors revenu aux principes mêmes de la physique
classique, c’est-à-dire à Galilée et à Newton, les inventeurs de la mécanique.
Il est revenu aux concepts, c’est-à-dire aux notions fondamentales de la science classique. Ces notions nous paraissent aujourd’hui
simples comme celle de la longueur et du temps, et plus exactement sur la mesure
de l’espace et du temps. Il s'est interrogé sur leur validité. Ces questions en apparence absurdes tant ces notions nous
paraissent simples sont en fait la cause d’une des révolutions scientifiques
du XXe siècle. Mais n’est-ce pas plutôt absurde de croire par habitude sans vraiment
penser au fondement de nos croyances ? Contrairement à certains discours,
une théorie scientifique a toujours comme fondement une croyance qui un jour
peut s’avérer fausse…
La fin
du principe de simultanéité
Pour nous
faire comprendre les limites des principes de la physique classique, Einstein
nous donne des exemples très clairs. Supposons que la foudre frappe les rails
en deux points distincts A et B. Einstein nous demande alors de réfléchir sur
le sens de cette affirmation. Comment pouvons-nous affirmer une telle
chose ? Nous pourrions répondre que par un mécanisme d’observation, nous
pourrions vérifier que les deux événements sont simultanés. La réponse est
insuffisante ou plutôt elle nous conduit à poser une autre question :
comment savons-nous que deux phénomènes sont simultanés ? Comment
pouvons-nous en effet définir la simultanéité des événements ? Une
solution serait alors de se mettre en un point M au milieu de AB afin d’observer
simultanément les deux événements par un dispositif optique. Si nous voyions les
éclairs tomber en A et B en même temps, nous conclurions qu’ils sont simultanés.
Mais cela suppose implicitement que les vitesses de la lumière entre les points A et M et entre les points M et B
sont identiques. La définition de la simultanéité nécessite de poser cette
hypothèse ou cette convention.
Prenons un
autre exemple. Imaginons deux personnes assises aux deux extrémités d’une
voiture d’un train. Imaginons que le train se déplace de gauche à droite. Les
deux voyageurs prennent une photo avec flash. Au centre de la voiture se trouve
une autre personne. Nous la nommons observateur A. Imaginons qu'elle reçoit le flash en même
temps. Or la vitesse de la lumière est invariante selon le deuxième
principe d’Einstein. Nous en déduisons donc que pour l'observateur A, les deux photographes ont appuyé au même
instant sur le déclencheur de l’appareil photo. Mais qu’observe une personne B
immobile sur le quai de la gare, voyant se déplacer le train à vive allure de
gauche à droite ?
Pour répondre à cette question, plaçons-nous maintenant
à la place de l’observateur B. Puisque le train va de la gauche à la droite, la
lumière émise à droite doit parcourir une plus grande distance que celle que
doit parcourir la lumière émise à gauche pour atteindre l’observateur B. Comme
la vitesse est le rapport entre la distance parcourue et le temps du mouvement et
que la vitesse de la lumière est constante, nous en déduisons alors que le temps mis
par la lumière émise à gauche est plus court que le temps mis par la lumière
émise à droite pour atteindre l’œil de l’observateur B. Ainsi pour l’observateur
B, les deux flashs se succèdent. Par conséquent, selon l'observateur B, les deux photographes n’ont
pas appuyé en même temps le déclencheur de leur appareil.
Allons plus
loin encore dans le raisonnement. Qu’est-ce que la simultanéité ? Pour
vérifier que deux phénomènes sont simultanés, il suffit de regarder sa montre
et de vérifier qu’ils se produisent au même moment. Mais que signifie « se produire au même moment » ? Nous disons qu’un train
arrive à 9 heures à Paris si à l’arrivée à la gare, notre montre affiche 9 ou
dit autrement il y a simultanéité entre l’arrivée du train et l’affichage 9 sur
la montre. Nous en déduisons donc que dans la théorie de la relativité
restreinte, l’heure est relative au référentiel ou dit autrement chaque
référentiel a sa propre horloge. « Dans
la physique classique nous avions une seule horloge, un seul flux du temps pour
tous les observateurs dans tous les systèmes coordonnées. Le temps et, par
conséquent, les expressions telles que « simultanément », « plus
tôt », « plus tard », avaient une signification absolue
indépendante d’un système de coordonnées quelconque. »[4]
Ainsi, dans la théorie de la relativité restreinte, nous devons désormais dire « simultanément dans tel référentiel »,
« plus tôt dans tel référentiel »,
« plus tard dans tel référentiel ».
La règle que nous appliquons pour exprimer une vitesse s’applique aussi sur le
temps…
Dépendance de la mesure du temps et de la mesure de l’espace
Revenons à
l’exemple du train et du flash. Comparons le temps mis par la lumière pour
parcourir la même distance selon le référentiel choisi. Imaginons un
observateur C sur le quai situé à une distance d d’un photographe situé sur le
quai. Imaginons aussi un observateur D à une extrémité droite d’un wagon d’une
longueur d. Imaginons enfin un photographe à l’extrémité gauche du wagon. Les
deux photographes déclenchent le flash au moment où ils sont à la même hauteur.
La lumière atteindra alors l’observateur C avant l’observateur D. Ayant la même
longueur à parcourir à la même vitesse, la lumière met donc un temps plus long à parcourir la même distance dans le référentiel du train. Ou encore, le temps semble être "plus long" dans le train que sur le quai ! De manière classique, nous parlons de dilatation du temps. Le chronomètre ralentit-il donc dans le train en mouvement ? Aurait-il changé de rythme en se déplaçant ?
Voyons le même phénomène mais en portant désormais notre regard sur la distance parcourue par la lumière. Dans le train comme sur le quai, la vitesse de la lumière est le rapport entre la distance et le temps. La distance est donc le produit de la vitesse avec le temps. Comme cette vitesse est constante et que la durée de déplacement de la lumière sur le quai est plus courte que le déplacement de la lumière dans le train pour parcourir une même distance, la distance parcourue par la lumière sur le quai est donc plus courte que la distance parcourue par la lumière dans le train. Or cette distance est identique ! De manière classique, nous parlons de contraction des longueurs.
Voyons le même phénomène mais en portant désormais notre regard sur la distance parcourue par la lumière. Dans le train comme sur le quai, la vitesse de la lumière est le rapport entre la distance et le temps. La distance est donc le produit de la vitesse avec le temps. Comme cette vitesse est constante et que la durée de déplacement de la lumière sur le quai est plus courte que le déplacement de la lumière dans le train pour parcourir une même distance, la distance parcourue par la lumière sur le quai est donc plus courte que la distance parcourue par la lumière dans le train. Or cette distance est identique ! De manière classique, nous parlons de contraction des longueurs.
Pour résumer, pour
les observateurs D et C, tout se déroule respectivement comme si le temps se dilatait et les longueurs se contractaient. Ce n'est pas en fait le temps ou les longueurs qui changent en réalité mais leur mesure ! Les règles qui servent à mesurer
le temps et la longueur ne sont donc pas identiques dans des
référentiels inertiels différents.
Dilatation du
temps et contraction des longueurs ! Absurdes ?! « Une supposition ne doit pas être considérée
comme déraisonnable simplement parce qu’elle diffère de celles de la mécanique
classique. […] Nous pouvons très
bien imaginer que non seulement l’horloge en mouvement change son rythme, mais
aussi qu’un bâton en mouvement change sa longueur, tant que les lois des
changements sont les mêmes pour tous les systèmes de coordonnées d’inertie.
»[5] Mais cela ne signifie pas que le bâton ou le chronomètre ont changé physiquement. Seule la règle de mesure change. Tel est notre humble avis...
Pour entrer dans la théorie de la relativité, nous devons abandonner les
hypothèses de la mécanique classique, qui selon Einstein sont des concepts
arbitraires. Selon la physique classique, le temps est absolu, indépendant du
référentiel. Or pourquoi devons-nous croire au temps absolu ? « Le temps est déterminé par des horloges, les
coordonnées d’espace par des barres, et le résultat de leur détermination
pourrait dépendre du comportement de ces horloges et de ces barres quand elles
sont en mouvement. Il n’y a pas raison de croire qu’elles se comporteront
comme nous le désirons. »[6]
La mesure du
temps et de l’espace ne sont donc pas indépendants de l’état du mouvement du
référentiel contrairement aux deux hypothèses implicites de la mécanique
classique. Une telle affirmation est-elle absurde ? Prenons en effet de la
hauteur. Einstein ne dit pas que la réalité est différente selon le
référentiel. Le problème ne relève pas de l’ordre existentiel mais de l’ordre
sémantique. La découverte d’Einstein est d’abord et avant tout d’ordre logique.
N’oublions pas que le temps n’a pas de réalité. Il est donc hors de propos de
dire que nous vivons plus longtemps dans un train en mouvement que sur le quai.
Ce qui change réellement est notre description des phénomènes et non le phénomène en lui-même. L’observateur D
perçoit le mouvement des choses plus lentement que l’observateur C. Or comme la
science a pour objet la description des choses, elle doit prendre en compte les
découvertes d’Einstein.
Une
autre vision de l’espace et du temps
Ce résultat
peut donc encore nous étonner au point de nous rendre sceptiques. Mais en fait, il
nous ramène à la réalité. Einstein revient sur la définition ancienne du temps. Il nous ramène en effet sur les liens qui existent entre le temps et les
phénomènes. Ces liens ont été rompus par la physique de Newton qui pour
établir son modèle a construit un temps absolu, indépendant de tout phénomène,
sorte de réceptacle du monde dans lequel les phénomènes se meuvent. Dans la
physique classique, il n’y a pas de lien entre le temps et l’espace. Tout se
passe comme s’ils étaient indépendants, c’est-à-dire absolus. Einstein rétablit
ce lien. Les contradictions que nous pensons déceler de ses résultats ne
proviennent pas de la théorie d’Einstein mais de la conception erronée du temps et de l'espace de Newton. C’est tout le mérite d’Einstein de l’avoir compris. Ainsi les
paradoxes qui excitent bien des imaginations ne sont qu’apparents ou
sémantiques.
Les
transformées de Lorentz
Revenons sur
le premier principe de la théorie d’Einstein. « Le principe de relativité est aussi ancien que la physique elle-même.
Selon ce principe, la description des phénomènes ne doit pas dépendre des
observateurs, tout au moins pour une certaine catégorie d’entre elles. »[7]
Cela signifie qu’une loi sous sa forme mathématique doit garder sa forme quelle
que soit le référentiel dans laquelle elle est utilisée. Ou dit autrement, une
loi est indépendante de l’observateur.
Mais il est
indispensable de pouvoir passer d’un référentiel à un autre, c’est-à-dire de passer
d’une observation à une autre. Nous avons vu que les « transformées de Galilée » ne
respectaient pas le principe de relativité. C’est pour cette raison que Lorentz
a développé de nouvelles équations. Comme nous l’avons déjà évoqué, les « transformées de Galilée » modifient de manière conséquente les
équations de Maxwell. Les « transformées
de Lorentz » résolvent ce
problème. Elles permettent de passer d’un référentiel inertiel à un autre tout
en respectant les lois de la physique. Elles respectent donc le premier
principe de la théorie de la relativité restreinte.
Einstein
rejette une hypothèse de la mécanique classique, c‘est-à-dire le caractère absolu du temps. Il
considère alors deux référentiels, l’un en mouvement uniforme par rapport à
l’autre, chacun ayant un temps différent ou encore une horloge différente. Par le calcul, il redécouvre alors les
« transformées de Lorentz ».
Elles respectent l’invariance de la vitesse de la lumière. Nous constatons
aussi que la vitesse de la lumière ne peut jamais être dépassée. Elles
établissent surtout une relation entre les longueurs et le temps des deux référentiels
conformes à sa théorie. Par le calcul, nous constatons la dilatation du temps
et la contraction de longueur. Les « transformées de Lorentz » obéissent donc aux deux principes de
la théorie de la relativité restreinte. Elles sont donc applicables.
Signification
des transformées de Lorentz
Quel est le
sens des « transformées de Lorentz » ?
Elles relient le temps et l’espace des deux référentiels, ou plus exactement
les coordonnées spatiales et l’instant. Nous en déduisons alors rapidement que les
mesures du temps se ramènent à des mesures d’espace. Comment est aujourd’hui
défini le mètre ? Il est « la
longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de
1/299792458 de seconde »[8].
Le temps et l’espace ne sont pas indépendants.
Mais allons
encore plus loin. En manipulant les « transformées
de Lorentz », nous découvrons une étrange valeur qui possède la
caractéristique rare d’être indépendante du référentiel. Cette valeur est
appelée intervalle entre deux événements. Elle est une quantité qui relie
l’intervalle de temps, l’intervalle de longueur et la vitesse de la lumière. Sa
forme, c’est-à-dire la relation mathématique qui permet de la calculer, a des
similitudes avec celle qui nous permet de calculer une distance dans la
géométrie, si nous considérons le temps comme une coordonnée spatiale. Rappelons
que dans la mécanique classique, une distance entre deux points est indépendante
des référentiels inertiels. Ainsi nous retrouvons cette propriété avec cette
notion d’intervalle entre deux événements. De ce
résultat, le mathématicien Minkowski construit un espace à quatre dimensions, qui
unit les longueurs et le temps. Depuis, nous parlons d’espace-temps. « Désormais l’espace en lui-même et le temps
en lui-même sont condamnés à s’évanouir comme de pures ombres, et seule une
sorte d’union des deux conservera une réalité indépendante. »[9]
Nous arrivons dans un étrange espace où le temps et l’espace sont
interdépendants…
Véracité
d’une théorie ?
Einstein a-t-il
tué Newton ? Les concepts qu’a définis le physicien anglais s’avèrent faux
dans la théorie d’Einstein. Or les principes sur lesquels s’appuie le
scientifique allemand ont été confirmés par les faits. Des expériences ont validé
les résultats de sa théorie. La théorie de la relativité restreinte a aussi permis de résoudre les douloureuses
contradictions auxquelles la science était dangereuse confrontées au début du
XXe siècle. Enfin, elle a apporté des réponses à des problèmes insolubles avec la mécanique classique. Cependant si nous savons aujourd’hui que la physique classique
s’appuie sur des principes arbitraires et faux, elle reste encore valable comme
est aussi valable la théorie d’Einstein. Sont-elles donc vraies tout en étant dissemblables ?
Théorie de la relatvité et GPS |
Notes et références
[1] Émeraude, article Le Temps d'Einstein (partie 1), septembre 2015.
[2] Einstein
et Infeld, L’évolution des Idées en physique, ch. 3, traduit de l’anglais
par Maurice Solovine, Flammarion, 1983.
[3] Einstein
et Infeld, L’évolution des Idées en physique, ch. 3.
[4]
Einstein, Infeld, L’évolution des idées en physique, §3.
[5]
Einstein, Infeld, L’évolution des idées en physique, §3.
[6]
Einstein, Infeld, L’évolution des idées en physique, §3.
[7] Stamatia
Mavridès, La Relativité, Première Partie, Que sais-je ?,
Presses universitaires de France, 1988.
[8]
Définition du mètre par la Conférence internationale des Poids et des Mesures.
[9]
H.Minkowski, Conférence à la 80e Assemblée des physiciens et
naturalistes allemands, Cologne, 21 septembre 1908 dans La Relativité, Stamatia
Mavridès, Première Partie, Que sais-je ?, Presses
universitaires de France, 1988.
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