La Transfiguration |
Nul
ne peut contester l’antiquité et l’intégrité substantielle de l’Ancien
Testament. Élaboré bien avant notre ère chrétienne, il a survécu au temps à
l’abri des manipulations et des altérations. Pendant des siècles, un peuple
particulier, le peuple juif, en était le dépositaire. Convaincu de son origine
divine, il a protégé les livres sacrés qui composent la Sainte Bible. La Sainte
Écriture transmet la Parole de Dieu. Elle contient l’origine de l’humanité,
l’histoire des relations entre Dieu et les hommes, l’histoire d’un peuple, ses
grandeurs et ses déchéances. Elle enseigne les commandements divins, définit l’interdit,
les obligations, une morale. Elle est aussi prière, cantique, louange à Dieu. Mais
elle n’est pas que passé et destinée au présent, elle est aussi avenir. Par ses
Patriarches, ses Justes et ses Prophètes, Dieu a dessiné, parfois avec
précision, ce qui va advenir. Au temps de Notre Seigneur Jésus-Christ, le
peuple de Dieu attend toujours la réalisation des promesses divines. Gardant
jalousement les prophéties, il attend le Messie, Celui qui doit être envoyé
par Dieu, pour sa plus grande gloire. Il
attend avec impatience ce moment où Dieu triomphera des impies et apportera la
justice et la paix à tout l’univers. Il attend le renouvellement du monde. Au
bout de la route tracée par Dieu se trouve le salut de tous. En dépit des
siècles qui passent, cette attente est encore vive au temps de Notre Seigneur
Jésus-Christ. Est-Il Celui qui doit arriver ?
Nul
ne peut non plus contester l’authenticité et la véracité des Évangiles. Ces
livres ont aussi été préservés de l’usure du temps. Leur valeur historique est
notamment indéniable. Ils apportent un témoignage fiable sur les événements qui
se sont déroulés durant les premières années de l’ère chrétienne. Ils nous
décrivent, parfois avec simplicité et tendresse, les faits et gestes de Notre
Seigneur Jésus-Christ. Ils nous rapportent ses paroles, ses émotions, ses
peines également.
Alors
que l’Ancien Testament nous donne des signes, prophéties et figures, qui nous
permettent d’identifier le Messie, le Nouveau Testament nous montre surtout leur
réalisation en Notre Seigneur Jésus-Christ. Nombreux et parfois précis sont en
effet les éléments qui nous permettent de reconnaître Celui qui doit être
envoyé. Certains de ses éléments sont connus, d’autres plus voilés s’éclairent
par leur réalisation. Les Apôtres rappellent ainsi les prophéties qui se
rapportent à Notre Seigneur Jésus-Christ. Les Pères de l’Église ont également
souligné la réalisation de leur accomplissement en Lui. Les signes demeurent
encore convaincants.
Notre
Seigneur Jésus-Christ Lui-même insiste souvent sur l’importance des promesses
divines. Il montre clairement à ses interlocuteurs qu’Il les a accomplies en
connaissance de cause. Avant de mourir sur la Croix, il conclue sa Passion par
ces mots riches de sens : « tout
est consommé. » (Jean, XIX 30) Cela ne peut guère
nous surprendre. A plusieurs reprises, il affirme qu’Il doit réaliser ce que la
Sainte Écriture a annoncé. Le jour de son arrestation, il interpelle ses
gardes : « J’étais tous les
jours parmi vous, enseignant dans le Temple, et vous ne m’avez point
pris ; mais c’est pour que les Écritures s’accomplissent. » (Marc,
XIV, 49) L’un des disciples de Notre Seigneur tente de s’interposer et frappe
de l’épée un des gardes. Mais son Maître l’arrête aussitôt « Comment donc s’accompliront les Écritures,
disant qu’il doit en être ainsi ? » (Matth., XXVI, 54) Il est
nettement conscient qu’Il doit accomplir les prophéties divines. Parfois, ses
gestes n’ont pas d’autres raisons d’être que de réaliser ce qui a été annoncé. Que
la volonté de Dieu soit faite !
Insistons encore. Il est
en effet important de rappeler que Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même nous
affirme qu’Il réalise ce que la Sainte Écritures a annoncé il y a des siècles
auparavant. « N’avez-vous jamais lu
dans les Écritures » (Matth., XXI, 42), dit-Il souvent à
ses disciples. La Sainte Écriture témoigne véritablement de Lui. Il est donc
Celui qui doit être envoyé. Il est le Messie. Pour le savoir, lisez les
prophéties et jugez ses faits et gestes selon les paroles bibliques. Il réalise
la volonté de Dieu. C’est évident. « Les
œuvres que mon Père m’a données à accomplir, ces œuvres que je fais moi-même, rendent
témoignage de moi, que le Père m’a envoyé. [...] Scrutez les Écritures,
puisque vous pensez avoir en elles la vie éternelle, car ce sont elles qui
rendent témoignage de moi. » (Jean, V, 36-39)
Il
est donc faux de croire que tout cela n’est qu’une invention des Apôtres et de leurs
disciples. Tout en accomplissant ce qui est annoncé, Notre Seigneur Jésus-Christ annonce et affirme hautement ce qu’Il est. Les œuvres qu’Il accomplit et les paroles qui les
accompagnent sont donc de puissants arguments que nous devons ne pas oublier.
Mais
ce ne sont pas les seuls signes que Notre Seigneur nous a laissés pour affirmer
ce qu’Il est. Les miracles qu’Il accomplit nous indiquent qu’effectivement, Il
est envoyé de Dieu. « Hommes
d’Israël, écoutez ces paroles : Jésus de Nazareth, homme que Dieu a
autorisé parmi vous par les miracles, les prodiges et les merveilles que Dieu a
faits par Lui au milieu de vous comme vous le savez-vous-mêmes […] » (Ac.
Ap., II, 22) Les évangélistes nous rapportent en effet de nombreux
miracles. Il prêche et confirme ses paroles par des prodiges. Saint Jean nous
en donne une explication. « Jésus a
fait encore en présence de ses disciples beaucoup d’autres miracles qui ne sont
pas écrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été écrits afin que vous croyez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin que, croyant, vous ayez la vie en
son nom. » (Jean, XX, 30-31)
Comme
nous l’enseigne Saint Jean, les miracles participent grandement à la pédagogie
divine. Ils doivent nous conduire à notre sanctification en nous apportant des
motifs de crédibilité. Comme tout signe, ils portent une signification, un
enseignement. La guérison de l’aveugle-né en est un exemple. Notre Seigneur
Jésus-Christ nous apporte la lumière et nous permet ainsi de quitter
l’obscurité dans laquelle nous sommes plongés. Mais il est tentant de réduire
le miracle à cette dimension symbolique ou de le considérer uniquement sous son
aspect révélateur au point d’oublier le fait concret qui se réalise et qui
manifeste la puissance de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est en effet tentant
d’oublier la force probante de cet argument apologétique. Le miracle est avant
tout un signe de crédibilité.
Notre
Seigneur Jésus-Christ n’a pas simplement accompli des prophéties, ce qui est
déjà une chose extraordinaire, ou encore réalisé des miracles, mais Il a aussi
prophétisé des choses qui effectivement se sont réalisées. La connaissance de
l’avenir est un signe puissant et efficace. Trois fois au moins, Il annonce sa
Passion, sa Mort et sa Résurrection, de façon claire et avec certitude. « Il faut que le Fils de l’homme souffre
beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les princes des prêtres et par
les scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour. »
(Luc,
IX, 22) Il nous donne en avance quelques détails particuliers : la
trahison de Judas, l’abandon de ses disciples, le reniement de Saint Pierre. Il
révèle aussi le martyre de Saint Pierre et la persécution de ses disciples.
Parmi les autres révélations, rappelons enfin la prophétie sur la destruction
de Jérusalem et du Temple. « Voyez-vous toutes ces choses ? En vérité je vous le dis : il
ne restera pas là pierre sur pierre qui ne soit détruite. » (Matth.,
XXIV, 2)
Le plus grand des signes
que Notre Seigneur Jésus-Christ nous a donnés est sa Résurrection. Elle est le
signe suprême de son autorité. Tout ce qui est extraordinaire est en effet réuni
dans ce miracle prophétisé. Il accomplit ce qui était voilé dans la Sainte
Écriture et ce qu’Il a annoncé, puis réalise une chose inédite et inimaginable.
« Si le Christ n’est point
ressuscité, notre prédication est donc vaine » (I. Cor., XV, 14) Notre
Seigneur Jésus-Christ l’a souvent invoquée pour appuyer son enseignement. Alors
qu’Il était sur la Croix, « les
passants le blasphémaient branlant la tête, et disant : Ah ! Toi qui détruis
le temple de Dieu et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le
Fils de Dieu, descend de la croix. » (Matth., XXVII, 39-40) Sur le chemin d’Emmaüs, Notre Seigneur Jésus-Christ
dira à ses disciples : « il est
ainsi écrit, et c’est ainsi qu’il fallait que le Christ souffrît, et qu’il
ressuscita d’entre les morts le troisième jour. » (Luc,
XXIV, 46)
Prophéties accomplies et miracles réalisés, que de signes qui témoignent efficacement de
Notre Seigneur Jésus-Christ ! Ce sont de véritables témoignages que nous devons
méditer et utiliser à bon escient. Notre Seigneur Jésus-Christ nous
demande de Le juger selon ses œuvres. « Maintenant je vous le dis avant que cela arrive, afin que, quand ce
sera arrivé, vous croyiez. » (Jean, XIV, 29) Ainsi pouvons-nous
éviter les faux prophètes et tous ceux qui abuseront des fidèles par des
prodiges. « Voilà ce que je vous ai
dit : il fallait que fût accompli tout ce qui est écrit de moi dans la loi
de Moïse dans les prophètes et dans les psaumes. » (Luc,
XXIV, 44)
Si
ces œuvres témoignent de Lui, nous devons alors L’écouter. La Sainte Écriture
nous annonce en effet un Messie comme Docteur des nations et prédicateur de
Dieu. « Venez et montons à la
montagne du Seigneur, et à la maison de Jacob, et il nous enseignera ses voies,
et nous marcherons dans ses sentiers ; parce que de Sion sortira la loi,
et la parole du Seigneur de Jérusalem. » (Is., II, 3) La
Samaritaine de l’Évangile attend ainsi le Messie comme celui qui « nous apprendra toutes choses. » (Jean,
IV, 25)
Naturellement,
Notre Seigneur Jésus-Christ s’affirme être comme un Docteur et un
Maître. « Vous m’appelez
vous-même Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis. »
(Jean,
XIII, 13) Il accepte aussi ce titre qu’on lui donne à plusieurs reprises. Mais
Il n’est pas un Maître comme un autre.
« C’est moi qui suis la
lumière ; qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la
lumière de la vie. » (Jean, VIII, 12) Il n’existe pas
d’autres maîtres que Lui car Lui-seul nous guide vers Dieu le Père. « Moi je suis la voie, la vérité et la vie.
Personne ne vient à mon Père que par moi. » (Jean, XIV, 6)
Écoutons
bien. Sa doctrine n’est pas la sienne. « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. » (Jean, VII, 16) Par
conséquent, celui qui écoute son enseignement écoute celui qui L’a envoyé,
c’est-à-dire Dieu le Père. Il rappelle en effet à plusieurs reprises qu’Il a
été envoyé par le Père pour enseigner et répandre la vérité. « Il faut que je prêche aux autres villes le
royaume de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » (Luc,
IV, 43) Sa mission est très claire.
Notre
Seigneur Jésus-Christ fait exactement la volonté de Celui qui L’a envoyé. Celui
qui L’entend et Le suit, entend et suit Celui qui L’a envoyé. Recevoir son
enseignement, c’est entendre Dieu. Croire en Lui, c’est s’unir à Dieu. En un
mot, Il est la voie qui nous mène à la béatitude éternelle. « Mon père qui m’a envoyé lui-même m’a
prescrit ce que je dois dire et ce dont je dois parler. Et je sais que son
commandement est la vie éternelle. Ainsi ce que je dis, je le dis comme mon
Père m’a commandé. » (Jean, XII, 49-50)
Croire
en Lui est donc une obligation, une nécessité pour celui qui veut s’unir à Dieu
et sauver son âme. Ce n’est ni une option, ni un plaisir, laissés au bon
vouloir de chacun. Il est la Voie et non une voie parmi tant d’autres. Et n’oublions
jamais le prix de cette enseignement : le sacrifice de Notre Seigneur
Jésus-Christ.. «Tout est consommé. »
(Jean,
XIX 30)
Saint Cyrille et saint Méthode |
A
son tour, Notre Seigneur Jésus-Christ envoie ses disciples pour diffuser son
enseignement dans le monde entier. Il leur commande de prêcher en son Nom à
toutes les Nations, c’est-à-dire à tous les peuples de la Terre. « Vous serez témoins pour moi à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Act.
Ap., I, 8) Ceux qui les recevront recevront Notre Seigneur
Jésus-Christ. « Qui vous reçoit, me
reçoit, et qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. » (Matth.,
X, 40) Or « celui qui reçoit un juste en
qualité de juste, recevra la récompense d’un juste. » (Marc,
X, 41) Que dire alors si ce juste est Notre Seigneur Jésus-Christ ? Ainsi,
« celui qui ne croira pas sera
condamné. » (Marc, XVI, 16) Ou encore « Qui vous écoute, m’écoute, et qui vous
méprise, me méprise, mais qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé. »
(Luc,
X, 16)
Nous
aussi, nous devons témoigner par nos œuvres et par nos paroles puisque
nous-mêmes nous avons reçu Notre Seigneur Jésus-Christ. Or de nos jours, la
défense de la foi se réduit parfois à exposer la sagesse et la grandeur de son
enseignement au point que certains finissent par Le considérer comme un grand
Sage ou un moraliste extraordinaire. Sa vie est disséquée pour en extraire du
sens et de grandes leçons morales. On parle plus de la signification de la
Résurrection que de sa réalité historique et de sa nature miraculeuse. On évite
de la voir comme une preuve de la véracité du témoignage de Notre Seigneur
Jésus-Christ et de son caractère divin. Effectivement, cela fait désordre dans
l’œcuménisme ambiant.
Imitons
plutôt Notre Seigneur Jésus-Christ qui a souvent souligné la valeur et la
portée de ses œuvres et de ses miracles. C’est par ces signes nombreux et
différents que nous pouvons en effet « prouver »
la véracité de son témoignage. Tout change quand nous savons d’où Il vient et
ce qu’Il est venu faire. Les mots n’ont pas le même poids. Les enjeux changent
radicalement. Le regard est différent…
Ainsi
il n’est guère possible de défendre la foi sans montrer que Notre Seigneur
Jésus-Christ est Celui qui a été envoyé par Dieu le Père pour être l’unique
voie de notre salut. C’est pourquoi les prodiges qu’Il a accomplis ont une
valeur apologétique de premier ordre…
« Celui-ci
est mon Fils, en qui j’ai mis toutes mes complaisances. Écoutez-le. »
(Matth.,
XVII, 5)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire