" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


jeudi 10 août 2023

La Dernière Cène, l'ultime repas

La nuit est tombée à Jérusalem. Nous sommes le jeudi 13 Nisan[1]. Dans deux jours, ce sera la fête de Pâque, celle qui célèbre la sortie du peuple d’Hébreux hors Egypte grâce à l’intervention de Dieu. Les célébrations ont déjà commencé comme chaque année, selon un rituel précis. Au premier étage d’une maison proche de la porte de Sion, au sud de la vieille ville et en-dehors, Notre Seigneur Jésus-Christ et ses Apôtres sont étendus sur un divan ou peut-être sont-ils encore assis sur un banc, autour d’une table en forme de demi-cercle comme veut la tradition. Afin de faciliter le service des plats, les convives sont placés d’un seul côté. Maître du repas, Notre Seigneur Jésus-Christ occupe la place d’honneur, qui, selon les usages domestiques de l’époque, est située à la droite de la table[2]. À sa droite, se trouve Saint Jean, et, à sa gauche Saint Pierre. Ce sont eux qui, à la demande de Notre Seigneur Jésus-Christ, ont préparé le repas selon ses indications, un repas bien différent des autres. C’est en effet en cette nuit qu’est instituée le sacrement de l’Eucharistie, la veille de la crucifixion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce repas porte un nom, la Cène, que nombre de peintres ont su immortaliser. L’Eglise la célèbre le jour du Jeudi Saint.

Nous connaissons en détail le déroulement de cette nuit par les évangélistes et par Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens. Le récit comporte trois événements majeurs : le lavement des pieds, l’annonce de la trahison de Judas et l’institution du sacrement eucharistique[3]. C’est pourquoi, dans le cadre de notre étude apologétique, nos regards se tournent inévitablement vers le cénacle …

La pâque

En cette nuit, Notre Seigneur Jésus-Christ et les Apôtres sont réunis pour fêter la pâque juive au cours d’un dîner pascal. Elle est l’une des trois fêtes les plus solennelles de l’année. Elle commémore l’exode du peuple Hébreu hors d’Egypte vers la Terre sainte sous la direction de Moise grâce à l’intervention divine. Elle célèbre un événement capital de l’Histoire sainte, qui, au-delà de la libération du peuple élu, lui rappelle la ferveur divine dont il a fait objet et l’espérance d’un avenir meilleur. Comme le proclame le Talmud, elle est ainsi une fête très joyeuse, pleine d’espérance. Le dernier psaume que les Juifs chantent en fin de soirée évoque la venue du Messie, qui doit renouveler ses merveilles.

Comme nous le raconte l’Ecriture Sainte, au soir de leur délivrance, sur ordre de Moïse, les Hébreux, rendus esclaves sur la terre des pharaons, ont immolé un agneau mâle sans tâche, âgé d’un an, sans lui briser les os, puis ont teint de son sang la porte de leur demeure avant de la faire rôtir. Debout, prêts à partir, ils l’ont ensuite mangé avec des pains azymes. Puis, l’ange du Seigneur a frappé tous les nouveau-nés des Egyptiens, épargnant ceux des Hébreux dont les maisons étaient marquées du sang de l’agneau. La dixième plaie divine a ainsi frappé le peuple du pharaon. Las, celui-ci finit par laisser partir le peuple hébreu. C’est ainsi que cette cérémonie est appelée « passage », ou encore en hébreu « pessah ». Le nom évoque ainsi le passage du peuple hébreu de sa captivité vers sa libération. Depuis ce jour sacré, et selon les prescriptions divines, le peuple élu fête chaque année la pâque, les premières heures du 15ème jour du mois de Nisan.

L’agneau pascal n’est immolé qu’au Temple par les prêtres au son des trompettes et au chant des psaumes. Il n’est mangé qu’à Jérusalem. C’est ainsi que pour la fête, nombreux sont les israélites présents dans la ville sainte. Venus d’ailleurs, ils couchent chez l’habitant ou sous des tentes. Après être vidé de sa graisse, alors brûlée sur l’autel, l’agneau est rendu pour être rôti et consommé à la maison avant minuit. Réunis en groupe, les Israélites, qui n’avaient pas contracté de souillures légales, se réunissent ensuite pour le festin pascal durant lequel le maître de la maison rappelle le sens de la cérémonie qui se déroule minutieusement d’après un rituel déterminé. A minuit, les portes du Temple s’ouvrent, et une foule immense s’y engouffre pour entendre le chant des hymnes et assister au sacrifice. La fête des azymes peut alors commencer. Elle dure sept jours, pendant lesquels seul du pain azyme doit être mangé…

Le rituel du repas pascal

L’un des livres du Talmud, appelé Pesahim, décrit avec minutie le rituel du dîner pascal, connu sous le nom de « seder », qui signifie « ordre », tel qu’il est pratiqué vers 150, ainsi que l’ensemble des aliments. Il se découpe en quinze étapes[4]. Certaines des pratiques décrites datent après la destruction du Temple.

La cérémonie commence par des louanges auprès de Dieu pour le vin et pour ce jour de fête. Puis, après s’être lavé les mains, ils trempent du pain azyme ou des herbes amères dans une grande coupe remplie d’une sauce épaisse rouge, appelée Haroseth. Selon la coutume, le maître de la maison trempe lui-même un morceau de pain dans la sauce puis l’offre à celui qui veut l’honorer. Les convives boivent ensuite deux coupes, séparées par quelques gouttes amères et salées. Après avoir chanté le psaume CXIV, qui raconte l’exode et le passage de la mer Rouge, ils mangent le traditionnel agneau, dont aucun os ne doit avoir été rompu, cuit à feu vif et embroché d’une baguette de grenadier, avec les herbes amères. Ils boivent ensuite une troisième coupe rituelle dite de bénédiction, en récitant des formules d’actions de grâces avant d’entonner le chant de grâces, appelé Hallel, formé des quatre psaumes CXV à CXVII. Une quatrième et dernière coupe termine la récitation de cette hymne…

Chaque geste et aliment se présentent comme un symbole qui se rapporte à la libération du peuple hébreux de l’esclavage d’Egypte ou encore au passage de la Mer Rouge. Les herbes amères trempées dans de l’eau salée rappellent par exemple les larmes versées par les Hébreux durant leur captivité. Le pain azyme, cuit rapidement, représente la rapidité avec laquelle ils ont dû fuir d’Egypte selon l’ordre de Dieu.

La dernière Cène, une nuit décisive

En cette soirée, le dîner pascal ne ressemble pas aux autres. Au-delà de la solennité que présente cette grande fête, il acquiert rapidement une gravité particulière. Comme l’annonce Notre Seigneur Jésus-Christ, ce repas pascal est son dernier. « J’ai désiré d’un grand désir de manger cette pâque avec vous, avant de souffrir. Car je vous le dis, je ne le mangerai plus désormais jusqu’à ce que soit accompli le royaume de Dieu. » (Saint Luc, XXII, 15-16) Auparavant, à Béthanie, Il leur avait déjà annoncé le drame qui allait se jouer. « Le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié. » (Saint Matthieu, XXVI, 6). Ce jour est arrivé en cette nuit de fête. Notre Seigneur Jésus-Christ associe donc son dernier dîner pascal à sa passion et à sa mort sur la croix. Les disciples en sont-ils conscients ? Comprennent-ils que toute parole dite en cette dernière nuit est comptée, que tout geste n’est pas anodin, que son discours est une sorte de testament ? C’est donc la dernière fois qu’Il mange avec les douze Apôtres l’agneau pascal jusque ce que la pleine réalité soit substituée au symbole…

Le lavement des pieds

Sans-doute avant l’étape du lavement des mains, Notre Seigneur Jésus-Christ livre à ses disciples une leçon incroyable d’humilité et d’abaissement. Il se lève de table, se dépouille de son manteau et se ceint lui-même d’un linge, prenant ainsi l’apparence d’un esclave, puis il verse de l’eau dans un bassin et lave les pieds de ses disciples avant de les essuyer avec le linge dont il est ceint. En cette nuit où se célèbre la libération du peuple juif, Notre Seigneur Jésus-Christ apprend aux douze Apôtres ce qu’est réellement la pureté et donc l’état de disposition dans lequel ils doivent se mettre pour le repas pascal.

Le lavement des pieds déclenche aussitôt une réaction de la part de Saint Pierre, saisi d’effarement devant le Fils de Dieu prosterné devant lui. « Vous, Seigneur, me lavez les pieds ? » (Saint Jean, XIII, 6) Notre Seigneur Jésus-Christ lui répond gravement et avec douceur. Il explique à ses apôtres le sens de l’acte qui vient d’accomplir, c’est-à-dire l’esprit qui devra inspirer leur vie. Cette soirée est bien différente des autres…

L’annonce de la traîtrise de Judas et du reniement de Saint Pierre

Avant de tremper le pain azyme dans le Haroseth, une autre annonce de Notre Seigneur Jésus-Christ plonge les convives dans la consternation, celle de la trahison d’un des leurs. « La main de celui qui me trahit est avec nous à cette table. » (Saint Luc, XXII, 21) Anxieux, les disciples s’interrogent entre eux. Qui serait ce traître ? Saint Pierre fait signe à Saint Jean de Lui demander de qui il est question. « C’est celui à qui je présenterai du pain trempé » (Saint Jean, XIII, 26), dit-Il discrètement à son disciple. Juda s’inquiète lui-aussi. « Est-ce moi maître ? », lui dit-il aussi discrètement. « Tu l’as dit » (Saint Matthieu, XXVI, 25). Se voyant ainsi découvert, Juda se lève de table et quitte le Cénacle pour réaliser son horrible forfait. Nul ne comprend certainement son départ précipité.

Plus tard quand Notre Seigneur Jésus-Christ annonce aux disciples qu’Il doit les quitter et qu’ils ne peuvent Le suivre là où Il va, Saint Pierre proteste de sa fidélité et de sa volonté de Le suivre jusqu’à la mort. Les autres disciples s’associent à ces paroles. En réponse de leur témoignage de tendresse, Notre Seigneur Jésus-Christ prophétise à Saint Pierre son triple reniement. Cette nuit est terriblement attristante…

L’institution du sacrement de l’Eucharistie

Alors que le repas prend fin, Notre Seigneur Jésus-Christ s’apprête à achever le rite pascal mais d’une manière encore nouvelle et étrange. Au moment des dernières bénédictions et louanges, les Apôtres assistent à un événement d’une portée extraordinaire. Selon Saint Luc, « ayant pris du pain, il rendit grâces et le rompit, et le leur donnant, disant : « ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » Il donna de la même manière le calice, après qu’il eut soupé, disant : « c’est le calice, le nouveau testament en mon sang, qui sera répandu pour vous. » (Saint Luc, XXII, 19-20) Notre Seigneur Jésus-Christ présente ses gestes comme « un nouveau testament », qui annonce nécessairement un décès. Saint Luc semble ainsi associer ses gestes à sa mort. Saint Paul la mentionne plus clairement : « toutes les fois que vous mangerez ce pain et boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. » (I Corinthiens, XI, 26)

Saint Marc précise que ce sang sera répandu « pour un grand nombre » (Saint Marc, XIV, 24). Saint Matthieu rajoute qu’il sera répandu pour un grand nombre « en rémission des péchés » (Saint Matthieu, XXVI, 28). Les deux évangélistes précisent donc le but de sa mort et d’une mort entendue comme sacrifice

Symbole ou réalité ?

Comment faut-il interpréter les paroles « Ceci est mon corps » de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Cette phrase a fait l’objet de nombreuses analyses et d’interminables débats. Selon des protestants comme Zwingle, elles doivent être prises dans le sens symbolique. Pourtant, en cette heure décisive, il est nécessaire d’être clairement compris. S’il fallait les prendre au sens figuré, celui-ci aurait été précisé, surtout quand le pain n’est ni naturellement ni d’après les conceptions hébraïque le symbole du corps humain. De même, les termes employés signifient qu’il y a identité absolue entre le contenu du calice et le sang de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le sens littéral est finalement celui qui s’imapose.

En outre, dans son récit, obtenu par une révélation divine, Saint Paul ne laisse aucun doute dans la manière d’interpréter ses paroles : « quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l’homme s’éprouve lui-même, et qu’il mange ainsi de ce pain et boire de ce calice. Car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant point le corps du Seigneur. » (I Corinthiens, XI, 27-29) Saint Paul insiste donc sur le sens des paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ. Celles-ci ne sont ni figuratives ni symboliques. Elles doivent être entendues au sens littéral…

Notre Seigneur Jésus-Christ ordonne ensuite aux Apôtres de faire ce qu’Il a fait « en mémoire de moi », c’est-à-dire de sa mort, rendant ainsi permanent le sacrement de l’Eucharistie. Seuls les Apôtres ont reçu cet ordre. Le Sacerdoce est ainsi institué.

Le Pain de Vie

La dernière Cène est le moment suprême de la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ. L’agneau pascal va bientôt être consommé. La Passion est proche. En cet instant solennel, Saint Jean se tait. Il n’évoque pas en effet le récit de l’institution du sacrement de l’Eucharistie, privilégiant plutôt le discours que prononce Notre Seigneur Jésus-Christ durant cette nuit, c’est-à-dire les dernières leçons, les derniers commandements, en particulier celui de la charité ainsi que les dernières annonces sur les événements qui vont se produire et qui vont éprouver ses disciples. Saint Jean nous livre ainsi l’enseignement profond de Notre Seigneur Jésus-Christ, notre véritable charte de vie au moment où l’heure décisif arrive…

Il est vrai que Saint Jean avait déjà tout annoncé contrairement aux autres évangélistes. N’avait-il pas déjà mentionné, et lui-seul, ce qui se réalise en cette soirée. « Moi, je suis le pain vivant qui suis descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » (Saint Jean, VI, 51-52) Ces mots ont soulevé un véritable scandale, même parmi ses Apôtres. Les mots sont compris au sens littéral. Pourtant, Notre Seigneur Jésus-Christ insiste sur ce sens, ne supprimant pas le scandale : « si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie éternelle ; qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment nourriture et mon sang est vraiment breuvage ; qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (Saint Jean, VI, 54-57) Notre Seigneur Jésus-Christ nous apprend qu’il est obligatoire de nous nourrir de Lui si nous voulons la vie éternelle, et que, par cette nourriture, nous nous unissons à Lui. C’est en fait cette union qui nous assure la vie éternelle. Lors du dîner pascal, les mots prennent donc désormais sens. Les promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ établissent ainsi un lien entre l’institution du sacrement de l’Eucharistie réalisée lors de la dernière Cène et les effets qu’il réalise.

Confiance et espérance

En quittant ses disciples, Notre Seigneur Jésus-Christ justifie son départ en rapportant la prophétie d’Isaïe à Lui : « Il faut que ceci encore qui a été écrit s’accomplisse en moi : il a été mis au rang des scélérats. Car ce qui me regarde touche à sa fin. » (Saint Luc, XXII, 27) Comme seule réponse, ses disciples Lui montrent deux glaives. « C’est assez », reprend simplement Notre Seigneur Jésus-Christ. Il n’est plus temps de parler ou d’expliquer. Il est temps de les quitter tout en leur donnant une dernière promesse, celle de la résurrection et de leur retrouvaille en Galilée. Il leur assure enfin qu’ils ne seront jamais seuls dans leur épreuve. L’espérance achève ainsi la cérémonie…

 Conclusions

La Dernière Cène est l’ultime repas avant la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ. En ce moment décisif, ses paroles ne peuvent qu’être claires, tranchantes et puissantes. Le temps des paraboles et des images est passé. Sa mort est proche. Il le sait. Ses derniers mots, son dernier discours forment un véritable testament, qui nous livre une dernière fois son enseignement et le sens même de sa mission de manière très ouverte. Et c’est au cours de ce repas d’une grande gravité qu’Il institue un rite nouveau qu’Il relie à sa mort très proche, à un véritable sacrifice pour la rédemption des hommes. Comme l’enseigne l’Eglise, il s’agit du sacrement de l’Eucharistie. Les évangélistes ainsi que Saint Paul sont concordants.

La Dernière Cène est donc indissociable de la passion et de la mort de Notre Jésus-Christ, c’est-à-dire de son sacrifice sur la Croix. Elle n’a de sens que parce que tout va être consommé selon les prophéties bibliques. La mission de Notre Rédempteur se dévoile ainsi clairement en cette nuit solennelle où le peuple élu célèbre la délivrance des Hébreux de la terre d’Egypte et leur départ vers la Terre sainte. Une autre libération s’annonce, un autre miracle se réalisera, bien plus élevé, bien plus inconcevable. Une nouvelle pâque se lève. La tristesse et la souffrance laisseront sa place à une profonde et grande joie.

Dès les premiers temps, les chrétiens ont bien compris le sens des paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ comme l’atteste Saint Paul. « Le calice de bénédiction que nous bénissons n’est-il pas la communication du sang du Christ ? Et le pain que nous rompons n’est-il pas la participation au corps du Seigneur ? » (I Corinthiens, X, 15-16) Ainsi, comme nous l’enseigne l’Acte des Apôtres (XX, 7), le premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche, les chrétiens se rassemblaient pour rompre le pain…

« Notre Rédempteur a institué ce sacrement si admirable lors de la dernière Cène, lorsque, après avoir béni le pain et le vin, il attesta en termes clairs et précis qu’Il leur donnait son propre Corps et son propre Sang. Ces paroles, répétées pas les saints évangélistes et répétées ensuite par Saint Paul se présentent en un sens propre et très clair […]

Il a voulu ce sacrement comme aliment spirituel des âmes qui nourrit et fortifie ceux qui vivent de sa vie […] et comme antidote nous libérant des fautes quotidiennes et nous préservant des fautes mortelles. […] Il a voulu, en outre, que ce soit le gage de notre gloire à venir et de notre félicité éternelle, en même temps qu’un symbole de cet unique corps dont Il est lui-même la tête et auquel il a voulu que nous soyons attachés par les liens les plus étroits de la foi, de l’espérance et de la charité, en sorte que nous disions tous la même chose et qu’il n’y ait pas de divisions parmi nous[5].

 


Notes et  références

[1] Le premier mois de l’année religieuse du calendrier hébraïque, qui a lieu entre les mois de mars et d’avril de notre calendrier.

[2] Les tableaux représentant la Cène avec Notre Seigneur Jésus-Christ au centre, comme celui de Léonard de Vinci, ne reflètent pas la réalité historique.

[3] C’est aussi au cours de cette soirée qu’est institué le Sacerdoce.

[4] Le repas ne commence vraiment qu'à la onzième étape.

[5] Concile de Trente, Décret sur le sacrement de l’Eucharistie, chap. 2, Denzinger n°1638.

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