Comme nous l’avons déjà
évoqué[1],
la liturgie était dans un triste état au XIXe siècle après les ravages de la
révolution française. Témoin de cette décadence et conscient de son importance
dans la vie de l’Église et du fidèle, Dom Guéranger a œuvré pour la restaurer
et, emportés par son élan et ses études ainsi que par son travail époustouflant,
d’autres ont poursuivi sa voie. C’est ainsi qu’est né et développé le mouvement
liturgique ou plutôt des mouvements tant
ils paraissent multiples et hétérogènes.
La liturgie a donc fait
l’objet de nombreux efforts depuis plus d’un siècle, devenant un des principaux
champs d’action pour tous ceux qui voulaient œuvrer dans l’apostolat, la
pastorale ou dans d’autres activités en faveur du christianisme... Cependant, en
dépit de leurs bonnes intentions, de nombreuses actions, souvent hâtives et
désordonnées, ont donné lieu à des résultats désastreux, voire dangereux, au
point de provoquer une crise au sein de
l’Église, une crise qui demeure encore, une crise déjà pressentie au
lendemain de la seconde guerre mondiale…
L’encyclique comprend quatre
parties. La première traite de la nature, de l’origine et des règles de
développement liturgique. La deuxième se concentre sur le culte eucharistique.
La troisième partie groupe des enseignements qui se rapportent à l’office divin
et au cycle de l’année liturgique. Enfin, la dernière partie porte sur des
directives sur les dévotions populaires et sur l’apostolat liturgique. Nous
allons surtout insister sur l’introduction et sur la première partie…
Avant tout, but et rôle de
la liturgie
Dans son introduction, le
pape Pie XII rappelle que la liturgie
s’inscrit dans l’œuvre du salut et donc dans le plan divin. Notre Seigneur
Jésus-Christ, médiateur entre Dieu et les hommes, veut rétablir l’ordre entre
les hommes et leur Créateur, ordre troublé par le péché, et les ramener à son
Père céleste. Par son enseignement et ses prières, par ses œuvres et par son
sacrifice, « toute l’humanité,
heureusement retirée du chemin qui la conduisait à la ruine et à la perdition,
fut de nouveau orientée vers Dieu, afin que par la coopération de chacun à
l’acquisition de sa propre sainteté, qui naît du sang immaculé de l’Agneau elle
donnât à Dieu la gloire qui lui est due. »[3]
Afin que perdure sa vie
sacerdotale au cours des siècles pour que les fidèles puissent encore servir
Dieu, Notre Seigneur Jésus-Christ a
institué un sacerdoce visible dans l’Église. « L’Église, fidèle au mandat reçu de son fondateur, continue donc
la fonction sacerdotale de Jésus-Christ,
principalement par la sainte liturgie. » En effet, cette œuvre
consiste « d’abord à l’autel, où le
sacrifice de la croix est perpétuellement représenté et renouvelé, la seule
différence étant dans la manière de l’offrir », puis par les
sacrements, qui permettent aux fidèles de participer à la vie surnaturelle et
enfin par l’office divin.
Encouragement et
dénonciation en matière de développement liturgique
Cependant, en dépit de ces
« fruits salutaires », et
en raison de son devoir de « veiller
soigneusement à ce que les initiatives ne dépassent pas la juste mesure ni ne
tombent dans de véritables excès », Pie XII
dénonce l’ignorance et le manque de goût
de la sainte liturgie dans quelques pays ainsi que l’égarement de ceux qui, « trop
avides de nouveautés », « se
fourvoient hors des chemins de la saine doctrine et de la prudence. »
Ceux qui veulent renouveler la liturgie veulent parfois appliquer des principes erronés qui entachent la foi et la doctrine
ascétique. Or, « la pureté de la
foi et la morale doit être la règle principale de cette science sacrée qu’il
faut en tout point conformer aux plus sages enseignements de l’Église. »
Ainsi l’encyclique dénonce à
la fois « les négligents et les paresseux » ainsi que les « imprudents ».
Le désir de Pie XII est que tous professent la même foi, obéissent à la même
loi et participe au même sacrifice, « d’un même esprit et d’une même volonté ».
La Liturgie, le culte rendu
à Dieu
Ce devoir
individuel et collectif a encore été approfondi et renforcé par l’élévation des
hommes à l’ordre surnaturel. Sous la Loi ancienne, Dieu a établi le culte que
le peuple ancien devrait Lui rendre, c’est-à-dire sacrifices, cérémonies,
prêtres, vêtements, … Mais ce culte n’était que l’ombre ou l’image de celui que
Notre Seigneur Jésus-Christ, le grand-prêtre de la nouvelle alliance, a
instauré ici-bas, totalement dévoué à la gloire de son Père et agissant pour
notre sanctification allant jusqu’au sacrifice de sa vie sur la croix. Afin de perpétuer sa présence ainsi que le
culte qu’il a institué, Notre Seigneur Jésus-Christ a fondé, consacré et
affermi l’Église, « colonne de
vérité » et « dispensatrice
de sa grâce » Ainsi, l’Église doit poursuivre sa mission : « enseigner à tous la vérité »,
« régir » et « gouverner les hommes », « offrir à Dieu le sacrifice digne et
acceptable », et rétablir l’union entre le Créateur et les créatures.
Notre Seigneur Jésus-Christ est présent, en même temps
que l’Église, dans tout acte liturgique et dans le saint sacrifice de
l’autel, soit dans la personne de son ministre, soit surtout sous les espèces
eucharistiques, ainsi que dans les sacrements par la vertu qu’Il leur infuse, et
enfin dans les louanges et les prières adressées à Dieu. Ainsi, « la sainte liturgie est donc le culte public
que Notre Rédempteur rend au Père comme Chef de l’Église », culte
aussi « rendu par la société des
fidèles à son chef et, par lui, au Père éternel ». Finalement, « c’est, en un mot, le culte intégral du Corps
mystique de Jésus-Christ, c’est-à-dire du Chef et de ses membres. »
Les
caractéristiques du culte
Depuis la
naissance de l’Église, le culte s’est organisé et développé selon les
circonstances et les besoins, s’enrichissant de nouveaux rites, de nouvelles
cérémonies et de nouvelles formules, toujours dans le but de nous sanctifier et
rendre notre âme plus attentive à Dieu, d’exercer finalement la fonction
sacerdotale de Notre Seigneur Jésus-Christ afin de mener les hommes à Dieu.
L’ensemble du
culte que l’Église rend à Dieu est à la
fois extérieur et intérieur, deux
éléments intimement unis. Il est nécessairement extérieur car « par la connaissance des réalités visibles,
nous sommes attirés à l’amour des réalités invisibles » et parce que
l’âme s’exprime par le moyen des sens, extérieur aussi parce que la société
manifeste extérieurement le culte public. Il est surtout intérieur « sans quoi, la religion devient
assurément un formalisme inconsistant et vide. » C’est pourquoi il est
inexact de considérer simplement la liturgie comme une partie purement
extérieur et sensible du culte divin ou un ensemble de prescriptions à
respecter.
Or, nous ne
pouvons dignement honorer Dieu si nous voulons tendre vers la perfection de la
vie, c’est-à-dire vers la sainteté, et que, pour parvenir à la sainteté, le
culte rendu à Dieu par l’Église en union avec Notre Seigneur Jésus-Christ possède
la plus grande efficacité. Cependant, dans
les sacrements et le sacrifice de la messe, cette efficacité procède surtout et avant tout de l’action elle-même.
Piété
objective et prière subjective
Si
effectivement les sacrements et le saint-sacrifice de la messe ont une valeur
intrinsèque en tant qu’ils sont les actions du Christ Lui-même, pour avoir
l’efficacité requise, il est absolument
nécessaire que les âmes leur soient bien disposées. C’est pourquoi « l’œuvre rédemptrice, indépendante en soi de
notre volonté, requiert notre effort intérieur pour pouvoir nous conduire au
salut éternel. » Evidemment, si la piété personnelle détourne les âmes
du culte public, leurs actions seraient blâmables et stériles. Au contraire, si
elle permet à l’âme de se tourner davantage vers Dieu et vers sa
sanctification, les prédisposant ainsi davantage aux effets des sacrements et
du saint-sacrifice de la messe, ces actions seraient admirables et louables.
Finalement, il
n’y a aucune opposition entre prières
publiques et prières privées, culte public et dévotion privée comme il n’y
en a pas non plus entre l’action divine, qui infuse la grâce dans nos âmes et
notre coopération à l’œuvre du salut, entre l’efficacité intrinsèque des sacrements
et les mérites de celui qui l’administre ou le reçoit... « Sans doute la prière liturgique, du fait
qu’elle est la prière publique de l’épouse de Jésus- Christ, a une dignité
supérieure à celle des prières privées ; mais cette supériorité ne veut nullement
dire qu’il y ait, entre ces deux sortes de prières, contradiction ou
opposition. Inspirées par un seul et même esprit, elles tendent, ensemble et
d’accord, au même but, jusqu’à ce que le Christ soit formé en nous, et devienne
« tout en tous ». » Finalement, puisque les deux régimes de prière,
prière objective et prière subjective, sont tous deux animés par une seule et
même recherche, ils tendent au même but.
Pie XII dénonce d’autres erreurs qui relativisent ou
dénigrent la piété subjective et les dévotions religieuses extra-liturgiques,
notamment celle voulant fermer les églises aux fidèles en absence de cérémonies
liturgiques.
La liturgie
réglée par la hiérarchie catholique
L’Église est une société hiérarchique. Tous les membres ne jouissent pas des mêmes pouvoirs
ni ne sont habilités pour accomplir les mêmes actes, y compris en matière
liturgique. Le pouvoir sacerdotal est en effet conféré aux seuls successeurs
des apôtres. C’est en vertu de ce pouvoir qu’ils représentent leur peuple
devant Dieu de la même manière qu’ils représentent devant leur peuple la
personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le prêtre est l’envoyé du divin
Rédempteur avant de représenter le peuple auprès de Dieu, peuple dont il a la
charge. Ce pouvoir qui lui est confié n’a rien d’humain. Venant de Dieu, il est
surnaturel.
Le pouvoir sacerdotal
n’est pas transmis par hérédité ni par descendance humaine. Il n’émane pas non
plus de la communauté chrétienne. Il n’est pas une délégation du peuple. Il est
conféré à des hommes choisis. Le
sacrement de l’ordre configure les ministres sacrés de Notre Seigneur
Jésus-Christ en leur donnant un caractère indélébile et « les rend aptes à exercer légitimement les
actes de religion ordonnés à la sanctification des hommes et à la glorification
de Dieu, suivant les exigences de l’économie surnaturelle. »
Ainsi, le sacrement de l’ordre sépare les prêtres
des autres chrétiens. Eux-seuls peuvent accéder au ministère qui les
consacre au service des autels et fait d’eux les divins instruments par
lesquels la vie céleste et surnaturelle est communiquée au Corps mystique de
Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi les fidèles ne peuvent que d’eux
« le réconfort et l’aliment de la
vie spirituelle », « le
remède du salut » ou encore les bénédictions. C’est aussi à leur
ministère qu’ils recourront pour avoir par aux actes liturgiques.
La liturgie
dépend de l’autorité ecclésiastique
Ces novateurs
s’appuient en particulier sur le vieil l’adage « lex orandi, lex credendi », « la règle de la prière est la règle de la croyance ». Celui-ci
ne signifie pas que la liturgie est à l’épreuve à laquelle doit être soumise
les vérités de foi à retenir. En effet,
comme l’enseigne l’Église, dans la liturgie, nous professons la foi « expressément et ouvertement ».
« Toute la liturgie donc contient la
foi catholique en tant qu’elle atteste publiquement la foi de l’Église. »
C’est pourquoi elle est une des « sources
théologiques » qui « peut
fournir des arguments et des témoignages de grande valeur pour décider d’un
point particulier de la doctrine chrétienne. » Et c’est en ce
sens qu’il faut comprendre l’axiome « lex
orandi, lex credendi ». Ainsi, « la sainte liturgie ne désigne et n’établit point la foi catholique
absolument et par sa propre autorité ». Pour mieux établir les
rapports entre la foi et la liturgie, nous pourrions dire que « la règle de la croyance fixe la règle de la
prière », « lex credendi
legem statuat supplicandi ».
Progrès et
développement liturgique
« De tout temps, la hiérarchie ecclésiastique
a usé de ce droit sur les choses de la liturgie ; elle a organisé et réglé le culte divin, rehaussant son éclat de
dignité et de splendeurs nouvelles, pour la gloire de Dieu et le profit
spirituel des chrétiens. » Il est donc possible de modifier la
liturgie en supprimant ce qui n’est pas convenable ou ajoutant ce qui peut accroitre
l’honneur rendu à Dieu, mieux instruire et stimuler le peuple chrétien.
Cependant, ce développement doit respecter
quelques règles…
La liturgie
est formée d’éléments humains et divins. Les
éléments divins, établis par Notre Seigneur Jésus-Christ, ne peuvent
« en aucune façon » être
changés par les hommes. C’est pourquoi seuls
les éléments humains peuvent être modifiés selon les nécessités du temps,
des choses et des âmes s’ils sont approuvés par l’autorité ecclésiastique, ce
qui explique par ailleurs les diversités de rites, orientaux et occidentaux, le
développement de coutumes cultuelles, ... « Ces transformations attestent la vie permanente de l’Église à travers
tant de siècles ». Ce développement atteste aussi « le langage sacré » échangé entre l’Église
et son divin Epoux, et sa « sage
pédagogie ». Ce développement s’explique aussi par la formulation
doctrinale des prêtres, les modifications disciplinaires, les pratiques de
piété extra-liturgiques ou encore le développement des beaux-arts. Cependant,
comme le demandait déjà Saint Pie X, les modifications doivent obéir à trois
règles : « le respect du sacré, qui
rejette avec horreur les nouveautés profanes, la tenue et la correction des œuvres d’art, vraiment dignes de ce
nom ; enfin le sens de l’universel
qui, tout en tenant compte des traditions et coutumes locales légitimes,
affirme l’unité et la catholicité de l’Église. »
Par
conséquent, le développement liturgique ne peut pas être abandonné à
l’arbitraire des personnes, y compris de l’ordre du clergé. Le droit de modifier le rite n’appartient
qu’au pape. C’est pourquoi est blâmable « l’audace tout à fait téméraire de ceux qui, de propos délibéré,
introduisent de nouvelles coutumes liturgiques ou font revivre des rites
périmés, en désaccord avec les lois et rubriques maintenant en vigueur. »
Pie XII dénonce les abus dont il est témoin : l’usage de la langue
vulgaire, la suppression de livres sacrés, le transfert de date de
fêtes, etc.
Attachement exagéré
aux usages anciens
Certes, l’étude
de ces anciens rites et des cérémonies est louable pour mieux saisir la
profondeur de la liturgie ainsi que le sens des formules et des gestes mais
« il n’est pas sage ni louable de
tout ramener en toute manière à l’antiquité » au point de supprimer
les normes en vigueur.
Finalement,
« des desseins et des initiatives de
ce genre tendent à ôter toute force et toute efficacité à l’action
sanctificatrice, par laquelle la liturgie sacrée oriente, pour leur salut, vers
le Père céleste les fils de l’adoption. »
La
participation des fidèles au saint sacrifice de la messe
Dans le
chapitre dédié au culte eucharistique, le pape Pie XII rappelle le rôle du prêtre afin de préciser ce
que nous devons entendre par participation des fidèles. Revenant sur la
hiérarchie au sein du Corps mystique, il réaffirme que le prêtre est supérieur aux fidèles puisque, quand il s’approche de
l’autel, il est le ministre de Notre Seigneur Jésus-Christ en tant que chef de
tous les membres. C’est en ce sens qu’il représente le peuple. Cependant, « l’immolation non sanglante par le moyen de
laquelle, après les paroles de la consécration, le Christ est rendu présent sur
l’autel en état de victime, est accomplie par le seul prêtre en tant qu’il
représente la personne du Christ, non en tant qu’il représente la personne des
fidèles. » Ainsi, il s’offre lui-même pour eux.
Les fidèles
offrent aussi la divine Victime mais d’une
manière différente. Ils offrent le sacrifice par les mains du prêtre et
l’offrent avec lui en quelques sorte. Cependant, comme le souligne Pie XII, la
présence des fidèles n’est nullement requise pour valider le sacrifice comme
s’ils étaient nécessaire pour ratifier ce que le ministre sacré accomplit.
Pie XII
revient sur les moyens pour une
meilleure participation des fidèles au culte. Il rappelle d’abord qu’ils ne
se réduisent pas au culte en lui-même. Elle passe aussi par la purification de
leur âme et par l’imitation à Notre Seigneur Jésus-Christ, ce qui nécessitent
efforts et sacrifices, afin de se mettre
dans les meilleures dispositions pour participer au culte. Puis, les moyens
pour faciliter leur participation au culte, aussi louables soit-il, ne doivent
pas aller à l’encontre des préceptes de l’Église et des règles en vigueur. Ces
moyens doivent alimenter et favoriser la piété des fidèles, les stimuler pour
les mettre dans les meilleures dispositions intérieures.
Cependant, ces moyens ne constituent pas le caractère
du culte et leur valeur ne doit pas être exagérée. « Il faut remarquer qu’attacher à ces
conditions extérieures une importance telle qu’on ose déclarer leur omission
capable d’empêcher l’action sainte d’atteindre son but, c’est s’écarter de la
vérité et de la droite raison, et se laisser guider par des idées fausses. »
Ce serait aussi oublier la diversité des tempéraments, du caractère et de
l’esprit des hommes.
Conclusions
Après ces
rappels, Pie XII blâme ceux qui modifient la liturgie de leur propre initiative
sans respecter ces caractères, au mépris des normes en vigueur. Il évoque aussi
les causes de ces évolutions condamnables, notamment la théorie qui met en
exergue la piété objective tout en rejetant la piété subjective,
l’archéologisme ou encore l’exagération des moyens pour améliorer la
participation des fidèles. Par ce texte très clair, Pie XII dénonce clairement les déviations de certains mouvements
liturgiques.
Malgré ces
rappels et ces blâmes, des « réformateurs » ont poursuivi leur
ouvrage et ont continué à modifier la liturgie selon leur bon vouloir. La
nouvelle messe, dite de Paul VI, avec toutes ses variantes, est leur œuvre.
C’est donc tout naturellement que des prêtres et des fidèles l’ont refusée. La
crise que nous vivons encore n’est donc pas une surprise. Elle illustre aussi une division plus profonde…
Comme le
disait récemment un futur prêtre d’une communauté favorable à la nouvelle
messe, celle-ci suit une théologie différente de celle qui régit la messe dite
de Saint Pie V. Pourtant, dans sa constitution liturgique, le deuxième concile
de Vatican II avait encouragé le développement liturgique sous condition de ne
pas modifier le fond substantiel de la liturgie. Un changement de théologie,
est-ce un changement accidentel, sans importance ? Comme l’encyclique Mediator
Dei, le concile n’a guère été
entendu. La crise actuelle ne porte donc pas uniquement sur la légitimité d’un
développement liturgique et les erreurs qui le guide mais elle porte aussi et surtout
sur l’autorité de l’Église, et
finalement sur l’Église, et donc
nécessairement sur la foi...
Notes et références
[1] Voir Émeraude, avril 2023, article « Dom
Guéranger et le vrai sens de la liturgie ».
[2] André Thiry s. j., L’encyclique Mediator Dei sur la liturgie,
Nouvelle revue théologique, 70 n°2, 1948.
[3] Pie XII, Mediator Dei. Les citations relèvent
de cette encyclique sauf mention contraire.
[4] Pie XII, Mediator Dei, chapitre II.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire