Des
penseurs[2] ont
défendu l’idée que l’autorité sur
laquelle repose le développement du christianisme reposait sur la conscience, individuelle et collective. De nos
jours, et depuis le deuxième concile de Vatican, cette idée n’est plus
contestée. Elle domine les discours. Or, parmi ses penseurs, se trouverait Newman. « La conscience est le premier vicaire du Christ »[3],
écrit-il. « Il a su donner toute sa
place à la dignité et au primat de la conscience, sans s’éloigner de la vérité
objective. Pour lui, la conscience est l’avocat de la vérité dans notre cœur,
le premier vicaire du Christ »[4]. Ainsi
est-il appelé « le héraut du primat
de la conscience »[5] ou
encore le Docteur de la conscience…
Mais
que serait alors l’autorité infaillible
de l’Église face à la conscience ? La position de Newman nous laisse
perplexe. Elle nous pousse naturellement à étudier la doctrine de Newman sur ce
sujet…
Dans
le cadre d’œuvres apologétiques
Le
second écrit est une lettre qu’il adresse en 1874 au duc de Norfolk, Henry
Fitzalan-Howard (1847-1917). Elle répond à un pamphlet de Gladstone qui remet
en cause la loyauté civique des catholiques anglais pour la raison que, du fait
de l’infaillibilité pontificale, que le concile de Vatican (1870) vient de
définir, ils seraient désormais tenus d’obéir à un pouvoir étranger. Pour
Gladstone, la définition de l’infaillibilité pontificale aliène la liberté des
catholiques. Dans sa lettre, Newman expose ses idées sur les liens
entre l’autorité de la conscience et celle du pape.
La
conscience selon Newman : le « vicaire du Christ »
Newman
définit la conscience comme le
sanctuaire où Dieu s’adresse personnellement à nous, que nous nous en
rendons compte ou non, ou encore la loi
que Dieu a inscrite dans le cœur de chacun d’entre nous. Nous pouvons donc
percevoir la voix de Dieu à l’intérieur de notre conscience. Bien que notre
intelligence puisse la déformer lorsqu’elle la saisit, cette voix ne perd point
son caractère divin et sa prérogative qui est « de commander l’obéissance. » Ainsi, la conscience ne se réduit
pas à la loi que Dieu a inscrit dans notre cœur mais à la loi de Dieu qui a pénétré notre intellect.
Ainsi,
« la conscience n’est pas un égoïsme
qui voit loin, ou le désir d’être en accord avec soi-même. Elle est la
messagère de Celui qui, aussi bien dans le monde de la nature comme dans celui
de la grâce, nous parle à travers un voile, nous enseigne ses règles par
l’intermédiaire de ses représentants. » C’est ainsi qu’il l’appelle le
« vicaire du Christ » …
Le
titre de vicaire que Newman attribue à la conscience renvoie naturellement vers
la vocation spécifique du pape. Il lui attribue en effet les trois fonctions qui lui sont
rattachées : celles du prophète,
du roi et du prêtre. La conscience dit si une action est bonne ou non, ordonne
de faire ou de ne pas faire, bénit ou maudit… Pour Newman, la conscience est
capable de lui permettre de reconnaître
le vrai en matière de foi et de morale. Newman semble ainsi opposer
l’autorité de la conscience à celle du pape dans ses propres fonctions.
La
conscience nous oblige donc à l’obéissance, « une obéissance par devoir à ce qui prétend être une voix divine qui
parle en notre intérieur. »[12] Elle
lui impose le devoir de chercher la
vérité et de s’y soumettre.
Cependant,
la conscience doit être éduquée de manière à ce qu’elle
puisse laisser transparaître la loi de Dieu le plus clairement possible et sans
altération.
La
conscience, une voie vers Dieu, un Dieu personnel
Newman
distingue dans la conscience le « sens
moral », le jugement par lequel la raison décide qu’une action est
bonne ou mauvaise, et le « sens du
devoir », l’ordre qui nous oblige à faire ce qui est bien et à rejeter
ce qui est mal.
Dans
le « sens du devoir »,
la conscience peut être « impérative
et contraignante comme ne l’est aucun autre commandement dans toute notre
expérience » au point d’exercer « une influence profonde sur nos affections et émotions »[13]. Lorsque
nous obéissons à la conscience, nous sommes heureux alors que, si nous
désobéissons, nous éprouvons de la honte, voire de la peur. Ce sentiment de responsabilité « implique qu’il existe Quelqu’un envers qui
nous nous sentons responsables ».
Si
nous reconnaissons cette voix comme celle d’origine divine, alors, nous pouvons
suivre le chemin qui nous mène à Dieu, à
un Dieu personnel. « Ce Dieu, je
le sens dans mon cœur », nous confie Callista. « J’ai le sentiment d’être en sa présence. Il
me dit : « fais ceci, ne fais pas cela ». Vous me direz que ce
commandement n’est qu’une loi de ma nature, comme le sont la joie et le
chagrin, mais je ne le croirai pas. Non, c’est l’écho d’une personne qui me
parle. […] Un écho implique une
voix, une voix suppose une personne qui parle ; et cette personne, je
l’aime et je la crains. »[14]
Une
voix qui nous appelle à l’obéissance à l’Évangile
Par
cet écho qui nous parle dans notre conscience, Dieu se fait donc personnel.
Contrairement aux autres preuves de son existence[15], qui
nous mènent à une image abstraite de Dieu, l’expérience
de la conscience nous renvoie à un Dieu qui désir entrer en relation
personnelle avec nous, nous appelle à notre conversion, et nous entraîne à
faire le bien, un Dieu qui est notre
Seigneur et notre Juge suprême.
Mais
comme le convient Newman, la voix qui
nous interpelle dans la conscience n’est pas souvent forte ni claire. Il
nous est difficile de distinguer son appel et les passions de notre cœur.
Toutefois, « elle éveille en nous un
désir pour ce que nous-mêmes ne fournissons pas entièrement ». Et ce
désir « crée en nous une soif, une
impatience pour la connaissance de ce Seigneur », qui « jusqu’à présent, ne nous parle qu’en secret,
qui murmure dans le cœur […] mais de
loin pas autant que ce que nous souhaitons et dont nous avons besoin. »[16] Ainsi, la voix éveille en nous un désir de
connaître Notre Seigneur qui nous prépare à la foi dans lequel nous allons
trouver plus abondamment et plus complètement ce qu’elle nous enseignait.
L’obéissance à la conscience nous prépare ainsi à celle de l’Évangile. C’est
alors que notre conscience est informée
par la foi et orientée vers elle. La Révélation l’éclaire et la rend
capable de porter des jugements sûrs dans les circonstances de notre vie et de
rendre notre vie quotidienne conforme à la foi. Par le baptême, l’homme ainsi
que sa conscience renaissent dans Notre Seigneur Jésus-Christ.
Lien
entre l’autorité de l’Église et celle de la conscience
Depuis
la proclamation de l’infaillibilité pontificale, Gladstone (1809-1898) pense
que les catholiques anglais ne peuvent plus être fidèle à la reine puisqu’ils
doivent soumettre leur conscience au pape. Les accusations de l’ancien premier
ministre anglais soulève ainsi la
question de l’autorité de la conscience au regard de celle de l’autorité de
l’Église.
Newman
nous rappelle que Notre Seigneur Jésus-Christ a institué l’Église pour qu’elle
garde fidèlement les vérités qu’Il lui a transmises, qu’elle les interprète et
les transmet à son tour. Par conséquent, si
nous croyons en l’Église, la conscience ne peut que nous obliger à obéir au
chef qui en est le chef visible. Newman revient ainsi sur l’exigence de
l’obéissance, une obéissance qui se fonde sur notre foi. Nous obéissons parce
que nous croyons que Notre Seigneur Jésus-Christ conduit l’Église et la garde
dans la vérité à travers le pape et les évêques réunis autour de lui. Il ne s’agit pas d’une soumission aveugle
mais d’une obéissance libre et adulte.
Cependant,
conscient des réalités, Newman rappelle
les faiblesses de notre conscience qui joue néanmoins un rôle déterminant
dans notre vie. « Le sens du bien et
du mal, qui est le premier élément de la religion, est si délicat, si
capricieux, si facilement troublé, obscurci, perverti, si subtil dans ses
méthodes d’argumentation, si influençable par l’éducation, rendu si partial par
l’orgueil et la passion, si instable en son cours, que, dans la lutte pour
l’existence parmi les différentes activités et succès de l’intellect humain, ce
sens est à la fois le plus haut de tous les maîtres, et pourtant le moins
lumineux »[17]. S’il
n’est pas permis d’agir contre notre conscience, si nous devons lui obéir, elle
doit être dans des conditions pour qu’elle soit correctement éduquée et qu’elle
n’adhère pas à des conceptions fausses du bien et du mal.
C’est
pourquoi notre conscience a besoin
d’être éclairée. Tel est le rôle de
l’Église et ses autorités. « L’Église,
le Pape, la Hiérarchie sont là, dans l’intention de Dieu, pour satisfaire un
besoin urgent. » Newman souligne que l’Église n’impose pas. Elle
éclaire. Ainsi, l’autorité de la conscience est préservée. C’est aussi le rôle
de l’Église d’éclairer la conscience de
la société.
Conflits
entre l’autorités de l’Église et celle de la conscience ?
Newman
rappelle que l’autorité pontificale et
celle de la conscience interviennent dans des terrains différents. L’infaillibilité
du pape est valable dans un cadre limité que définit le premier concile du
Vatican. Elle ne s’exerce que sur la
vérité nécessaire au salut. Or, la
conscience n’agit que dans le domaine de la conduite. Elle dit ce qu’il
faut faire ou ne pas faire. Elle ne peut donc être appelée pour justifier une
position contraire à l’enseignement de l’Église. « La conscience n’est pas un jugement à propos d’une vérité de la
spéculation, sur une quelconque doctrine abstraite, mais elle porte de façon
immédiate sur la conduite, sur quelque chose qu’il faut faire ou ne pas faire. »
Les deux autorités peuvent s’affronter
uniquement sur des directives particulières, et non sur des propositions
générales ou abstraites, puisque « la
conscience est un impératif pratique ».
Dans
des cas particuliers et pratique, il se peut que notre conscience s’éloigne de
la position du pape. Newman prône néanmoins l’obéissance au chef de l’Église
afin de préserver l’unité de l’Église.
« Prima facie c’est un devoir
impétueux, ne serait-ce que par un sentiment de loyauté, que de croire que le
Pape a raison et d’agir en conséquence ». Mais, par sa fonction, le
pape sert la vérité qui éclaire notre conscience. Il n’est donc pas au-dessus de la vérité. « Il n’a pas d’autre mission que de proclamer
la loi morale, et de confirmer cette lumière qui éclaire tout homme venant en
ce monde. En droit comme en fait, son autorité repose sur l’autorité sacrée de
la conscience. »
Ainsi,
Newman démontre que la conscience et
l’Église sont ordonnées l’une à l’autre : d’abord la conscience, qui
nous donne l’accès à la vérité, puis le pape, qui représente l’autorité de
l’Église. Ces deux autorités sont intimement liées puisque, provenant toutes deux de Notre Seigneur
Jésus-Christ, elles servent à la même vérité.
Une
doctrine nouvelle ?
Pour
Saint Augustin, la conscience est le
lieu dans lequel nous devons chercher Dieu. « Où étais-je donc quand je vous cherchais ? Vous étiez présent
devant moi, et j’étais éloigné et comme absent de moi-même, et n’avait garde
ainsi de vous trouver, puisque je ne pouvais pas me trouver moi-même. »[18] Ainsi,
selon le cardinal Ratzinger, Newman renoue avec la pensée de Saint Augustin[19]. Newman
est encore plus proche de Saint
Bonaventure qui définit la conscience comme « à la fois le héraut et le messager de Dieu, ce qu’elle dit n’est pas un
ordre venu d’elle, mais un message qui vient de Dieu, tel un héraut lorsqu’il
proclame l’édit du roi. De là provient le caractère contraignant de la
conscience. »[20]
Ainsi,
pour le pape Jean-Paul II, non seulement, la conscience « donne le témoignage de la droiture et de la
malice de l’homme à l’homme lui-même »[21], elle
est « en même temps et avant tout […]
le témoignage de Dieu Lui-même, dont la
voix et le jugement pénètrent l’intime de l’homme jusqu’aux racines de son âme,
en l’appelant fortiter et suaviter à l’obéissance »[22]. Ainsi,
la conscience est « le lieu, l’espace
sacré où Dieu parle à l’homme » en l’ouvrant à l’appel de Dieu.
Pour Saint Thomas d’Aquin, la conscience est un juge qui applique une
loi dont elle n’est pas à l’origine. Elle la présente comme un verdict de Dieu. C’est pourquoi elle
l’oblige devant tout autre autorité, sans pourtant nous contraindre. Elle est
pure connaissance contrairement au libre arbitre qui est l’application de cette
connaissance. Elle l’oblige même quand la conscience est erronée. C’est
pourquoi, comme l’homme est responsable
devant sa conscience, il est aussi responsable
de sa conscience, c’est-à-dire de sa formation.
Finalement, la conception de la
conscience telle que décrit Newman n’est pas une nouveauté. Son primat sur toute autre autorité et la
nécessité de sa formation sont une constante dans l’enseignement de l’Église.
Ainsi, comme le souligne Newman, nous sommes tenus d’obéir à notre conscience
puisqu’elle est le lieu où résonne l’écho divin comme nous devons aussi la
former afin que nous puissions entendre cette voix d’origine divine sans
altération. Elle implique donc
obéissance et exigences.
Conclusion
Reprenant
l’enseignement des grands docteurs de l’Église, Newman attribue à la conscience une fonction religieuse. Elle est
le sanctuaire où Dieu s’exprime directement à chacun d’entre nous. La présence
de cette voix dans notre conscience qui nous oblige est un motif de crédibilité de l’existence de Dieu, sans-doute moins
fort que les preuves traditionnelles.
Si
elle apparaît comme la norme ultime et immédiate de l’agir humain, et si elle
fonde notre obéissance à l’autorité de l’Église, la conscience n’est pas pour
autant autonome contrairement à la conception moderne. Elle a besoin de cette
même autorité pour être éclairée tant ses faiblesses sont grandes et les
dangers de s’égarer dans l’erreur et le mensonge ne sont pas négligeables. La voix de la conscience et celle de
l’Église, toute deux d’origine divine, sont intimement liées pour une même fin,
celle de notre salut. La première appelle à la vérité et s’ouvre à elle
quand la seconde lui la lui transmet fidèlement et pleinement, l’appuyant ainsi
dans sa fonction de guide dans sa vie quotidienne.
Contrairement
à la doctrine de Blondel, la conscience n’a pas pour vocation d’orienter le
développement de la doctrine chrétienne ni d’en être le moteur. Mais, parce
qu’elle est informée de la foi et renaissant en elle par le baptême, elle est capable de discerner le vrai du faux,
de s’éloigner des mensonges et de les dénoncer. La doctrine de Blondel tend
aussi à négliger le rôle de l’Église et de ses autorités, celui d’éclairer notre conscience…
Notes et références
[1] Voir Émeraude, 9 mai 2024, article « Le développement de la doctrine chrétienne
selon Newman ».
[2] Voir Émeraude, 24 mars 2024, article « Histoire et Dogme de Maurice Blondel
(1861-1949 : la Tradition, « poussée de vie » ».
[3] John Henry Newman, Lettre
au Duc de Norfolk, dans La conscience est le premier vicaire du
Christ, un aperçu de la doctrine de Newman sur la conscience, Hermann
Geibler, traduit de l’anglais, A Letter adressed to the Duke of Norfolk on
Occasion of Mr Gladstone’s Recent Expostulation, dans Certains
difficulties feld by anglicans in catholic teaching, vol. II, 1900,
newmanreader.org.
[4] Hermann Geibler, La conscience est le premier
vicaire du Christ, un aperçu de la doctrine de Newman sur la conscience,
traduit de l’allemand par François Brague, dans Communio, 2017/6, n°254, cairn.info.
Geibler est un prêtre et théologien autrichien. En 2020, chef du centre
international des amis Newman, chef du département d’enseignement pour la
Doctrine de la foi.
[5] Clément Houdaille, La
Croix, article « Le cardinal
Newman, héraut du primat de la conscience », 01 juillet 2019, la-croix.com,
lu le 28 avril 2024.
[6] Le titre en anglais est An
Essay in Aid of a Grammar of Assent ou Grammar of Assent.
[7] Gladstone, Les décrets du Vatican et le
loyalisme civil des catholiques, publié en 1874.
[8] Apologie de sa propre vie.
Sous-titre : « Histoire de mes opinions
religieuses ».
[9] Newman, sermon de 1834, Sermons
Preached on Various Occasions, 1857, dans Newman et la conscience dans son
roman Callista et dans son sermon « Ce qui dispose à la foi »,
Michel Durand, Cahiers victoriens et édouardiens, 70, Automne, 2009,
journals.openedition.org, consulté le 30 avril 2024.
[10] Hermann Geibler, La conscience est le premier
vicaire du Christ, un aperçu de la doctrine de Newman sur la conscience.
[11] Newman, Lettre au duc de Norfolk.
[12] Newman, Lettre au duc de Norfolk.
[13] Newman, Grammaire de l’assentiment
dans
La conscience est le premier vicaire du Christ, un aperçu de la doctrine de
Newman sur la conscience, Hermann Geibler,
[14] Newman, Callista, chap. 28, trad.
française M. Durand, Callista. Récit du troisième siècle,
Téqui, 1992 dans La conscience est le premier vicaire du Christ, un aperçu de la
doctrine de Newman sur la conscience Hermann Geibler.
[15] Voir Émeraude, juillet 2014, articles « La connaissance naturelle de
Dieu : la preuve ontologique de Saint Anselme » et « La connaissance naturelle de Dieu : les
cinq voies de Saint Thomas d’Aquin ».
[16] Newman, Sermon 5, Dispositions
for Faith dans Sermons Preached in Various Occasions.
[17] Newman, Lettre au duc de Norfolk.
[18] Saint Augustin, Confessions, Livre V,
édition de Philippe Sellier, 1993, Gallimard.
[19] Voir Wahrheit, Werte, Macht,
Ratzinger, Herder, 1993, traduit en français dans Conscience et Vérité dans
La
Communion de la foi, Discerner et agir, Parole et Silence, coll.
Communio, 2009 dans La Conscience est le premier Vicaire, Herman Geibler.
[20] Saint Bonaventure, Commentaire
du 11e livre des Sentences, distinction 39, article 1,
conclusion, éd. Quarachi, II, col. 907b dans La Conscience est le premier
Vicaire, Herman Geibler..
[21] Jean-Paul II, Veritatis Splendor, n°58,
encyclique sur les questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Église, 6 août 1993, vatican.va.
[22] Jean-Paul II, Veritatis Splendor, n°58.