" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


dimanche 4 décembre 2022

La Querelle des images

Lorsqu’un catholique rentre dans un temple, il est surpris de sa nudité et du vide qui y règne. Aucune peinture ni statue. Des vitraux sont simplement ornés d’une croix. Au contraire, son église ou sa chapelle sont riches de belles fresques, de tableaux et de vitraux qui représentent de belles scènes bibliques ou illustrent des vies de saints. Sur les retables, de part et d’autre de l’autel, dans des niches ou sur les piliers, des statues nous renvoient à Notre Seigneur Jésus-Christ, à Sainte Marie et à de nombreux saints renommés…

D’une manière générale, les mouvements protestants sont défavorables à l’usage de l’image comme objet de dévotion, quelle soit sa forme. Ils la considèrent en effet comme le support d’une piété de superstition[1] alors que pour les catholiques, elle est au contraire l’objet d’une véritable piété profondément chrétienne. C’est pourquoi l’usage de l’image et sa finalité sont une des questions qui opposent les protestants et les catholiques. Elles soulèvent aussi des questions au sein du protestantisme. Si Luther est plutôt favorable à l’image mais uniquement comme support pédagogique de transmission de la foi sans-doute par pragmatisme, Calvin et Zwingli n’y voient qu’idolâtrie et superstition. Mais, en dépit de cette différence, d’une voix unanime, ils accusent l’Église d’avoir perverti le christianisme en inventant et en développant le culte de l’image. Leurs vives oppositions n’ont pas été sans conséquence dans la diffusion du protestantisme auprès de la population. Sa propagation a souvent été accompagnée de la destruction de peintures, de sculptures et finalement de toutes images religieuses…

Icône de la Vierge 
         attribuée à Jean Damascène       
Monastère de Hilandar

L’accusation qu’adressent les protestants à l’égard des catholiques sur le culte des images nous ramène à une époque lointaine sur une terre étrangère, au temps de l’empire byzantin du VIIIe siècle. Elle nous renvoie en effet à la Querelle des Images. Si elle a été douloureuse pour l’Église, comme toute hérésie et schisme, elle apporte un enseignement précieux pour répondre à ceux qui remettent en question l’Église.

La Querelle des Images est une des grandes crises qu’a connue l’Église au VIIIe siècle, au temps de l’empire byzantin, plus particulièrement en Orient. Elle oppose ceux qui refusent les représentations religieuses sous toutes leurs formes et veulent les briser afin de supprimer le culte des images alors très répandues à cette époque et ceux qui veulent le défendre. Tout commence en 726 par un édit de l’empereur byzantin Léon III (v. 680-741), dit l’Isaurien, qui proscrit le culte des images et ordonne de les détruire dans tous les édifices sacrés ou profanes. Conformément à ses ordres, les statues des églises et les icônes sont alors brisées. Les briseurs d’image, appelés iconoclastes, mènent aussi de violentes représailles contre tous ceux qui veulent les défendre et les protéger. Pour faire cesser cette crise, il a fallu deux conciles œcuméniques, le deuxième concile de Nicée (787) et le sixième concile de Constantinople (869-870).

Les origines de la Querelle des Images

Au début du VIIIème siècle, l’empire byzantin est en grande difficulté. Il lutte encore pour sa survie. Alors que les guerres civiles se succèdent et que les empereurs changent rapidement, les forces de l’empire ottoman s‘apprêtent à lancer une nouvelle attaques sur Constantinople. L’arrivée au pouvoir de Léon III en 717 met fin aux troubles dynastiques et assure à l’empire une véritable stabilité. L’élaboration d’un nouveau code juridique et d’autres œuvres illustrent sa volonté de réformer l’empire. Sur le plan militaire, le nouvel empereur défait en 718 les armées ennemies parvenues aux portes de la cité impériale. Plus tard, en 740, il emportera une victoire décisive sur l’empire ottoman qui mettra Byzance à l’abri pendant quelques siècles. Finalement, avec l’accession au trône de l’empereur Léon III, l’empire byzantin entre dans une ère d’apogée. Cependant, cette période de puissance débute par une crise grave, celle de l’iconoclasme connue aussi sous le nom de Querelle des images, qui sera à l’origine de violence et d’une nouvelle guerre civile.

D’origine syrienne et autrefois paysan, Léon se met au service d’un des empereurs déchus de son trône dans sa reconquête du pouvoir. Il mène alors des campagnes militaires et diplomatiques dans la région du Caucase puis brillant général, il exerce de hautes fonctions militaires en Anatolie, dans une des plus importantes provinces de l’empire. Il est aussi en relations avec les Arabes pour conclure des accords afin d’entrer en lutte contre le gouvernement de Byzance. Ainsi, Léon connaît bien la culture arabe qu’il apprécie selon des commentateurs de l’époque. Il est en effet considéré comme un « arabophile » même s’il mène contre eux des campagnes militaires victorieuses…

Or, à la même époque, l’empire ottoman réagit contre le culte des images que suivent les chrétiens sur son territoire. Comme les Juifs, les Musulmans rejettent toute représentation religieuse. En 723, considérant le culte des images comme une idolâtrie, le calife ordonne aux chrétiens d’enlever les images de toutes leurs églises de son territoire.

En Asie, depuis quelques siècles, la vénération des images des saints s’est répandue et affermie dans l’empire byzantin au point de devenir une des manifestations les plus importantes du christianisme oriental. Au VIIIe siècle, sans-doute animé par une foi avide de pure spiritualité ou choqués par des pratiques superstitieuses qu’ils considèrent comme un retour au paganisme, un courant d’hostilité parmi les chrétiens s’est levé contre les excès de ce culte. Nombreux sont alors les évêques qui s’opposent au culte des images. Toujours dans les régions orientales, des hérésies chrétiennes se lèvent aussi contre cette pratique.

Des considérations politiques peuvent aussi expliquer le combat contre le culte des images. Léon III est effrayé par l’influence grandissante des moines sur la population, par la multiplication de leurs monastères ainsi que leurs grandes richesses qui, en raison de leur impunité financière, échappent au trésor impérial. Or les moines sont de grands partisans du culte des images. La remise en cause du culte des images lui permet alors d’amoindrir leur puissance.

De la persécution sous Léon III…

    Jean Grammairien    
      détruisant une peinture      
Miniature, Psautier de Chludov       
IXème siècle

Finalement, Léon III est très sensible aux critiques des musulmans et des chrétiens hostiles au culte des images. Alors, quand de nombreuses catastrophes naturelles s’abat sur son empire, il est convaincu qu’elles manifestent la colère divine contre cette pratique. En 726, il tente d’abord de convaincre son peuple de l’incongruité de ce culte. Il ordonne ensuite d’enlever une célèbre image du Christ à Byzance alors qu’elle jouit d’une très grande vénération populaire. Ce geste soulève aussitôt une forte colère de la foule qui massacre aussitôt sur place le malheureux mandataire envoyé par l’empereur. L’attitude iconophobe de l’empereur finit par provoquer un soulèvement en Grèce. Enfin, quelques années après, et après l’échec d’âpres négociations avec le patriarche de Constantinople Germain et le Pape Grégoire II, Léon III promulgue en 730 un édit ordonnant la destruction de toutes les images des saints, ce qui entraînera la persécution de leurs dévots.

L’édit soulève aussitôt des oppositions. Comme il refuse de signer l’édit, le patriarche de Constantinople est chassé de son siège. Grec au service du calife ottoman, Saint Jean Damascène est un de ses grands opposants. Il écrit de fougueuses apologies pour le culte des images. En Occident, l’édit n’est pas non plus accepté. En dépit des menaces impériales, le pape Grégoire II proteste par une lettre vigoureuse dans laquelle il fustige les mesures de l’empereur. Il convoque un concile qui fait condamner l’iconoclasme byzantin. Son refus publique produit un soulèvement général en Italie en sa faveur et contre les fonctionnaires byzantins. L’exhortation du pape au calme auprès de la population fait alors cesser l’agitation. Les relations sont néanmoins tendues entre son successeur Grégoire III et l’empereur Léon III au point de créer une rupture entre l’Occident et l’empire.

La promulgation de l’édit impérial provoque la destruction des images et la mise au ban des défenseurs du culte des images. Cette persécution devient plus violente et systématique sous le règne de Constantin V, fils de Léon III.

À la lutte acharnée sous Constantin V…

Le nouvel empereur est en effet un iconoclaste encore plus acharné que son père. Il poursuit donc sa politique contre le culte des images. Il réduit en silence ses opposants, les remplace sur les sièges épiscopaux, et en crée d’autres qu’il réserve aux partisans de l’iconoclasme. Il écrit aussi des traités théologiques pour défendre sa position et développer une doctrine défavorable au culte des images. Il défend d’une part une pleine identité entre l’image et ce qu’elle représente, voire une consubstantialité. Mais, il développe une argumentation plus solide que ceux qui voient seulement dans le culte des images une renaissance de l’idolâtrie. Il évoque en effet la nature divine de Notre Seigneur Jésus-Christ pour nier la possibilité d’une véritable représentation du Christ. Il rattache alors le problème des images aux dogmes christologiques. Parmi les plus hostiles à l’iconoclasme, se trouvent des monophysites qui ne voient en Notre Seigneur Jésus-Christ qu’une seule nature, une nature divine.

Par ses mesures ecclésiastiques, une propagation active et de nombreuses publications, Constantin V parvient à étendre son influence et à imposer plus profondément ses décisions. Le 10 février 754, il réunit un concile à Hiéreia, qu’il revendique comme œcuménique en dépit du refus du pape d’y participer. Ce concile comprend 358 évêques qui tous sont des partisans de l’iconoclasme. Se fondant sur les écrits de l’empereur, il rejette de manière absolue les images des saints sans aucune distinction et toute vénération des images. Enfin, il prescrit la destruction de toutes les images religieuses, anathématise le patriarche Germain, Saint Jean Damascène et de nombreux défenseurs du culte des images, et menace tous leurs partisans non seulement de l’anathème mais aussi de les remettre à la vindicte de l’état. L’empereur met en pratique les décisions du concile. Les images religieuses sont remplacées par des peintures profanes, surtout par des images de l’empereur et des représentations à sa gloire. Il n’admet aucune résistance et applique par le feu et le sang son programme.

Mais sa politique soulève une vive résistance et déclenche une lutte acharnée entre iconoclaste et partisans du culte des images. Une violente persécution s’abat notamment sur les moines qui sont alors emprisonnés, flagellés et offerts en dérision au peuple, et leurs biens sont confisqués. Un grand nombre de moines s’exilent en Occident. Des conciles sont de nouveau tenus à Rome pour condamner l’iconoclasme et défendre le culte des images.

La détente sous Irène

Léon IV, empereur de 775 à 780, demeure attaché au parti iconoclaste mais sans véritable conviction, contrairement à son épouse, l’impératrice Irène, très favorable au culte des images. Quand meurt l’empereur, elle est chargée de la régence au nom de son fils, Constantin VI, alors âgé de dix ans, elle met fin à la persécution et instaure la détente. En 787, en accord avec le pape Hadrien, elle convoque le deuxième concile de Nicée qui casse les décisions du concile iconoclaste de 724 et défend le culte des images qu’il précise. Sous la présidence du patriarche de Constantinople, 350 évêques y sont présents avec un très grand nombre de moines. Rome et les autres patriarches orientaux y sont représentés.

Le IIe concile de Nicée distingue bien clairement la représentation religieuse de ce qu’elle représente. Grâce à la représentation des saints par l’image, « on est amené à se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuses vénérations »[2]. Ainsi, « celui qui vénère l’image vénère en elle la personne de celui qu’elle représente. » Car « l’honneur rendu à l’image s’en va au modèle original ». Ainsi, la vénération ne s’adresse pas à l’image mais au saint qu’elle représente. Le concile refuse fermement toute consubstantialité entre l’image et ce qu’elle représente. Il affirme aussi que cette vénération n’a rien de commun avec l’adoration due à Dieu seul. L’image d’un saint ne doit pas conduire à « l’adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la nature divine seule ». Enfin, le concile légitime l’image par le recours de la Sainte Tradition et par l’autorité de l’Église. Ceux qui refusent cet enseignement « méprise les traditions de l’Église et imagine quelque nouveauté, ou rejette l’un des objets consacrés offerts par l’Église »[3]. L’iconoclasme est ainsi condamné comme hérésie…

Ainsi, le concile défend l’utilité des images et affirme la conformité du culte des images avec la tradition de l’Église tout en écartant le reproche d’idolâtrie.

Le dernier sursaut de l’iconoclasme

Cependant, le parti des iconoclastes reprend de l’influence dans l’empire byzantin sous les règnes de Léon V l’Arménien (813-820), de Michel II (820-829) et de Théophile (829-842).

Hostile aux images, Léon V reprend le combat de l’iconoclasme et n’hésite pas à s’immiscer dans cette question de foi. Pour préparer un prochain concile, il  demande à Jean le Grammairien le soin de rassembler la documentation théologique. Sa position fait face à la résistance du patriarche de Constantinople Nicéphore Ier et de Théodore Studite. Ce dernier ainsi que ses partisans sont alors contraints à l’exil. Nicéphore est déposé. Le concile que convoque Léon V en 815 rejette le deuxième concile de Nicée et se rallie aux décisions du concile iconoclaste de 754. Cependant, s’il demande la destruction des images, il ne considère pas les images comme des idoles, ce qui reflète une absence de fondement solide dans leurs décisions et illustre finalement la faiblesse des iconoclastes. Seule la force impériale leur permet encore d’imposer leurs mesures. L’empereur persécute avec une grande rigueur les récalcitrants.

Plus censé et plus mesuré, l’empereur Michel II, son successeur, cesse la persécution et rappelle les partisans des images sans néanmoins restaurer le culte des images. Il ne connaît aucun des conciles et interdit toute discussion sur le problème des images bien qu’il soit lui-même iconoclaste.

Son fils, Théophile, dont le précepteur était le savant et iconoclaste Jean le Grammairien, n’est pas aussi réservé et mesuré que son père. Admiratif de l’art et de la civilisation arabe, il est un iconoclaste intransigeant. En 837, il fait monter Jean le Grammairien sur le trône patriarcal et déclenche une violente persécution contre les partisans des images, persécution qui dégénère en guerre contre le monachisme. Mais son influence se réduit peu à peu. Son champ d’action finit par se limiter à la capitale. L’iconoclasme ne survit pas à sa mort en 842…

L’impératrice Théodora, régente pendant la minorité de Michel III (842-859), met fin définitivement à la Querelle des Images. En 843, un concile proclame le solennel rétablissement des images, que l’Église orthodoxe célèbre chaque année comme la « fête de l’orthodoxie ». Plus tard, le IVe concile de Constantinople (869-870) renouvelle les décisions du 2ème concile de Nicée en proclamant de nouveau l’utilité et la légitimité des images des saints.

Conclusions

Le combat qu’a mené l’Église pour défendre l’usage des images dans la piété et les protéger de la destruction des iconoclastes lui a permis de mieux justifier sa doctrine et de développer son utilité dans la foi tout en maîtrisant davantage son usage. Il s’agissait aussi pour elle de faire face à l’influence religieuse et culturelle de la civilisation arabe. Ce n’est pas un hasard si le cœur de la crise résidait en Orient. Elle en est finalement sortie victorieuse…

La Querelle des Images était aussi née d’une bonne intention, de ceux qui aspiraient à une spiritualité plus élevée, détachée de toute matérialité, ou encore de ceux qui voulaient combattre les abus du culte des images. Mais ils ont oublié que la piété d’un plus grand nombre a besoin de se nourrir d’images pour se tourner vers les cieux. Corps et âme, l’homme a besoin de recourir à tous ses sens pour prier et s’élever vers Dieu. Au lieu de vouloir combattre contre un usage convenable et légitime pour en supprimer les excès, la meilleure solution aurait été de lutter contre l’ignorance qui génère de tel abus. De bonnes intentions peuvent parfois conduire à des drames et à des violences, surtout lorsqu’elles sont guidées par l’intransigeance et l’aveuglement

Épilogue

Pour répondre aux critiques des protestants sur le culte des images, le concile de Trente reprend la doctrine de l’Église qu’ a formulée le IIe concile de Nicée : « on doit avoir et garder, surtout dans les églises, les images du Christ, de la Vierge Marie Mère de Dieu et des autres saints et leur rendre honneur et la vénération qui leur sont dus. Non pas parce que l’on croit qu’il y a en elles quelques divinités ou quelques vertu justifiant leur culte, ou parce qu’on doit leur demander quelque chose ou mettre sa confiance dans des images, comme le faisaient autrefois les païens qui plaçaient leur espérance dans des idoles, mais parce que l’honneur qui est leur est rendu renvoie aux modèles originaux que ces images représentent. Aussi, à travers les images que nous baisons, devant lesquelles nous nous découvrons et nous agenouillons, nous adorons le Christ et nous honorons les saints que ces images représentent. »[4] Il rappelle aussi aux évêques d’utiliser les peintures et autres représentations comme moyen d’enseignement de la foi et de modèles à imiter. Il exige enfin que les abus soient abolis « en sorte qu’on expose aucune image porteuse d’une fausse doctrine et pouvant être l’occasion d’une erreur dangereuse pour les gens simples. »[5] Enfin, le concile met en place des mesures pour maîtriser le culte des images et éviter tout excès. Quand un usage est convenable et légitime, mieux vaut en effet préciser ou rappeler la doctrine sur lequel il s’appuie tout en maîtrisant sa mise en pratique au lieu de vouloir les mépriser, les renier et les supprimer. Telle est sans-doute une des règles d’une véritable réforme de l’Église…

 


Notes et références

[1] Il est vrai que de nos jours, des protestants semblent redécouvrir l’image comme un lieu privilégié de la foi chrétienne, surtout dans notre monde d’images.

[2] 2ème concile de Nicée (24 septembre au 23 octobre 787), 7ème session, 13 octobre 787, Denzinger 601.

[3] 2ème concile de Nicée, 7ème session, 13 octobre 787, Denzinger 603.

[4] Concile de Trente, Décret sur l’invocation, la vénération et les reliques de saints, et sur les saintes images, 3 décembre 1563, Denzinger 1823.

[5] Concile de Trente, Décret sur l’invocation, la vénération et les reliques de saints, et sur les saintes images, 3 décembre 1563, Denzinger 1825.

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