Psaume
CXXIX
Silencieux
comme les fidèles, le prêtre asperge le cercueil d’eau bénite avant d’entonner une
antienne qui remonte d’un âge lointain. « Si vous examinez nos iniquités, Seigneur, Seigneur, qui subsistera
devant vous ? » Qui pourra en effet paraître devant Notre Seigneur Jésus-Christ sans craindre son jugement,
nous qui sommes si faibles et pécheurs, nous qui tombons dans un profond abîme
par nos fautes et nos lâchetés incessantes ? Pourtant, avec une folle
audace, nous crions vers Lui dans
l’espoir d‘être entendus et secourus. « Je crie du fond des abîmes, j’ai crié vers vous, Seigneur ; Seigneur exaucez ma prière. » Nous refusons
le désespoir comme nous refusons de compter sur nous-mêmes. Le cri de notre
cœur est surtout celui de l’espérance, l’espérance que Dieu nous envoie.
« Que vos oreilles soient attentives
à la voix de ma supplication. » Car quel que soit le lieu où nous
demeurons, nous savons que Notre Seigneur Jésus-Christ nous entend et nous
écoute. Mais, conscients de la distance infinie qui nous sépare de Dieu, nous
pouvons naturellement craindre notre audace. Qui sommes-nous en effet pour
mériter une telle attention de la part du Tout-Puissant ?
Les
paroles du psaume nous montrent dans quel abîme leur auteur se trouve par ses
fautes. Il en est conscient et porté par
sa foi, il pousse des cris vers Dieu, sûr d’être entendu. Conscient de sa
misère, il ne compte pas sur lui pour s’en sortir. Nulle part il ne trouve un
soutien ou un secours. Il sait que la justice divine ne pourrait que condamner
l’homme. C’est pourquoi il se confie en la divine miséricorde.
Son
attitude pourrait nous surprendre. Quand nous sommes arrivés dans les
profondeurs de l’abîme, nous pourrions en effet poursuivre notre existence sans
craindre quoi que ce soit. Qu’est-ce qui pourrait nous arriver de pire ?
Un criminel qui sait que tout est perdu pour lui perpétue ses crimes et agit
finalement à sa guise. Mais quand un espoir subsiste, tout change, tout se
transforme, y compris le cœur et l’esprit. Le pécheur qui crie vers le ciel de
la profondeur de l’abîme reconnaît que Dieu
qui juge est aussi miséricordieux. La miséricorde divine est un passeport
pour le salut…
« À cause de votre loi, j’ai espéré en vous. »
Est-ce la loi de l’ancienne alliance, une
loi de crainte qui, en dépit de toute sa sainteté, ne peut répondre à une
telle attente ? Elle nous montre nos péchés, nous écarte de la voie du
pécheur mais elle est impuissant à nous en délivrer. La loi dont le psalmiste
parle est une loi d’amour, une loi qui
n’abandonne pas celui qui est blessé au bord du chemin et qui le soigne sans
compter. Elle pardonne et efface le péché. Elle relève et panse les blessures
de l’âme.
« Mon âme s’est soutenue par la parole du
Seigneur ; mon âme a espéré en lui. » Notre confiance ne repose
pas sur nous-mêmes ou sur des chimères mais sur des promesses divines. C’est parce que Notre Seigneur Jésus-Christ
a promis que nous pouvons espérer en sa miséricorde. Notre espérance n’est donc
pas vaine ou folie. « Depuis la
veille du matin jusqu’à la nuit qu’Israël espère dans le Seigneur. »
L’espérance ne naît pas en nous mais en Celui qui peut nous l’envoyer. Nous
n’agissons pas comme un enfant coupable pris en flagrant délit de mensonge,
cherchant à se justifier ou à cacher sa bêtise. L’espérance est déjà présente en celui qui croit en Lui. Entre la
foi et la charité, elle vit en nous. De même, la miséricorde divine est déjà là avant même la faute commise. Ce
n’est pas nous qui la provoquons mais bien Celui qui la donne puisqu’Il nous a
aimé le premier.
« Car auprès du Seigneur est la
miséricorde ; et on trouve en lui une rédemption abondante. Il rachètera lui-même Israël de toutes ses
iniquités. » Aucun péché ne peut
résister à la miséricorde divine. Il n’y a point d’iniquité qui ne sera
remise. Il n’est donc pas possible de ne point espérer ou de craindre qu’il
existe une faute que Notre Seigneur ne peut pardonner. Tout est pardonnable
tant que nous crions vers le Seigneur, que sincèrement contrits, nous
confessons notre misère et que nous L’attendons à cause de sa loi d’amour. Ne
croyons surtout pas que ce pardon nous est dû comme si nous en étions dignes. Car,
retenons la leçon de la Saint Écriture. « Si vous examinez nos iniquités, Seigneur, Seigneur, qui subsistera
devant vous ? » S’il y avait la moindre dignité en nous, ce ne
serait point une loi d’amour qui viendrait nous relever de nos fautes mais une
loi de justice. La cause de notre
relèvement ne repose pas en effet en nous mais en Celui qui est plein de
miséricorde. Le cœur tourné vers Notre Seigneur Jésus-Christ, nous pouvons
alors Lui demander avec confiance et sérénité de donner au défunt ce que la foi
nous permet d’espérer, c’est-à-dire la félicité éternelle. « Donnez-lui le repos éternel, Seigneur, et
que la lumière sans fin luise sur lui. »
Psaume
L
Autrefois,
quand le prêtre se rendait dans la maison du défunt pour lever le corps et le
conduire jusqu’à l’église, il lui était possible d’entonner d’autres psaumes
avec l’antienne de joie : « mes
os tressailliront de bonheur ». Le premier était le psaume 50, le même
que celui que nous chantons dans les offices des Ténèbres, le Jeudi saint. « Ayez pitié de moi, Seigneur, selon votre
grande miséricorde, et selon la multitude de vos miséricordes, effacez mon
iniquité. » C’est en raison même de l’amour de Dieu que le psalmiste
demande le pardon. Comme dans le psaume précédent, il reconnaît son péché dont
il est l’auteur ainsi que sa gravité. « Parce
que moi aussi, je connais mon iniquité, et mon péché est toujours devant
moi. » Et quelle sa faute ? « J’ai péché contre vous seul ; et j’ai fait le mal devant vous. »
Il ne l’avoue pas pour attendrir Dieu et éviter la peine que nous devons
recevoir par justice. Bien au contraire. Nous réclamons justice. « Je fais cet aveu afin que vous soyez reconnu
juste dans vos paroles, et que vous soyez triomphant dans vos jugements. »
Il en appelle alors à la miséricorde divine puisque la justice divine réclame
une peine. Comment avec une telle espérance nos os ne tressailliront-ils pas de
bonheur ?
Requiem
aternam
Le
cercueil est désormais là, les pieds du défunt devant l’autel, entouré de
cierges allumés. Nous n’avons qu’une prière à dire, la même qui ne cesse de
s’élever jusqu’au ciel depuis le début de l’office. « Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que votre lumière luise
perpétuellement sur eux. » Après cette antienne, le célébrant adresse
à Dieu sa première prière dans une oraison magnifique où tout est dit.
Sa
prière s’adresse à « Dieu dont c’est
le propre d’avoir pitié toujours et de pardonner ». La miséricorde est la vertu même de Dieu,
une miséricorde infinie comme Lui-même est infini. Nous lui demandons aussi le
repos éternel pour le défunt puisqu’Il est celui qui l’a fait sortir de ce
monde. Il est ainsi là devant l’autel par la volonté divine. Sans-doute, le
défunt est mort d’une maladie, d’un accident ou d’une autre raison mais tout
cela n’est que des causes secondes. Dieu
seul est en effet maître de la vie.
Et
en quoi consiste ce repos éternel ? L’Église adresse en fait plusieurs
demandes dans sa prière. D’abord, elle lui demande de ne pas le laisser
tomber aux mains du diable pour qu’il ne soit pas oublié à jamais. La peine la
plus grande qu’il soit en effet pour un homme est d’être oublié de Dieu, non
pas que Dieu puisse l’oublier, mais de vivre comme s’il était oublié de Dieu,
c’est-à-dire hors de la présence de Dieu et pour toujours, sans aucun espoir
d’être rappelé à Lui. Le silence de Dieu est une peine incommensurable. C’est
la damnation éternelle.
Ainsi, confiante en sa prière, l’Église
demande à Dieu d’ordonner « aux
saints anges de l’accueillir et de l’introduire dans le paradis, sa patrie »,
c’est-à-dire dans ce lieu qui a été préparé pour l’homme dès le commencement,
ce lieu que nous désirons si fortement en raison de notre espérance et de notre
foi, là où demeurera une charité sans fin. Alors que l’enfer est marqué par
l’oubli du damné, comme le rappelera le graduel, « la mémoire du juste demeure éternellement ». Il est auprès de
Dieu, devant sa face comme nous l’avons chanté. Ainsi, au lendemain de la mort,
le défunt peut soit « subir les
châtiments de l’enfer », soit « entrer en possession de l’éternelle joie. »
L’espérance
et la foi
Le
chant du graduel retentit dans l’église et proclame encore notre espérance. « Donnez-leur seigneur le repos éternel, et
que votre lumière luise perpétuellement sur eux. » Mais aussitôt, le
trait qui suit nous rappelle une réalité que nous ne pouvons pas oublier. Nous
ne pourrons pas jouir de la paix de Dieu s’Il ne nous libère pas de l’état de
péché dans lequel nous pouvons être. « Délivrez,
Seigneur, les âmes de tous les fidèles défunts de tout lien du péché. »
Tant qu’elles demeurent dans l’état de
péché, elles ne peuvent guère en effet espérer le repos éternel. Mais
« avec le secours de votre grâce »,
et non en raison des mérites de l’intéressés, « ils méritent d’échapper au jugement de vengeance »,
c’est-à-dire à la justice divine qui vient punir l’offense commise contre Dieu.
Les âmes ne peuvent donc « jouir de
la béatitude de la lumière éternelle » si Dieu ne les retirent pas de
l’état dans lequel le péché les a placées, non
par justice mais par miséricorde…
Comme
une voix sortant du ciel, un chant sublime résonne douloureusement dans
l’église. C’est le Dies irae[1],
chant terrible qui dresse dans de paroles ineffables la scène du Jugement dernier quand à l’annonce de la trompette,
s’assembleront tous les hommes pour entendre leur jugement. « Jour de colère que ce jour-là » !
« Quand le Juge siégera, tout ce qui
est caché apparaîtra, rien ne restera impuni. » C’est alors que des
paroles déjà entendues nous reviennent encore en mémoire. « Si vous examinez nos iniquités, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera devant vous ? » Consciente de sa misère,
sa voix s’étreigne d’une profonde angoisse. « Malheureux, que dirai-je alors ? » Elle se voit déjà
devant le tribunal céleste et ne peut que frémir d’entendre le juste jugement. Le
saint lui-même est à peine en sûreté, s’exclame-t-elle, frémissante d’angoisse.
Que deviendrons-nous alors, seuls devant
le Juge ?
La
voix se tourne alors vers Notre Seigneur Jésus-Christ et du fond de l’abîme,
elle crie vers lui. « Roi d’une
majesté redoutable, qui sauvez gratuitement vos élus, sauvez-moi, source de
bonté. » Elle sait que c’est
par pure amour qu’elle peut être sauvée au jour du jugement. Elle n’a
aucune part dans son salut. Elle se sait coupable et avoue ses fautes qui la
rend digne d’être condamnée mais elle est aussi convaincue que Notre Seigneur
Jésus-Christ a justement souffert pour sauver les brebis égarées comme elle,
accordant grâce et pardon. « Je prie
suppléant et prosterné, le cœur broyé comme cendre ». Les promesses
divines, menaces et récompenses, reprennent vie dans sa voix gémissante comme
un coupable humilié, alternant crainte et espoir. « O jour de larmes, où l’homme coupable ressuscitera de la poussière pour
être jugé. » C’est alors que la voix s’élève vers Dieu pour demander
pardon au défunt. Car sans ce pardon, il
ne peut reposer en paix.
Après
ce chant aussi sublime que terrifiant, le prêtre lit les paroles de Notre
Seigneur Jésus-Christ, annonçant le jugement dernier. « Ceux qui auront fait le bien pour une
résurrection de vie, et ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de
jugement ». C’est alors que nous comprenons que tous se jouent avant que
l’âme ne quitte son corps, avant que Dieu ne sépare l’homme du monde des
vivants. Le chant s’adresse plus à ceux qui peuvent encore changer d’état qu’à
ceux qui y demeurent pour l’éternité.
Un
coup de tonnerre, un long gémissement de l’âme
Pourtant,
ce chant nous fait revivre avec une force admirable toute la Sainte Écriture,
toute la parole divine. Quel est en effet ce « jour de colère », « ce jour d’effroi » si ce n’est
le jour de Notre Seigneur Jésus-Christ dans sa gloire tel qu’il est
annoncé par les justes, les prophètes et les apôtres ? Il est « jour cruel, plein d’indignation, de colère
et de fureur » (Isaïe, XIII, 9), que nous décrit le
prophète Isaïe, ou encore le « jour
de tribulation et d’angoisse, jour de calamité et de misère, jour de nuée et
d’orage, jour plein de fracas des trompettes » (Sophonie, I, 15). Quand
nous revenons à ces prophéties souvent répétées, nous ne pouvons que trembler
d’effroi. Quand nous songeons aux paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ qui
nous donne de nombreux signes sur ce « jour
de vengeance » (Luc, XXI, 22), nous ne pouvons que
frémir de tous nos membres.
Et
en ce jour, Notre Seigneur Jésus-Christ venant « sur les nuées avec une grande puissance et une grande majesté »
(Matthieu,
XXIV, 30) descendra donc sur terre pour juger les vivants et les morts comme Il
nous l’affirme clairement et avec insistance, non pour nous condamner mais pour
nous prévenir.
Sera-t-Il
aussi redoutable qu’Il a été quand Il a chassé les vendeurs du Temple ou
terrassé de frayeurs les soldats venant l’arrêter dans le jardin des Oliviers ?
Face à Lui, sur son trône, nous ne pourrons que reprendre les paroles toutes
humbles de vérité du fidèle Job. « Qui
suis-je donc, moi, pour lui répondre et pour discuter avec lui ? Quand il y
aurait quelque justice en moi, je ne répondrais pas, mais j'implorerais mon
juge. » (Job, IX)
Nul
homme ne serait justifié devant Dieu, nous dit encore un psaume (Psaume
CXLII). Et de nouveau, la seule attitude que nous pouvons prendre est celle que
nous donne encore la Sainte Écriture. « Mais ayez pitié de moi, mon Dieu, selon l'étendue de votre miséricorde ;
et selon la multitude de vos boutes, effacez mon iniquité. Lavez m'en de plus
en plus, purifiez-moi de mon péché. Car mon iniquité, je la connais, et mon
péché est toujours contre moi. C'est vous seul que j'ai offensé ; c'est devant
vous que j'ai fait le mal. Pardonner, afin que vous soyez justifié dans vos
promesses et que vous triomphiez dans les jugements qu'on ait de vous. »
(Psaume
L). Là réside la véritable âme consciente
de ce qu’elle est face à son Dieu et son Seigneur.
Mais
en ce jour du Seigneur, où sonneront les trompettes, où tous quitteront leur
tombeau pour entendre leur jugement, le Livre de la vie témoignera de leurs
œuvres. « Et je vis les morts,
grands et petits, debout devant le trône ; et des livres furent ouverts, et
puis on en ouvrit un autre, qui est le Livre de vie : et les morts furent jugés
d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres » (Apocalypse,
XX, 12), nous décrit Saint Jean. Nous n’assisterons pas à ces longs débats
et à ces interminables palabres de nos tribunaux, où la parole habile prouve et
réfute, où le langage impressionne et manipule. La cause dès instruite, le
verdict sonnera dans toute sa vérité et sa puissance. « Notre conscience rendra témoignage et nos
propres pensées nous accuseront ou nous défendront, en ce jour où Dieu jugera
par Jésus-Christ, selon l'Évangile, ce qu'il y a au fond de nos cœurs. » (Rom.,
II, 15-16) Nul ne pourra donc se cacher. « Il n'est rien de caché qui ne doive se découvrir, il n'est rien de
secret qui ne doive être connu. »
(Matthieu,
X, 26.) Tel sera le triomphe de la justice divine…
Devant
de telles vérités si terrifiantes, nous pourrions sombrer dans le désespoir
comme ceux qui se complaisent dans le désordre, n’ayant d’autres avenirs que la
condamnation de leur conscience. Mais, un
cri s’élève des profondeurs de l’abîme. Car Celui qui juge est aussi Notre Sauveur. Et celui qui est devant le
tribunal, c’est bien nous, seul face à Notre Seigneur, avec notre conscience.
Nous ne pouvons rien dire ni justifier. « Si le juste est sauvé avec peine, que deviendra l’impie et le pécheur ? »
(I, Pierre,
IV, 18)
C’est
alors que, inébranlable dans la confiance de la promesse divine, comme l’Église
nous l’invite dans ses prières, notre
âme se tourne vers Notre Seigneur Jésus-Christ « lequel a été livré pour nos offenses, et est
ressuscité pour notre justification. »(Rom., IV, 25). Nous
appelons à sa clémence, à sa bonté, à sa miséricorde qui, devant les larmes
touchantes et sincères de Saint Madeleine ou l’aveu simple et réel du bon
larron, les a sauvés d’une mort éternelle certaine. Il est venu sauver les âmes
et non les perdre. Quand nous admirons les œuvres qu’Il a réalisées pour
retrouver les brebis égarées et quand nous ressassons ses sublimes paroles, la
confiance ne peut que demeurer en nous, quel que soit l’état de pécheur dans
lequel nous sommes. Notre regard se pose alors sur la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, notre unique espérance. Au
jour venu, signe de la victoire, elle illuminera le ciel et au tribunal de
Dieu, elle sera la règle du jugement
comme elle est l’instrument de notre salut…
Regrets,
confusions, contrition, pénitence, devant notre cœur ouvert, Notre Sauveur se
laisse toucher. Nous sommes comme le
publicain avouant sa misère, le front contre terre. Au-dedans de nous, le
cœur est brisé d’une douleur profonde et vive. « Vous ne dédaignerez pas, Seigneur, un cœur contrit et humilié. »
(Psaume
L). Au-dehors, nous sommes prosternés, à genoux, suppliant. « J‘ai étendu les mains vers vous ; mon
âme est devant vous comme une terre aride. Ne détournez pas de moi votre face,
de peur que je ne sois semblable à ceux qui descendent dans l’abîme. »
(Psaume
CXLII). L’autel nous semble si loin mais notre esprit est si proche de Dieu que
nous ne pouvons pas ne pas être entendus. « Le publicain s’avoue pécheur, et il devient juste ; il s’abaisse,
et il est relevé ; il se condamne, et il est pardonné. »[6] Nous
retrouvons alors le cri de ceux qui nous ont précédés : « O Seigneur, qui aimez les âmes. »(Sagesse,
XI, 22-27) Et emporté par un espoir insensé pour l’homme, nous élevons notre
regard et nous implorons à Celui qui nous aime d’octroyer le pardon et le repos à tous les défunts.
Notes et références
[1] Son auteur est Thomas
de Celano (v. 1200-v.1265), un des premiers franciscains et ami de Saint
François d’Assise.
[2] P. Charles Clair (1835-1899),
compagnie de Jésus, Le "Dies irae" :
histoire, traduction, commentaire, 1881, éditeur Letouzey et Ané, gallica.bnf.fr.
[3] P. Charles Clair (1835-1899),
Le "Dies irae" : histoire,
traduction, commentaire.
[4] La séquence Dies Irae, retenue par le concile de
Trente, a été supprimée à l’office des défunts à la suite du deuxième concile
de Vatican.
[5] Louis Bourdaloue, Sermon
pour le premier dimanche de l’Avent, Sur le jugement dernier, dans Œuvre
de Bourdaloue, Tome I, chez Lefèvre, libraire éditeur, 1838.
[6] P. Charles Clair (1835-1899),
compagnie de Jésus, Le "Dies irae" :
histoire, traduction, commentaire, 1881, éditeur Letouzey et Ané, gallica.bnf.fr. La
citation est inspirée du Deuxième discours sur le psaume XXXII,
Saint Augustin, n°11, abbaye Saint Benoît, clerus.org.
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