« Ne vous en étonnez pas parce que vient l’heure
où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu, et
en sortiront, ceux qui auront fait le bien, pour ressusciter à la vie ;
mais ceux qui auront fait le mal pour ressusciter à leur condamnation. »(Jean,
V, 28-29)
Pourtant,
l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ est suffisamment clair pour que
nous comprenions ses paroles et agissions en conséquence. Nous ne pouvons pas
ne pas entendre ses avertissements répétés sur ce qui nous attend après la
mort. Il ne cesse de nous demander de veiller et d’être vigilants jusqu’au
bout. Après son Ascension, ses apôtres ont bien compris son enseignement et l’Église
n’a pas cessé de le transmettre afin de nous prévenir comme une mère protégeant
ses enfants. La constance de cet
enseignement ne peut que nous frapper et interroger ceux qui peuvent encore
douter…
Les
apôtres enseignent clairement, et le plus souvent très explicitement, la perdition éternelle des méchants et la vie éternelle pour les justes. Nous
allons en effet les entendre les uns après les autres.
Plus
loin, le chef des apôtres est encore plus précis. Il décrit ceux qui, dans les
derniers temps, se lèveront pour se moquer des promesses divines, avec « pleine d’ironie, vivant au gré de leurs
convoitises » (II. Pierre, III, 3). Mais,
nous prévient-il, la parole de Dieu « les
tient en réserve et les garde pour le feu, au jour du jugement et de la ruine
des hommes impies. » (II. Pierre, III, 7) Ignorent-ils
que le temps de Dieu n’est pas celui des
hommes ? Notre Seigneur Jésus-Christ use aussi de patience envers les
pécheurs car Il ne veut pas qu’ils périssent mais que « tous arrivent à la pénitence. » (II.
Pierre,
III, 9) Il nous demande alors de veiller, d’être fidèles et de persévérer
puisque « le jour du Seigneur
viendra comme un voleur » (II. Pierre, III, 10)…
Saint Jude est encore plus explicite dans son épître tout entière
dirigée contre les impies qui nient Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce sont des « astres errants, auxquels l’obscurité
des ténèbres est réservée pour l’éternité. »(Jude, 13) Comme Saint
Pierre, il nous demande alors de veiller en dépit des moqueries des « hommes sensuels, n’ayant pas l’esprit de
Dieu. » (Jude, 19) Nous devons
attendre dans l’amour de Dieu « la
miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ, pour avoir la vie éternelle. »
(Jude,
21) Mais nous ne pouvons nous sauver qu’en fondant notre vie sur le fondement
de la foi et priant dans le Saint-Esprit.
Saint Jacques nous demande aussi de ne pas avoir une foi stérile. Il revient notamment sur l’exigence
de la miséricorde à l’égard de notre prochain. « Le jugement sera sans miséricorde pour celui qui n’aura pas fait
miséricorde ; la miséricorde triomphe du jugement. » (Jacques,
II, 13) Celui qui vivra de la charité ne doit pas craindre le jugement puisque
nous serons jugés selon la mesure de notre foi vivante. Il insiste alors sur
les péchés que nous réalisons en raison de notre langue, véritable « fléau » (Jacques, III, 5) qui peut
être rempli d’un « venin mortel » (Jacques, III, 8), une langue qui
peut bénir mais aussi maudire. Elle peut nous faire pécher et exciter en nous
l’esprit de mensonge, dévastant ainsi notre vie. Elle est alors « un feu, le monde de l’iniquité » (Jacques,
III, 6), un feu qui provient de la géhenne pour nous enflammer…
Dans
la première épître aux Corinthiens, Saint Paul songe seulement à la
résurrection des fidèles, de ceux qui sont de Notre Seigneur Jésus-Christ et
qui seront en Lui. Le jour où le temps laissera sa place à l’éternité sera un jour de triomphe où tous
s’inclineront devant Lui au ciel, sur la terre et en enfer. La mort sera alors
anéantie.
Pourtant,
Dieu nous a prévu une demeure dans le
ciel, « une demeure éternelle
qui n’a pas été fait de main d’homme. » (II, Corinthien, V, 1) Mais
pour y habiter, faut-il « comparaître
devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive ce qu’il a fait étant
dans son corps, selon ce qu’il a fait de bien ou de mal. » (II, Corinthien,
V, 10) Dans son épître aux Éphésiens
(cf. Éphésiens,
V, 5), nous retrouvons le même discours.
Aux
Romains, il leur rappelle que « Dieu
jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes » (Romains,
II, 2) Le jugement se fondera sur notre
attitude à l’égard de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et « si nous mourons avec Lui, nous vivrons aussi
avec Lui ; si nous persévérons dans l’épreuve, nous régnerons avec
Lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; si nous sommes
infidèles, Il demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même. »
(II, Timothée,
II, 12-13) Or, cette fidélité n’est pas sans épreuve ni renoncement. Nous
devons être comme des athlètes, modèles de persévérance, qu’il n’obtient sa
couronne qu’à la condition de s’être exercé au combat.
Saint
Paul n’a aucun doute sur ce sujet. Il demande donc aux fidèles de persévérer
dans leur fidélité à l’égard de Notre Seigneur Jésus-Christ et de fuir tout
discours qui s’oppose à cet enseignement car finalement, tout se joue ici-bas tant qu’il nous reste un souffle de vie. « Et
comme c’est la destinée de l’homme de mourir une fois et qu’après cela suit le
jugement, ainsi le Christ […] apparaître
une seconde fois, sans péché, pour donner le salut à ceux qui l’attendent. »
(Hébreux,
IX, 27-28) Tous feront l’objet du jugement divin. Or si nous mourons dans le
péché, si nous foulons aux pieds le Fils de Dieu, si nous outrageons le Saint
Esprit, nous connaîtrons la terrible
vengeance de Dieu. Car « c’est
une chose terrible de tomber dans les mains du Dieu vivant » (Hébreux,
X, 31).
Par
conséquent, la mort et les épreuves que
nous subissons en raison de notre foi ne nous sont rien en comparaison avec
l’éternité qui nous est promise. Pourtant, quand il écrit son épître, Saint
Paul a déjà enduré de nombreuses peines et souffrances, et frôlé la mort à
plusieurs reprises ? Comme nous l’avons souvent évoqué, le temps n’est
rien. Il cesse au moment où il est. Nous devons nous tourner notre regard vers l’éternité, là où rien ne cessera.
Enfin,
finissons notre rapide étude par l’Apocalypse. Dans cet ouvrage
étonnant, Saint Jean nous décrit ce qu’il voit, ce qu’il entend concernant les
derniers jours, le jour du jugement
dernier. Dans une vision, vingt-quatre vieillards assis devant Dieu l’adorent
en disant : « le moment de
juger les morts, de donner la récompense à tes serviteurs, aux prophètes, aux
saints, à ceux qui craignent ton nom, petits et grands, et de perdre ceux qui
perdent la terre. » (Apocalypse, XI, 18). Dans une autre
vision, Saint Jean voit un ange, disant d’une voix forte à toutes les
habitations de la planète : « craignez
Dieu et lui donnez gloire, car l’heure du jugement est venue. » (Apocalypse,
XIV, 7) Puis après plusieurs apparitions, un dernier ange « jette sa faucille sur la terre, et vendange
la vigne de la terre, et il en jette les grappes dans la grande cuve de la
colère de Dieu. » (Apocalypse, XIV, 19)
Dans
une autre vision, Saint Jean voit un trône devant lequel « les morts sont jugés selon leurs œuvres d’après ce qui est écrit
dans les livres » (Apocalypse, XX, 12). Puis de
nouveaux cieux s’ouvrent à lui, la
Jérusalem céleste. « Et Celui
qui est assis sur le trône » se présente et décrit ceux qui y habitent.
Mais « pour les lâches, les
incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les magiciens, les
idolâtres et tous les menteurs, leur part est dans l’étang ardent de feu et de
soufre : c’est la seconde mort » (Apocalypse, XXI, 8), la
mort définitive, l’éternelle damnation. Les justes connaîtront une vie
éternelle. « Heureux ceux qui lavent
leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie » (Apocalypse,
XXI, 14).
Conclusions
Les
apôtres nous recommandent donc de rester
fidèles et de faire les œuvres de la
vie éternelle. Au dernier jour,
quand Notre Seigneur Jésus-Christ reviendra parmi nous, la colère divine sera
alors terrible. C’est un jour de
vengeance pour les méchants, de flammes de feu pour les impies et les
incrédules, pour tous ceux qui ont vécu des œuvres de la chair. Mais c’est
aussi le jour d’achèvement pour les bons,
le jour tant attendu où l’homme, corps et âme, vivra de la vie éternelle. Habités
d’une telle espérance, nous voulons « amasser
ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la
vie véritable. » (I, Timothée, VI, 19)
Les épreuves que nous endurons ici-bas
n’ont qu’un temps. Qu’est-ce qu’en
effet, notre existence ici-bas devant l’éternité ? Et pourtant, c’est dans
le monde au cours d’un temps bref que nous gagnons notre vie éternelle ou nous
la perdons. Et dans cette bataille dont l’issue est essentielle, nous ne sommes
pas seuls. Dieu nous donne en effet tout
ce dont nous avons besoin pour vaincre et demeurer en Lui. Car Il ne veut
point notre mort. Notre Dieu est un Dieu
des vivants. C’est pourquoi le terrible jugement qui nous attend ne doit
pas nous pétrifier ou nous enfermer dans une crainte infantile. Les épreuves et
sacrifices que nous endurons pour demeurer unis à Dieu ne doivent pas non plus
nous effrayer. Nos chutes ne doivent pas nous empêcher de nous relever. Puisqu’au
bout du chemin, se trouve la vie éternelle. Mais faut-il encore saisir la main de Dieu qui nous tend et
nous attire à Lui. Les apôtres ont ainsi peint la vie chrétienne dans sa
pureté et ses exigences afin de nous éclairer et de nous soutenir mais aussi de
nous remettre sur le bon chemin. « Être
dans le temps à Jésus-Christ pour être à Dieu dans l’éternité. »[1]
Note et référence
[1]
Dom Paul Delatte, Les Épitres de Saint Paul, replacées dans le milieu historique des
actes des apôtres, Aère épître aux Corinthiens, Troisième partie, Chap.
XV.
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