" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


samedi 11 juillet 2020

La Morale et l’Évangile (5) : le sermon sur la montage (2) - les huit béatitudes

« Réjouissons-nous tous dans le Seigneur ». Par cette exhortation, riche d’espérance, l’Église nous invite à célébrer tous ceux qui sont parvenus à rejoindre notre patrie. Chaque jour, elle célèbre l’un d’entre eux  mais en la fête du 1err novembre, elle honore tous ceux qui sont parvenus à la gloire céleste, y compris ceux qu’elles ne peuvent pas nommer, connus de Dieu seul. Selon Saint Jean, ils représentent une foule innombrable « de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. »(Apocalypse de Saint Jean, VII, 9) Tous ont vécu sur terre et connu des joies et des peines. Désormais, ils sont au ciel, vivant l’éternel bonheur. Pour décrire la vie qu’ils ont menée ici-bas et les raisons de leur couronnement, l’Église prend comme texte de l’Évangile le « sermon sur la montagne » de Saint Matthieu, décrivant ainsi la route qu’ils ont suivie. Ils ont ainsi atteint le but de leur existence.

Le lendemain, après l’appel aux réjouissances, le 2 novembre, l’Église prie plus spécialement pour tous ceux qui, souffrant dans le purgatoire, attendent encore le jour de leur délivrance, le jour où ils pourront rejoindre l’assemblée des saints. Chaque jour, à chaque messe, elle se tourne vers ces pauvres âmes. Lors de leur messe d’enterrement, elle supplie à Dieu de leur accorder le repos éternel et de leur pardonner au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ. Au cours de cette cérémonie, sans-doute l’une des plus belles de toute la liturgie, elle chante une séquence magnifique qui rappelle aux fidèles notre fin ultime. Un jour, tout se terminera en effet dans un « jour de colère », « le jour de reddition », un « jour de larmes ». La trompette raisonnera et tous devront comparaître devant le Juge. Leur route sera alors jugée. « Tout secret se révélera ; rien ne restera impuni. » Les bienheureux iront à droite, les maudits à gauche.

De nos jours, le chant Dies irae peut faire sourire ou encore provoquer la colère des bien-pensants. Pour ceux qui ne croient pas en Dieu et en Notre Seigneur Jésus-Christ, leur attitude ne nous surprend pas. Mais que devient leur existence quand la mort les frappe ? Si tout se termine en poussière comme au commencement, à quoi bon de vivre ? Tout cela devient une funeste farce. Il pourrait alors reprendre les mots des sages de l’antiquité : à quoi bon vivre ?

L’étonnement vient plutôt de ceux qui croient en Notre Seigneur Jésus-Christ tout en refusant l’enfer ou le paradis. Tous les hommes sont sauvés, nous disent-ils. Le jugement dernier n’est qu’une amnistie pour toute l’humanité puisque Notre Seigneur Jésus-Christ est venu la sauver. D’autres, peu différents, voient dans le paradis des hommes de toute religion et de toute croyance, y compris ceux qui ont rejeté Notre Seigneur Jésus-Christ au point que l’enfer n’est qu’un vide immense. Existerait-il donc de nombreuses routes pour mener au ciel ? Que devient alors le « sermon sur la montagne » ? Revenons en effet sur le discours des béatitudes, c’est-à-dire sur « la règle parfaite de la vie chrétienne pour la direction des mœurs »[1]

Les huit béatitudes…

Nous allons nous intéresser au sermon reproduit par Saint Matthieu. Il regroupe huit maximes associant pour chaque béatitude une récompense. Le dernier verset est la fin vers laquelle tend chacune des béatitudes ou l’ensemble des béatitudes. Dans son commentaire sur le « sermon de la montagne », Saint Augustin suggère que cette dernière béatitude est plutôt adressée à ses apôtres et non à la foule. Elle pourrait aussi être le développement du verset précédent. C’est pourquoi, de manière classique, la plupart des commentateurs ne la comptabilisent pas comme une neuvième béatitude. Le chiffre huit est ainsi retenu. Ce chiffre a aussi le privilège de traduire la perfection dans le langage biblique, ce qui convient au « discours de la montagne », considéré justement comme le modèle de la vie chrétienne.

Rappelons les huit béatitudes…

  • « Bienheureux les pauvres d’esprit parce qu’à eux appartient le royaume des cieux. »
  • « Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu’ils possèderont la terre. »
  • « Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés. »
  • « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés. »
  • « Bienheureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront eux-mêmes miséricorde. »
  • « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu. »
  • « Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu. »
  • « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce qu’à eux appartient le royaume des cieux. »

Une ascension vers le ciel par l’exercice des vertus

Le « sermon sur la montagne » est l’une des premières prédications de Saint Augustin avant qu’il ne donne lieu à un petit traité moral. Dans son commentaire, il associe sans difficulté les béatitudes aux vertus comme l’a déjà fait avant lui Saint Ambroise. Les béatitudes portent successivement sur l’humilité, la douceur, la force, la justice, la miséricorde, la pureté de cœur et la patience. Saint Ambroise a aussi mis en relation les quatre béatitudes de Saint Luc avec les quatre vertus cardinales classiques que sont la tempérance, la justice, la prudence et la force.

Chagall, 1887-1985, Le songe de Jacob

Saint Ambroise et Saint Augustin voient aussi dans la succession des béatitudes un ordre. Réunies les unes après les autres, elles apparaissent comme une montée de vie plus chrétienne, une ascension vers la plus parfaite des sagesses, chacun étant un barreau d’une échelle montant vers les cieux. « Donc voyez l'ordre : il vous faut devenir pauvre en esprit, car l'humilité d'esprit, c'est la richesse en vertus ? si vous n'êtes pauvre, vous ne pourrez être doux ? celui qui est doux peut pleurer sur le présent ? qui pleure sur les biens inférieurs peut en désirer de meilleurs ? qui recherche les biens supérieurs délaisse ceux d'en bas, afin d'être à son tour aidé par ceux d'en haut ? qui est compatissant purifie son cœur […] ? quant à la patience, c'est l'achèvement de la charité ? et celui qui souffre persécution, engagé dans le combat suprême, est éprouvé par l'adversité, afin d'être couronné» (II Timothée, II, 5). Tels sont, au sentiment de plusieurs, les degrés des vertus, par lesquels nous pouvons monter du plus bas aux sommets. »[2]

Pour ces deux pères de l’Église, les béatitudes nous procurent l’entrée au royaume de Dieu, la possession de cette terre, la consolation de Dieu, la satisfaction de nos besoins, la miséricorde divine, la vue de Dieu, l’adoption filiale et de nouveau l’appartenance au royaume de Dieu. Saint Ambroise constate alors un ordre dans les récompenses, et plus précisément un accroissement dans les récompenses. La première béatitude nous fait entrer dans le royaume des cieux, la seconde nous fait jouir de ses richesses en tant qu’enfant adoptif de Dieu. Ainsi, « ce qui est plus riche en mérite est aussi plus comblé de récompense. »[3] Pour Saint Augustin, les différentes récompenses sont des noms divers de l’unique récompense de tous, selon la différence des degrés.

Béatitudes et malédictions

Le « sermon sur la montagne » présente non seulement les vertus à pratiquer mais aussi les vices à rejeter. Saint Thomas d’Aquin voie en effet dans les trois premières béatitudes l’éloignement de trois vices : la cupidité, la méchanceté et l’agitation. Si les béatitudes nous demandent de réaliser de bonnes actions, la justice et la miséricorde, ou nous présentent des actes par lesquels nous nous disposons ce qui est meilleur, elles nous éloignent aussi nécessairement des vices qui sont contraires aux vertus qu’elles représentent. Nous ne pouvons guère nous approcher de la lumière sans nous écarter de l’obscurité.

Dans l’Évangile selon Saint Luc, les malédictions sont plus explicites.

  • Malheur à vous riches, car vous avez votre consolation !
  • Malheur à vous, qui êtes rassasiés, car vous aurez faim !
  • Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes.
  • Malheur à vous, quand tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ce que leurs pères faisaient à l’égard des faux prophètes ! » (Luc, VI, 24-27)

Ainsi, le « sermon sur la montagne » fait appel aux récompenses et annonce des supplices. Ce sont de bons moyens pour ramener les fidèles sur le bon chemin. Cependant, dans notre siècle où le terme de « responsabilité » est si galvaudé, nous pouvons souligner que par cet enseignement, Notre Seigneur Jésus-Christ nous met clairement devant nos responsabilités. Nous sommes informés que notre existence terrestre n’est pas sans conséquence sur l’au-delà. Comme la pollution que nous générons conduit à des dommages sur notre planète, ce que nous faisons ici-bas n’est pas  sans répercussions sur notre véritable bonheur. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas…

Une porte étroite

La porte est étroite, nous avertit Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous préférons en effet fuir les exigences morales en raison des efforts et des sacrifices qu’elles réclament. Tout renoncement nous paraît insupportable. Certains y voient une entrave à leur liberté quand d’autres ne songent qu’à leur paresse et oisiveté. Comme nous le constatons souvent, nous préférons en effet amplement la facilité, écouter les bons discours qui nous enorgueillissent ou nous satisfait, ou encore nous bercer de nos illusions, voyant en nous-mêmes la source de notre bonheur.

Les béatitudes font voler en éclat ces chimères. Car derrière nos façades, Dieu voit nos véritables sentiments. Nos œuvres seront jugées avec leurs intentions. « Entrez par la porte étroite ; car la porte large et la voie spacieuse conduisent à la perdition et nombreux sont ceux qui y passent. »(Matthieu, VII, 13) Il s’agit pour chacun d’entre nous de choisir le bon chemin et de le parcourir jusqu’à la dernière étape, jusqu’à la bonne porte.

Dans son commentaire sur Saint Matthieu, Saint Thomas d’Aquin nous fait remarquer que les huit béatitudes s’opposent aux conceptions classiques du bonheur. Celui-ci ne consiste pas dans la richesse ou l’abondance des biens, dans la jouissance des appétits et des passions, dans la force et la violence, dans la domination, dans le plaisir ou encore dans la contemplation des choses divines. Ceux qui observent les vertus auront leur récompense et le véritable bonheur réside dans ces récompenses. Notons que les cœurs purs verront Dieu, cela signifie qu’ils ne le voient pas encore. Le véritable bonheur est le royaume de Dieu et toutes ces belles choses que Notre Seigneur Jésus-Christ nous promet. Pour y parvenir, pour les obtenir, il faut donc prendre le chemin de la pauvreté, de la douceur, de la paix, de la pureté, etc. Il est très différent de celui que nous proposent le monde et plus encore de notre société actuelle.

Dans le neuvième verset, Notre Seigneur Jésus-Christ énumère ce que nous pouvons subir du monde à cause de son nom : insulte, calomnie, persécution. Le chemin n’est pas une plaisante promenade dans une contrée idyllique. Il provoquera des heurts, de la violence, de la peine et des souffrances puisque ce n’est pas l’esprit du monde. Notre Seigneur Jésus-Christ nous demande alors de les supporter et aussi de nous en réjouir en raison de la récompense qui sera abondante dans le ciel et d’une plus grande ressemblance avec Lui-même.

L’aide du Saint Esprit

Le chemin que nous montre Notre Seigneur Jésus-Christ peut alors paraître très difficile, voire inaccessible pour les hommes que nous sommes. Des commentateurs ont en effet vu les béatitudes comme réservées à une élite dans l’Église, essentiellement des religieux. Pourtant, son discours est adressé à la foule. Comme le montre si bien Saint Augustin, il est une synthèse de tout ce que Notre Seigneur Jésus-Christ a dit sur notre conduite et notre comportement. Serait-il alors venu que pour une partie des chrétiens ? Cela va à l’encontre des principes du christianisme, notamment de son universalisme.

Le chemin est certes difficile mais il est praticable par tous. Certes,  il est inaccessible pour celui qui veut le gravir seul. Revenons encore sur le commentaire de Saint Augustin. Innovant sans-doute, il relie ce discours à un texte plus ancien, à celui d’Isaïe, qui décrit les sept dons du Saint Esprit. Saint Augustin constate en effet une correspondance entre les béatitudes et les dons du Saint Esprit, certes selon un ordre différent. Le premier est ascendant alors que le second est descendant. L’un commence par le commencement pour ensuite s’élever, l’autre montre d’abord le but à atteindre. Pourquoi fait-il ce rapprochement ? « Que signifie, en effet, la connexion établie par saint Augustin, sinon que le chrétien ne peut parcourir le chemin des Béatitudes, les étapes successives de la vie chrétienne, sans la grâce et l’aide du Saint-Esprit.? »[4] Nous avons en effet besoin de ces dons pour agir en chrétienSans la grâce, rien n’est possible…

Prière et confiance

Plus loin dans le texte, Notre Seigneur Jésus-Christ donne aussi un moyen pour observer son enseignement. « Demandez et vous recevrez »(Matthieu, VII, 7) Par la prière, nous pouvons obtenir les grâces pour cultiver les vertus et ainsi gravir le sommet des béatitudes. Mais comme toute chose, nous pouvons aussi nous égarer dans la prière. Il nous précise alors comment il faut prier. Il nous donne même la prière par excellence, le Notre Père. Ce n’est pas une coïncidence si cette prière est au centre du « sermon sur la montagne ».

Comme un père à l’égard de ses enfants, Dieu veille sur les fidèles. Il faut donc avoir confiance en Lui et vivre réellement comme ses enfants. Nous ne sommes donc pas seuls sur le chemin que trace Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous ne devons donc pas vivre en ignorant l’amour que Dieu porte sur nous et vivre comme s’Il n’existait pas. Il est aussi inutile de se préoccuper des choses vaines. L’important est bien de « chercher premièrement le royaume de Dieu »(Matthieu, VI, 33) en nous appuyer sur cette confiance.

Conclusions

Dans le « sermon de la montagne », Notre Seigneur Jésus-Christ nous livre son enseignement moral dans des paroles admirables et simples, dans un discours divin. Comme la foule qui L’entend, nous pouvons qu’être admiratifs. Ses paroles nous donnent la route que nous devons prendre et nous décrivent l’objectif final, donnant ainsi sens à notre vie.

Or le chemin ainsi tracé n’est pas facultatif. Certes, nous sommes libres d’accepter ou de refuser de le suivre, mais ce n’est pas sans conséquence. Notre Seigneur Jésus-Christ décrit les récompenses à ceux qui le suivront mais également les malédictions pour ceux qui prennent d’autres chemins. Il ne s’agit pas d’éveiller en nous une sorte de cupidité spirituelle mais d’indiquer le point d’arrivée afin que nos pas soient plus assurés. Lorsque la mort frappe une âme, le chemin qu’elle a suivi volontairement s’ouvre finalement sur une autre vie, celle de la lumière ou de l’obscurité

Enfin, ce chemin n’est pas sans effort ni renoncement, sans combat ni peine. Il est éloigné de nos chimères, des biens faciles que nous promet le monde et finalement de son esprit. Mais Notre Seigneur Jésus-Christ nous informe aussi que nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes. Nous sommes en effet sous le regard de Dieu puisqu’Il est Notre Père. Là réside la force de la morale chrétienne. Ce ne sont pas que des paroles ou un beau discours qui nous enchantent ou qui nous effrayent. Notre Seigneur Jésus-Christ nous donne aussi les moyens d’y parvenir. Mais ne tombons pas dans une erreur terrible. Ces moyens ne sont pas facultatifs. Quelles que soient nos forces et nos volontés, nous ne pouvons pas marcher seuls. Sans l’assistance du Saint-Esprit, rien n’est en effet possible. Cependant, Il ne vient pas sans notre propre concours…

L’enseignement moral de Notre Seigneur Jésus-Christ est ainsi complet, dépassant tout discours ou système philosophique. Nous y voyons aussi la présence de Dieu le Père et du Saint Esprit. Il n’est donc guère compréhensible sans la foi. Sans la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, il apparaît aussi comme un simple discours, vide de sens. Mais nous ne doutons pas : nul ne peut prendre le chemin sans passer par Lui. Et ceux qui ne passent pas par Lui ne peuvent accéder à la vie éternelle. Quoique nous puissions penser ou rêver, notre existence n’est pas vaine comme elle ne conduit pas tous à la même fin. Nous sommes tous appelés à la vie éternelle mais tous n’y accèdent pas, non en raison de Dieu mais à cause de nous uniquement…

« Ah ! quelle terreur régnera lorsque le Juge apparaîtra pour tout trancher avec rigueur. La trompette au son terrible jetant l’appel parmi les tombes, nous poussera tous devant Dieu. Stupeur sur vous, mort et nature, quand surgira la créature, tenue de répondre devant à son Juge ! Le livre achevé sera lu, où tout se trouve consigné pour ouvrir le procès du monde. Lors donc que siégera le Juge, tout secret se révélera ; rien ne restera impuni. Que dirai-je, alors, malheureux ? À quel avocat recourir si le juste à peine résiste. Qui sauvez par pure bonté, sauvez-moi, source de piété, rappelez-vous, ô doux Jésus, que je suis cause de vos œuvres… » (Dies irae)

 

 


Notes et références

[1] Saint Augustin, Commentaire sur le Sermon de la Montagne, I, 1.

[2] Saint Ambroise, Traité de l’Évangile selon Saint Luc, livre V,

[3] Saint Ambroise, Traité de l’Évangile selon Saint Luc, livre V,

[4] Servais Pinckaers, Le commentaire du sermon sur la montagne par Saint Augustin et Saint Thomas, dans Revue d'éthique et de théologie morale, n°253, 2009/1, https://www.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2009-1-page-9.htm.


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