Vers l’an 33, Notre
Seigneur Jésus-Christ meurt sur la Croix, abandonné de tous, livré à une peine
ignominieuse. Juda l’a vendu pour trente deniers. Saint Pierre l’a renié à
trois reprises. Terrés de peur, les Apôtres se sont rapidement enfermés dans le
cénacle. Ils craignent d’être arrêtés. Comme eux, les disciples du chemin
d’Emmaüs frôlent le désespoir. Certes, ils ont entendu d’étranges nouvelles que
colportent des femmes mais leur désarroi est grand, leur inquiétude également. Et
pourtant, trois cents ans après, le christianisme s’est répandu dans tout
l’empire romain et dans toute la société…
Certes, en 313, par l’édit de Milan, l’Empire romain donne à l’Église la paix et une pleine liberté. Les Chrétiens libérés de leurs entraves, nous pourrions donner une explication simple à la diffusion rapide du christianisme. La tolérance du pouvoir impérial à l’égard de la religion nouvelle puis sa bienveillance et enfin son soutien officiel pourraient expliquer sa propagation. Son développement serait alors peu surprenant. L’expansion de l’islam peut par exemple aisément s’expliquer par des raisons purement humaines. Appuyé sur l’aide d’une riche épouse et sur la force militaire des tribus, les troupes de Mahomet ont pu terrasser deux empires cruellement affaiblis et sans défense, répandant sa doctrine par le sang et la terreur. L’expansion musulmane est en effet fortement liée à la victoire de ses armées[1].
Or en 313, le christianisme est déjà fortement répandu dans l’empire romain comme à l’extérieur de ses frontières. Le nombre d’églises est impressionnant. En 325, le concile de Nicée réunit plus de 300 évêques, essentiellement d'Orient. La paix constantinienne n’explique donc pas la diffusion rapide de la nouvelle religion. La tolérance que l’empereur Constantin lui accorde en est plutôt une conséquence.
Concile de Nicée |
Certes, en 313, par l’édit de Milan, l’Empire romain donne à l’Église la paix et une pleine liberté. Les Chrétiens libérés de leurs entraves, nous pourrions donner une explication simple à la diffusion rapide du christianisme. La tolérance du pouvoir impérial à l’égard de la religion nouvelle puis sa bienveillance et enfin son soutien officiel pourraient expliquer sa propagation. Son développement serait alors peu surprenant. L’expansion de l’islam peut par exemple aisément s’expliquer par des raisons purement humaines. Appuyé sur l’aide d’une riche épouse et sur la force militaire des tribus, les troupes de Mahomet ont pu terrasser deux empires cruellement affaiblis et sans défense, répandant sa doctrine par le sang et la terreur. L’expansion musulmane est en effet fortement liée à la victoire de ses armées[1].
Or en 313, le christianisme est déjà fortement répandu dans l’empire romain comme à l’extérieur de ses frontières. Le nombre d’églises est impressionnant. En 325, le concile de Nicée réunit plus de 300 évêques, essentiellement d'Orient. La paix constantinienne n’explique donc pas la diffusion rapide de la nouvelle religion. La tolérance que l’empereur Constantin lui accorde en est plutôt une conséquence.
Pour éviter tout
malentendu, nous allons considérer l’expansion du christianisme
uniquement durant les trois premiers siècles où laissé à ses seules ressources,
il rencontre devant lui des obstacles insurmontables.
Un constat :
une rapide diffusion du christianisme
Il y a un fait
incontestable au point de vue historique : le christianisme s’est
répandu très rapidement. Dans un article précédent, pour montrer le caractère
œcuménique du christianisme et la catholicité de l’Église[2],
nous avons en particulier décrit leur développement au sens géographique et
social. Nous devons désormais préciser que cette expansion a été
particulièrement rapide. Dès le IIIe siècle, en effet, les communautés
chrétiennes étaient nombreuses et très répandues comme le montrent de
nombreuses sources historiques.
Les premiers
témoignages de la rapide diffusion du christianisme se trouvent dans le Nouveau
Testament. Saint Marc et Saint Matthieu concluent leur écrit en annonçant que
l’Évangile est prêché en tous lieux. Dans les Actes des Apôtres, nous
voyons naître et se développer des communautés chrétiennes. Ils rapportent
notamment la conversion de trois cent personnes (Act. Ap., I, 15), ensuite
trois mille (Act. Ap., II, 41) puis cinq mille (Act. Ap., IV, 4) et enfin
« des milliers de Juifs » (Act.
Ap., XXI, 20). De Jérusalem, la foi atteint la Samarie, Damas,
Antioche. Les épîtres des Apôtres sont adressées à de nombreuses
églises implantées dans l’empire romain : Corinthe, Galatie, Éphèse,
Philippe, Colosse, Thessalonique, Rome. Par ses lettres, nous pouvons parcourir
les voies romaines et suivre les pas de Saint Paul, créant et visitant des
communautés dispersées dans le monde romain : Chypre, Macédoine, Grèce,
Phrygie, Illyrie, Dalmatie... Il projette un séjour en Espagne (Act.
Ap., XV, 24-28). À la fin du Ier siècle, en 96 ou 97, selon le Pape
Saint Clément de Rome, il semble l’avoir réalisé puisqu’il nous rapporte qu’il
a « enseigné la justice au monde,
jusqu’aux bornes du couchant »[3].
Entre 53 et 57, Saint Paul peut finalement écrire que la foi est annoncée dans
le monde entier. Saint Pierre évoque aussi des églises dans la Cappadoce, en
Asie Mineure et en Bithynie. Saint Jean multiplie les sièges épiscopaux en Asie
Mineure.
Autre indice de la
diffusion et de l’importance du christianisme : en l’an 42, à peine dix
ans après la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, les Chrétiens doivent
suffisamment se distinguer des Juifs pour qu’à Antioche, ils reçoivent le nom
de Chrétiens.
Rappelons aussi que
la prédication du christianisme n’est pas spécifique à l’empire romain. Saint
Thomas prêche dans le royaume des Parthes entre Tigre et Euphrate. Il envoie
Thaddée à Abgar, roi d’Édesse. Babylonie aurait vu Saint Simon. Saint André
pénètre en Scythie.
Les premières persécutions,
révélatrices de l’expansion du christianisme
Rome a été la proie
d’un incendie dévastateur. Des rumeurs désignent rapidement Néron comme étant l’incendiaire.
Sans-doute pour détourner la colère de la populace, l’empereur accuse alors les
Chrétiens d’en être les véritables auteurs. « Aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires,
ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d’avoir ordonné l’incendie
de Rome. Pour apaiser ses rumeurs, il offrit d’autres coupables, et fit
souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d’hommes détestés pour
leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. »[4]
Un édit proclame alors que la profession du christianisme devient à elle seul
un délit légal, indépendamment de toute autre accusation.
Or une telle
persécution n’a de sens que si le nombre de Chrétiens est assez significatif
pour le pouvoir impérial et la population romaine. En outre, la chasse contre
les Chrétiens ne se limite pas à Rome. S’adressant à des fidèles du Pont et de
la Cappadoce, Saint Pierre soutient ceux qui vont subir le martyre. Selon
Tacite, l’« exécrable superstition »
s’est déversée dans la Judée et dans Rome même.
Plus tard, l’empereur
Domitien (81-96) déclenche une nouvelle persécution. Depuis la prise de
Jérusalem, les Juifs doivent payer un tribut à Rome. L’empereur étend ce tribut
à tous ceux qui mènent la vie judaïque, y compris aux Chrétiens. Or, refusant
de s’assimiler aux Juifs, les Chrétiens refusent de payer la taxe. De plus, le
christianisme se développe dans les hautes sphères du pouvoir, ce qui inquiète
réellement le pouvoir impérial. En 95, la famille impériale est en effet touchée
par la nouvelle religion. Flavius Clemens, alors consul, fils de Flabius
Sabinus, le frère aîné de Vespasien, et son épouse Flavia Domitilla, se
convertissent à la foi. Aetius Glabrio, consul en 91, est condamné parce qu’il
est chrétien.
Ainsi avant que ne
s’achève le premier siècle de l’ère chrétienne, le christianisme est
suffisamment important pour être l’objet de la persécution populaire et pour
être sérieusement inquiété par les autorités. Il est répandu dans tout l’empire
romain sans être arrêté par les frontières et dans les différentes couches de
la société jusqu’à atteindre la famille impériale. Vers 112, Pline le Jeune
écrit à Trajan que la Bithynie et le Pont sont infectés par la nouvelle secte.
Il atteste la présence d’un grand nombre de chrétiens de tous âges et
conditions, tant dans les campagnes que dans les villes.
Dans un monde cruellement hostile
Pourtant, que
d’obstacles à la propagation de la foi ! Dès l’origine, les Juifs de la
Judée comme ceux de la diaspora luttent fortement contre sa diffusion,
notamment en faisant appel à la force publique et aux passions populaires.
Comme nous l’avons souvent montré dans nos articles, le monde païen s’oppose aussi
violemment contre les Chrétiens avant même que les autorités impériales ne déclenchent
les persécutions officielles. Ce n’est pas une simple opposition politique.
Elle relève d’une véritable haine. Elle se manifeste d’abord par des calomnies,
des vexations, des discriminations puis par des déchaînements populaires et de
véritables massacres. Pouvons-nous imaginer cette haine qui conduit
d’innombrables chrétiens à l’exil, à la déportation et aux tortures ?
Nous pouvons énumérer la liste des motifs d’accusation : débauches,
inceste et infanticide, sacrilège, lèse-majesté, magie, etc. Tout est bon pour
les salir et les mener au cirque. « Que
le Tibre monte sur les remparts, que le Nil oublie de monter sur les campagnes,
qu’un ciel d’airain se ferme, que la terre tremble, qu’il survienne une famine,
une mortalité, aussitôt : les Chrétiens au lion ! »[5]
Pendant trois
siècles, les édits de persécutions se succéderont pour tenter d’enrayer le
développement du christianisme et de le détruire. De temps en temps, entre deux
édits, entre deux pauses, selon l’humeur de la population ou des autorités
locales, les Chrétiens pourront profiter d’une trêve et vivre dans une relative
tranquillité, toujours éphémère et instable.
Catacombe de Porta d'Ossuna (Palerme) |
Tous les chrétiens n’ont
pas connu la mort. La plupart ont été bannis, exilés, leurs biens confisqués,
leur réputation entachée, leurs ambitions enterrées. S’ils n’ont pas succombés
à leurs tortures, ils en ont portés des traces indélébiles. Imaginons ce païen
prêt à se convertir. Il connaît le prix de sa conversion. Il sait ce qu’il va
perdre du seul fait qu’il portera le nom de chrétien. Il n’ignore pas que sa
foi, il devra la vivre avec prudence et silence. La haine, la souffrance et la
mort sont désormais au pied de sa porte, à tout moment. Une simple
dénonciation, une rumeur, une parole…
Le combat n’a pas
seulement été fait de larmes et de sang. Des lettrés et des philosophes païens ont
aussi mis tout en œuvre pour combattre la prédication de l’Évangile et
s’attaquer à la doctrine et à la morale chrétienne. Nous en avons rencontré de
nombreux depuis le début de notre étude : Celse, Lucien, Porphyre, Julien
l’Apostat, etc. Leur puissante érudition et leur habile dialectique ont parfois
été des armes plus redoutables que les tortures et la mort.
Contre de puissants
intérêts
Enfin, au cours de
sa propagation, la foi n’aborde pas une terre vierge ou un peuple nu, sans
histoire ni culture. Elle touche des hommes déjà plus ou moins attachés à une
autre religion, à d’autres cultes, parfois depuis des siècles. Durant sa
diffusion, elle a rencontré les religions romaines, grecques, orientales, etc.
En se répandant, le
christianisme a remis en cause les autres religions, dénonçant
leurs erreurs et leur inefficacité. Des juifs et des païens se sont convertis
et ont délaissé les temples et les anciens sacrifices. Revenons encore à Pline,
témoin précieux de ce temps si éloigné. Il se plaint en effet que « les temples des dieux sont presque tous
abandonnés, les sacrifices depuis longtemps interrompus, les victimes destinées
aux dieux ne trouvant plus que de rares acheteurs. » En clair, les
prêtres païens et tous ceux qui vivent des cultes anciens, notamment les artisans,
voient leur situation sociale et financière dépérir. Parfois, ce sont eux qui
agitent la population et la déchaînent sur des chrétiens.
En dépit de la division …
Ainsi la foi s’est
développée dans un milieu particulièrement hostile. Pendant les premiers
siècles, rares et fragiles ont été les moments de répit et de quiétude pendant
laquelle elle a pu croître. Mais les véritables obstacles à sa propagation, les
véritables ennemis contre lesquels elle a du se battre, ne proviennent pas
essentiellement de l’extérieur des communautés chrétiennes. Le milieu chrétien
lui-même a aussi et surtout été peu favorable à sa propre expansion. Dès le
début, il fait en effet l’objet de divisions et de querelles. Dans leurs
épîtres, les Apôtres dénoncent les erreurs qui minent et divisent des
communautés.
Le
judéo-christianisme et le gnosticisme sont les deux premières hérésies. Elles
dérivent des influences juives et païennes. La première ne peut admettre que la
loi mosaïque soit abrogée et remplacée par la nouvelle loi, la loi chrétienne,
quand la seconde s’insurge contre la doctrine chrétienne de la Création et de
l’origine du mal. Puis à peine ces erreurs sont-elles vaincues que d’autres viennent
bouleverser les esprits. À la veille de la conversion de l’empire romain,
l’arianisme s’abat sur l’Église, apportant division et violence. L’empereur
Constantin doit même y intervenir pour apaiser les esprits et ramener une
certaine unité.
En dépit de la
folie de Dieu
N’oublions pas un
dernier obstacle, pas la moindre, la foi elle-même ! Le Païen peut-il vraiment
l’entendre sans la considérer comme une folie, sans la rejeter ?! Comment
peut-il y adhérer ? Comment peut-il en effet pardonner les injures, aimer ses
ennemis, fuir les honneurs, vivre dans l’humilité, etc. ! Ce sont des
paroles difficilement audibles. Quel est ce Sauveur mourant sur la Croix comme
un infâme ?! Nous sommes bien loin de l’image des divinités
païennes avec leurs triomphes et leurs éclats ! Tant par sa doctrine
que par sa morale, la religion chrétienne ne lui est finalement guère
attrayante. D’apparence absurde et impossible, elle peut révolter l’esprit
hellénique et romain comme elle peut repousser les hommes plus propres à suivre
ses passions qu’à les freiner. La nouvelle religion est fondamentalement
contraire à la pensée païenne et aux mœurs antiques.
Notre Seigneur
Jésus-Christ ne ressemble guère non plus au Messie que s’étaient imaginés des
Juifs, enfermés dans un orgueil national et dans une conception bien terrestre
du Royaume de Dieu ![8]
À partir de douze hommes…
Ainsi lorsque nous
envisageons tous les obstacles à la naissance et à l’expansion de la foi, nous
pouvons être légitimement étonnés de sa rapide diffusion. Mais cet étonnement
devient vite stupeur et vertige quand nous songeons aux premiers acteurs de
l’expansion de la foi, c’est-à-dire aux Apôtres.
Écoutons plutôt les
païens eux-mêmes. « Quelle
vraisemblance que Paul, qui fabriquait des tentes, que Pierre, pêcheur de
profession, que Jean, qui laissa en place les filets de son père, aient exprimé
de si sublimes idées sur Dieu »[9].
Ils ne comprennent même pas Platon ! Porphyre souligne encore la disproportion
entre le rôle dévolu à Saint Pierre, « le
chef du chœur des disciples », « celui
à qui fut départi le pouvoir de diriger les affaires »[10],
et sa chétive personnalité. Il nous donne de nombreux exemples montrant ses
faiblesses et ses contradictions. Effectivement, les Apôtres, « gens grossiers et ignorants »[11]
ne sont pas très illustres par leur naissance ou par leur science. Notre
Seigneur Jésus-Christ n’hésite pas à montrer leurs limites. Il ne cesse de se
plaindre de leurs faiblesses. Combien de fois leur reproche-t-Il de ne rien
comprendre à ce qu’ils ont entendu et vu ! L’Évangile ne cache pas leur
étroitesse d’esprit, leur entêtement, leur aveuglement… Pourtant, c’est par les
douze Apôtres que l’Évangile a été répandu !
Effectivement,
c’est par ces hommes si peu savants et éloquents que le christianisme a pu se
répandre et se diffuser en dépit des obstacles. « Ce n'était ni par la force de leur éloquence, ni par la netteté de leur
méthode, ni par les autres artifices de la rhétorique ni de la dialectique
qu'ils se rendaient maîtres de l'esprit de leurs auditeurs. »[12]
Quelle formidable
revanche, peut alors s’exclamer ironiquement Tertullien ! « Le voilà donc, ce fils d’un charpentier ou
d’une courtisane […] C’est lui que ses disciples enlevèrent en secret, pour
faire croire qu’il était ressuscité ; lui qu’un jardinier a soustrait, de
peur que ses laitues ne soient abîmées par la foule … »[13]
Sans soutien
matériel
Les Apôtres ne
peuvent finalement compter que sur leurs faiblesses pour répandre la foi.
Peuvent-ils compter sur une puissance quelconque ? Contrairement à
l’islam, ils n’ont pas de troupes armées pour les protéger ou
ouvrir les portes des cités ! Contrairement aux religions orientales, ils
n’ont pas d’écoles ou de monastères pour dispenser longuement une sagesse mûrie
de longues années ! Point d’honneur ni d’éclat pour les recevoir ! Ils
ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur des fidèles menacés par la populace
et le pouvoir.
« Qui
pourrait, sans les mêmes mouvements d'admiration, se remettre devant les yeux
Jésus prédisant alors : Que son Évangile serait prêché dans tout le
monde pour servir de conviction aux rois et aux peuples (Matthieu, XXIV, 14), et voir ensuite
cet Évangile effectivement prêché par toute la terre, aux Grecs et aux
Barbares, aux savants et aux ignorants? Il n'y a point de condition dans
le monde, qui ait pu exempter les hommes de se soumettre à sa doctrine de
Jésus. »[14]
Un véritable
miracle
En dépit des
difficultés et des obstacles, tant du dehors que du dedans, l’enseignement de
Notre Seigneur Jésus-Christ a été prêché à tous les hommes, sans exception. La
foi a su rapidement pénétrer la société antique et s’y développer aussi bien
parmi les démunis que parmi les riches ou pauvres, ignorants ou savants, esclaves
ou consuls. La diffusion du christianisme est un véritable miracle, un prodige
encore plus grand que ce qu’il contient ! Admirant comme nous ce fait,
Saint Augustin a pu conclure : « Ou
bien les Apôtres ont fait des miracles pour établir la foi à la résurrection de
Jésus, ou bien le monde y a cru sans miracles, et ce serait alors le plus grand
des miracles. »[15]
Le christianisme est ainsi marqué d’un véritable sceau divin.
Les paroles de
Notre Seigneur Jésus-Christ sont encore là pour ceux qui peuvent encore en
douter. Son appel à la conversion du monde peut être pris pour folie et rêverie
tant par les Apôtres, pauvres et sans envergure, que par nous, conscients de
l’hostilité et de la haine du monde qui allaient s’abattre sur eux. Et
pourtant, aujourd’hui, sa parole est devenue accomplissement. Folie des hommes,
sagesse de Dieu…
Partie de
Jérusalem, la foi a ainsi conquis l’empire et s’est répandue au-delà des
frontières, atteignant d’autres empires, d’autres peuples, d’autres sociétés. La
rapide diffusion de la foi est un véritable prodige, le signe éclatant du sceau
divin, l’un des plus grands miracles qui chaque jour se dévoilent encore devant
nous sans que nous le remarquions. Sa permanence et sa diffusion demeurent encore
un miracle qui ne peut que confirmer son origine divine. Quelle autre religion
peut-elle prétendre détenir un tel sceau ?...
Notes et réferences
Notes et réferences
[1] Voir Émeraude, d"cembre 2012, article "La douloureuse question de l'autorité musulmane", décembre 2014, "L'islam, une religion de la force".
[2] Émeraude,
mai 2016, article "L’œcuménisme".
[3]
Saint Clément de Rome, 1ère épître aux Corinthiens,
V, 7.
[4]
Tacite, Annales, Livre XV, 44, trad. Burnouff, dans Histoire
de l’Église, Dom. Ch. Poulet, Tome I, Beauchesne, 1935.
[5]
Tertullien, Apologétique ou Défense des Chrétiens contre les Gentils, XL.
[6]
Tertullien, Apologétique ou Défense des Chrétiens contre les Gentils, II.
[7]
Tertullien, Apologétique ou Défense des Chrétiens contre les Gentils, II.
[8] Voir Émeraude, avril 2015, article " L'idée du Messie au temps de Notre seigneur Jésus-Christ".
[9]
Celse, Contre Celse, Origène, VI, 7 dans La Réaction païenne, étude sur la
polémique antichrétienne du Ier au IVe siècle, Pierre de Labriolle, 2ème
partie, Chap.I, V, Cerf, 2005.
[10]
Porphyre, Contre les Chrétiens, Fragments n°26, Harnack, dans La
Réaction païenne, étude sur la polémique antichrétienne du Ier au IVe siècle,
3ème partie, chap. I, VI
[11]
Hiéroclès dans Divines Institutions, Lactance, V, II, 12 dans La
Réaction païenne, étude sur la polémique antichrétienne du Ier au IVe siècle,
2ème partie, chap. III, II.
[12]
Origène, Contre Celse, I.
[13]
Tertullien, Des Spectacles, XXX, dans La Réaction païenne, étude sur la polémique
antichrétienne du Ier au IVe siècle, 2ème partie, chap. II,
VII.
[14]
Origène, Contre Celse, I.
[15] Saint Augustin, La
Cité de Dieu, XXII, 5.
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