« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de toute ta force. » (Deutéronome., VI, 5)
La
foi en un Dieu unique
« Je
suis le Seigneur ton Dieu […]»
(Exode,
XX, 2) Trois mois après le départ d’Égypte et le passage de la
Mer rouge, le peuple d’Israël arrive au Sinaï. Au pied du désert
se dressent des montagnes. De l’une d’elle, Dieu appelle Moïse
pour qu’il reçoive ses directives dont les dix commandements.
Le premier est catégorique : « tu
n’auras pas d’autres dieux étrangers que moi. »
(Exode,
XX, 2) Dans le Deutéronome,
Moïse le reprend et l’explique au peuple d'Israël avant de l'exhorter à suivre la Parole de Dieu. « Écoute,
Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de
toute ta force. »
(Deutéronome.,
VI, 4-5)
Non
seulement il existe un seul maître mais il doit être servi de
manière absolue, ne laissant aucune place à un autre. « Si
ton frère, le fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou ta
femme qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme ton âme,
veut te persuader, te disant en secret : allons, et servons des
dieux étrangers que tu n’as pas connus, ni toi ni tes pères, les
dieux de toutes les nations qui sont autour de vous, loin ou près,
depuis le commencement jusqu’à la fin de la terre : n’aie
point de déférence pour lui, ne l’écoute pas, et que ton œil ne
le ménage point, en sorte que tu aies pitié de lui et que tu le
caches, mais tue-le aussitôt. »
(Deutéronome,
XIII, 6-9)
Dès
la première ligne de la Sainte Écriture, nous prenons connaissance
de Dieu, unique et souverain, Créateur du ciel et de la terre. La
foi en un seul et unique Dieu est le pilier sur lequel est bâtie la
Sainte Écriture. À nombreuses reprises, presque comme une litanie
incessante, elle nous le remet en mémoire. Et au temps antique,
cette foi est encore vivante au sein du peuple d’Israël dans un
monde où se côtoient d’innombrables cultes et croyances. Aux yeux
des païens, les Juifs sont accusés d'être des
fanatiques, renfermés dans des convictions étroites.
Une
alliance entre Dieu et les hommes
Le
terme précis qui définit les rapports entre Dieu et les hommes dans la Sainte Écriture est
peut-être celui d’« alliance ».
L’expression grec « diathèkè »
est à l’origine du mot latin « testamentum »
qui a donné en français « testament ».
Dieu s’allie à l’homme. Pouvons-nous saisir toute la portée de
cette alliance ? Le Tout-Puissant, qui n’a besoin de rien,
fait alliance avec sa créature ! Il s’engage à l’égard de
l’homme, nous qui sommes périssables et misérables ! Et Dieu
lui demande de s’engager envers Lui à son tour. Qui sommes-nous
pour recevoir une telle faveur ? Ou plutôt quel est cet amour
divin qui produit un tel acte impensable ?
Toute
alliance se fonde sur un engagement mutuel. Dieu propose sa faveur et
sa protection. En échange, l’homme doit Lui obéir. Telles sont
les conditions du premier traité que Dieu établit avec Adam puis
avec Noé. De nouveau, Il conclue une alliance avec Abraham, lui
promettant une postérité innombrable sous condition qu’il
s’engage au nom des générations futures issues de lui
dans une obligation rigoureuse exprimée avec une admirable sobriété :
« Je
suis le Dieu Tout-Puissant ; marche devant moi, et sois
parfait. »(Genèse,
XVII, 1) Après l’exode, Dieu précise clairement les termes de l’alliance
avec le peuple hébreu : « soyez
saints, parce que je suis saint, moi, le Seigneur votre Dieu »
(Lévitique,
XIX, 2). Ce même engagement se retrouve dans les paroles admirables
de Notre Seigneur Jésus-Christ : « soyez
donc parfaits, vous, comme mon Père céleste est parfait. »
(Matth.,
V, 48) Ces exigences nous renvoient à notre nature humaine. « Dieu
créa l’homme à son image ; c’est à l’image de Dieu
qu’Il le créa »
(Genèse,
I, 27).
L’Ancien
Testament est l’histoire de cette alliance, maintes fois rompue et renouvelée,
une histoire faite d’infidélités et des retours, de pénitences
et de réconciliations. Si le peuple d’Israël devient infidèle,
Dieu rompt sa protection. « Vous
n’êtes pas mon peuple, et moi
[…] je
ne serai pas pour vous. »
(Osée,
I, 9) Les prophètes n’ont pas cessé de rappeler les exigences de
l’engagement de leur peuple. « Moi,
je suis le Seigneur ; et ils seront mon peuple, et je serai leur
Dieu »
(Jérémie,
XXIV, 7) (Voir aussi Ézéchiel,
XI, 20).
À plusieurs reprises, la colère divine frappe le peuple élu pour le punir de ses abandons et sous l’impulsion des Justes et de leurs prières, Dieu renouvelle son engagement, se souvenant de son alliance.
À plusieurs reprises, la colère divine frappe le peuple élu pour le punir de ses abandons et sous l’impulsion des Justes et de leurs prières, Dieu renouvelle son engagement, se souvenant de son alliance.
Rejet
de l’idolâtrie
Le
premier commandement de Dieu exige à l’homme de ne L’adorer et
de ne Le servir que Lui-seul. Toute violation est assimilée à une
« fornication »,
« une
prostitution »,
« un
adultère »,
c’est-à-dire à une trahison envers l’amour de Dieu. « Les
pasteurs ont prévariqué contre moi, et les prophètes ont
prophétisé au nom de Baal, et ont suivi les idoles »
(Jérémie,
II, 8). Dieu est un être jaloux, jaloux de l’épouse à qui Il
s’est lié. « Je
te jugerai comme on juge les femmes adultères et qui ont répandu le
sang, et je te livrerai ton sang à la fureur et à la jalousie. »
(Ézéchiel,
XVI, 38)
Le
Juif qui abandonne Dieu pour se tourner vers une quelconque divinité a commis un
péché qui surpasse les péchés de Sodome, de Gomorrhe et de Samarie. Il est
devenu l’opprobre. « Je
te ferai comme tu as fait, toi qui a méprisé un serment, afin de
rendre vaine une alliance. »
(Ézéchiel,
XVI, 59) Ainsi la Sainte Écriture parle d’indignation et de
colère divine. « C’est
un Dieu saint et fort jaloux […]. Si vous abandonnez le Seigneur et
servez des dieux étrangers, il se tournera contre vous et vous
affligera et vous renversera »
(Josué,
XXIV, 19-20)
« Ne
vous tournez point vers les idoles et ne vous faites point de dieux
de fonte. Je suis le Seigneur votre Dieu. »
(Lévitique,
XIX, 4) L'infidélité se manifeste par le culte des « idoles ».
L’idole est tirée du grec « eidôlon »,
qui signifie « image ».
Elle peut être sous différentes formes et matières : objet
figuratif, statue, « image
taillée »,
métal fondu, arbre, pierre, etc. Représentant un dieu ou une
déesse, elle est le symbole matériel de sa puissance et de sa
présence. Elle est enfin objet d’un véritable culte.
Les
auteurs sacrés ont vivement condamné l’idolâtrie. Ce ne sont que
« mensonges »,
« simulacres »,
« néants »,
« des
iniquités »,
« des
saletés »,
« des
ordures ».
« C’est
l’abomination du Seigneur ton Dieu. Et tu ne porteras rien de
l’idole dans ta maison afin que tu ne deviennes pas anathème,
comme elle l’est elle-même. Tu la détesteras comme de la fange,
et tu l’auras en abomination comme de la souillure et des ordures,
parce que c’est un anathème.
» (Deutéronome,
VII, 26) Toute adoration à son égard est
mauvaise.
Le prophète Isaïe est d’une ironie remarquable. Le forgeron qui forme une idole « a travaillé de son bras vigoureux ; il aura faim et il défaillira ; il ne boira pas l’eau et il sera épuisé. » (Isaïe, XLIV, 12) Le sculpteur de bois a coupé un chêne ou un pin parmi d’autres arbres, bois qui lui a aussi servi à se chauffer et à cuir du pain. « […] Mais de son reste, il fait un dieu et une idole, il se courbe devant elle, l’adore et la prie et la supplie, disant : Délivrez-moi, parce que mon Dieu, c’est vous. » (Isaïe, XLIV, 17)
Le
prophète dénonce l’ignorance et la folie des hommes. « Ils
n’ont pas su, ils n’ont pas compris ; car leurs yeux sont
couverts d’un enduit, en sorte que leur cœur ne comprend pas. Ils
ne réfléchissent pas en leur esprit
» (Isaïe,
XLIV, 18-19). Ils ont été trompés. « Ils
ont rejeté la loi du Seigneur, et n’ont pas gardé ses
commandements : car leurs idoles les ont trompés, ces idoles
après lesquelles avaient couru leurs pères. »
(Amos,
II, 4)
Les
idoles sont aussi présentées comme des œuvres des démons afin de
détourner les hommes de Dieu. « Ils
immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons. Ils répandirent
un sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles qu’ils
sacrifièrent aux images taillées aux ciseaux de Chanaan. Et la
terre fut infectée de sang, et elle fut souillée par leurs œuvres,
et ils forniquèrent avec leurs inventions. »
(Psaumes,
CV, 37) L’idolâtrie ne profite qu’aux esprits du mal. « Ce
qu’immolent les Gentils, ils l’immolent aux démons et non à
Dieu. Or je désire que vous n’avez aucune société avec les
démons. Vous ne pouvez pas avoir part à la table du Seigneur et à
la table des démons »
(I.
Cor.,
20-21)
Il
faut préciser que les idoles ne sont pas des avatars de quelques démons à
la manière dont certains païens les considèrent en elles-mêmes
comme des dieux. Ce ne sont que des « néants »
et rien d’autres. « Nous
savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a
nul Dieu que l’unique. »
(I.
Cor.,
VIII, 4)
L’idolâtrie
des Juifs s’explique aussi par l’influence païenne. Le peuple
élu est un peuple unique, entouré par des païens ou vivant au
milieu d’eux. En suivant Moïse, le peuple hébreu quitte l’Égypte,
terre d’idolâtrie. Le veau d’or qu’il construit en attendant
l’homme de Dieu est sans-doute inspiré par l’influence
égyptienne. Pour s’opposer à l’influence païenne, de
nombreuses prescriptions protègent les fidèles de Dieu. L’usage
des images et des objets figuratifs, ou encore de l’alimentation
notamment est ainsi fortement encadré.
La
miséricorde divine
Pourtant,
maintes fois trahi, Dieu ne cesse de rappeler son épouse infidèle.
« Mais
toi, tu as forniqué avec beaucoup d’amants ; cependant,
reviens à moi, dit le Seigneur, et moi, je te recevrai. »
(Jérémie,
III, 1) Dieu lui pardonne. « Et
j’ai passé près de toi, et je t’ai vue, et voici que ton temps
était le temps d’être aimée ; et j’ai étendu mon
vêtement sur toi, et j’ai couvert ton ignominie ; et je t’ai
juré fidélité, et j’ai fait une alliance avec toi, dit le
Seigneur Dieu, et tu es devenue à moi. »
(Ézéchiel,
XVI, 8) Dieu reprend la femme adultère et lui renouvelle sa
confiance en dépit de l’infidélité dont elle est coupable. Une
miséricorde qui nous dépasse ! Une miséricorde divine…
Face
à la multitude des dieux et des déesses, et des innombrables cultes
d’idolâtrie qui entoure le peuple juif, la Sainte Écriture affirme ainsi clairement et sans
ambiguïté l’unicité de Dieu. Et Dieu n’est pas un concept
ni une idée philosophique. Dieu est bien un être vivant, bien
personnel, qui défend ses droits, punit et pardonne les infidélités.
Comment pourrait-Il autrement sceller des alliances ? Comment
comprendre aussi son amour jaloux ? Il est l’Être parfait et
nous demande de participer à cette perfection. Cette exigence est
reprise par Notre Seigneur Jésus-Christ.
Notre
Seigneur Jésus-Christ nous appelle à une fidélité encore plus
élevée
Lors
de sa retraite dans le désert, le diable tente Notre Seigneur
Jésus-Christ à trois reprises en lui présentant des propositions
malhonnêtes. Lorsqu’il Lui propose de Lui donner la souveraineté
sur tous les royaumes, Notre Seigneur Jésus-Christ lui répond :
« Retire-toi,
Satan, car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et
tu le serviras, Lui seul. »
(Matth.,
IV, 10) Seul Dieu doit être l’objet d’adoration et de
soumission.
Dans
l’un de ses discours, aux gens qui l’entendent, Notre Seigneur
Jésus-Christ rappelle aussi qu’ils ne doivent appeler personne
leur père « car
un seul est votre Père, lequel est dans les cieux. »
(Matth.,
XXIII, 9) Nous retrouvons l’esprit du premier commandement. Dieu
n’est pas seulement un maître auquel nous devons nous soumettre. Il
est aussi un Père, notre unique Père. Ce terme évoque la
bienveillance, le soin, le lien filial qui unit Dieu à l’homme.
Dieu n’est pas seulement Créateur; Il est Notre Père. Et c’est
sous ce terme que Notre Seigneur Jésus-Christ nous demande de Le
prier. Il nous fait connaître Dieu comme un Être proche de nous et
de nos besoins.
À
un docteur de la Loi qui L’interroge sur la manière de gagner la
vie éternelle, Notre Seigneur Jésus-Christ le renvoie à la Sainte
Écriture : « Qu’y-t-il
d’écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? »
(Luc,
X, 26). Le pharisien cite de lui-même le premier commandement de Dieu : « tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de
toute ta force. »
(Luc,
X, 27, Deut.,
VI, 5). Dans notre âme, il n’y a véritablement pas de place pour
d’autres maîtres, d’autres pères.
Or
le maître peut prendre différentes formes. « Vous
ne pouvez servir Dieu et l’argent. »(Luc,
XIII, 13). Il est celui qui possède l’âme ou encore celui que
sert l’homme en premier, le principe de ses pensées et de ses
actions. « Cherchez
donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice »
(Matth.,
VI, 33). Ainsi seul celui qui renonce à tout pour suivre Notre
Seigneur Jésus-Christ sera appelé son disciple. Aimer Dieu, c’est
d’abord renoncer à ce qui n’est pas Dieu. Le cœur ne peut être
partagé : « nul
serviteur ne peut servir deux maîtres »
(Luc,
XVI, 13).
Ainsi
conformément au premier commandement divin, Notre Seigneur Jésus-Christ
demande que l’amour, tout amour, se fonde sur l’amour de Dieu. Lui-même
se laisse sacrifier comme l’agneau sans tâche pour l’amour de Dieu. Après
avoir rappelé au docteur de la Loi le premier commandement, Il en
donne un second : « le
second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme
toi-même. À ces deux commandements se rattachent toute la loi
et les prophètes. »
(Matth.,
XXII, 39-40) Tout homme est notre prochain, y compris notre ennemi.
« Moi,
je vous dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous
haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous
calomnient. »
(Matth.,
V, 45) À un autre docteur Lui demandant qui est notre prochain, Notre Seigneur Jésus-Christ lui répond sous la forme d'une parabole que la véritable question est de savoir comment nous pouvons aider celui qui a besoin de notre aide. Nous devons ainsi aimer Dieu en nous et dans l’homme.
Au-delà
de la leçon biblique sur l’unicité de Dieu, nous allons désormais
revenir sur un autre enseignement aussi important.
La
religion selon la Sainte Écriture
La
Sainte Écriture définit en effet les liens qui doivent unir l’homme
à Dieu. Ce n’est pas de vaines paroles mais bien des obligations
et parfois de forts conseils. Sur la seule initiative divine, l’homme
apprend ce qu’il doit croire et comment il doit vivre.
La Sainte Écriture ne contient pas uniquement une somme de connaissances destinées à l’éclairer et à l’instruire. Elle indique aussi le chemin qu’il doit suivre pour plaire à Dieu. Les exigences sont aussi bien d’ordre intellectuel que moral. Dieu se révèle et révèle sa volonté afin que l’homme Le connaisse et la suive. S’il refuse en connaissance de cause de suivre sa volonté, l’homme recevra le prix de sa désobéissance. Dieu le juge effectivement et sa justice est parfaite. Il n’y a donc ni fatalité ni prédestination dans chaque homme. La vie telle qu’elle est présentée dans la Sainte Écriture ne se termine pas à la mort.
La Sainte Écriture ne contient pas uniquement une somme de connaissances destinées à l’éclairer et à l’instruire. Elle indique aussi le chemin qu’il doit suivre pour plaire à Dieu. Les exigences sont aussi bien d’ordre intellectuel que moral. Dieu se révèle et révèle sa volonté afin que l’homme Le connaisse et la suive. S’il refuse en connaissance de cause de suivre sa volonté, l’homme recevra le prix de sa désobéissance. Dieu le juge effectivement et sa justice est parfaite. Il n’y a donc ni fatalité ni prédestination dans chaque homme. La vie telle qu’elle est présentée dans la Sainte Écriture ne se termine pas à la mort.
La
Sainte Écriture nous révèle aussi la nature des liens qui existent
entre Dieu et l’homme. Créateur de toute chose, Dieu en est aussi
le souverain. Toute chose commande à sa Parole. Mais comme nous
l’avons déjà montré, cette souveraineté n’est pas celle d’un
maître froid, sans âme ni conscience. Dieu est Père, un Père
jaloux mais un Père aimant. Si cette notion de paternité est
présente de manière plutôt discrète dans l’Ancien Testament,
elle éclate véritablement dans l’enseignement de Notre Seigneur
Jésus-Christ. Comme un Père, Dieu prend soin de l’homme, de tous
les hommes. De nombreux discours et paraboles soulignent la
sollicitude divine à notre égard. L’Histoire Sainte en est une
belle illustration. Elle conduira Notre Seigneur Jésus-Christ
jusqu’à la Croix.
La
relation filiale entre Dieu et les hommes est une relation d’amour.
Elle demande donc de la part de l’homme de la reconnaissance et un
amour réciproque. Comme le définit Saint Thomas d’Aquin, Dieu
doit être « élu »,
le principe premier de l’homme, de sa pensée et de
ses actions. Toute la Sainte Écriture est un appel fervent et
incessant à cette élection. La religion telle qu’elle transparait
dans la Saint Écriture place incontestablement Dieu au centre de
toute chose et au cœur de l’homme.
Le
culte à rendre à Dieu
La
Sainte Écriture n’est pas seulement un enseignement sur Dieu et
les liens qui nous unissent à Lui. Elle contient aussi un ensemble
de prescriptions sur la manière de L’honorer. Elle nous donne en
effet l’obligation de L’adorer. Le fait de Le connaître comme
Créateur et Souverain implique de notre part une reconnaissance qui doit se manifester par un culte soit privé, soit publique. La
connaissance implique la reconnaissance.
Dès les premières pages de
la Genèse,
les hommes établissent naturellement des autels sur lesquels ils
offrent à Dieu des présents. Lorsque son peuple sort d’Égypte,
Il lui définit un culte, des rites, des sacrifices, parfois de
manière très minutieuse. Le Lévitique
peut nous surprendre par les précisions qu’apporte Moïse sur la
manière de Le servir. Tout cet enseignement révèle un soin
scrupuleux dans le culte que l’homme doit rendre à Dieu. Il n’est
pas laissé à la libre disposition de l’homme. Le culte est ainsi
fait d’obligations et d’interdits. Les biens à offrir aux
sacrifices sont précisés. Les hommes destinés à organiser le
culte sont choisis. Toute image de la divinité est bannie. Un
ensemble de règles codifie ainsi le culte. La crainte d’offenser
Dieu y est très présente. La recherche de pureté y est
omniprésente.
Notre
Seigneur Jésus-Christ apporte ainsi des précisions dans le culte
que l’homme doit rendre à Dieu. Une fois au moins, Il le compare
au paganisme. « Ne
parlez pas beaucoup comme les païens ; ils s’imaginent qu’à
force de paroles ils seront exaucés. Ne
leur ressemblez donc pas car votre Père sait de quoi vous avez
besoin, avant que vous le lui demandiez.
» (Matth.,
VI, 7) La prière ne consiste pas en de longues palabres, en des
formules codifiées, sans âme ni cœur. Après cette recommandation
pleine de sagesse, Il nous donne la prière Notre
Père.
Nous revenons à l’histoire d’Abel et de Caïn. Un sacrifice, une
prière ou un culte est vain s’il n’est pas d’abord intérieur,
si ce renoncement invisible mais réel ne satisfait pas Dieu
Lui-même. Cette satisfaction ne répond pas à la volonté de celui
qui sacrifie ou qui prie mais à la seule volonté de Dieu. Ce n’est
pas parce que nous prions que nous serons exaucés…
Ainsi
la religion biblique telle qu’elle transparaît dans la Sainte
Écriture nous fait connaître Dieu et les relations particulières
qui existent entre Dieu et les hommes, des relations entre des
personnes vivantes mais séparées par l’abîme, un abîme que
seul Dieu peut combler par un amour infini. Mais cette connaissance
n’est pas sans conséquence. Elle impose des exigences dans la vie
morale et un culte bien précis. L’homme tout entier doit mettre concrètement
Dieu au cœur de sa vie. La religion telle
qu’elle est décrite dans la Sainte Écriture répond aux
définitions que nous proposent Saint Augustin et Saint Thomas
d’Aquin.
« Ne
suivez que le Seigneur votre Dieu, ne craignez que lui, ne gardez que
ses commandements et n’écoutez que sa voix, ne servez que lui et
ne vous attachez qu’à lui. »
(Deutéronome,
XIII, 4)
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