" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


jeudi 5 mai 2016

Dieu dans la Sainte Écriture


« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de toute ta force. » (Deutéronome., VI, 5)

La foi en un Dieu unique

« Je suis le Seigneur ton Dieu […]» (Exode, XX, 2) Trois mois après le départ d’Égypte et le passage de la Mer rouge, le peuple d’Israël arrive au Sinaï. Au pied du désert se dressent des montagnes. De l’une d’elle, Dieu appelle Moïse pour qu’il reçoive ses directives dont les dix commandements. Le premier est catégorique : « tu n’auras pas d’autres dieux étrangers que moi. » (Exode, XX, 2) Dans le Deutéronome, Moïse le reprend et l’explique au peuple d'Israël avant de l'exhorter à suivre la Parole de Dieu. « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de toute ta force. » (Deutéronome., VI, 4-5) 
 
Non seulement il existe un seul maître mais il doit être servi de manière absolue, ne laissant aucune place à un autre. « Si ton frère, le fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou ta femme qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme ton âme, veut te persuader, te disant en secret : allons, et servons des dieux étrangers que tu n’as pas connus, ni toi ni tes pères, les dieux de toutes les nations qui sont autour de vous, loin ou près, depuis le commencement jusqu’à la fin de la terre : n’aie point de déférence pour lui, ne l’écoute pas, et que ton œil ne le ménage point, en sorte que tu aies pitié de lui et que tu le caches, mais tue-le aussitôt. » (Deutéronome, XIII, 6-9)

Dès la première ligne de la Sainte Écriture, nous prenons connaissance de Dieu, unique et souverain, Créateur du ciel et de la terre. La foi en un seul et unique Dieu est le pilier sur lequel est bâtie la Sainte Écriture. À nombreuses reprises, presque comme une litanie incessante, elle nous le remet en mémoire. Et au temps antique, cette foi est encore vivante au sein du peuple d’Israël dans un monde où se côtoient d’innombrables cultes et croyances. Aux yeux des païens, les Juifs sont accusés d'être des fanatiques, renfermés dans des convictions étroites.

Une alliance entre Dieu et les hommes

Le terme précis qui définit les rapports entre Dieu et les hommes dans la Sainte Écriture est peut-être celui d’« alliance ». L’expression grec « diathèkè » est à l’origine du mot latin « testamentum » qui a donné en français « testament ». Dieu s’allie à l’homme. Pouvons-nous saisir toute la portée de cette alliance ? Le Tout-Puissant, qui n’a besoin de rien, fait alliance avec sa créature ! Il s’engage à l’égard de l’homme, nous qui sommes périssables et misérables ! Et Dieu lui demande de s’engager envers Lui à son tour. Qui sommes-nous pour recevoir une telle faveur ? Ou plutôt quel est cet amour divin qui produit un tel acte impensable ? 


Toute alliance se fonde sur un engagement mutuel. Dieu propose sa faveur et sa protection. En échange, l’homme doit Lui obéir. Telles sont les conditions du premier traité que Dieu établit avec Adam puis avec Noé. De nouveau, Il conclue une alliance avec Abraham, lui promettant une postérité innombrable sous condition qu’il s’engage au nom des générations futures issues de lui dans une obligation rigoureuse exprimée avec une admirable sobriété : « Je suis le Dieu Tout-Puissant ; marche devant moi, et sois parfait. »(Genèse, XVII, 1)  Après l’exode, Dieu précise clairement les termes de l’alliance avec le peuple hébreu : « soyez saints, parce que je suis saint, moi, le Seigneur votre Dieu » (Lévitique, XIX, 2). Ce même engagement se retrouve dans les paroles admirables de Notre Seigneur Jésus-Christ : « soyez donc parfaits, vous, comme mon Père céleste est parfait. » (Matth., V, 48) Ces exigences nous renvoient à notre nature humaine. « Dieu créa l’homme à son image ; c’est à l’image de Dieu qu’Il le créa » (Genèse, I, 27).

L’Ancien Testament est l’histoire de cette alliance, maintes fois rompue et renouvelée, une histoire faite d’infidélités et des retours, de pénitences et de réconciliations. Si le peuple d’Israël devient infidèle, Dieu rompt sa protection. « Vous n’êtes pas mon peuple, et moi […] je ne serai pas pour vous. » (Osée, I, 9) Les prophètes n’ont pas cessé de rappeler les exigences de l’engagement de leur peuple. «  Moi, je suis le Seigneur ; et ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu » (Jérémie, XXIV, 7) (Voir aussi Ézéchiel, XI, 20). 

À plusieurs reprises, la colère divine frappe le peuple élu pour le punir de ses abandons et sous l’impulsion des Justes et de leurs prières, Dieu renouvelle son engagement, se souvenant de son alliance.

Rejet de l’idolâtrie

Le premier commandement de Dieu exige à l’homme de ne L’adorer et de ne Le servir que Lui-seul. Toute violation est assimilée à une « fornication », « une prostitution », « un adultère », c’est-à-dire à une trahison envers l’amour de Dieu. « Les pasteurs ont prévariqué contre moi, et les prophètes ont prophétisé au nom de Baal, et ont suivi les idoles » (Jérémie, II, 8). Dieu est un être jaloux, jaloux de l’épouse à qui Il s’est lié. « Je te jugerai comme on juge les femmes adultères et qui ont répandu le sang, et je te livrerai ton sang à la fureur et à la jalousie. » (Ézéchiel, XVI, 38) 
 
Le Juif qui abandonne Dieu pour se tourner vers une quelconque divinité a commis un péché qui surpasse les péchés de Sodome, de Gomorrhe et de Samarie. Il est devenu l’opprobre. « Je te ferai comme tu as fait, toi qui a méprisé un serment, afin de rendre vaine une alliance. » (Ézéchiel, XVI, 59) Ainsi la Sainte Écriture parle d’indignation et de colère divine. « C’est un Dieu saint et fort jaloux […]. Si vous abandonnez le Seigneur et servez des dieux étrangers, il se tournera contre vous et vous affligera et vous renversera » (Josué, XXIV, 19-20)






« Ne vous tournez point vers les idoles et ne vous faites point de dieux de fonte. Je suis le Seigneur votre Dieu. » (Lévitique, XIX, 4) L'infidélité se manifeste par le culte des « idoles ». L’idole est tirée du grec « eidôlon », qui signifie « image ». Elle peut être sous différentes formes et matières : objet figuratif, statue, « image taillée », métal fondu, arbre, pierre, etc. Représentant un dieu ou une déesse, elle est le symbole matériel de sa puissance et de sa présence. Elle est enfin objet d’un véritable culte.

Les auteurs sacrés ont vivement condamné l’idolâtrie. Ce ne sont que « mensonges », « simulacres », « néants », « des iniquités », « des saletés », « des ordures ». « C’est l’abomination du Seigneur ton Dieu. Et tu ne porteras rien de l’idole dans ta maison afin que tu ne deviennes pas anathème, comme elle l’est elle-même. Tu la détesteras comme de la fange, et tu l’auras en abomination comme de la souillure et des ordures, parce que c’est un anathème. » (Deutéronome, VII, 26) Toute adoration à son égard est mauvaise. 
 
D’où vient l’idolâtrie ?

« Ils ont adoré l’ouvrage de leurs mains, l’ouvrage qu’ont fait leurs doigts. » (Isaïe, II, 8) Les Prophètes rappellent que les idoles ne sont que des œuvres humaines, et par conséquent impuissantes à répondre aux prières des hommes. « Tous les fabricateurs d’idoles ne sont rien, et les œuvres qu’ils estiment le plus ne leur seront pas utiles ; eux-mêmes sont témoins qu’elles ne voient pas ; en sorte qu’ils sont confondus. Qui a formé un dieu, et a jeté en fonte une image qui n’est utile à rien ? Voici que tous ceux qui y ont pris part seront confondus ; car ces artisans sont des hommes, et ils auront peur, et seront confondus tous ensemble. » (Isaïe, XLIV, 9-11) Tout cela n'est que vanité... 

Le prophète Isaïe est d’une ironie remarquable. Le forgeron qui forme une idole « a travaillé de son bras vigoureux ; il aura faim et il défaillira ; il ne boira pas l’eau et il sera épuisé. » (Isaïe, XLIV, 12) Le sculpteur de bois a coupé un chêne ou un pin parmi d’autres arbres, bois qui lui a aussi servi à se chauffer et à cuir du pain. « […] Mais de son reste, il fait un dieu et une idole, il se courbe devant elle, l’adore et la prie et la supplie, disant : Délivrez-moi, parce que mon Dieu, c’est vous. » (Isaïe, XLIV, 17) 
 
Le prophète dénonce l’ignorance et la folie des hommes. « Ils n’ont pas su, ils n’ont pas compris ; car leurs yeux sont couverts d’un enduit, en sorte que leur cœur ne comprend pas. Ils ne réfléchissent pas en leur esprit » (Isaïe, XLIV, 18-19). Ils ont été trompés. « Ils ont rejeté la loi du Seigneur, et n’ont pas gardé ses commandements : car leurs idoles les ont trompés, ces idoles après lesquelles avaient couru leurs pères. » (Amos, II, 4)

Les idoles sont aussi présentées comme des œuvres des démons afin de détourner les hommes de Dieu. « Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons. Ils répandirent un sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles qu’ils sacrifièrent aux images taillées aux ciseaux de Chanaan. Et la terre fut infectée de sang, et elle fut souillée par leurs œuvres, et ils forniquèrent avec leurs inventions. » (Psaumes, CV, 37) L’idolâtrie ne profite qu’aux esprits du mal. « Ce qu’immolent les Gentils, ils l’immolent aux démons et non à Dieu. Or je désire que vous n’avez aucune société avec les démons. Vous ne pouvez pas avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons » (I. Cor., 20-21) 
 
Il faut préciser que les idoles ne sont pas des avatars de quelques démons à la manière dont certains païens les considèrent en elles-mêmes comme des dieux. Ce ne sont que des « néants » et rien d’autres. « Nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a nul Dieu que l’unique. » (I. Cor., VIII, 4)

L’idolâtrie des Juifs s’explique aussi par l’influence païenne. Le peuple élu est un peuple unique, entouré par des païens ou vivant au milieu d’eux. En suivant Moïse, le peuple hébreu quitte l’Égypte, terre d’idolâtrie. Le veau d’or qu’il construit en attendant l’homme de Dieu est sans-doute inspiré par l’influence égyptienne. Pour s’opposer à l’influence païenne, de nombreuses prescriptions protègent les fidèles de Dieu. L’usage des images et des objets figuratifs, ou encore de l’alimentation notamment est ainsi fortement encadré.

La miséricorde divine

Pourtant, maintes fois trahi, Dieu ne cesse de rappeler son épouse infidèle. « Mais toi, tu as forniqué avec beaucoup d’amants ; cependant, reviens à moi, dit le Seigneur, et moi, je te recevrai. » (Jérémie, III, 1) Dieu lui pardonne. « Et j’ai passé près de toi, et je t’ai vue, et voici que ton temps était le temps d’être aimée ; et j’ai étendu mon vêtement sur toi, et j’ai couvert ton ignominie ; et je t’ai juré fidélité, et j’ai fait une alliance avec toi, dit le Seigneur Dieu, et tu es devenue à moi. » (Ézéchiel, XVI, 8) Dieu reprend la femme adultère et lui renouvelle sa confiance en dépit de l’infidélité dont elle est coupable. Une miséricorde qui nous dépasse ! Une miséricorde divine… 
 
Face à la multitude des dieux et des déesses, et des innombrables cultes d’idolâtrie qui entoure le peuple juif, la Sainte Écriture affirme ainsi clairement et sans ambiguïté l’unicité de Dieu. Et Dieu n’est pas un concept ni une idée philosophique. Dieu est bien un être vivant, bien personnel, qui défend ses droits, punit et pardonne les infidélités. Comment pourrait-Il autrement sceller des alliances ? Comment comprendre aussi son amour jaloux ? Il est l’Être parfait et nous demande de participer à cette perfection. Cette exigence est reprise par Notre Seigneur Jésus-Christ.

Notre Seigneur Jésus-Christ nous appelle à une fidélité encore plus élevée

Lors de sa retraite dans le désert, le diable tente Notre Seigneur Jésus-Christ à trois reprises en lui présentant des propositions malhonnêtes. Lorsqu’il Lui propose de Lui donner la souveraineté sur tous les royaumes, Notre Seigneur Jésus-Christ lui répond : « Retire-toi, Satan, car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras, Lui seul. » (Matth., IV, 10) Seul Dieu doit être l’objet d’adoration et de soumission.

Dans l’un de ses discours, aux gens qui l’entendent, Notre Seigneur Jésus-Christ rappelle aussi qu’ils ne doivent appeler personne leur père « car un seul est votre Père, lequel est dans les cieux. » (Matth., XXIII, 9) Nous retrouvons l’esprit du premier commandement. Dieu n’est pas seulement un maître auquel nous devons nous soumettre. Il est aussi un Père, notre unique Père. Ce terme évoque la bienveillance, le soin, le lien filial qui unit Dieu à l’homme. Dieu n’est pas seulement Créateur; Il est Notre Père. Et c’est sous ce terme que Notre Seigneur Jésus-Christ nous demande de Le prier. Il nous fait connaître Dieu comme un Être proche de nous et de nos besoins.

À un docteur de la Loi qui L’interroge sur la manière de gagner la vie éternelle, Notre Seigneur Jésus-Christ le renvoie à la Sainte Écriture : « Qu’y-t-il d’écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? » (Luc, X, 26). Le pharisien cite de lui-même le premier commandement de Dieu : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de toute ta force. » (Luc, X, 27, Deut., VI, 5). Dans notre âme, il n’y a véritablement pas de place pour d’autres maîtres, d’autres pères. 
 
Or le maître peut prendre différentes formes. « Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. »(Luc, XIII, 13). Il est celui qui possède l’âme ou encore celui que sert l’homme en premier, le principe de ses pensées et de ses actions. « Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice » (Matth., VI, 33). Ainsi seul celui qui renonce à tout pour suivre Notre Seigneur Jésus-Christ sera appelé son disciple. Aimer Dieu, c’est d’abord renoncer à ce qui n’est pas Dieu. Le cœur ne peut être partagé : « nul serviteur ne peut servir deux maîtres » (Luc, XVI, 13). 
 
Ainsi conformément au premier commandement divin, Notre Seigneur Jésus-Christ demande que l’amour, tout amour, se fonde sur l’amour de Dieu. Lui-même se laisse sacrifier comme l’agneau sans tâche pour l’amour de Dieu. Après avoir rappelé au docteur de la Loi le premier commandement, Il en donne un second : « le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. À ces deux commandements se rattachent toute la loi et les prophètes. » (Matth., XXII, 39-40) Tout homme est notre prochain, y compris notre ennemi. « Moi, je vous dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. » (Matth., V, 45) À un autre docteur Lui demandant qui est notre prochain, Notre Seigneur Jésus-Christ lui répond sous la forme d'une parabole que la véritable question est de savoir comment nous pouvons aider celui qui a besoin de notre aide. Nous devons ainsi aimer Dieu en nous et dans l’homme.
 
Au-delà de la leçon biblique sur l’unicité de Dieu, nous allons désormais revenir sur un autre enseignement aussi important.

La religion selon la Sainte Écriture

La Sainte Écriture définit en effet les liens qui doivent unir l’homme à Dieu. Ce n’est pas de vaines paroles mais bien des obligations et parfois de forts conseils. Sur la seule initiative divine, l’homme apprend ce qu’il doit croire et comment il doit vivre. 

La Sainte Écriture ne contient pas uniquement une somme de connaissances destinées à l’éclairer et à l’instruire. Elle indique aussi le chemin qu’il doit suivre pour plaire à Dieu. Les exigences sont aussi bien d’ordre intellectuel que moral. Dieu se révèle et révèle sa volonté afin que l’homme Le connaisse et la suive. S’il refuse en connaissance de cause de suivre sa volonté, l’homme recevra le prix de sa désobéissance. Dieu le juge effectivement et sa justice est parfaite. Il n’y a donc ni fatalité ni prédestination dans chaque homme. La vie telle qu’elle est présentée dans la Sainte Écriture ne se termine pas à la mort.


La Sainte Écriture nous révèle aussi la nature des liens qui existent entre Dieu et l’homme. Créateur de toute chose, Dieu en est aussi le souverain. Toute chose commande à sa Parole. Mais comme nous l’avons déjà montré, cette souveraineté n’est pas celle d’un maître froid, sans âme ni conscience. Dieu est Père, un Père jaloux mais un Père aimant. Si cette notion de paternité est présente de manière plutôt discrète dans l’Ancien Testament, elle éclate véritablement dans l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ. Comme un Père, Dieu prend soin de l’homme, de tous les hommes. De nombreux discours et paraboles soulignent la sollicitude divine à notre égard. L’Histoire Sainte en est une belle illustration. Elle conduira Notre Seigneur Jésus-Christ jusqu’à la Croix. 
 
La relation filiale entre Dieu et les hommes est une relation d’amour. Elle demande donc de la part de l’homme de la reconnaissance et un amour réciproque. Comme le définit Saint Thomas d’Aquin, Dieu doit être « élu », le principe premier de l’homme, de sa pensée et de ses actions. Toute la Sainte Écriture est un appel fervent et incessant à cette élection. La religion telle qu’elle transparait dans la Saint Écriture place incontestablement Dieu au centre de toute chose et au cœur de l’homme. 
 
Le culte à rendre à Dieu

La Sainte Écriture n’est pas seulement un enseignement sur Dieu et les liens qui nous unissent à Lui. Elle contient aussi un ensemble de prescriptions sur la manière de L’honorer. Elle nous donne en effet l’obligation de L’adorer. Le fait de Le connaître comme Créateur et Souverain implique de notre part une reconnaissance qui doit se manifester par un culte soit privé, soit publique. La connaissance implique la reconnaissance. 


Dès les premières pages de la Genèse, les hommes établissent naturellement des autels sur lesquels ils offrent à Dieu des présents. Lorsque son peuple sort d’Égypte, Il lui définit un culte, des rites, des sacrifices, parfois de manière très minutieuse. Le Lévitique peut nous surprendre par les précisions qu’apporte Moïse sur la manière de Le servir. Tout cet enseignement révèle un soin scrupuleux dans le culte que l’homme doit rendre à Dieu. Il n’est pas laissé à la libre disposition de l’homme. Le culte est ainsi fait d’obligations et d’interdits. Les biens à offrir aux sacrifices sont précisés. Les hommes destinés à organiser le culte sont choisis. Toute image de la divinité est bannie. Un ensemble de règles codifie ainsi le culte. La crainte d’offenser Dieu y est très présente. La recherche de pureté y est omniprésente.

Notre Seigneur Jésus-Christ apporte ainsi des précisions dans le culte que l’homme doit rendre à Dieu. Une fois au moins, Il le compare au paganisme. « Ne parlez pas beaucoup comme les païens ; ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez donc pas car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. » (Matth., VI, 7) La prière ne consiste pas en de longues palabres, en des formules codifiées, sans âme ni cœur. Après cette recommandation pleine de sagesse, Il nous donne la prière Notre Père. Nous revenons à l’histoire d’Abel et de Caïn. Un sacrifice, une prière ou un culte est vain s’il n’est pas d’abord intérieur, si ce renoncement invisible mais réel ne satisfait pas Dieu Lui-même. Cette satisfaction ne répond pas à la volonté de celui qui sacrifie ou qui prie mais à la seule volonté de Dieu. Ce n’est pas parce que nous prions que nous serons exaucés…

Ainsi la religion biblique telle qu’elle transparaît dans la Sainte Écriture nous fait connaître Dieu et les relations particulières qui existent entre Dieu et les hommes, des relations entre des personnes vivantes mais séparées par l’abîme, un abîme que seul Dieu peut combler par un amour infini. Mais cette connaissance n’est pas sans conséquence. Elle impose des exigences dans la vie morale et un culte bien précis. L’homme tout entier doit mettre concrètement Dieu au cœur de sa vie. La religion telle qu’elle est décrite dans la Sainte Écriture répond aux définitions que nous proposent Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin. 
 
« Ne suivez que le Seigneur votre Dieu, ne craignez que lui, ne gardez que ses commandements et n’écoutez que sa voix, ne servez que lui et ne vous attachez qu’à lui. » (Deutéronome, XIII, 4)

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