" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


lundi 22 décembre 2014

L'islam, une religion de la force

Depuis trois ans, nous étudions l’islam et nous vous faisons partager nos connaissances et nos réflexions. Nous avons ainsi parcouru sa doctrine, ses origines et son expansion jusqu'au XIIe siècle, ses écoles juridiques, ses relations avec les non-musulmans, ses combats intellectuels internes. Il est aujourd’hui temps d’en faire une brève synthèse avant de poursuivre notre étude…

Des origines contestées et contestable

Notre étude a bien remis en cause certaines idées sur les origines de l’islam. Cette religion se manifeste d’abord tardivement. Elle prend en effet conscience d’elle-même bien après la mort de Mahomet et se structure surtout au temps de l’empire abbasside. L’existence de son fondateur Mahomet est aussi parfois remise en cause. Sans aller à cette hypothèse, nous pouvons souligner qu’il ne ressemble guère aux autres prophètes de la Sainte Écriture dont pourtant l’islam proclame la continuité. Il le considère comme le dernier des prophètes. Or, il ne porte guère le sceau de Dieu et encore moins des signes d’une prédilection quelconque. Plus soucieux de politique et peu exemplaire, Mahomet se montre bien trop humain pour porter la parole de Dieu.

Notre étude a aussi mis en avant les origines tribales, juives et chrétiennes de l'islam. L’influence d’hérésies chrétiennes est assez visible dans la principale source de l’islam qu’est le Coran. De nombreux récits coraniques semblent provenir de livres apocryphes chrétiens. Le Coran est aussi marqué par une profonde méconnaissance de la Sainte Bible dont il prétend pourtant aussi être la continuité. Nous avons trouvé de nombreuses confusions et des erreurs manifestes. 

Le Coran n’est pas directement issu de Mahomet. Il est la reprise de ce que ses compagnons ont gardé en mémoire ou transcris sur toutes sortes de support. Après de multiples versions, l’autorité politique en a imposé une puis détruite les autres.

Le Coran, livre si peu biblique 

Le Coran nous semble aussi bien fragile comme fondement d’une véritable religion puisqu’œuvre surtout lectionnaire, il est fondée essentiellement sur la langue primitive arabe, langue aux multiples interprétations. L’arabe demeure en effet la langue indispensable pour connaître la parole de Dieu. L'islam prétend pourtant être une religion universelle. Or sa compréhension et son adhésion passent automatiquement par une arabisation. Ce n'est donc pas étonnant qu'un converti à l'islam passe d'abord par une transformation culturelle. Le musulman est avant tout un arabisant. 

Porteur de sens aussi bien par la forme que par le contenu, le Coran ne se réduit par au texte coranique,. Il se comprend aussi par le verbe, par l’intonation, par la vocalisation. Et en dépit des assouplissements portés par certaines traductions, généralement dans le but d’offrir une œuvre littéraire plus accessible aux Occidentaux, le Coran se caractérise avant tout par une violence verbale, répétitive, persistante. 

Les musulmans présentent le Coran comme un texte infaillible. Ils justifient cette infaillibilité par la doctrine du Coran incréé. Le livre serait la reproduction exacte d’un livre céleste incréé, ni créature, ni Dieu. Cette doctrine nous apparaît absurde et contraire à l’unicité de Dieu qu'ils défendent avec force.

En outre, contrairement à la doctrine chrétienne qui voit dans le livre sacré une coopération entre Dieu, son véritable auteur, et l’écrivain inspiré, l’islam ne voit dans l’écrivain coranique qu’une plume qui disparaît sous la voix écrasante de Dieu. Cela est parfaitement conforme à l’idée que le musulman se fait de Dieu : être tout puissant, créateur même de tout acte humain devant lequel l’homme n’est rien. La conception musulmane de Dieu ne laisse guère de place à la liberté de l’homme.

L’authenticité inextricable des hadiths

Les hadiths constituent une autre source essentielle de l’islam. Innombrables, ils rapporteraient les paroles de Mahomet grâce à une chaîne ininterrompue de rapporteurs. L’ensemble forme la Sunna. Pour les sunnites, ils complètent le Coran et lui donne un certain éclairage. Leur importance montre ainsi l’insuffisance du Coran en dépit des proclamations de certains musulmans qui voient dans les versets coraniques une réponse à tout. Il est incréé mais impuissant à satisfaire tous les besoins des musulmans, y compris spirituels. 

Œuvres aussi contestables, dont l’authenticité est objet de nombreuses opinions. En effet, de nombreux hadiths ont été inventés pour répondre à des intérêts politiques, religieux, sociaux. Il est donc difficile de distinguer le vrai du faux d’où d’inextricables discussions. L’absence d’autorité dans l’islam rend ce problème particulièrement insoluble.

Pour répondre à la prolifération des hadiths, des règles très complexes, parfois déroutantes, ont été élaborées afin de définir leur canonicité. Cette dernière se définit plus par leur authenticité, et plus précisément par la fiabilité des rapporteurs, c’est-à-dire par leurs supposées qualités morales. Ce sont des critères bien difficiles à juger et si peu fiables. Qui peut en effet connaître l'âme des hommes si ce n'est Dieu ?

Un islam conquérant mais fragile

La conquête arabe est prodigieuse. Elle est surtout marquée par un déchaînement de violence qui impressionne et atterre les populations. La peur ouvre les portes des villes. Rappelons que ce n'est pas la foi qui a lancé les cavaliers arabes à la conquête de vastes empires en déclin mais l'appât du gain. 

Rapidement, les arabes se sont emparés de vastes régions autrefois byzantines ou perses. Épuisés par d’incessants conflits, minés par des divisions internes, trahis, de vastes empires de haute civilisation se sont rapidement effondrés sous les coups répétés des cavaliers arabes. L’appât d’un gain facile attire les tribus arabes, habituées aux pillages et aux razzias. 

Mais de telles conquêtes posent de graves difficultés aux arabes. Très minoritaires, peu civilisés, inexpérimentés dans la conduite d’un état, les arabes sont incapables de diriger seuls de si nombreux territoires et peuples. Ils ont finalement besoin de la compétence et des connaissances des vaincus. Ils ont besoin de leur coopération. En outre, ils doivent aussi reconstituer un empire, construire un état, satisfaire des besoins financiers toujours plus grands. 

Les arabes doivent aussi résoudre leur problème démographique. Pour cela, ils implantent des tribus arabes dans les riches régions orientales. Mais rapidement, ils doivent faire face à ces mêmes tribus et aux guerriers nomades, à leur fierté et à leur esprit d’indépendance. Peu habitués à la vie citadine, plus enclins aux pillages et aux combats, ils ne voient dans leurs conquêtes qu’un moyen d’enrichissement. Leur tradition ancestrale va à l’encontre de la construction d’un empire fiable et durable. Les autorités arabes doivent donc les domestiquer pour éviter la fin de leurs ambitions politiques. Et c’est justement à ce moment-là que se créent un ensemble de prescriptions religieuses, politiques, économiques, fiscales, etc. Le Coran peut alors leur apparaître comme seule légitimation du pouvoir. Belles opportunités qui apaisent les élans des tribus au profit des chefs devenu religieux et d’un État devenu sacré.

L’absence d’autorité religieuse, source de conflits

Les musulmans sont aussi confrontés à un autre problème beaucoup plus dangereux. A la mort de Mahomet, la question de sa succession est posée. Étrange Coran en effet. S’il est précis et détaillé dans de nombreux domaines, y compris non religieux, il est cruellement silencieux sur la direction de la communauté musulmane et sur la succession de son chef. Qui doit remplacer Mahomet ? Les premiers successeurs, appelés califes, encore prestigieux, ne posent pas de difficultés. Les premières contestations apparaissent avec le troisième calife Othman. Ce dernier finit par être assassiné. Or le calife est à la fois guide religieux et chef politique, gardien de la religion et de l’unité de la communauté musulmane. Toute division politique entraîne inéluctablement une scission religieuse. Et l’inverse est aussi vrai…

La succession d’Othman est l’occasion d’un conflit entre les musulmans, un conflit qui dure encore. Nous pouvons d’abord le considérer comme la manifestation d’une rivalité entre plusieurs centres du pouvoir, entre Médine, La Mecque et Damas. Il reflète aussi différentes conceptions du pouvoir. Les uns choisissent l’homme fort de l’empire, Moawiya, gouverneur de Damas, seul capable de maintenir les conquêtes et d’organiser un véritable empire. D’autres, les chiites, veulent que le pouvoir reste dans les mains de la famille de Mahomet, que représente Ali. Enfin, les kharidjites ne recherchent comme chefs que des hommes pieux et croyants. La légitimité de l’autorité provient-elle de la force, de l’hérédité ou de la « sainteté » ?

La force, fondement de l’autorité

Finalement, la force désigne le vainqueur. Plus puissant, Moawiya s’empare du pouvoir. L’empire tourne désormais autour de Damas au détriment des pôles historiques que sont Médine et la Mecque. L'islam s’installe au cœur des anciennes civilisations. L’empire arabe s’orientalise. Mais cette victoire ne masque pas la fragilité d’un pouvoir qui ne dépend que de sa force et de son prestige. 

La force et la fierté demeurent en effet le fondement de l’empire et de l’autorité. Cela ne nous surprend pas lorsque nous songeons aux origines tribales de l'islam. Il garde dans ses entrailles ses racines nomades. Né dans des tribus, l’islam s’est imposé et s’est répandu uniquement par la force de ses cavaliers. Sans la force, aucun calife ne peut véritablement être le chef de l’empire, aucune tribu ne peut lui obéir. La moindre défaillance entraîne une concurrence politique et religieuse. Dès le début, la force scelle le destin de l’islam. Les victoires de Mahomet ont fait naître l’islam.

Une discrimination fondamentale

Mais, soulignons-le, les arabes sont dans une situation paradoxale. Maîtres incontestés, ils ont conquis des régions où se sont développées des civilisations supérieures. Ils sont en fait dans une situation fragile et humiliante. Conquérants, ils doivent tout apprendre de leurs peuples conquis, de leurs esclaves. Ce sont les vaincus qui gèrent concrètement l’empire. Ce sont eux qui ont la connaissance et les compétences scientifiques, médicales, artistiques. Ils sont la cause du développement de l’empire et de son rayonnement intellectuel incontestable. Ce ne sont pas les arabes qui ont permis à l’empire de connaître un niveau civilisationnel remarquable. Il le doit avant tout aux perses, aux syriens, aux indiens, aux byzantins.

Or les arabes ne peuvent admettre une telle situation qui ne peut que blesser leur fierté. Pour compenser un tel déséquilibre, ils doivent davantage souligner leur supériorité par rapport aux vaincus. Ainsi instaurent-ils une société fortement discriminatoire dont le principe est d’abord l’arabité puis l’islam. Ils sont dans l’obligation d’instaurer une forte opposition entre le vainqueur et le vaincu.

Cette forte et virulente dualité se retrouve dans le Coran. Sont en effet constamment opposés le croyant et l’incroyant, le fidèle et l’infidèle. L’homme fidèle, plus tard désigné sous le terme de musulman, se caractérise même par son opposition aux kafirs, aux mécréants dont les gens du livre, c'est-à-dire les juifs et les chrétiens, et les idolâtres. 

Le Coran distingue parmi les gens du Livre les « associateurs », terme qui désigne les chrétiens croyants à la Sainte Trinité. Contrairement à certaines traductions, le terme ne désigne pas tous les chrétiens. Ils n’englobent pas les hérétiques antitrinitaires. Cette distinction fondamentale permet de mieux comprendre des différences d’attitude à l'égard des chrétiens en fonction de leurs croyances et d’éviter des contre-sens malencontreux. Le Coran montre en effet une certaine mansuétude à l'égard de certains chrétiens, c'est-à-dire aux hérétiques qui ne croient pas à la Sainte Trinité.



Avec cette dualité parfois violente, le Coran personnifie et identifie clairement le mal auquel il demande des châtiments effroyables. Il appelle aux combats, à l’affrontement contre l’autre, contre le non-musulman. Si l’incroyant ne mérite aucun pardon, les gens du livre peuvent être tolérés sous la seule condition qu’ils s’humilient devant le croyant. Cette humiliation est alors le fondement de leurs relations. Elle se manifeste sous différentes formes sociales, en particulier par l’impôt. Elle doit surtout être visible et concrète. Non seulement les gens du Livre doivent se rabaisser devant Dieu mais surtout devant les musulmans. S’ils sont tolérés, ils vivent alors dans une situation faite de souffrance, d’humiliations et de vexations permanentes. Considérés comme inférieurs, ils forment par principe une minorité avant de l’être finalement sur le plan démographique. La conversion massive de la population peut alors être facilement explicable. Les chrétiens ont dû être héroïques pour ne pas disparaître. 

Pourquoi le musulman est-il si obsédé par son rang ? Tout non-musulman doit s’abaisser devant lui. Pouvons-nous trouver sa cause dans la fierté tribale originelle ? Cette fierté est la base même de toute relation entre musulman et non-musulman. Tout doit refléter la prééminence de l’islam dans les rapports avec un infidèle ou un incroyant. Elle justifie les humiliations de l’incroyant. 

Une telle discrimination, diverse dans son application mais identique dans sa nature, demeure la base de toute relation sociale. Son acceptation est le prix à payer pour survivre. L’islam semble en fait perpétuer les rapports de force qu’a instauré la conquête arabe et même l’esprit des tribus arabes que l’islam attise. Le non-musulman reste finalement un vaincu. Il est condamné à voir dans le musulman un vainqueur auquel il doit se soumettre. Le seul moyen de dépasser cet état est la conversion ou la mort.

Les écoles de droit sunnites : divergences et permanences

Toute relation entre individus est fortement définie par le droit islamique, un droit très prégnant, la « sharî’a ». Dans l’islam, elle définit les règles de comportement, celles qui régissent la manière de vivre. Elle prend sa source dans le Coran et la Sunna. Elle est définie par quatre écoles juridiques plus ou moins dures : le hanafisme, le malékisme, le shaféisme et l’hanbalisme. Elles se différencient par le rôle qu’elles donnent à la libre opinion, à la tradition et à la raison dans l’interprétation des sources du droit. Elles sont aussi fortement marquées par leur origine géographique. En dépit de leur divergence, les quatre écoles se reconnaissent mutuellement. 

Toutes les écoles se fondent sur l’infaillibilité de la communauté musulmane. La « sharî’a » est en effet l’expression de la volonté des musulmans. Derrière la multiplicité apparente de la pensée juridique se trouve donc une unité de volonté. L’application de la discrimination entre musulman et non-musulman ne prend pas en effet son essence dans un courant plus ou moins dur de l’islam mais dans une forte croyance qui exalte la supériorité des musulmans. Nous signalons que le droit islamique exclut tout droit naturel…

Le mépris de la raison 

Existe-t-il une théologie islamique comme nous l’entendons dans le christianisme ? Des tentatives ont été faites pour intégrer la spéculation dans le développement de la pensée islamique. Le mutazilisme en est une tentative. Contrairement aux écoles de droit et aux apologétiques musulmans, les mutazilites ont essayé d’appliquer une démarche rationnelle dans l’interprétation des sources de la foi, sans néanmoins éviter les dangers du rationalisme. D’abord soutenu par le pouvoir, il a fini par être écrasé par ses adversaires. 

Plus rigoureux et approfondis, des philosophes ont aussi essayé d’intégrer la pensée grecque dans l’islam. A partir d’Aristote, Averroès a essayé de montrer la rationalité de la pensée musulmane. L’islam les a aussi rejetés. Seuls les occidentaux ont pu profiter de leurs travaux. L’islam a finalement rejeté tout rôle à la raison. Face à la spéculation intellectuelle, s’est en particulier dressé le mysticisme sous la forme du soufisme. Il n’y a pas en fait de théologie dans l’islam mais une méthode dialectique à visée apologétique.

Une religion arabisante et non arabe

Rappelons un dernier fait encore paradoxal. La doctrine et le droit musulmans tels que nous le connaissons aujourd’hui ne proviennent pas des arabes. Les arabes ne sont pas non plus responsables de l’apogée de l’empire musulman. Leur seule vertu est d’avoir imposé la langue arabe à des populations diverses, favorisant ainsi les échanges et l'unité. Nous ne cessons pas d’attribuer l’islam aux arabes quand finalement ils ont été évincés de tout pouvoir et de tout rôle religieux depuis l’avènement des abbassides. A partir du VIIIe siècle, las de leur domination, les perses prennent le pouvoir et construisent véritablement l’islam. C’est sous l’ère des abbassides que se définisse véritablement l’islam. Damas a laissé sa place à Bagdad.

Les Omeyyades ont pu se maintenir au pouvoir par la force et le prestige des cavaliers arabes. Les convertis perses qui les succèdent au pouvoir ne peuvent s’appuyer sur une telle puissance. Les abbassides fondent alors en fait leur autorité sur la grandeur de l’islam, c’est-à-dire sur la religion, seul élément capable de cimenter tant de populations diverses de l’Espagne à l’Inde. Et ce n’est pas un hasard si les rebelles au calife de Bagdad contestent aussi sa légitimité religieuse. Certains se proclament les héritiers des Omeyyades, d’autres de Mahomet par la descendance d’Ali. L’empire abbasside est en proie à de furieuses luttes et se désagrège. Profitant des troubles, les forces armées aux mains de tribus turques récemment converties prennent véritablement le pouvoir sans pourtant mettre un frein véritable au démembrement de l’empire. Au XIIIe siècle, les Mongols pillent Bagdad. C’est la fin des abbassides…

Une religion de la force

Au terme de cette étude, l’islam nous apparaît aujourd’hui bien différent de que nous avons pu croire. Il est d’abord multiple. Il n’existe pas un islam mais des islams. Cette multiplicité, souvent ignorée par les musulmans eux-mêmes, porte essentiellement sur la notion d’autorité et sur l’interprétation des sources de la foi. D’où des conflits perpétuels entre les branches et mouvements religieux. 


Mais derrière cette pluralité se manifestent quelques constantes : esprit de supériorité du musulman, rôle primordial de l’histoire et de la politique, défiance à l’égard de la raison, etc. Dans sa pluralité, l’islam garde aussi l’esprit qui l’a fait naître, un esprit simple, virulent et violent, fait d’orgueil tribal, de fierté et de force, l’esprit des tribus nomades. Et fait paradoxal, c’est en s’éloignant des arabes que l’islam a développé sa doctrine et son droit. C’est parce que l’arabe a été évincé que l’islam est devenu véritablement une religion structurée, formalisée, efficace. Et c’est en terre perse qu’il a réellement grandi, devenant ce qu’il est aujourd’hui. Et c’est aussi à Bagdad que l’islam a fini par se figer de manière définitive, replié sur lui-même et refusant tout apport de la raison. Les peuples convertis à l’islam, autrefois si ingénieux et civilisés, porteurs de la grandeur des abbassides, ont fini par s’épuiser. Seule l’arrivée de nouvelles tribus islamisées a permis un relèvement de la force musulmane. La force de l’islam réside en fait dans sa capacité à exalter la force et la fierté des hommes. L'islam n’est pas source de civilisation et d’élévation. La religion musulmane est faite pour des hommes par des hommes. Elle nourrit leur fierté et leur individualité. Elle exalte leur orgueil. Elle est une religion de la force. Elle ne se répand que par la force…

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