" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


jeudi 21 mai 2020

[covid-19] - La religion n'est pas un loisir !


Nous n’avons guère l’habitude de traiter de l’actualité dans nos articles, laissant à d’autres, plus compétents et efficaces, les nécessaires commentaires. Nous préférons nous consacrer à des études approfondies et à des questions aux enjeux permanents dans un but apologétique. Cependant, aujourd’hui, nous sommes contraints à déroger à cette règle.


Pouvons-nous en effet rester muets et impassibles devant une attitude et des paroles qui manifestent clairement un profond manque de respect à l’égard de notre foi et de notre religion ? En outre, la situation actuelle reflète admirablement la crise morale que nous étudions.

C’est pourquoi nous souhaitons étudier l’attitude du gouvernement face à l’épidémie que nous connaissons aujourd’hui. Nous allons en fait traiter du discours du premier ministre du 28 avril[1], des commentaires du ministère de l’intérieur et des cultes et enfin revenir sur l’appel du président de la république du 16 mars[2].

Le retour à une vie humaine

Comme beaucoup de Français, nous avons entendu le discours du premier ministre daté du 28 avril ? Nous l’avon
s écouté avec attention. Le sujet est grave. Après deux mois environ de vie confinée, sans relations sociales et professionnelles directes, voire sans relation familiale, la situation n’est guère enthousiasmante. Le pauvre écran de nos équipements et l’environnement virtuel dans lequel nous avons été plongés ne peuvent satisfaire notre nature humaine au niveau tant familiale, sociale qu’affective mais surtout spirituelle.


Notre âme ne peut se réduire à des lectures, à des méditations ou à des vidéos. Elle a soif de la réalité concrète, sensible, charnelle. Elle a besoin d’une présence qu’aucune machine ne peut remplacer. Ses besoins les plus élevés, les plus intérieurs ne sont pas uniquement spirituels ou immatérielles. De même, la musique numérique ne peut remplacer un concert, une vidéo un film projeté au cinéma. La valeur humaine du travail ne réside pas uniquement dans la réalisation d’objectifs, dans la satisfaction des tâches accomplies ou encore dans les échanges de mails ou de paroles. Nous avons aussi besoin de contact, de relations « charnelles », d’une ambiance humaine bien sensible. Sans-doute, est-ce une des leçons de ce confinement qui nous a éloignés de nos véritables besoins et de nos profondes aspirations. Mais cette leçon a-t-elle été entendue ? La vie virtuelle ou numérique n’est pas une vie. Elle est un simulacre désespérante, déshumanisante

Une stratégie décevante

Nous avons donc longuement écouté le premier ministre présentant aux députés la stratégie nationale de déconfinement. Le discours commence par les constats et les contraintes, limités aux problèmes médicaux et politiques. Nous devons vivre avec le virus, nous rappelle-t-il. L’évidence nous frappe. L’homme n’a pas cessé de vivre avec les différentes maladies et les dangers de l’existence. Car la vie est aussi la mort. Cela ne signifie pas que nous devons les ignorer ou vivre dans l’indifférence. L’homme cherche perpétuellement à s’en protéger. La vie est un combat. Mais le combat n’est pas uniquement l’affaire de spécialistes ou d’experts médicaux.

Le combat n’est pas uniquement d’ordre médical. Il est vrai que pour nous protéger de toutes les infections, nous devrions nous enfermer dans une bulle, nous imbiber de vaccins, nous enfermer dans un caisson étanche. Mais la vie ne s’enferme pas. Pire encore. L’enfermement détruit la vie humaine, toute vie. Que devient un enfant qui n’est plus en contact avec le monde dans lequel il doit vivre ?

Le discours s’attaque en effet au cœur de nos préoccupations. Comment allons-nous pouvoir vivre avec le virus ? Le premier ministre commence par l’école. C’est un « impératif de justice sociale », nous dit-il ! Étonnant. Je pensais que l’école était d’abord destinée à l’enseignement, voire à l’éducation de l’enfant, aux savoirs, à son intelligence. Mais laissons les polémiques. Nous savons combien de nos jours, l’école a perdu tout son sens. Continuons… Il est en effet difficile pour certains de suivre l’enseignement à distance. C’est pourquoi la maternelle et les écoles primaires ont l’honneur de voir leurs portes s’ouvrir les premières. Étonnant. Confrontés à l’enseignement à distance, nous avons vite compris que plus l’enfant est grand, plus il devient complexe. La mère ou le père confinés ne savent-ils plus élever leurs enfants, les garder et jouer avec eux ? Qu’importe. Cela fait longtemps déjà que l’école des très petits n’est qu’un prétexte pour les éloigner de leurs parents. Continuons. Car l’attente est grande. Voici que le premier ministre énumère les contraintes qu’il impose pour qu’une classe s’ouvre. Nous imaginons ces enfants de quatre ans, avec un masque, obligé de suivre la fameuse « distanciation sociale ». Mais heureusement, le premier ministre revient sur une évidence. Les petits n’auront pas de masque. Mais qui est dupe de ce discours ?

Le deuxième point important est la vie du travail, c’est-à-dire l’économie. Les commerces s’ouvrent. Les marchés peuvent être autorisés. Les transports publics seront possibles selon des conditions. Nous pourrons enfin nous déplacer. Le discours est long. Nous attendons encore l’essentiel. « Enfin, le déconfinement c’est le retour de la vie sociale. » Enfin…

Le premier point abordé concerne les relations entre les personnes âgées et leurs enfants. Le mot n’est pas évoqué. Pourtant, il s’agit avant tout de la vie de famille. Remarquons que dans ce discours, le terme de « famille » n’est utilisé qu’une fois pour traiter de la situation « monoparentale », c’est-à-dire une forme déviante de la famille. Elle est aussi évoquée en termes de lieu (« cellule familiale ») ou de motif valable. La famille n’est-elle que cela ? La famille n’a-t-elle plus de sens ? Or, que cherchent nos grands-parents ? … Retrouver le contact familial, ce qui donne sens à toute leur vie, à leur histoire. Notre inquiétude grandit.

Le fait religieux insignifiant

Le premier ministre se préoccupe ensuite du sport, des parcs, des manifestations sportives, culturelles, des salons professionnels, … Le football est même évoqué. Notre sourire devient amer. Après cette longue litanie, le premier ministre évoque enfin la vie religieuse, c’est-à-dire l’exercice de la religion dans les lieux de culte. Il y interdit toute réunion, tout rassemblement. En une phrase laconique, il l’interdit le culte religieux dans les églises et les chapelles.

Nous sommes attentifs aux paroles du premier ministre, comme beaucoup d’autres Français et étrangers, catholiques, protestants, juives, musulmans, bouddhistes, etc., ou plutôt ceux qui ont respecté le confinement. Cela fait beaucoup du monde. Depuis le début du discours, nous attendions ces mesures avec impatience. Le premier ministre a en effet raison d’évoquer notre impatience de retourner à la messe. Mais notre impatience est déjà indignation. Le sport, les médiathèques, le football sont bien plus importants que la messe ! Elle devient aussi colère quand pour une raison inexplicable, la messe est encore interdite. Aucune condition n’est présentée pour qu’elle soit possible. Le véto est catégorique.

Une formule incisive, brève met fin à nos espoirs. Il est possible d’aller au marché, de côtoyer la population dans la rue, de mêler les bambins dans une classe, de se réunir sur une place. Les petits musées, les bibliothèques, « essentiels pour la vie culturelle de nos territoires », … peuvent s’ouvrir. Les métros et les RER sont accessibles à tous ! Qui peut vraiment croire que dans de tels lieux, la « distanciation sociale » sera respectée! Le 13 mai, nous nous sommes rendus à Paris. Nous avons vu la réalité. Devant une mairie, des attroupements, des jeux collectifs, des groupes de jeunes. Le métro est certes moins bondé que d’habitude mais serrés les uns contre les autres, les gens sont encore amassés comme des bêtes. Le premier ministre laisse en fait toute diligence aux personnes. Il a confiance en elles. Ce sont des gens responsables. Les fidèles ne le sont pas. Aucune mesure ne semble être possible pour réduire les risques dans nos vastes cathédrales. Elles pouvaient accueillir toute une foule en procession. Elles ne peuvent plus recevoir les fidèles. Pourtant, elles sont bien plus grandes qu’une classe de maternelle ou qu’un tribunal ! … Le véto est absolu.

Un mot quand même pour les enterrements, les funérailles. Les restrictions demeurent. Pour se justifier, le premier ministre évoque les exemples des autres pays. Suivons en effet ce qu’il se passe dans nos pays voisins. L’Allemagne a aussi catégoriquement interdit les rassemblements dans les lieux de culte mais suite à une décision de la cour constitutionnelle, évoquant une « intrusion grave » dans la liberté religieuse, la mesure a été assouplie dès le 30 avril. Le gouvernement français aurait dû peut-être prendre exemple de ce pays. Comme bien d’autres pays comme l’Italie, les cérémonies religieuses sont autorisées depuis quelques jours…

Le 11 mai, un décret précise les mesures. Il est plus clair, plus laconique, encore plus incisif. « Tout rassemblement ou réunion » au sein des établissements de culte « est interdit ».

Une maladresse ou une conviction ?

Lors d’une émission de radio, le ministre de l’Intérieur et des cultes exprime sa pensée sur l’interdiction de rassemblement dans les lieux de culte : « je pense que la prière n’a pas forcément besoin de lieu de rassemblement où on ferait courir un risque à l’ensemble de sa communauté religieuse. »[3] 

Revenons à cet entretien. Le journaliste demande au ministre s’il fait confiance aux évêques catholiques français quand ils lui ont proposé un plan de distanciation pour pouvoir rouvrir les églises aux cultes avant le mois de juin. La question n’est pas anodine. Le 30 avril, Mgr Éric ce Moulins-Beaufort, président de la conférence épiscopale catholique, informe publiquement qu’à la demande des services du premier ministre, un plan de déconfinement lui avait été envoyé, mais un plan que le discours du premier ministre enterre avant même de lui répondre. « Il n’était pas très élégant, nous ayant demandé un plan, de l’enterrer, sans nous avoir au moins prévenu de cet enterrement. »[4]

Le ministre répond au journaliste que « rouvrir tous les lieux de culte n’est pas la meilleure idée pour lutter contre la promiscuité » puis il donne sa vision des choses : non seulement l’exercice du culte se réduit à la prière mais l’église n’est pas nécessaire pour prier. Telle est donc la vision du ministre chargé de l’exercice du culte en France. Comme le soulignent de nombreux commentateurs, est-ce le rôle du ministre de définir l’exercice du culte dans les églises et de nous dire comment nous devons prier ? Il a une opinion bien limitée de la religion, une opinion qui pourrait soulever bien des inquiétudes sur ses compétences et surtout sur le combat qu’il doit mener contre le fait islamiste.

Est-ce encore une des paroles malheureuses de nos politiciens ou une énième maladresse de ceux qui nous dirigent ? Pourtant, cette vision n’est guère éloignée de celle du discours du premier ministre. L’exercice du culte n’est en fait qu’un accessoire aux yeux du pouvoir.

L’appel du 16 mars

Nous avons encore en mémoire un autre discours, celui du président de la république qui annonce les priorités des mesures pour endiguer l’épidémie. Nous ne l’oublions pas. Nous sommes le 16 mars. Il s’adresse à la nation. L’heure est grave. Le ton est solennel. « Nous sommes en guerre », dit-il en effet à plusieurs reprises. Il est nécessaire d’engager la lutte, le combat contre un ennemi. C’est « la mobilisation générale »…

Dans ce moment difficile, le président de la république nous rappelle le « sens de l’essentiel ». Il en appelle à « cette union nationale qui a permis à notre pays de surmonter tant de crises par le passé. » Dans une brillante rhétorique, il nous assure que « beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. » Après les sacrifices et l’union des forces, il nous garantit que « nous serons plus forts moralement ». Et terminant son discours savamment élaboré, il nous demande de nous hisser « individuellement et collectivement à la hauteur du moment. » État de guerre, sens essentiel des choses, force morale, union nationale… 

Le verbe doit être haut pour restreindre nos libertés et cacher nos misères. Mais que peut faire un chef militaire avec des troupes si peu armées et délaissées depuis bien trop longtemps en dépit des nombreux avertissements ? Depuis trop longtemps, les troupes ont été sacrifiées au nom de la nécessaire maîtrise des dépenses. L’argent coule désormais à flot. Les milliards s’enchaînent, les primes s’ajoutent les unes aux autres, étonnant même les heureux bénéficiaires. Et pourtant, les mots ne peuvent cacher une misère encore bien plus grande.

Un appel est en effet bien inutile quand il ne veut qu’émouvoir, quand il n’est qu’une affaire de style. Il est même dangereux. Il apporte déception et colère quand il n’est qu’une rhétorique. Il est dangereux en effet de jouer à l’homme providentiel comme en 40…

Une réalité toute autre

Le discours du premier ministre, les mesures qui ont suivi l’appel et la pauvre opinion du ministre de l’intérieur et des cultes révèlent que rien ne change, que les mêmes pensées dirigent les mêmes actions, que la même vision conduise à la même politique.

Les valeurs essentielles ne sont pas les promenades le long de la plage, le sport, les bibliothèques, les petits musées. Elles ne résident pas non plus dans le football. Elles ne résident pas non plus dans la justice sociale, expression si galvaudée que nous ne savons même plus ce qu’elle signifie en réalité. L’expression même de « distanciation sociale » nous fait frémir ! Elles ne sont pas non plus portées par l’arrogance ou la vanité. Certes, dans des situations de crise, la fermeté est vitale mais elle ne se cache pas derrière des faux-semblants et des mensonges. Le courage ne s’exprime pas …

Les faits qui ont suivi le discours montrent clairement que rien n’a changé, que les mentalités persistent dans leurs erreurs. Car où se trouve le véritable problème ? Dans la conception de l’homme et de la société telle qu’elle est partagée par nos dirigeants. La famille ne signifie plus rien pour eux. Le fait religieux leur est inaccessible. La vie morale ne se réduit qu’à un jeu de mots. L’homme reste à leurs yeux un électeur, un consommateur, un entrepreneur, ou encore un gilet jaune, un manifestant, un gréviste. L’intérêt les guide. La peur… Le court terme les aliène… Ils subissent…

Le sens des choses

La religion n’est pas un loisir. Lorsqu’on appelle au témoignage de l’histoire, à l’union sacrée, il faut aussi se rappeler aux valeurs qui la fondent. Le 4 août 1914, en peu de mots, Poincaré en appelle au peuple et à l’éternelle puissance de la morale. Le 18 juin 1940, dans un bref discours, de Gaulle en appelle à l’espérance et à la volonté. Plus tard, le 25 août 1944, c’est la France qui frémit dans les mots du général. Ces discours élèvent l’homme à ses devoirs et à ses droits, à sa dignité. « Nous autres, qui auront vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n’avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu’à la fin, dignes de la France. »[5] Nous sommes au niveau de la morale. Un long discours est inutile pour rappeler les valeurs essentielles qui guident les plus grandes actions.

La situation que nous connaissons actuellement laisse les choses encore inchangées. Les mots portent toujours les mêmes mensonges. L’état de crise dans lequel nous sommes n’est pas comparable aux crises que la France a connues. Il ne réclame pas tant de sacrifices et d’excessivité dans les mesures prises. Et quand il y a crise, on n’en appelle pas à l’émotion mais aux valeurs qui font la grandeur de l’homme et des peuples 

La religion, un loisir ?

Mais où réside la morale quand la religion est considérée comme une chose si insignifiante ? Peut-être, ceux qui nous dirigent ne sont pas croyants ou pratiquants. Sans-doute, ils ironisent sur ces millions de personnes qui, chaque dimanche au moins, se rendent à l’église pour suivre une messe et ainsi observer un commandement de l’Église. Les devoirs et obligations religieux ne semblent guère les toucher. La foi des fidèles ne semble guère intéresser ceux qui nous gouvernent au nom même de la laïcité. Ils ont bien d’autres problèmes à résoudre.

La religion n’est pas un loisir. Les chrétiens persécutés en Orient ne s’amusent pas. Certains hommes politiques s’en indignaient lorsqu’ils étaient l’objet de toutes les actualités. Les mêmes hommes s’étonnent désormais de la réaction des catholiques devant les décisions prises. Les religieux qui secourent actuellement les Africains et bien d’autres s’amusent-ils aussi ? Nous appelons aussi à l’histoire. Les martyrs de tous les temps, de l’antiquité jusqu’à la seconde guerre mondiale, ne s’amusaient pas non plus quand ils se rassemblaient pour prier et suivre la messe en dépit des dangers et de la mort qui rôdait.

La religion n’est pas un loisir. Les vastes cathédrales qui font encore la richesse de notre pays par leur richesse et leur intériorité n’ont pas été édifiées pour plaire à des touristes ou pour remplir les caisses de l’État. Les chants et les musiques sacrées qui nous charment encore et nous élèvent ne sont pas destinés à être écoutés sur YouTube. Les œuvres qui illuminent nos bibliothèques, enrichissent nos âmes et transforment les hommes n’ont pas été écrites pour occuper le temps et les esprits…

Pour terminer, nous songeons à une vieille personne dont la mort ne l’effrayait pas. Elle savait qu’elle allait mourir un jour. Pourquoi s’en inquiéter, nous disait-elle ? La mort est inéluctable à la vie. Ce qui la préoccupe surtout était de bien mourir, de mourir chrétiennement comme elle a vécu chrétiennement. Elle a aidé bien des gens, souvent des inconnus, en France comme en Afrique. Elle a été dans de nombreux combats pour défendre la vérité et les plus faibles. Elle a pu faire l’objet d’incompréhension ou de moquerie. Elle a été insultée, voire humiliée. Mais, elle a toujours fait face à l’adversité sous toutes ses formes. Elle n’a jamais accepté le mensonge ou l’hypocrise, signe d’une lâcheté qu’elle haïssait. Elle a vécu comme elle croyait en dépit des sacrifices qu’elle a acceptés. La mort, elle n’en a pas eu peur. Lorsque la mort s’est approchée d‘elle, elle ne l’a pas fui. Elle n’a pas fui non plus devant les souffrances ou la déchéance physique. Elle voulait partir avec une âme en paix, ses devoirs accomplis, si possible au milieu de ses enfants. La religion n’était pas un loisir pour elle. C’était sa vie…

Conclusion

Les réactions à la situation de crise que nous vivons révèle bien l’état moral
de nos dirigeants et donc de notre société. Certes, les discours montrent de réelles maladresses, voire une profonde ignorance, mais au-delà des mots, ils traduisent un état d’esprit qui peut indigner, voire révolter une partie de la population, plus consciente de la réalité et des valeurs essentielles. Quand on commence à croire que la religion est insignifiante, que la messe et les funérailles ne sont que peu de choses, quand on limite des libertés de manière excessive, de manière disproportionnée à la situation réelle du pays, sans-doute pour répondre à des troubles qu’excitent des médias toujours en quête d’émotions, la crise morale devient en effet dramatique et dangereuse.

La crise est profonde. L’arrogance d’un État, voulant tout contrôler, y compris au sein de la famille, dictant la manière de penser et d’agir, est-elle acceptable ? On ne peut pas marcher en piétinant des valeurs, ce qui fait que l’homme est grand ! La tiédeur de certaines autorités ecclésiastiques, habituées par le politiquement correct, est un danger. L’absence d’opposition courageuse dans la classe politique est un danger. Un fait est à  souligner. Seul un parti insignifiant en termes d’influence et des associations ont osé requérir le Conseil de l’État pour dénoncer ce qu’il a finalement appelé « une atteinte grave et manifestement illégale ». Nous sommes en fait dans une profonde crise morale qui annonce des heures sombres. Nous pouvons craindre le pire…

Notes et références
[1] Voir Discours de M. Édouard Philippe, premier ministre, Présentation de la stratégie de déconfinement, assemblée nationale, mardi 28 avril 2020, gouvernement.fr. Il est précisé que seul le prononcé fait foi.
[2] Président de la République, Adresse aux Français du président de la république Emmanuel Macron, 16 mars 2020, elysee.fr. Il est précisé que seul le prononcé fait foi.
[3] M. Edouard Castaner, émission Le Grand Jury sur RTL-Le Figaro, LCI, 3 mai, article Le Figaro, publié le 4 mai, lefigaro.fr.
[4] Le Figaro, article du 3 mai 2020, « Le gouvernement prêt à étudier la reprise des offices religieuses pour la Pentecôte », lefigaro.fr.
[5] De Gaulle, Discours de l’Hôtel de Ville de Paris, 25 août 1944.

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