Régulièrement, à la messe et dans nos prières, nous
professons la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ. Après ses
souffrances et sa crucifixion sous Ponce Pilate, après sa mort et son
ensevelissement dans son sépulcre, le troisième jour, Il est ressuscité. Cet article
de foi est essentiel, fondamental pour le christianisme. Il est omniprésent dans sa liturgie, sa spiritualité, son art. Tout nous rappelle cette vérité.
Il est la base de notre foi. C’est pourquoi la fête de Pâques, jour où la Résurrection est solennellement célébrée, est au centre de l’année chrétienne. Sans la Résurrection
de Notre Seigneur Jésus-Christ, tout serait vain. Il est le véritable point
discriminant entre le christianisme et toute autre religion. Ce n’est donc pas
étonnant que ses adversaires ont toujours cherché à nier ce mystère ou à le
relativiser. Après avoir décrit rapidement cette vérité de foi dans l’article
précédent, nous allons désormais énumérer les arguments de ses adversaires.
Rappelons que la réalité historique de la Résurrection
de Notre Seigneur Jésus-Christ s’appuie sur deux faits : un tombeau vide
et de nombreuses apparitions. Elle a été ensuite l’objet de la prédication
constante de ses disciples et de l’Église. Évidemment, il ne peut y avoir de
Résurrection s’Il n’a pas connu auparavant la mort et le tombeau. Enfin, il n’y
a pas véritablement de Résurrection si le Ressuscité ne recouvre pas son corps.
Tous ces aspects ont donc été l’objet de nombreuses attaques.
Une mort apparente
Ces interprétations sont incohérentes et intolérables. Elles sont contraires à la personnalité de Notre Seigneur Jésus-Christ telle qu’elle est décrite dans l’islam lui-même. Elles semblent en effet entendre une duplicité de la part de Notre Seigneur Jésus-Christ. Comment en effet un « un prophète d’Allah » pourrait-il user d’un tel stratagème et mentir à ce point, n’hésitant pas à sacrifier un innocent à sa place ? De même, quel serait ce Dieu qui emploierait une telle ruse ? Nous sommes en pleine contradiction…
Il existe aussi une autre interprétation. « Les exégètes les plus anciens, depuis Hallâj
jusqu’à Ghazali, n’ont jamais songé à nier la crucifixion du Christ, attestée
par le témoignage concordant des juifs et des chrétiens »[2].
Selon la traduction que nous utilisons[3],
le Coran semble seulement nier la certitude de sa mort et s’opposerait à tous
ceux qui la professent. Mais, notons encore que « la plupart des commentateurs du [Coran] déduisent que ce n’est pas
Jésus qui a été crucifié et qui est mort mais un sosie qui lui aurait été
substitué. »[4]
Sans aller jusqu’à l’hypothèse d’une ruse de Dieu, au
XIXe siècle, Gottlob Paulus émet à son tour l’idée que Notre Seigneur
Jésus-Christ ne serait pas mort sur la Croix. Il aurait eu une syncope et Il se
serait réveillé quelques jours plus tard avant de mourir définitivement. Cette
idée sera combattue, y compris par les critiques les plus radicaux.
Le corps de Notre Seigneur aurait été enlevé
Les premières attaques contre la Résurrection de Notre
Seigneur Jésus-Christ proviennent naturellement des Juifs. Selon Saint
Matthieu, le Sanhédrin a corrompu les gardes du sépulcre pour faire croire que
le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ a été volé par ses disciples. Les
princes des prêtres, « s’étant
réunis avec les anciens, et ayant tenu conseil, donnèrent une grosse somme
d’argent aux soldats, disant : dites : ses disciples sont venus de
nuit et l’ont enlevé, pendant que nous dormions. Et si le gouvernement
l’apprend, nous le persuaderont, nous vous mettrons en sûreté. » (Matth.,
XXVIII, 12-14) Mais comme le dira Saint Augustin, si les gardes veillaient,
comment l’ont-ils permis et s’ils dormaient, comment l’ont-ils su ? Les Juifs accusent les Chrétiens d'avoir volé le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ.
L’idée du vol du corps de Notre Seigneur Jésus-Christ est
reprise dans l’argumentation juive. Au IIe siècle, Saint Justin en parle dans
son œuvre Dialogue avec Tryphon. « Or, non seulement vous ne vous êtes pas repentis, après avoir appris
qu'il était ressuscité des morts, mais, comme je l'ai déjà dit, vous avez
choisi, en les élisant, des hommes qui furent envoyés par toute la terre
habitée. Ils proclamaient qu'une hérésie qui détourne de Dieu et de la Loi
avait été suscitée par la séduction d'un certain Jésus, Galiléen ; quand nous
l'eûmes crucifié, disaient-ils, ses disciples le dérobèrent, pendant la nuit,
du tombeau dans lequel il avait été placé après avoir été décloué de la Croix :
et ils égarent les hommes en affirmant qu'il est réveillé des morts et monté au
ciel. »[5]
L’idée d’un enlèvement du corps de Notre Seigneur
Jésus-Christ par ses disciples expliquerait ainsi sa disparition au saint
sépulcre. Cela signifie surtout que les Juifs ont aussi constaté le
tombeau vide le troisième jour après sa mort. Leur témoignage, surtout
provenant de farouches adversaires, attestent de sa réalité historique. Mais en
accusant les disciples d’une telle fourberie, les Juifs décrivent la Résurrection
comme n’étant qu’un pur mensonge destiné à accréditer l’enseignement de leur
maître. Par conséquent, ils considèrent les apparitions comme étant aussi des
mensonges. Tout ne serait que finalement supercherie.
Cette idée réapparait au XVIIIème siècle. Reimarius accuse en
effet des chrétiens d’avoir volé le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ et
d’avoir inventé les apparitions. Enfin, au XXème siècle, Albert Réville, O. Holtzmann
et Baldensperger affirment à leur tour que son corps a été enlevé, soit par les
Juifs eux-mêmes, soit par ses disciples, soit encore par Joseph d’Arimathie.
Ainsi on cherche à expliquer par des raisons naturelles le
fait que le tombeau ait été trouvé vide. Si une explication « raisonnable »
parvient en effet à justifier ce fait, le reste devient alors explicable. Les
apparitions ne seraient en effet soit des inventions, soit des illusions.
Les apparitions, des visions
L’idée d’un enlèvement du corps de Notre Seigneur
Jésus-Christ est aussi reprise par les païens. Comme nous l’apprend Origène,
Celse la reprend tout en la prolongeant afin de justifier les apparitions. Il veut « mettre les
apparitions de Jésus au rang des visions, et ceux qui l'ont vu ressuscité au
rang des visionnaires. »[6]
Ce ne serait que pures fictions et illusions. Celse souligne notamment le fait
que ce soit des femmes les premières à avoir annoncé sa résurrection. Or qui
pourrait croire aux paroles des femmes ? Il ironise sur la qualité des
témoins qui discrédite leur témoignage. « Vous dites qu'il ressuscita après sa
mort, lui qui n'avait pu se garantir durant sa vie ; qu'il montra sur son corps
les marques de son supplice, et dans ses mains les traces des clous. Mais qui
les a vues ? C'est, si l'on vous en croit, une femme fanatique; je ne sais qui
encore ; quelque autre de la même cabale ; soit qu'il ait pris ses songes pour
des vérités, soit qu'ayant l'imagination prévenue, il ait formé lui-même
l'objet de son illusion sur le plan de ses désirs, comme il est arrivé à une
infini de personnes, soit enfin, ce qui est le plus probable qu'il ait voulu
étonner les hommes par ce miracle supposé, et faire ainsi la planche à d'autres
fourbes comme lui. » [7]
Fanatiques, imaginatifs ou crapuleux, les témoins de la Résurrection de Notre
Seigneur Jésus-Christ ne méritent pas créance. Au XIXe siècle, on expliquera
les apparitions en évoquant des phénomènes pathologiques.
Un mythe
David Frédéric Strauss affirme que la Résurrection n’est
qu’un mythe élaboré sous l’influence des prophéties de l’Ancien Testament. À
force d’attendre le Messie, des Juifs l’auraient finalement imaginé. Or, les Juifs
n’attendaient pas la mort et la Résurrection de l'Envoyé de Dieu[8].
Le Messie est plutôt attendu comme un Seigneur écrasant les nations impies. Le
malheur des Juifs est justement de ne pas avoir reconnu le Messie dans ses
souffrances, dans sa mort et sa Résurrection. La thèse de Paulus est rapidement
indéfendable.
D’autres évoqueront plutôt l’influence de l’Orient. Ils
justifient leur thèse en comparant les mystères d’Osiris, d’Attis et d’Adonis
avec le mystère de la Résurrection. Voltaire[9]
avait déjà examiné les récits mythiques d’un dieu ressuscité. Mais cette thèse abuse
des comparaisons historico-religieuses et ne sont que de pures affirmations
sans fondement.
Les récits évangéliques et mythiques ne sont pas en effet comparables[10]
lorsqu’ils sont étudiés avec sérieux et sans idées préconçues. Notre Seigneur
Jésus-Christ n’est pas un dieu qui doit affronter d’autres dieux et qui
parvient, après des déboires, à réintégrer le monde des dieux. Les événements que
décrivent les Évangiles sont bien inscrits dans le temps et dans le monde des
hommes. Ils sont en outre l’objet de témoignages historiques et circonstanciés.
Le sens même des récits évangéliques et mythiques est radicalement différent. « L’idée que le dieu meurt pour
conduire ses fidèles à la vie éternelle n’existe dans aucune religion
hellénique à mystères. […] La mort du dieu n’est pas un sacrifice expiatoire.
Ce n’est pas elle qui procure le salut. » En outre, « la carrière des demi-dieux
« morts et ressuscités » ne comporte […] ni passion, ni résurrection,
au sens reçu des mots. Brisée par un accident tragique et involontaire, elle
est suivie d’un redressement durable : là s’arrête l’analogie ; dès
que l’on veut en presser l’un ou l’autre terme, tout se dérobe. »[11]
Enfin, n’oublions pas que les Évangiles sont écrits et diffusés
moins de cinquante ans après les événements qu’ils relatent, temps nettement
insuffisant pour créer un mythe.
Comment pouvons-nous alors expliquer l’attitude de
véritables païens comme Celse et Porphyre ? Ils refusent en fait catégoriquement
le christianisme car les récits évangéliques présentent une conception de Dieu
radicalement différente de leur propre conception. S’ils veulent une
Résurrection, ils la veulent grandiose, extraordinaire, éclatante devant les
grands de ce monde. Ils veulent une apothéose.
Toutes ces thèses qui expliquent l’origine du récit par
l’influence des religions orientales ou par l’imagination populaire ont toute
la particularité de lire les Évangiles de manière superficielle
ou de très haut. Leur lecture est guidée, orientée, biaisée par leurs thèses
elles-mêmes. Nous sommes loin des exigences scientifiques et mêmes des
exigences d’honnêteté que réclame la recherche de la vérité. En un mot, ce ne
sont que des supercheries. Et pourtant, elles resurgissent régulièrement dans les
nombreuses publications.
Un symbole
D’autres commentateurs voient dans le récit de la
Résurrection non pas le fait historique mais le sens qui est possible d’y
extraire. Certains renient la réalité historique, d’autres s’en moquent. Nous
avons longuement décrit une de ces thèses dans nos articles relatives à
Bultmann[12].
Les thèses insistant sur le symbolisme sont aussi reprises
par certains catholiques afin de souligner davantage la vie immortelle de Notre
Seigneur Jésus-Christ auprès de Dieu. Selon leurs discours, la Résurrection ne serait plus un fait
historique incontestable mais une expression d’une réalité supérieure.
Pour justifier leur thèse, les auteurs insistent sur le fait
en lui-même, sur la foi en la Résurrection, indépendamment de toute réalité
historique au point de les vider de tout contenu. Or la nature a horreur du
vide. Un concept vide n’est guère fiable. Ainsi faut-il nécessairement le
remplir, au moins par nos pensées et notre imagination. Les témoignages
historiques permettent justement de ne pas livrer notre foi à ce que nous
voulons croire mais à ce que nous devons croire. L’important n’est pas en effet
de croire mais de croire selon la volonté de Dieu, c’est-à-dire de saisir la
connaissance de la volonté de Dieu. La foi doit se reposer sur la volonté de
Dieu et non sur la nôtre. Elle vient justement de Dieu. Ce n’est pas un hasard
si ces thèses proviennent du protestantisme où la notion de foi est si malmenée
et tend à se confondre avec la confiance.
Le rejet de l’historicité de la Résurrection
Certains experts confirment la réalité historique du tombeau
vide et des apparitions de Notre Seigneur Jésus-Christ, rejetant ainsi toutes
les thèses de fraude, de mort apparente, de mythes mais pour affirmer aussitôt
que la raison est incapable de confirmer ou non l’hypothèse de la Résurrection.
Devant l’échec des rationalistes à la justifier, ils en viennent en effet à
rejeter toute rationalité, toute possibilité de preuves conformes aux normes de
la recherche juridique et scientifique. Par conséquent, toujours selon leurs
thèses, l’historien ne serait pas capable de déterminer si Notre Seigneur
Jésus-Christ est réellement ressuscité. Il ne peut traiter que sur les causes
de l’origine du christianisme et sur son évolution. Ce qui l’intéresse n’est donc
pas le « Jésus de l’histoire »
mais le « Jésus de la foi ».
Nous sommes donc essentiellement et uniquement dans le domaine de l’irrationnel
ou de la psychologie, c’est-à-dire sur l’expérience de la foi ou mystique. Prenons
quelques exemples…
Selon la thèse de Geza Vermes, les Apôtres auraient reçu une
telle expérience mystique de la présence de Notre Seigneur Jésus-Christ, le
jour de la Pentecôte, qu’ils ont été convaincus de sa Résurrection. Saint Paul
a ensuite amplifié cette conviction.
Selon Michael Goulder, Saint Pierre aurait éprouvé un tel
sentiment de culpabilité après sa trahison qu’il aurait eu une hallucination.
En la faisant partager aux autres disciples, ces derniers ont fini à leur tour
par avoir des expériences de Jésus ressuscité. Avec le temps, les Chrétiens
auraient embelli les récits. Nous retrouverions cette « hallucination collective » dans la
croyance aux objets volants non identifiés. En faisant référence davantage à la
psychanalyse, Gerd Lüdemann développe aussi cette thèse.
Selon John Dominic Crossan, la « Résurrection » ne serait qu’une manière d’exprimer la présence
du Royaume de Dieu ici-bas au cours de l’existence de Notre Seigneur
Jésus-Christ ainsi qu’après sa mort. Seul Saint Paul aurait eu une
hallucination. L’auteur refuse d’interpréter littéralement le récit évangélique.
Selon Pieter Craffert, la réalité de la Résurrection n’est
pas la même que la nôtre. L’auteur se fonde sur deux idées : la
multiplicité du réel et les influences de la culture dans notre perception du
réel. Il existe une réalité objective au sens qu’elle est indépendante de son
observateur, c’est-à-dire une réalité physique, déterminable et descriptible au sens scientifique, et une réalité subjective au sens où elle est dépendante
de son observateur et de sa culture. La réalité subjective ne serait qu’un état
de conscience. La Résurrection appartiendrait à la réalité subjective. C’est
une réalité qui s’inscrit dans une vision et non dans un monde physique. Nous
sentons dans cette thèse l’influence d’une interprétation de la physique
quantique.
Des hypothèses biaisées et partielles
En conclusion, les hypothèses ne manquent pas pour expliquer
la Résurrection. Elles sont toutes marquées par le rejet de son aspect
surnaturel ou dit autrement par le refus d’y voir un miracle. Dieu ne pourrait
en être la cause ou n’existe pas. C’est un principe qui pousse leurs auteurs à
trouver des raisons justifiant une réalité, c’est-à-dire le fait que les
Chrétiens croient en la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ces hypothèses ont aussi la particularité d’expliquer
certains aspects du récit évangélique sans cependant englober l’ensemble du
récit. Les uns justifient le tombeau vide par une fraude mais demeurent
impuissants à expliquer les apparitions, la théorie de la fraude étant bien
faible pour expliquer la multitude des témoignages. Les autres insistent sur
les hallucinations et les illusions pour justifier les apparitions mais une
telle thèse ne permet pas d’expliquer le fait bien réel du tombeau vide. Il est
aussi bien difficile de réunir dans une même cause la fraude et les
hallucinations.
Des hypothèses qui ne mènent à rien
De manière systématique, ces hypothèses dénigrent la qualité des témoignages. Elles leur refusent leur objectivité ou encore toute crédibilité.
Les témoins sont soit médiocres et fourbes, indignes de toute créance, soit
l’objet d’une expérience de la foi et de désirs si intenses qu’ils auraient
finis par croire réels ce que leur conscience ou subconscience leur aurait présenté.
Mais de telles affirmations sont faciles. Comment
peuvent-ils en effet affirmer de telles choses ? S’il est vrai que des
témoins peuvent mentir ou se tromper comme l’atteste notre propre expérience, il
n’est guère honnête d’appliquer cette possibilité bien humaine au récit
évangélique sans apporter des éléments de preuves historiques. En un mot, nous devons
toujours rester sur le terrain de l’histoire. Sans preuve historique, tout
cela n’est que pure hypothèse ou raisonnement subtil. Nous avons donc besoin
de témoignages. Or ces thèses refusent ou relativisent la valeur de tout
témoignage historique. Nous arrivons donc à une impasse. Leur hypothèse n’est
donc pas acceptable.
Des hypothèses, de pures spéculations intellectuelles
Une dernière catégorie d’hypothèses consiste à ne plus
traiter l’aspect historique de la Résurrection pour n’y voir qu’un mythe ou un
symbole afin d’en extraire des concepts et des idées propres à nous aider dans
notre existence concrète. Mais si la Résurrection se vide de tout contenu
concret et justifié, qui nous garantit de la véracité de nos
interprétations ? Qui peut nous assurer qu’elles correspondent à une réalité ?
Elles pourraient être à leur tour le fruit d’une expérience de la foi, un moyen
de réduire nos scrupules, une fraude ou un mensonge, ou enfin l’heureux
résultat d’une manipulation ? Nous revenons alors aux critiques
précédentes. Nouvelle impasse…
Impossibilité d’un développement du mythe
Comme le conviennent les experts, l’hypothèse du mythe n’est
guère envisageable compte tenu de l’âge des documents découverts attestant la
croyance de la Résurrection. Un mythe exige du temps pour se développer afin
que les témoins directs ne puissent plus jouer leur rôle. Or ce temps manque
cruellement dans le cas du christianisme. Et la forte structure de l’Église,
très tôt mise en place, permet d’encadrer la transmission et l’enseignement du
récit. Les conditions ne sont donc pas requises pour qu’un mythe se développe.
Des hypothèses hors sujet
La thèse symbolique butte sur un problème. Elle ne répond
pas à une question fondamentale : la Résurrection a-t-elle eu lieu ? Refusant
toute dimension historique, elle ne veut pas traiter de cette question. Mais ne
pas vouloir apporter une réponse ne fait pas disparaître la question. Elle est
encore bien actuelle et fondamentale. Car de notre réponse notre vie actuelle sera
profondément impactée. N’oublions pas en effet les conséquences et les effets
de la Résurrection.
Conclusions
En dépit de leur multitude et de leur apparente diversité,
les attaques contre la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ sont plutôt
faibles. Ce sont généralement de beaux discours qui abusent de notre ignorance
et profitent de notre silence comme de la faiblesse de notre foi. Elles buttent
rapidement sur des impasses et sur des contradictions. Malheureusement, à force
d’être répétées sans échos contraires, elles conduisent aussi certaines âmes à douter
de leur foi, voire à la rejeter.
Pour combattre ces erreurs, il est impératif de revenir à
une double réalité, celle de l’histoire et celle de l’Église. Nous devons en
effet refuser de nous engager sur des terrains qui manquent de fondement et de
solidité. On nous entraîne facilement dans un monde spéculatif ou virtuel, où
tout semble possible même l’absurde, un monde fait de concepts et de mots
étourdissants, un monde poétique parfois qui nous enchante et nous ensorcelle. Or
notre foi repose sur des faits bien concrets, ancrés dans le passé, enracinés dans le réel. Certes, nous
n’oublions pas que la foi ne vient pas de nous et qu’elle porte sur des faits
surnaturels. Le mystère de la Résurrection reste une vérité de foi donc
indémontrable tout en étant raisonnable. Mais nous pouvons apporter des motifs
de crédibilité la justifiant avec sérieux et rigueur. Faut-il au moins les
connaître et les présenter afin que des âmes ne soient pas privées de lumières
et ne tombent pas dans l’obscurité…
[2] Frère Bruno
Bonnet-Eymard, article Le Coran, traduction et commentaire
systématique, T. III : Sourate IV et Sourate V, édition de la CRC,
1997, dans Études théologiques et religieuses, Abbé Bernard Lucien, t.
71, 8.3.1.2, fasc., 1996, dans Apologétique, La crédibilité de la
Révélation divine transmise aux hommes par Jésus-Christ, abbé B. Lucien.
[3] Le noble Coran et la traduction en langue française de ses
sens, note 2, Sourate IV, 157, trad. Hamidallah.
[4] Maurice Glouton, Jésus,
le Fils de Marie dans le Coran selon l’enseignement d’Ibn Arabî,
Albouraq, 2006, dans Études théologiques et religieuses, Abbé Bernard Lucien, t.
71, 8.3.1.2
[5]
Saint Justin, Dialogue avec Tryphon, 108, 1, vol. I, Philippe Bodichon.
[6] Origène, Contre Celse, livre
premier.
[7] Origène, Contre Celse, livre premier.
[8]
Voir Émeraude,
avril 2015, article « L'idée du
Messie au temps de Notre Jésus-Christ ».
Les débats entre les Juifs et les Chrétiens, qui transparaissent dans le Dialogue
avec Tryphon de Saint Justin, en sont aussi une confirmation. Voir les
articles d’Émeraude, juillet 2015.
[9] Voir Voltaire, Dictionnaire philosophique.
[10] Voir Émeraude,
janvier 2016, article « Les failles
de la théorie mythique ».
[11] Léonce de Grandmaison, Jésus-Christ, sa personne, son message, ses
preuves, II, 9èdition, Beauchesne, 1929, dans Apologétique, La crédibilité de
la Révélation divine transmise aux hommes par Jésus-Christ, abbé B.
Lucien.
[12]
Voir Émeraude,
décembre 2015, articles « Bultmann
et la démythologisation » et « Contre Bultmann ».
[13] La croyance en la mort apparente de Notre Seigneur Jésus-Christ provient d'hérésies chrétiennes de tendance docétiste.
[13] La croyance en la mort apparente de Notre Seigneur Jésus-Christ provient d'hérésies chrétiennes de tendance docétiste.
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