" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


lundi 15 juin 2015

L'affirmation de la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ

Selon une thèse très classique, souvent érigée en vérité, Notre Seigneur Jésus-Christ ne serait pas présenté comme le Messie tant attendu du peuple juif[1]. Ce seraient ses disciples qui, de bonne foi, auraient  cru à sa messianité. « Après la mort de Jésus, les disciples, tous juifs, font l'expérience d'une "résurrection" de Jésus qu'ils expriment par des récits d'apparitions. »[2] Voyant en Notre Seigneur Jésus-Christ de nombreux caractères messianiques, ils se seraient finalement persuadés qu’il était le véritable Messie. Leur rêve se serait devenue réalité[3]. Selon une thèse encore plus radicale, nous ne pourrions connaître le Jésus de l’histoire et par conséquence la conscience messianique que Jésus aurait eue nous serait inconnue[4].

Contre ces erreurs, l’Église s’est vivement prononcée. Elle a condamné l’idée que « Jésus, lorsqu'il exerçait son ministère, ne parlait pas dans l’intention d’enseigner qu’il était le Messie, et ses miracles ne visaient pas à prouver qu’il l’était. »[5]

Si Notre Seigneur Jésus-Christ ne s’était pas manifesté par ses paroles et par œuvres comme le Messie attendu, le christianisme ne serait alors qu’un mensonge ou une erreur. Or il est devenu impossible d’attaquer la sincérité des évangélistes et des premiers chrétiens. La messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ ne serait donc qu’une erreur ou un malentendu. Ce serait les disciples qui auraient fini par croire ce qu’il voulait croire. Le christianisme résulterait alors de leur « bonne foi » mais d’une foi erronée. L’attaque est donc subtile. Il ne s’agit plus de dénoncer le mensonge du christianisme mais de le décrire comme le résultat d’une « expérience » authentique, supprimant ainsi son origine divine et sa légitimité.

Or si la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ était une invention de ses disciples, le christianisme perdrait toute valeur. S’il n’était pas le Messie attendu, la continuité avec l’Ancien Testament serait brisée. Les cieux resteraient encore fermés. Il n’aurait pas inauguré un temps nouveau donc point besoin d’esprit nouveau. En un mot, il n’aurait enseigné qu’une réforme de la religion juive de son temps avant que s’affirme le judaïsme orthodoxe. Telle est une des théories que défendent des rabbins juifs.

L’opposition du judaïsme ancien et actuel repose sur le refus de la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Croire ou ne pas croire en Lui comme le Messie est le point à partir duquel les âmes se séparent. 

Or comme nous l’enseigne clairement l’Église, Notre Seigneur Jésus-Christ s’est bien affirmé par ses paroles et ses œuvres comme étant le Messie promis. Les Apôtres et les Pères de l’Église n’ont pas aussi cessé de défendre sa messianité.

Deux visions du Messie, un point d’affrontement




Comme nous l’avons déjà évoqué[6], les Juifs attendent avec ferveur la venue d’un Messie comme le montrent les Évangiles, les écrits apocryphes juifs et les ouvrages profanes. Leur représentation du Messie est différente selon la « secte » religieuse à laquelle ils sont plus ou moins rattachés. Mais de manière générale, le « Messie » est imaginé comme le sauveur du peuple d’Israël qui manifestera la puissance et la gloire de Dieu, un roi glorieux, vainqueur des impies et restaurateur de la gloire d’Israël, l’annonciateur du règne de Dieu…

L’attente du Messie n’est pas l’œuvre de l’imagination juive. Elle n’est pas non plus un palliatif aux douleurs et au désespoir d‘un peuple humilié. Elle résulte d’une lecture de la Sainte Écriture. Les Juifs attendent en effet en lui la réalisation de promesses divines qui ont été données aux Patriarches et aux Prophètes, prophéties que nous retrouvons continuellement dans l’Ancien Testament.

Or à première vue, selon les récits évangéliques, Notre Seigneur Jésus-Christ n’apparaît guère comme un roi glorieux qui domine toutes les nations. Il apparaît plutôt comme un innocent mis au rang des malfaiteurs, condamné à mort et mourant sur la croix après de multiples humiliations et souffrances. Certes, il a accompli des prodiges et son enseignement est d’une grande profondeur. Ses leçons égalent celles des plus grands prophètes. Mais sa fin ruine toutes les espérances qu’il pouvait susciter. La vision juive du Messie et les événements racontées par les évangélistes s’opposent donc radicalement. Le spectre royal du serviteur de Dieu contraste avec la Croix humiliante du condamné.

Nous pouvons donc en conclure que soit la lecture juive de la Sainte Écriture et son interprétation sont erronées, soit Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas le Messie. Les Juifs et les Chrétiens ne peuvent prétendre détenir ensemble la vérité. Jésus est le Messie ou non. Les uns se trompent, les autres disent vrais. S’il est le véritable Messie, le christianisme demeure fidèle à Dieu qui l’a annoncé et a réalisé ses promesses et le judaïsme n’est qu’un refus de Dieu. S’il ne l’est pas, le christianisme n’est qu’une imposture. Dans les deux cas, ils ne forment pas deux mouvements issus d’une même origine. Car la source fondamentale d'où ils puisent leur existence est la croyance ou non en la messianité de Notre Seigneur Jésus.

Pour répondre à cette question, la solution la plus simple serait de scruter les prophéties qui annoncent le Messie puis de comparer notre lecture avec la vision juive et le récit des Évangiles. Or, des érudits chrétiens ont montré que Notre Seigneur Jésus-Christ réalisait les prophéties bibliques et que par conséquent, il était bien le Messie promis. Convaincus de cette conformité, des Juifs se sont naturellement convertis au christianisme. Mais convaincus de leur propre version, des Juifs ont aussi rejeté avec force leur argumentation. Ils ont refusé soit l’interprétation chrétienne des prophéties, soit le caractère messianique de certains versets bibliques. Le débat s’est donc concentré sur l’interprétation de la Sainte Bible. Long et interminable débat peut-être, diront des sceptiques et des agnostiques, travail d’expert probablement…

Mais revenons à la thèse initiale. Elle prétend non pas que Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas le Messie mais qu’il ne s’est jamais affirmé ou manifesté comme étant le Messie. Dans ce cas, le débat entre les Juifs et les Chrétiens n’aurait plus de sens. Il serait inutile de vouloir écouter l’apologétique chrétienne puisque leur maître lui-même aurait refusé de porter ce titre. Il est donc important de rappeler que le premier à enseigner et à défendre la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ, c’est Lui-même

L’affirmation messianique des Apôtres

Saint Mathieu montre dans son évangile que Notre Seigneur Jésus-Christ est le Messie annoncé par les Sainte Écriture. Il répète des formules qui ne trompent pas : « conformément aux Écritures », « pour que soit accompli ce qui avait été prédit par les prophètes », etc. Saint Jean use aussi de ces formules. Ils sont bien conscients que les événements dont ils sont témoins réalisent ce qui a été annoncé dans les Saintes Écritures.

L’affirmation de la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ est explicite dans leurs écrits. Saint Matthieu définit son ouvrage comme le « livre des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham, etc. » (Matth., I, 1). Saint Jean est aussi très clair en précisant le but de son œuvre : il écrit « afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu » (Jean, XX, 31). Porteur de la prédication de Saint Pierre, Saint Marc présente aussi de manière indéniable Notre Seigneur Jésus-Christ comme le véritable Messie. Saint Paul, l’ancien Pharisien, connaissant parfaitement les Saintes Écritures, ne cesse de qualifier de « Christ » Notre Seigneur Jésus-Christ.

Saint Matthieu et Saint Jean montrent que les événements qu’ils décrivent réalisent les prophéties. Destiné aux Juifs, l’Évangile selon Saint Matthieu est construit pour cela. La messianité de Jésus est en effet l’argument apologétique efficace pour toucher et convertir les Juifs.

Saint Luc est moins préoccupé de montrer la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ puisqu'ils s’adressent surtout à des païens, moins sensibles à cet argument apologétique. Cependant, il l’affirme à quelques reprises. Il relate la confession de Saint Pierre qui affirme que Jésus est « le Christ de Dieu » (Luc, IX, 20). Dans les Actes des Apôtres, Saint Luc est encore plus clair.

Les Apôtres attribuent donc de manière unanime la dignité du Messie à Notre Seigneur Jésus-Christ. S’il y a erreur, elle se trouve alors dès l’enseignement apostolique, ce qui interdit par conséquent toute idée d’évolution dans l'idée de la messianité de Jésus. Une « expérience » qui se concrétise en croyance nécessite en effet un certain délai. L’argumentation des Apôtres réfute aussi ceux qui voient la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ comme l’œuvre d’une exégèse chrétienne « accumulées au cours des siècles »[7]. Sa messianité est reconnue dès le temps apostolique. En outre, dans leur prédication, les Apôtres renvoient les événements dont ils sont témoins aux prophéties de la Sainte Écriture. Ils le reconnaissent comme Messie au sens de l’Ancien Testament. Saint André dit à son frère Simon : « nous avons trouvé le Messie » (Jean, I, 41).

L’affirmation de Jésus lui-même

A deux reprises, Notre Seigneur Jésus-Christ s’affirme explicitement et publiquement comme étant le Messie


Jésus-Christ guérit l'aveugle

El Greco


Dans une ville appelée Naïm, Notre Seigneur Jésus-Christ ressuscite le fils d’une veuve. La nouvelle de ce miracle se répand dans toute la Judée. L’apprenant, Saint Jean Baptiste envoie deux de ses disciples vers Jésus pour lui demander s’il est vraiment le Messie. « Étant donc venu vers lui, ces hommes lui dirent : « Jean-Baptiste nous a envoyés vers vous pour vous demander : est-ce vous qui devez venir, ou est-ce un autre que nous attendons ? » (Luc, VII, 20). Notre Seigneur Jésus-Christ leur demande d’annoncer ce qu’ils voient et entendent : « Allez annoncer à Jean ce que vous avez entendu et vu : que des aveugles voient, des boiteux marchent, des lépreux sont purifiés, des sourds entendent, des morts ressuscitent, des pauvres sont évangélisés » (Luc, VII, 22). Il les envoie à une prophétie, celle d’Isaïe (Is., XXXVI, 5-7), et à son accomplissement. Les signes messianiques dont ils sont témoins apportent une réponse à leur question. Il réalise ce qui a été prédit et il l'annonce clairement, montrant par là qu'Il est bien « celui qui doit venir ».

Notre Seigneur Jésus-Christ montre aussi que Saint Jean Baptiste accomplit aussi une des prophéties, celle de Malachie (III, 1). « Qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? C’est celui dont il est écrit : voici que j’envoie mon ange devant votre face, pour préparer votre voie devant vous. » (Luc, VII, 26-27). Il est le précurseur annoncé. « Et aussitôt viendra dans son temple le dominateur que vous cherchez, et l’ange de l’alliance que vous désirez » (Malachie, III, 1). Il leur annonce que le temps du Messie est arrivé.

Arrêté au jardin des Oliviers, Notre Seigneur Jésus-Christ comparaît devant Caïphe. « Le prince du peuple lui dit : Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu ? Jésus lui répondit : Tu l’as dit » (Matth., XXV, 63-64).

Jésus et les titres messianiques

Notre Seigneur Jésus-Christ s’attribue des titres messianiques. Le titre qu’il emploie le plus souvent est celui de « Fils de l’homme », le titre messianique par excellence. Parlant de Lui, il dit à un scribe voulant le suivre partout : « les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Matth., VIII, 20). Après son agonie, il dit à ses disciples : « Voici que l’heure approche, et le Fils de l’homme sera livré aux mains des pécheurs. Levez-vous donc, allons ; voici qu’approche celui qui me livrera. » (Matth., XXVI, 45-46). 

La foule ne se trompe pas sur le sens messianique de l’expression. « Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement ; et comment dis-tu, toi ; il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est ce fils de l’homme ? » (Jean, XII, 34). Caïphe ne se trompe pas non plus quand Jésus annonce qu’il verra « le Fils de l’homme, assis à la droite de la majesté de Dieu » (Matth., XXVI, 64).

Le témoignage de la Sainte Écriture

Notre Seigneur Jésus-Christ se réfère explicitement aux Saintes Écritures. Après avoir lu dans la synagogue un texte d’Isaïe (Is., LXI, 1), il le commente comme veut la coutume. « Il commença à leur dire : c’est aujourd'hui que cette Écriture que vous venez d’entendre est accomplie. » (Luc, IV, 20) Il renvoie en effet ses paroles et ses actes aux Patriarches et aux Prophètes. « Si vous croyiez à Moïse, vous croiriez sans doute à moi aussi, parce que c’est de moi qu’il a écrit. » (Jean, V, 46). Il rappelle aussi les prophéties pour éclairer ses disciples sur les événements qui vont se produire. « Vous savez que la Pâque se fera dans deux jours, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié. » (Matth., XXVI, 2). Il rappelle aussi la prophétie de Zacharie (Zach., XXVI, 31) qui a annoncé que le pasteur sera frappé et les brebis dispersées (voir Matth., XXVI, 31). Tout se déroule comme l’avaient prévu la Sainte Bible. « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : la pierre rejetée par ceux qui bâtissent, est devenue un sommet d’angle. Ceci est l’œuvre du Seigneur et elle est admirable à nos yeux. » (Matth., XXI, 42) Il reprend en effet le psaume CXVII (22-23).

Des Juifs contemporains le reconnaissent aussi comme le Messie. A Jérusalem, ils l’acclament comme le Christ et agissent comme tel. Notre Seigneur Jésus-Christ accepte aussi qu’on lui attribue ce titre. La profession de Saint Pierre est sans-doute celle qui apparaît la plus claire et solennelle. « Vous êtes le Christ, le Fils de Dieu vivant » (Matth., XVI, 16). Notre Seigneur demande alors à ses disciples de ne pas dire qu’Il est lui-même le Christ. La Samaritaine le confesse aussi. Il ne dit rien quand Nathanaël l’appelle « Fils de Dieu », « roi d’Israël » (Jean, I, 49) ou quand des aveugles l’appellent « Fils de David » (Matth., IX, 27).

Cependant, s’il semble parfois protester contre cette reconnaissance, il cherche surtout à combattre les idées fausses en corrigeant les conceptions vulgaires, rabbiniques ou eschatologiques. Lorsque la foule voit que « celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde » (Jean, VI, 14), Notre Seigneur Jésus-Christ s’enfuit sur la montagne de peur d’être enlevé et d’être nommé roi. Il n’est pas venu pour fonder un royaume ici-bas comme le croient les Juifs. Il s’oppose en particulier à une conception humaine et terrestre du royaume de Dieu. Il démontre notamment que les Prophètes ont aussi annoncé un Messie souffrant. « Comme le Fils de l’homme n’est point venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption d’un grand nombre. » (Matth., XX, 28).


Les adversaires de Notre Seigneur Jésus-Christ sont aussi bien conscients de la portée de ses paroles et de ses gestes. Les prêtres ne se trompent pas quand ils demandent à Ponce Pilate de changer l’inscription de la Croix. Dans le Talmud, il est aussi présenté comme un imposteur qui s’est arrogé le titre de Messie. La tradition juive nous confirme qu’il s’est bien affirmé comme tel.


Manifestation des signes messianiques

Notre Seigneur Jésus-Christ ne s’est pas seulement affirmé qu’Il était le Messie. Il a également manifesté sa messianité par des signes évidents – des miracles accomplissant les prophéties - et par son enseignement. Lorsque des Pharisiens Lui demandent de faire un grand miracle, il leur répond qu’à leur génération, « il ne sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. Car comme Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. » (Matth., XII, 39-40). Il prophétise sa résurrection. Il leur annonce que les Ninivites et la reine de Saba condamneront cette génération car ils ne reconnaissent pas ce qui lui a été annoncé.

« Vous ne savez pas reconnaître les signes du temps ? » (Matth., XVI, 4) Notre Seigneur Jésus-Christ nous montre aussi l’accomplissement de certains événements qui ont été prédits. L’obstination des Juifs, le témoignage des enfants, l’abomination dans les lieux saints, le fleuve coulant de la poitrine, le culte seulement extérieur, la haine gratuite… Tant d’éléments prophétisés qui révèlent l’arrivée des temps promis. Ils montrent clairement ces signes afin que les Juifs le reconnaissent comme le Messie promis. Il y a bien une volonté de se faire reconnaître comme le Messie

En rappelant les faits bibliques comme figures de ce qui arrive et en renvoyant le temps présent aux prophéties messianiques, Notre Seigneur Jésus-Christ éclaire l’Ancien Testament qui témoigne de lui… « Et vous qui dites-vous que je suis ? » (Matth., XVI, 15).

De nombreux exemples montrent incontestablement que non seulement Notre Seigneur Jésus-Christ s’est affirmé comme étant le Messie attendu mais qu’il a aussi souligné l’accomplissement des signes messianiques. Il ne cesse de se référer à l’Écriture comme témoin de sa messianité. « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures ? » Ce n’est pas uniquement par des paroles que Jésus s’affirme clairement comme étant le Messie attendu. Ces faits et gestes, les événements de son temps, ses souffrances et sa mort, sa résurrection ont aussi été prédits, parfois dans les détails. Et Notre Seigneur les renvoie clairement aux prophéties de l’Ancien Testament. Tout doit être accompli. Il est parfaitement conscient de sa messianité. Sa messianité est en outre clairement affirmée par ses disciples directs, ce qui permet de rejeter toute idée d'évolutionnisme religieux. Cette double affirmation de la messianité de Notre Seigneur Jésus-Christ, à l’origine de notre foi, provoque la persécution juive. Il est accusé d'être un imposteur, c'est-à-dire de se faire passer pour le Messie.

Tout cela rend bien vaine de nombreuses théories qui remettent en cause l’affirmation de la messianité par Notre Seigneur Jésus-Christ. Elle n’est pas une pensée qui a progressivement évolué et affermi dans les communautés chrétiennes. Elle n’a pas été construite par une exégèse au cours du temps. Dès le début, elle s’affirme nettement. La remettre en cause revient à remettre en question les Évangiles eux-mêmes. Par conséquent, sur quel fondement ces théories peuvent-elle se justifier ?




Notes et références
[1] Strauss, Bauer, Volkmar de l’école critique de Tübingen ont nié l’affirmation messianique de Notre Seigneur Jésus-Christ en niant simplement la valeur historique des Évangiles. Voir Émeraude, janvier 2015.
[2] CICAD, Coordination Intercommunautaire contre l'Antisémitisme et la Diffamation, article « La séparation du christianisme et du judaïsme », www.cicad.ch
[3] Cette thèse viendrait de W. Wrede. Elle est suivie par K.Wellhausen, A. Merx et bien d‘autres encore. Certains modernistes l’ont aussi adoptée.
[4] Thèse de R. Bultmann.
[5] Saint Pie X, décret du Saint Office Lamentabili, 3 juillet 1907, Denzinger 3428.
[6] Voir Émeraude, avril 2015, article « L’idée du Messie au temps de Notre Seigneur Jésus-Christ ».
[7] Mireille Hadas-Lebel, Depuis quand existe-t-il un messianisme juif ?, dans Bulletin du centre de recherche de Jérusalem, 2006, mis en ligne le 15 novembre 2007, bcrfj.revues.org.

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