" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


mercredi 12 septembre 2012

La notion d'espèce dans la Sainte Ecriture

Le mot « espèce » employé dans la Genèse correspond-il à celui des scientifiques ? Non évidemment. Nous savons en effet combien le sens des mots évolue, surtout lorsqu'ils sont traduit dans une langue vivante. Alors, pouvons-nous tenter de concilier la Sainte Écriture et l'évolutionnisme ? Les malentendus proviendraient peut-être d'une incompréhension sur les termes. Il est si courant de se quereller et de se diviser pour des questions de mots !

Contrairement au terme « jour », nous avons peu de commentaires exégétiques sur le mot « espèce ». Il ne posait pas en effet de problèmes pour l'Église et pour les défenseurs de la foi. Tout était parfaitement clair. 

Le terme « espèce » de la Genèse traduit le mot hébreu « miyn » qui signifie « sorte », « type ». Dans un lexique biblique, nous avons pu trouver cette définition : « proviennent d'un même gêne ancestrale ». Elle nous semble anachronique et inexacte pour la Bible. Elle pourrait être une définition actuelle de l'espèce. Nous préférons donc l'abandonner... 

Nous avons trouvé une information plus pertinente, plus proche du sens biblique (1). Le mot « miyn » proviendrait de deux racines très proches : « manan » et « manah ». Le terme « manan » est lié à une notion d'ordre, de classification, de systématisation. Nous retrouvons aussi cette notion de distinction dans le mot « sorte ». Le terme « manah » est lié à la notion de partage, de découpage, de particule élémentaire. L'ensemble des êtres seraient ainsi ordonnés et répartis en éléments simples. Ces deux termes représentent donc un Dieu qui ordonne et range les êtres vivants. Le mot « espèce » désigne donc l'élément de répartition. Mais, ce n'est pas le seul ... 

En effet, la Sainte Écriture distingue bien séparément les végétaux, les poissons, les oiseaux et les animaux terrestres. Ils se répartissent selon les règnes végétale et animale, et dans le règne animal selon leur milieu (eau, air, terre). Il y a bien création distincte. 

Si nous ignorons la définition exacte du mot « espèce » employé dans la Sainte Écriture, son emploi signifie bien un ordonnancement des êtres dès l'origine et traduit donc une intelligence divine en action. Dans l'œuvre de la Création, plusieurs êtres suffisamment différents pour être distingués apparaissent clairement. Tout théorie faisant provenir le règne animal de celui des végétaux ou faisant croire à une origine commune des espèces contredit le récit littéral de la création de la Genèse. 

Certes, nous pouvons aussi songer à un récit allégorique de la Genèse. L'écrivain inspiré n'a peut-être voulu que traduire l'ordonnancement actuel de la vie végétale et animale tel qu'il était déjà constaté au temps de la rédaction du livre sacré. Mais, comme nous l'avons déjà constaté, l'Église a toujours vu cet ordonnancement comme l'œuvre du Créateur, comme la manifestation de sa sagesse. Nous nous opposons de nouveau à l'évolutionnisme qui voit dans la matière seule le moteur de l'évolution... 

En conclusion, si évidemment nous devons pas comprendre le mot « espèce » employé dans la Sainte Bible comme nous le comprenons aujourd'hui, l'évolutionnisme contredit fondamentalement la Sainte Écriture, qu'il soit entendu dans le sens littéral ou allégorique. Le conflit entre l'évolutionnisme et notre conception chrétienne ne se reposent donc pas sur une question de mot mais sur des questions plus essentielles qui orientent toute notre existence.. 


http://www.fraternite.net Les racines du mot « miyn » proposées dans le forum du site ont été confirmées par d'autres sources.

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