" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


lundi 3 septembre 2012

Surmonter le syndrome de Galilée

Pourquoi devons-nous croire à l'évolutionnisme ? Si nous osons le mettre en doute, nous risquons l'anathème. Des voix s’élèveront pour nous accuser d'obscurantisme et d'ignorance. Un sourire méprisant répondra à nos doutes. Pourtant, plus nous approfondissons le sujet, plus nous découvrons des difficultés qui relèvent davantage de la philosophie et de la croyance que de la science. Les fondements des théories évolutionnistes nous paraissent fragiles, incertaines, téméraires. 

Comment pouvons-nous en effet croire à l'évolution des espèces lorsque la notion d'espèce paraît si insaisissable, voire inadaptée à la notion d'histoire ? 

L'évolutionnisme nous est présenté comme un des progrès des temps modernes, mais cette idée est aussi veille que la science. Elle fut l'une des premières hypothèses émises par les penseurs grecs pour expliquer la vie. Devons-nous de nouveau parcourir ce long chemin de la connaissance avant de nous apercevoir de la futilité de cette marche laborieuse et de notre superbe orgueil que seule notre stupidité semble égaler ? 

On nous présente l'évolutionnisme comme une évidence : ceux qui étudient sérieusement la nature ne peuvent qu'adhérer à cette théorie. Alors, pourquoi nombre de naturalistes sérieux, fondateurs des sciences modernes, grands observateurs de la nature, l'ont-ils rejeté ? 

Il est aussi présenté comme un fait scientifique épuré de toute croyance quand des fondateurs de l'évolutionnisme n'ont songé qu'à édifier une philosophie, voire à une théologie de la nature. 

Depuis des siècles, nous voyons l'autorité de l'Église remise en question, y compris et surtout dans son domaine de compétence, mais qui oserait remettre en question l'évolutionnisme ? Sommes-nous peut-être atteints du syndrome de Galilée ? Étrange maladie qui paralyse notre jugement lorsque nous sommes confrontés à une argumentation en apparence scientifique. Mortel abêtissement qui nous rend si docile aux discours savants. Cruelle déraison qui nous conduit à déposer rapidement les armes aux pieds de nos adversaires au lieu d'essayer de les combattre et de les défaire. Il est temps de surmonter cette fausse culpabilité, ouvrage de l'ennemi, et d'assumer notre foi. 


Nous entendons ceux qui nous accusent d'obscurantisme et d'ignorance : vous êtes des rétrogrades, ennemis de la vérité et du progrès. Croyez donc ce que disent les scientifiques ! Mais est-ce un crime ou une folie de refuser de croire sans comprendre et de ne pas tout accepter pour ce seul motif ? Le fait que l'évolutionnisme soit marqué d'un discours scientifique suffit-il pour empêcher tout jugement sensé ? 

Malebranche notait déjà en 1674 le danger de trop faire confiance aux hommes de science : « Ce sont des gens qui cherchent la vérité : on suit ordinairement leurs opinions sans les examiner. Ainsi leurs erreurs sont d'autant plus dangereuses qu'ils les communiquent avec plus de facilité » (Recherche de la Vérité). 

Sommes-nous finalement assez imprudents pour livrer notre bonheur à tous ceux qui mettent en danger notre liberté et notre âme ? Car nous savons que notre manière de penser et de vivre dépend de notre conception du monde et de la vie... Tout cela n'est pas anodin... 

O mon Dieu, protégez-nous d'une telle naïveté et aveuglement ! Que notre amour de la vérité nous guide dans ce monde où l'erreur porte le masque de l'honneur !

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