" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


samedi 6 janvier 2018

L'Église, traversée de crises et relevée par des réformes

Quand le monde tremble sur ses assises, quand les piliers de la vérité vacillent, quand le  trouble gagne dangereusement notre esprit, une terrible angoisse risque de nous emporter vers les falaises de l’incertitude et du doute. La moindre barque, le moindre récif, la moindre main tendue dans la tempête apparaissent alors comme une bouée de secours à attraper au plus vite. Dès que la main la saisisse et s’y agrippe de toutes ses forces, le cœur se soulage et apaisés, nous prenons courage. Jamais, nous ne voudrions revivre ses heures douloureuses. Mais sans le savoir, cette porte de secours prise rapidement nous hâte en fait davantage vers des écueils encore plus dangereux. Comment pouvons-nous les voir alors que nous venons de sortir d’un terrible drame ? À l’abri, des amis avisés pris d’effroi tentent alors de nous avertir et de nous montrer le bon chemin. Mais nous sommes si rassurés et crispés sur notre planche de salut qu'elle nous paraisse si solide et insubmersible ! Comment pourrions-nous la quitter sans craindre encore la noyade ? Nous nous y accrochons énergiquement. Refusant de voir le danger qui se profile, nous ne pouvons guère les entendre.

En un temps de crise, comme l’Église en a souvent connu dans son histoire, les doutes sont nombreux, les hésitations multiples, les interrogations harassantes. Il devient même difficile pour un chrétien de rester là où il est, dans les mêmes certitudes. Il lui est encore plus pénible de choisir une voie parmi toutes celles qui se présentent à lui. Parfois, elles s’obscurcissent et finissent par s’évanouir. Pourtant, de peur d’être emporté, il doit en choisir une. Ne risque-t-il pas d’écouter les faux prophètes ?...

Dans une époque troublée, ne sachant plus ce qui est vrai et bien, le fidèle peut en effet être désemparé. Que dire alors de celui qui n’est pas ou ne demeure plus dans l’Église ? Les adversaires de la foi peuvent alors rire de son état déplorable. Ils devinent déjà leur victoire sur leur proie tombée à l’agonie. Dans un temps de crise comme dans toutes les époques tourmentées, il y a donc une double nécessité : raffermir la foi des fidèles mais aussi défendre la foi. Mais en attendant que l’Église se relève, que doit faire le fidèle ? Que doit-il répondre à ses adversaires ? Cette question, il l'a dû se poser cette question au temps de la révolution de Luther. Il se la pose encore aujourd’hui…

Une Église : agonie puis résurrection

Dans l’histoire de l’Église, plusieurs fois, des chrétiens se sont sentis perdus, hésitants, doutant même de leur foi, en constatant l’indignité des prêtres ou des moines, les comportements scandaleux des évêques ou encore les conflits qui divisent le peuple de Dieu. Les querelles autour d’un dogme et les remises en cause de l’enseignement soulèvent non seulement de l’indignation et de la colère mais font naître aussi l’incrédulité. Il est alors tentant de suivre les voix les plus persuasives, les hérauts à la parole facile ou encore les combattants les plus zélés.

Depuis sa fondation, l’Église a déjà connu de longues heures sombres, où ses enfants se sont montrés peu dignes de la bonté de son fondateur, Notre Seigneur Jésus-Christ. Les infidélités de ses serviteurs et leur inconscience sont de nouvelles blessures sur son corps meurtri. Les coups frappent de nouveau sur son corps flagellé de sang, cruellement vêtu. Défiguré et méconnaissable par tant de souffrances, hué par ses ennemis, livré à ses bourreaux, il est de nouveau abandonné par les siens. Il est terriblement seul. Ainsi, dans son passé, l’Église a vécu elle-aussi le même calvaire. Et voyant sa face défigurée, une partie de ses fils l’ont quittée et se sont égarés. Ils ont préféré choisir un autre Barrabas, croyant trouver en lui le remède de leurs tourments. D’autres en larmes ont fini par ne choisir personne et par tout abandonner. Peu sont finalement ceux qui sont restés au pied de la Croix. Allant au-delà des apparences, les fidèles sont restés auprès de sa Mère, mêlant les larmes aux siennes. Ils étaient auprès d’elle, persistant à croire en Celui qui leur avait prédit cette tempête. Et un jour, quand le soleil s’est enfin levé, éclairant les esprits, leur tristesse s’est transformée en une joie indicible. Leur fidélité s’est trouvée récompensée. L’Église a repris vie avec une plus grande vigueur encore…

En temps de crise, la vie de l’Église ressemble encore à celle de Job. Après avoir vécu dans le bonheur et la joie, elle peut connaitre la maladie et la ruine, la perte de ses enfants ou encore l’abandon de tous. Elle n’est plus qu’un abîme de souffrances, vivant sur un amas de fumier. Elle est pliée de douleurs mais elle garde toujours une confiance invincible en Dieu. Et alors que tout semble perdu, elle retrouve sa splendeur

L’histoire de l’Église est une suite de ferveur et de beautés puis de négligences et de décadence. Après une période de crise, elle connaît d’heureuses réformes puis retombe dans de nouveaux travers. L’Église est alors à reconstruire comme une basilique usée par le temps et par les hommes. « Va, François, répare mon Église qui, comme tu le vois, tombe en ruine. » Tel est le mot d’ordre qu’a entendu Saint François d’Assise. Au cours de son histoire, nombreux ont aussi saisi l’urgence de la réforme. Les réformes grégoriennes (XIe siècle) et tridentines (XVIe siècle) sont sans-doute les plus grandes qu’a entreprises l’Église.

Quand notre regard se porte sur tous les siècles de son existence ici-bas, nous voyons aussi les combats que l’Église a menés contre les erreurs dogmatiques, notamment celles des premiers siècles. Le donatisme a failli emporter l’Afrique. L’arianisme a été proche de la victoire. Le nestorianisme a failli la renverser. Elle n’a pas cessé aussi de combattre pour garder sa liberté et défendre ses droits face aux prétentions des empereurs, des rois et des républiques. Elle a aussi connu de terribles divisions en son sein. Il a du être douloureux cette époque où plusieurs Papes se sont combattus pour défendre chacun leur légitimité.

Les crises d’ordre moral, dogmatique ou politique ont ainsi troublé et divisé les consciences et les âmes. Le navire de Dieu a traversé de nombreuses tempêtes, risquant parfois de sombrer dans des eaux tumultueuses d’une mer enragée. À plusieurs reprises, ses adversaires ont cru à son naufrage mais en vain, le navire a tenu bon et a poursuivi son voyage. Dieu n’est pas mort…

L’épuisement de la flamme

La réforme fait donc partie de l’histoire de l’Église. Certains diront qu’elle est un élément structurel. Nous dirons plutôt qu’elle est un élément incontournable de son existence ici-bas tant l’homme est pécheur. Pouvons-nous en être surpris ? Le péché ravage encore les cœurs et les âmes. Il faudra attendre le ciel pour que l’Église resplendissante montre tous ses éclats de manière définitive. Ici-bas, le temps fait ses effets sur les institutions et sur les hommes. Tout s’use, tout s’érode. La vigueur qui a animé des fondateurs ou des refondateurs finit par décroître, l’esprit par s’épuiser, le courage par s’affaiblir. Lors des premières persécutions, les Chrétiens ont montré un héroïsme admirable de foi. Rares sont ceux qui ont failli devant les supplices et la mort. Après un temps de détente, certes relatif, leurs successeurs n’auront pas la même force devant leurs bourreaux. Nombreux seront les apostats et les lapsis. Les bénédictins du IXe siècle seront bien éloignés de leur modèle Saint Benoît. Quelles différences entre le Cluny du XI siècle et celui du XVIe ! L’homme oublie vite l’exigence des vertus chrétiennes lorsque son existence est confortable, douce, sans soucis. Lorsque la mer devient calme, tout se normalise et devient ordinaire. Les maux autrefois combattus ne sont plus qu’un vague souvenir. La tempête n’habite plus la pensée des Chrétiens. Ils finissent alors par s’adapter à leur temps au point que c’est le temps qui les façonne. Leur âme se faiblit et se relâche. Leur tolérance aux vices est plus grande. Les règles sont assouplies. Lentement, imperceptiblement, ce qui était interdit puis toléré est devenu à leurs yeux acceptables puis naturelles. Il n’y a plus de scandale, non pas parce que les maux n’existent plus, mais parce que les yeux ne voient plus.

Et comment les Chrétiens peuvent-ils voir quand ils ne sont plus tournés vers le ciel, quand ils finissent par être attachés aux biens de ce monde, quand ils ont perdu leur liberté d’enfants de Dieu ? Le confort, la paisible existence, la douceur de vie finissent par les détourner de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils s’emplissent peu à peu d’eux-mêmes. Dieu ne peut rester longtemps dans leur âme. Il n'est même pas désiré… 

Une Église vivant dans un monde tumultueux

Le confort favorise le progrès social, économique, intellectuel. Il conduit alors à des évolutions de tout genre, à de nouvelles connaissances, à de nouvelles idées, bref à de nouveaux comportements et à une nouvelle perception du monde et de l’homme. Tout cela peut perturber les normes qui régissent la société et les pensées. Le décalage peut alors être à l’origine d’une crise au sein de l’Église, alors marquée par la division entre des conservateurs et des novateurs, entre des défenseurs d’un ordre établi et des pionniers d’un ordre nouveau. Le décalage était ainsi abyssal entre les théologiens du XVe siècle, perdus dans des débats sans fin et sans importance, et leurs contemporains.

L’Église ne vit pas dans une bulle comme indifférente au monde dans lequel elle évolue. Une tempête ravage tout ce qu’elle rencontre devant elle. La mer en colère frappe tous les bateaux qu’elle surprend. Et lorsque le navire est en proie à de violents ouragans, les passagers ne songent plus qu’à survivre, ne cherchant qu’à sauver l’essentiel. Ils emportent tout, ne pensant qu’à eux-mêmes. Vivant dans le monde, l’Église n’est pas en effet à l’abri des tempêtes qui le secouent. Elle est aussi emportée par les guerres, les désastres, les épidémies. La ruine de la société conduit aussi à sa ruine. Les souffrances d’une invasion la frappent également. Elle ne dispose plus des moyens dont elle a besoin pour poursuivre ses missions. Les dévastations qui sèment l’effroi et l’épouvante n’épargnent pas la maison de Dieu. Les crises intellectuelles l’atteignent aussi.

Une Église combattue





Enfin, l’Église n’est pas sans adversaire. Ses ennemis sont au nombre de trois : Satan, le monde et l’homme lui-même. Au cours du temps, elle a combattu contre tous les pouvoirs qui ont voulu soit la terrasser, soit la manipuler. Les persécutions, cruelles ou insidieuses, l’ont souvent frappée. Elle a aussi combattu contre les hérésies et les schismes. La mer sur laquelle elle navigue n’est donc pas sans combat et par conséquent sans crainte ni inquiétude pour les fidèles. Ces heurts peuvent être à l’origine d’un grand doute dans leur âme. Les abus qui peuvent alors affliger l’Église peuvent les rendre réceptifs aux discours de ses adversaires. Tout cela conduit à une situation de crise au sein de l’Église, en proie à tant de combats à la fois.

La réforme, une nécessité, mais quelle réforme ?

Lorsque des hommes prennent conscience des abus qui dénaturent l’Église ou éprouvent en eux la terrible crise qui la secouent, ils en appellent à un redressement, à une renaissance, c’est-à-dire à une réforme. Ils ne peuvent admettre que l’Église persiste dans son état. Leur regard est en effet tourné vers elle et non sur eux-mêmes. Toute réforme naît dans un regard, dans une conscience. Trois choix se présentent alors à eux.

Le premier choix consiste à revenir au temps précédent la crise, c’est-à-dire lorsque l’Église brillait par sa foi et sa ferveur. Il s’agit donc de combattre les adaptations qui se sont accumulées avec le temps, de supprimer les nouveautés, de refuser tout changement pour que l’Église revienne à un état antérieur à celui qu’elle connaît. C’est une réforme de retour. Les réformateurs vont donc s’employer à restaurer ce qu’ils croient être l’Église d’hier, une Église des premiers jours, ou en quelques sortes de défendre ce qu’elle a pu être à un certain moment du passé. Ils recherchent surtout l’esprit de ferveur et des zèles qui caractérisent ce temps. Ils vont donc nier les évolutions qu’elle a connues depuis qu’elle s’est relâchée, évolutions contraires à cet esprit. Leur principale difficulté est alors double. Ils doivent d’une part défendre une Église qu’ils figent dans un passé sans-doute idéalisé, et d’autre part, prouver que ce point auquel elle est arrivée est encore atteignable dans l’avenir en dépit des évolutions que le monde et les hommes ont connues.

Le second choix est de reconstruire une nouvelle Église en procédant à des changements de manière substantielle. C’est une réforme de rupture, ou une révolution. Deux voies sont possibles. Soit l’état pitoyable dans lequel se trouve l’Église montre, selon les réformateurs, qu’elle doit changer de nature sans nier cependant l’ancienne Église. Tel est le modernisme. Soit son état décadent est, selon eux, la preuve qu’elle est dans l’erreur. Elle ne serait donc pas la véritable Église. Par conséquent, ils demandent de bâtir la vraie Église tout en reniant la fausse. Tel est le protestantisme.

Enfin, le dernier choix possible est de permettre à l’Église de poursuivre sa route en apportant les adaptations nécessaires à son environnement tout en restant elle-même. C’est une réforme de continuité. Tout en comprenant les évolutions nécessaires qu’elle doit mener pour faire face à la crise, elle doit conserver ce qui fait qu’elle est l’Église de Dieu. De tels réformateurs doivent donc légitimer les mesures de réforme qu’ils veulent mettre en place selon ces deux aspects, évolution accidentelle et maintien substantiel. Néanmoins, cette posture n’est pas simple.




Les deux premiers choix sont très clairs. Le premier est le retour d’une Église telle qu’elle est idéalisée par les réformateurs ; le second est de bâtir une nouvelle Église telle qu’elle est présentée selon aussi un idéal. Les deux choix se fondent sur un refus, plus ou moins radical. Ils poussent au conflit, à la confrontation, voire à la rébellion. Ces deux réformes s’appuient sur un état particulier de l’Église. Les réformateurs veulent en effet atteindre un point déjà vécu dans un passé ou à imaginer dans l’avenir. Ils sont dans l’obligation de refuser ce qui s’est passé après ce point dans la réforme de retour ou avant dans la réforme de rupture. Leur réforme est non seulement négatrice, elle est aussi statique. Certes, ils prennent en compte l’évolution du temps dans leurs discours mais l’Église qu’ils veulent reconstruire ou édifier est en fait intemporelle. C’est un point sur une ligne droite que représente l’histoire.

Le dernier choix est alors un peu plus complexe. Il ne s’agit plus de défendre un point particulier de l’histoire ou de l’imaginaire mais prendre véritablement en compte cette histoire elle-même, dans sa globalité. Les réformateurs doivent notamment déterminer la légitimité de leurs mesures réformatrices dans le cadre de cette histoire et définir le sens de cette histoire. Ainsi doivent-ils démontrer que l’Église demeure la même tout en évoluant de manière cohérente. Dans cette posture, l’Église n’est donc plus statique ou intemporelle. Elle est inscrite dans le temps.

Le sens de l’histoire au cœur du débat ?

Or, depuis plus d’un siècle, la notion du temps a pris une importance considérable dans la pensée occidentale. Nous ne pouvons pas imaginer son impact dans notre manière de penser. La science a été profondément touchée. L’Église aussi…

Le sens de l’histoire de l’Église est sans-doute au cœur des débats et de la crise que nous connaissons actuellement. Au début du XXe siècle, le modernisme a soulevé la question du temps dans l’Église, ou dit autrement de son historicité. L’évolutionnisme religieux de Teilhard en est une réponse, certes inacceptable mais bien réelle. Le second concile de Vatican est sans-doute le point où ce débat atteint son paroxysme au sens où le problème devient éclatant.

Constatant les bouleversements de la société et le creuset qui le sépare de plus en plus l’Église, le Pape Jean XXIII exprime le besoin de renouveler son discours dans un esprit d’aggiornamento. Ainsi lance-t-il le second concile de Vatican sur une voie qui refuse toute réforme de retour. Il défend une certaine réforme de continuité. Or en pratique, une véritable réforme de rupture est menée sur le terrain au nom d’un certain esprit qui aurait soufflé sur le concile. Une véritable réforme de rupture est ainsi menée dans les églises et les écoles. Benoit XVI a parlé de réforme de discontinuité. Face à leurs actions, les discours deviennent alors illisibles, incompréhensibles, incohérents. Depuis Paul VI, la confusion ne cesse de grandir. L’Église vacille entre une certaine tradition et une incroyable modernité. Qui peut comprendre ce bateau qui tangue si fortement au risque de se briser sur les récifs de l’incohérence ? Qui peut percevoir le sens de sa route cahoteuse ?...

Le second concile de Vatican et la Papauté ne répondent pas véritablement au problème qu’ont soulevé les modernistes, c’est-à-dire l’historicité de l’Église. La crise que nous connaissons actuellement montre que non seulement ils n’ont pas apporté de réponses satisfaisantes et convaincantes à ce problème mais qu’ils ont accentué sa gravité en donnant des textes ambigus, ouverts à toutes les interprétations et en appliquant des mesures mêlant continuité et discontinuité, au gré de la personnalité des Papes. Et paradoxalement, ce mélange si clair à nos yeux est sans-doute un pas vers une solution. Aujourd’hui, en effet, le problème apparaît plus lisible et donc plus définissable.

Conclusion

L’Église a souvent connu des situations difficiles et elle a réagi en mettant en place des mesures de réforme. Ainsi a-t-elle changé souvent de visages. Néanmoins, en dépit de son histoire parfois troublée, voire dramatique, l’Église est encore présente et le sera jusqu’à la fin des temps. Mieux encore. Elle sera triomphante au temps du jugement. Elle triomphe déjà dans le ciel. Croire alors qu’elle périt parce que son visage est triste et affligeant, c’est en fait méconnaître le mystère de l’Église. Les moments de trouble ne doivent donc pas ébranler notre foi, notre espérance et notre charité. Croyons-nous vraiment que Dieu abandonnera son Église pour laquelle son Fils s’est livré à la mort ? Croyons-nous encore que l’Époux délaissera l’épouse ? Cette confiance inébranlable doit donc guider le Chrétien dans des moments troublés tels que nous connaissons actuellement. Nous devons garder notre regard tourné vers Notre Seigneur Jésus-Christ

Mais que devient le Chrétien perdu dans une Église en crise, désemparée, ne sachant pas quoi choisir ? C’est encore le cas aujourd’hui. Il ne s’agit pas de fermer les yeux devant une situation affligeante. Il a beau croire que l’Église est invincible, continuellement protégée par son divin fondateur. Son âme demeure dans un autre doute. Nombreux sont en effet les discours, multiples sont les défenseurs de la vérité. Mais où se trouve la vérité entre tant de voix discordantes, émanant même des autorités de l’Église ? Entre continuité et discontinuité, quelle voie choisir ? Certains défendant une certaine intemporalité de l’Église et d’autres une nécessaire adaptation ou évolution radicale. Certes, tous prônent une certaine continuité. Ils en appellent tous à la Tradition. Certains défendent la Tradition immuable quand d’autres en appellent à la Tradition vivante. Entre ces deux choix, que faire ? Qu’est-ce que la Tradition ? …

La question ne concerne donc pas l’Église en elle-même, celle qui triomphe auprès de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais celle qui marche dans le monde, parcourant l’histoire. Ce n’est pas son aspect divin qui nous préoccupe. C’est son histoire ici-bas, ses faiblesses et ses échecs mais aussi sa ferveur et ses victoires. C’est aussi sa voix qui enseigne, ses mains qui officient. Ce sont enfin ses souffrances qui perdurent, ses plaintes douloureuses, ses abandons et ses traîtrises…

Pour faire face à des moments de trouble, cette Église s’est réformée au cours de son histoire. Elle a réussi à se relever en faisant face à ses difficultés et à ses épreuves. Elle le fera encore si Dieu lui donne le temps. Mais avant qu’elle ne comprenne ses maux et en trouve le remède, aujourd’hui, nous restons dans un moment difficile. Que faire en tant de crise ? La question est encore d’actualité…

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