" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


mercredi 14 août 2019

L'oeuvre de régénération des révolutionnaires


Avant d’aborder le XIXe siècle et ainsi poursuivre notre étude sur les rapports entre l’Église et l’État, attardons-nous encore quelques temps sur la révolution. Lorsqu’il présente le projet de constitution civile du clergé à titre de porte-parole, Louis Simon Martineau propose à l’assemblée nationale un « plan de régénération »[1] qui se fonde sur un principe simple : le retour à la discipline de l’Église primitive. Car affirme-t-il, « presque tous les abus sont nés de ce qu’on s’est écarté de l’esprit des premières institutions ». Par conséquent, « pour en tarir la source, il suffit de remonter les choses au point d’où elles sont descendues. » Ainsi reprenant les discours des gallicans, la constitution civile du clergé s’établit sur les maximes de l’ancienne discipline. Certes, rajoute-il dans son rapport, nombreuses ont été les tentatives pour réformer la discipline mais toutes ont échoué. Pourquoi ? « L’intérêt personnel et les passions des hommes y ont toujours apporté des obstacles insurmontables. » Mais comment l’assemblée nationale pourrait-elle y arriver ? Par « la force de la Révolution » et la puissance des députés.

Qu’est-ce que la régénération ?

Le terme de « régénération » est sans-doute un des mots à la mode en cette fin du XVIIIe siècle depuis la convocation des États généraux. Avant les événements révolutionnaires, il est en effet peu employé et lorsqu’il est utilisé, il désigne surtout les effets du baptême ou parfois dans le domaine médical. Mais depuis 1789, on parle désormais de régénérer le pays, le régime ou des personnes, voire l’humanité. L’œuvre de régénération serait même l’objectif des États généraux. « Le Roi a convoqué les États généraux pour la régénération du royaume »[2].

Au temps de la révolution, ce terme désigne deux choses : la rupture avec le passé pour mettre fin au déclin, à la corruption, ou encore à une dégénérescence et le retour à un paradis perdu, un temps considéré comme meilleur ou du moins non corrompu. Il est synonyme de renaissance. Il s’agit de redonner naissance. Ainsi le terme de « régénération » est naturellement associé à celui de « dégénération » et à un retour à un état pur.

L’œuvre de régénération selon l’abbé Grégoire

La « régénération » est l’objet d’ouvrages ou de traités comme celui de l’abbé Grégoire[3], intitulé l’Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs. Cet essai est la réponse qu’il a donnée à un concours littéraire dont le sujet concerne les Juifs : « Est-il des moyens de rendre les juifs plus utiles et plus heureux en France ? » Le sujet et la réponse sont éloquents. Dans son ouvrage, l’abbé Grégoire part d’un constat, celui de la dégénération des Juifs. Ils sont devenus inférieurs aux hommes en raison de la persécution chrétienne, des lois arbitraires mais aussi par leur propre faute. Il les accuse en effet d’adhérer à de sottes opinions, d’avoir « l’ignorance acquise qui a dépravé leurs facultés intellectuelles »[4]. Il dénonce aussi leur « culte excessif », leur « adhésion obstinée à leurs dogmes » et leur « mépris pour la nation ». Il en vient même à parler de leur dégénérescence physique qui nuit à leur caractère moral. Comme la population juive est nombreuse, elle peut présenter un danger à la Nation. Par conséquent, il est nécessaire de mettre en place des réformes pour éviter le désastre. L’abbé Grégoire propose alors d’assimiler et d’intégrer les Juifs dans la Nation, et de les convertir sans forcer selon une certaine vision figuriste[5]. Ainsi la régénération des Juifs consiste à les rendre meilleurs pour qu’ils s’élèvent au niveau du reste de la Nation.

L’abbé Grégoire ne se penche pas uniquement sur le cas des Juifs. Il souhaite aussi extirper le « patois » car il reproche sa mauvaise influence sur les mœurs, la religion et les préjugés. Il est aussi le défenseur des gens de couleurs des colonies. La régénération qu’il prône est toujours celle de l’homogénéisation. Les hommes de couleurs doivent s’insérer dans la société des hommes blancs. Ils doivent aussi faire leur « révolution morale » pour qu’ils sentent leur dignité d’hommes libres. Les esclaves ne peuvent pas encore participer à leur citoyenneté car ils doivent d’abord être régénérés. Le christianisme doit progressivement les amener à la liberté.

L’abbé Grégoire parle sans cesse de régénération. Il voit dans l’expérience historique la cause de dégénérescence de certains groupes. La société républicaine et le christianisme sont les deux lieux capables de régénérer les hommes. Le christianisme est surtout le modèle sur lequel doit s’appuyer la république pour mener à bien cette œuvre. Ses discours vont encore plus loin au point qu’il est présenté comme l’initiateur de l’idéologie de la régénération. Ainsi affirme-t-il lors de la réunion de la Convention le 21 septembre 1792 : « les rois sont dans l’ordre moral ce que les monstres sont dans l’ordre physique. »

L’homme nouveau

Mais, d’autres révolutionnaires ne partagent pas son projet. Contrairement à l’abbé Grégoire, ils ne veulent aucune mesure particulière et aucun cas particulier. Mieux encore. Les chrétiens sont aussi à régénérer. Seuls les principes révolutionnaires doivent la réaliser sans aucun autre soutien. « Les juifs comme les chrétiens, doivent être régénérés par la Constitution [seule]. »[6] Au nom du principe de l’égalité, nul ne peut échapper à l’œuvre de la régénération. En fait, elle aurait pour tâche de transformer les hommes selon un modèle et donc d’homogénéiser les hommes, voire de créer un nouvel homme. « La nécessité de la régénération la plus absolue est incontestable »[7]. Il faut changer « l’esprit public »[8]. « Nous avons tout à revoir, tout à recréer »[9], nous rappelle Danton. L’abbé Grégoire parle de « régénérer l’entendement humain »[10].

Pour cela, la régénération passe par la suppression de toute particularité, de tout signe de distinction, de tout communautarisme. L’abbé Grégoire veut améliorer le sort des Juifs, des paysans et des hommes de couleur mais sous condition qu’ils perdent leurs caractéristiques distinctives. Dans le cas des Juifs, il s’agit d’abolir « l’ensemble de leurs signes distinctifs, afin de faire disparaître le signe de leur visibilité. »[11]

La volonté d’homogénéisation provient-elle du principe d’égalité qui est chère à l’abbé Grégoire, principe qu’il fonde sur l’unité du genre humain ? Il est vrai que l’égalitarisme est un leitmotiv des révolutionnaires. Tous ne doivent pas seulement pas être égaux mais conformes à un modèle. Toutes leurs politiques varient en fonction du type de modèle à appliquer et de la manière. C’est finalement l’application de toutes les philosophies et théories qui prétendent fournir aux hommes le bonheur et la prospérité. Pour y arriver, les révolutionnaires se servent de la loi, de l’éducation, mais aussi de tout ce qui encadre la société et l’individu (calendrier, cérémonies, fêtes civiques…).

Éliminer la corruption



L’œuvre de régénération passe aussi par la guillotine, la terreur, le bagne, c’est-à-dire par l’élimination de tous ceux qui peuvent être un obstacle. En effet, selon la plupart des révolutionnaires, la suppression des vieilles institutions et des fondements de l’ancien régime seraient suffisants pour que se déclenche la régénération de toute la nation et même de toute l’humanité. « L’idée est que l’on crée une réalité toute nouvelle en détruisant ce qui existait, l’appellation d’Ancien Régime est d’ailleurs inventée à ce moment-là », c’est-à-dire lors de la première assemblée nationale, « c’est la fameuse « table rase » des révolutionnaires français »[12]. Les révolutionnaires considèrent que la société de l’ancien régime, les institutions, l’Église ne sont que corruption sociale et morale.

Le préambule de la déclaration des droits de l’homme de 1789 donne quelques éclairages sur l’optimisme révolutionnaire. Il affirme que la seule cause des malheurs publics tient à l’oubli, à l’ignorance ou au mépris des droits de l’homme, droits éminemment naturels donc originels. Il suffit donc de les rappeler, de les enseigner et de les faire respecter. C’est ainsi que la régénération s’accomplira. Les lumières éclairent les esprits et impliquent des mesures à appliquer. La notion d’évidence est très forte dans les discours révolutionnaires. Une des évidences serait la nature bonne de l’homme et son innocence originelle telle que Rousseau les a décrites. Cette lumière et cette évidence exige alors l’injonction, c’est-à-dire le retour de ce qui existait auparavant et la stricte obéissance aux mesures régénératrices. C’est ainsi que la régénération permet de rétablir l’état meilleur et antérieur. Et ceux qui ne veulent point être régénérés, on les forcera, conformément aux leçons de Rousseau.

La religion au service de la régénération

Comme nous l’avons déjà noté, le terme de « régénération » appartient à l’origine au vocabulaire religieux. Mort au péché et rené dans la grâce, le baptisé entre dans l’Église. De même, l’homme régénéré par la révolution entre dans la nation et devient citoyen. C’est une transposition du religieux dans la politique. La politique s’est ainsi accaparée du religieux. Elle a son credo, qui est la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ainsi que la constitution. La confusion entre les deux domaines est totale. La rhétorique est empreinte de religieux.

C’est encore plus visible dans la mise en place de cérémonies, dont la fête de l’Unité et de l‘Indivisibilité de la République qui institue une sorte de baptême. Elle est aussi présentée comme la fête de la régénération. Le 10 août 1793, une fête est en effet organisée pour commémorer la chute de la royauté l’année précédente. Sur la place de la Bastille, le président de la Convention tend à chaque représentant des départements, chacun à leur tour, une coupe d’eau provenant des mamelles de la statue de la régénération. L’un des premiers à suivre le rite s’exclame : « Je touche aux bords de mon tombeau mais en prenant cette coupe de mes lèvres, je crois renaître avec le genre humain qui se régénère. »[13] Il n’y a pas si longtemps non plus que l’État organisait des baptêmes républicains !

Ce serait une erreur de croire que les révolutionnaires ne font simplement que copier l’Église par manque d’inspiration ou pour être plus efficace. Ils s’imposent comme étant supérieurs à l’Église au point de vouloir la régénérer par la constitution civile du clergé, comme voulant être une Église. Leurs prétentions sont très nettes. Camus le dira : l’assemblée nationale est capable de changer la religion selon son bon vouloir[14]. La Nation décide à la fois son Église et son Credo.

L’appropriation du religieux par instrumentalisation puis par substitution

L’appropriation se fait en deux grandes étapes : l’instrumentalisation de l’Église par l’assujettissement puis la substitution en constituant une nouvelle religion.

Avec la constitution civile du clergé, l’État soumet l’Église et l’insère dans ses institutions. Elle devient son instrument et seule compte son utilité sociale. Elle doit accomplir une fonction sous la direction de la Nation, c’est-à-dire concrètement de l’État et du politique. Dans son rapport, Louis Martineau fait une habile substitution. Au lieu d’affirmer que l’Église a été fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ, il ne parle que des fonctions qu’elle assure au service du peuple, du peuple tout entier, ce qui lui permet alors de la présenter comme un service public de la religion et par conséquent de légitimer les modalités d’élections. Ainsi l’Église n’est plus qu’une administration de l’État, assurant une fonction publique et les évêques et curés, des fonctionnaires, émanant de la nation. Les nécessités du service public imposent les décisions de l’État. La régénération se traduit par la naissance d’une Église républicaine, c’est-à-dire une Église totalement dépendante de l’État comme cela n’a jamais été atteint en France.

Par la constitution civile du clergé et dans les événements qui la suivent, les députés ont nettement voulu supprimer tout corps ecclésiastique. L’évêque et le curé ne dépendent que des électeurs et dirigent leur diocèse ou paroisse en liaison avec un comité. Ils doivent prêter serment comme tout citoyen. Et comme tout citoyen, les autorités ecclésiastiques ne peuvent prétendre participer en tant que telles aux élections. Les députés ne veulent point l’existence de corps dans lequel pourrait s’exprimer une volonté autre que celle de la nation. Il n’existe pas non plus d’intérêt particulier mais un seul intérêt général. Nous comprenons ainsi le refus de certains révolutionnaires de traiter des groupes particuliers comme les Juifs et ainsi le rejet des propositions de l’abbé Grégoire. Et cet intérêt général ne peut être connu et appliqué que par l’État. L’Église ne peut donc devenir qu’une administration au service et sous la direction de l’État. Nous voyons par conséquent en quoi l’Église est parfaitement incompatible avec une telle idéologie. C’est aussi pourquoi l’individu doit s’effacer devant la patrie. La Nation est finalement le Tout.

Puis à partir de 1793, avec une Église constitutionnelle discréditée et combattue, perdant finalement sa raison d’être[15], l’État remplace l’Église. Mieux encore, il crée une religion, celle de la Raison, puis celle de l’Être suprême de Robespierre et enfin la théophilantropie[16]. Le politique fait de la théologie ! La fête en l’honneur de l’Être suprême est sans-doute le point d’orgue de cette idéologie théologico-politique.

Le sentiment religieux au secours de la révolution

Robespierre met le sentiment religieux au service de la politique et mieux encore de la vertu du citoyen qui consiste à se dévouer à l’intérêt général. Désormais, ce n’est plus l’Église qui est utile mais le sentiment religieux. « Dans le système de la Révolution française, ce qui est immoral est impolitique, ce qui est corrupteur est contre-révolutionnaire. La faiblesse, les vices, les préjugés sont le chemin de la royauté. »[17] Il ne peut y avoir de politique sans morale publique. « Ce qui produit ou remplace cet instinct précieux, », celui de faire le bien et d’éviter le mal « ce qui supplée à l’insuffisance de l’autorité humaine, c’est le sentiment religieux qu’imprime dans les âmes l’idée de la sanction donnée aux préceptes de la morale par une puissance supérieure à l’homme. »[18] L’autorité humaine n’est pas suffisante pour faire plier l’homme. Elle a besoin de s’appuyer sur le sentiment religieux. Il lui donne une puissance que les décrets, la loi et les constitutions ne peuvent fournir.

L’État a donc besoin de magistrats de morale publique, qui seront les prêtes. Le garant de la vertu de l’État est l’Être suprême, lui qui a permis la république. « N’est-ce pas lui dont la main immortelle, en gravant dans le cœur de l’homme le code de la justice et de l’égalité, y traça la sentence de mort des tyrans? N’est-ce pas lui qui, dès le commencement des temps, décréta la République et mit à l’ordre du jour, pour tous les siècles et pour tous les peuples, la liberté, la bonne foi et la justice ? »[19]  Dans son rapport à l’assemblée nationale, Louis Martineau met Dieu comme garant de la constitution civile du clergé.

L’odieuse résistance

Or, les partisans de la régénération découvrent avec stupeur que tous les Français ne pensent pas comme eux, pire encore, que certains résistent à leurs mesures salutaires. Leur réponse est assez rapide et ferme. Toute personne qui refuse l’œuvre de régénération doit être supprimée. Elle est alors assimilée au débris de l’ancien régime qu’il faut éliminer. Selon l’abbé Grégoire, les prêtres réfractaires sont des ennemis de la nation, et sous prétexte de religion, ils mènent des complots contre-révolutionnaires. Il considère encore que les aristocrates sont des ennemis incurables. Ils ne peuvent être régénérés. Les tièdes font aussi l’objet d’accusation.

C’est ainsi que la régénération passe par la discrimination entre les « régénérables » et les « non-régénérables », puis l’élimination de tous ceux qui ne peuvent être régénérés. « Il faut que les vrais amis de la République se concertent pour écraser tous ceux qui tentent par un moyen quelconque d’altérer la pureté des principes. »[20] Et dès l’an II de la république, les révolutionnaires voient dans le christianisme un obstacle à la régénération. Selon leur logique implacable, il doit être éliminé. La régénération se fera contre lui…

Conclusion

L’emploi si souvent utilisé et abusé du terme de « régénération » au temps de la révolution est très instructif. Il révèle un projet, une volonté de supprimer tout ce qui existait pour faire naître un nouveau régime, une nouvelle société, une nouvelle humanité par la loi et par la terreur, n’hésitant pas en effet à éliminer tous les adversaires, tous les « dégénérés incurables ». Cette œuvre est considérée comme parfaitement juste. De la révolution sortira le citoyen exemplaire…

Le terme de « régénération » s’applique aussi à l’Église, au clergé, au spirituel. Rien n’échappe à l’œuvre révolutionnaire. C’est une démarche totalitaire. Mieux encore. L’Église doit y participer. Elle est ainsi pleinement insérée dans les institutions, devenant une administration comme tant d’autres. Les révolutionnaires l’utilisent, ainsi que le sentiment religieux, pour exercer une plus grande domination sur la population et les individus, c’est-à-dire pour assurer ce que l’État ne peut pas faire ou ne pourra jamais le faire. Ainsi, contrairement à ce que nous pensons généralement, la révolution a été le moment où l’État et l’Église ont été totalement confondus. Cette confusion se manifeste au moins par deux signes : l’assimilation du religieux par le politique et la subordination de l’Église à l’État. En un mot, l’État a voulu s’emparer de la puissance de l’Église et du pouvoir du religieux en voulant se substituer à elle. Plus tard, un politique de la IIIe république affirmera que « la République est selon nous un véritable pouvoir spirituel. Nous ne le nions pas : c’est le pouvoir directeur moral des citoyens. »[21] La terreur révolutionnaire en est l’un des premiers résultats. Une telle confusion donnera encore d’autres fruits terribles au XXe siècle.

Dans le projet révolutionnaire, nous retrouvons enfin la prétention de l’État de vouloir diriger notre façon de penser et de vivre par la force de la loi. C’est par elle qu’il nous est interdit de dénoncer l’erreur et qui finit par nous faire accepter des choses inacceptables au nom de liberté et de l’égalité ! Il n’a plus besoin de sentiment religieux. Il a mieux désormais. Il dispose de la maîtrise de l’opinion. Nous ajouterons même l’indifférence générale ou encore l’obéissance civique aveugle. Il construit ainsi les citoyens de demain. Mais l’État n’est pas seul dans cette entreprise. Dirige-t-il en effet la politique qu’il mène ? N’oublions pas notamment la prétention de ceux qui veulent la « régénération » des hommes, parfois au mépris d’eux-mêmes, cette fois-ci par l’usage immoral de la science et de la technologie, ou encore par la tyrannie des minorités qui veulent imposer leur conception de société. Contre de telles forces si méprisantes de nos âmes, devons-nous encore rester impassibles ?





Notes et références
[1] Martineau Louis Simon, Rapport de M. Martineau, au nom du comité ecclésiastique, sur la constitution du clergé, en annexe de la séance du 21 avril 1790 dans Archives Parlementaires de 1787 à 1860 - Première série (1787-1799) Tome XIII - Du 14 avril au 20 avril 1790, Paris, Librairie Administrative P. Dupont, www.persee.fr.
[2] Jean-Joseph Mounier, discours du 13 juillet 1789, archives parlementaires, tome VIII, dans La Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard, Via Romana, 2014.
[3] Pour mieux connaître l’abbé Grégoire, voir Émeraude,  juillet 2019, article « L'abbé Grégoire, un curé engagé » ; août 2019, article « L'abbé Grégoire, un curé révolutionnaire ».
[4] Abbé Grégoire, Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs, dans Les paradoxes de la régénération révolutionnaire, Alyssa Goldstein Sepinwall, Annales historiques de la Révolution française, 321 | 2000, 69-90, https/journal.openedition.org.
[5] Voir Émeraude, juillet 2019, article « L'abbé Grégoire, un curé engagé »
[6] M. de Bourge, représentant de la commune de Paris, Lettre au Comité de constitution sur l’affaire des juifs, Paris, 1790 dans Les paradoxes de la régénération révolutionnaire, Alyssa Goldstein Sepinwall.
[7] Jacques Thouret, discours du 24 mars 1790, archives parlementaires, t. XII dans La Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard.
[8] Jacques Thouret, discours du 24 mars 1790, archives parlementaires, t. XII dans La Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard.
[9] Georges Jacques Danton, séance du 21 septembre 1792, le Moniteur Universel, 22 septembre 1792, dans La Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard.
[10] Abbé Grégoire, Discours prononcé au nom du comité d’instruction publique le 25 Messidor an III, le Moniteur Universel, 29 Messidor, dans La Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard.
[11] Pierre Birnbaum, Les fous de la République : histoire politique des Juifs d’État, de Gambetta à Vichy, 1992 dans l’abbé Grégoire dans son temps, Mayyada Kheir, Archives de sciences sociales des religions, 138, avril - juin 2007, mis en ligne le 17 septembre 2007, journals.openedition.org.
[12] Lucien Jaume, Le religieux dans la Révolution française: une autre légitimité Perspectives sur la génération révolutionnaire, de 1789 à aujourd’hui, octobre 2015.
[13] Hérault de Seychelles, dans L’idéologie de la régénération : ce legs délétère de la révolution, Jean-François Bacot, revue  le Philosophoire, 2016/1 n°45, https.cairn.info.
[14] Intervention par Camus du 1er juin 1790, qu’il confirme encore le 27 novembre : voir Le Moniteur, t. IV
[15] Voire Émeraude, juin 2019, article « La constitution civile du clergé : l'Église sous le joug de l'État » ; juillet 2019, articles « La constitution civile du clergé, un abus de pouvoir » et « La constitution civile du clergé : division et persécution de l'Église ».
[16] La théophilantropie est une sorte de religion naturelle, qui a reçu au début le soutien de l’État. Elle professe l’existence d’un Dieu et l’immortalité de l’âme. Elle prône la tolérance et la solidarité. Elle a aussi ses prêtres, voire des séminaires. Les premières réunions cultuelles se déroulent dans les principales églises parisiennes. En 1802, un décret l’abolit.
[17] Robespierre, Sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration intérieure de la République, 17 pluviôse an II, 5 février 1794, dans Œuvres de Robespierre, t. X.
Robespierre, Textes choisis, par Jean POPEREN, Éditions sociales, 1974, t. III, dans Le religieux dans la Révolution française: une autre légitimité Perspectives sur la génération révolutionnaire, de 1789 à aujourd’hui, Lucien Jaume,.
[18] Robespierre, Textes choisis, par Jean Poperen, Éditions sociales, 1974, t. III, p. 168, Œuvres, t. X
[19] Robespierre, 20 prairial an II, Le Moniteur, t. XX dans Le religieux dans la Révolution française: une autre légitimité Perspectives sur la génération révolutionnaire, de 1789 à aujourd’hui, Lucien Jaume.
[20] Grégoire et Jagot au citoyen Bizanet, commandant militaire à Monaco, le 12 avril 1793 dans Henri Moris, Organisation du département des Alpes-Maritimes formé du ci-devant comté de Nice et de la ci-devant principauté de Monaco. Mars – avril 1793. Lettres des représentants du peuple Grégoire et Jagot, chargés de cette organisation, Paris, 1915. Henri Moris a trouvé ces lettres aux AN, D§125, dossier 1, et a affirmé que Grégoire semble être l’auteur de tout le recueil (XXIV). Voir les paradoxes de la régénération révolutionnaire, Alyssa Goldstein Sepinwall.
[21] C. Renouvier, La Critique philosophique, n° 2, 1878, p. 307, cité par P. Cabanel, Le Dieu de la République. Aux sources protestantes de la laïcité (1860-1900), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003, dans Le religieux dans la Révolution française: une autre légitimité Perspectives sur la génération révolutionnaire, de 1789 à aujourd’hui, Lucien Jaume.

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