Le rapport d’Aristide Briand
est remis aux députés. Il a été écrit, nous dit-il, « sans parti pris ni passion »[1].
Il a pour objectif de démontrer la nécessité de voter une loi sur la
séparation des Églises et de l’État et sur la dénonciation du concordat
de 1801. Nous avons essayé de résumé avec sincérité le premier chapitre
censé apporter cette démonstration, celle de l’Histoire. Car ce serait l’Histoire
qui soutiendrait et justifierait la nécessité d’une telle loi. Ce ne serait ni
l’idéologie ni les sentiments à l’égard de la religion qui obligeraient. Quelle
sage dame que serait l’Histoire !
Après avoir résumé le
premier chapitre du rapport d’Aristide Briand, nous allons maintenant le
commenter. Il est fort instructif pour mieux comprendre le drame qui se joue et
mieux déceler ce qu’est l’esprit laïque au moins tel qu’il est compris en 1905.
Et dame Histoire, en serait peut-être plus heureuse de ne point être mêlée à
une telle histoire…
Un
étrange silence
Avant de revenir au premier
chapitre, que nous avons décrit dans notre précédent article, nous allons d’abord
poursuivre notre lecture. Car le deuxième chapitre relatif au culte protestant
est assez surprenant. Il définit deux exigences que doit prendre en
compte la future loi de séparation. D’une part, les œuvres des Églises
doivent se poursuivre en dépit de la suppression du budget du culte.
D’autre part, il faut éviter qu’elle soit ressentie comme une oppression.
Ainsi, le rapport fixe deux principes clés. Pour répondre à la première
exigence, « une loi de séparation
des Églises et de l'État ne peut être vraiment équitable qu'à la condition de
respecter la constitution intime de toutes les Églises »[2].
Pour satisfaire la seconde, « il est
[…] au plus haut point important de connaître les principes et la forme
ecclésiastique de chaque confession religieuse. » Tels sont les
objectifs des deuxième et troisième chapitres : la description de l’organisation
des cultes protestant et israélite.
Remarquons qu’aucun
intitulé de chapitre n’évoque curieusement celui du culte catholique. Mais,
ne soyons pas encore inquiet, il n’est pas oublié.
Le culte protestant et
l’État, un modèle pour la loi de séparation
En fait, quelques points de
l’organisation du culte catholique sont précisés dans le deuxième chapitre mais
en opposition à celle du culte protestant. Ils ne sont donc pas énoncés pour
nous dire comment fonctionne l’Église catholique mais pour mieux nous faire
comprendre comment le culte protestant est organisé.
Louis Méjean (1874-1955) |
En outre, les points évoqués
sont plutôt bref. Ils se résument en trois points courts et se concentrent
sur le rôle du clergé, cherchant surtout à noter les différences qui
existent avec les églises et les communautés protestantes. Elle rappelle la
constitution monarchique de l’Église dans lequel domine le pape, qui
délègue ses pouvoirs reçus de Dieu au clergé, « maître absolu en matière religieuse », puis le rôle unique
et privilégié de Rome, « le
centre et la tête de l’Église catholique », et enfin le découpage de
l’Église en circonscriptions indépendantes les unes des autres et ne relevant
que du pape. Cette organisation s’oppose à « la constitution démocratique et parlementaire » du
protestantisme, dans lequel s’applique la souveraineté du peuple et l’égalité
numérique entre laïc et clerc, à la nature nationale de leurs églises, aux
dépendances qui existent entre leurs circonscriptions, et à un système synodale
hiérarchique constitué de deux niveaux, paroissial et national avec au sommet un
synode national. Le rapport précise que « le
gouvernement par des prêtres et des anciens » en est un principe
essentiel. En fait, il décrit l’organisation de l’Église réformée,
c’est-à-dire calviniste.
Le deuxième chapitre
poursuit en évoquant l’histoire du culte protestant. L’idée générale est
simple. Il s’agit de montrer que le protestantisme a appliqué dès le départ
le principe de séparation, c’est-à-dire « l’Église libre dans l’État souverain ». Certes, elle a perdu
sa liberté en raison de la persécution de l’Église catholique puis sous
Napoléon par la loi du 18 germinal de l’an X mais elle l’a retrouvée sous la
révolution puis sous la IIIe République. Le rapport n’oublie pas les autres
cultes et organisations protestantes, dont certains sont officiels ou
officieux. Ils sont toujours marqués par une forte autonomie et une
indépendance à l’égard de l’État. Mais leur influence est fortement réduite
par leur nombre. En clair, par l’organisation synodale des principaux cultes
protestants, le principe de séparation ne peut guère les troubler. La future
loi devra préserver le synode car elle présente « des garanties d'ordre, en raison du rôle d'arbitre qui lui est dévolu. »
En conclusion, « on peut y voir une
préparation de la séparation. »
Le culte israélite et État,
respect mutuel
Le culte israélite ne
présente pas de véritable organisation, vivant en autonomie, jusqu’à
l’élaboration du concordat. Le découpage en circonscription sous le contrôle d’un
consistoire central à Paris est l’œuvre de Napoléon en relation avec des
représentants israélites. Le culte et les modalités d’organisation sont
surtout définis par l’ordonnance de 1844. Celle-ci définit les devoirs
et les droits de chacun et elle satisfait pleinement les autorités du culte
israélite. Elle a permis son développement et répond à ses aspirations tout en
fournissant « au sein des diverses
agrégations israélites l’unité
et la concorde indispensables, surtout aux minorités. » Le point que
retient le rapport est le principe de l’ordonnance de 1844 qui concilie « la surveillance du pouvoir avec la liberté
de conscience » ainsi que l’organisation centrale et hiérarchique.
Rien n’est précisé sur l’appréciation des rabbins à l’égard de la séparation.
Le constat est alors clair. L’organisation
de l’Église catholique n’intéresse guère Aristide Briand. Les principes qu’il
a établis pour éviter des écueils ne sont bons que pour les cultes protestants
et israélites. Pourtant, ces cultes se caractérisent par le faible nombre de
fidèles et par une histoire moins prégnante. Le véritable effort ne se trouve
pas là. Or, comme le montre clairement le premier chapitre, la loi concerne
surtout l’Église catholique et les difficultés viendront assurément d’elle.
La méconnaissance qu’il affiche, voire le mépris, ne peut qu’être consternante.
Elle ne présage rien de bon pour son application.
D’étranges sources
d’inspirations
Ernest Lavisse (1842-1922) |
Un autre point est encore
plus préoccupant. Il s’agit des sources d’informations du rapport. Alors
que les parties consacrés aux autres cultes proviendraient des frères Méjean[3], dont l'un est pasteur, et
du grand rabbin Zadoc Khan, le chapitre consacré au catholicisme vient de l’Histoire
générale de France de Lavisse, de l’Histoire des rapports de l’Église
et de l’État de 1789 à 1870 de l’historien Antonin Debidour, et enfin
de brochures de libres-penseurs, Yves Guyot et Sigismond Lacroix, ou encore du
journaliste et libre-penseur Léon Parsons. Aucun n’appartient à la
hiérarchie catholique. Pire. Ils appartiennent à des mouvements
anticléricaux ou sont connus comme tels ! Lavisse est un célèbre
historien du XIXe siècle promoteur de l’enseignement de l’histoire nationale avec
un regard laïc. Il demeure néanmoins plus objectif et paisible que Debidour. Ce
dernier est un historien connu pour son violent anticléricalisme et pour sa
préoccupation du « péril clérical »
pour la république. Que dire encore des libres penseurs Yves Guyot, l’ancien
directeur du journal le Siècle, et Sigismond Lacroix ?
Enfin, Léon Parson, journaliste anticlérical plutôt pondéré, est présenté comme
le rédacteur du chapitre.
Avec de telles sources
d’inspiration, il n’est pas étonnant que le rapport soit fortement marqué
par un esprit anticlérical, parfois violent ou apaisé, mais fondamentalement
opposé à l’Église. Cela explique sans-doute aussi des contradictions
dans le texte et dans le style. Le jugement porté à l’égard du gallicanisme
en est un bel exemple. D’abord considéré comme bénéfique, il est ensuite dénigré
et attaqué. Cela explique enfin une rédaction confuse, voire négligée.
Au cours du récit, il est parfois difficile de savoir de quelle époque traite le
rapport.
Comment un tel rapport peut-il
alors être apprécié par l’Église et ses fidèles ? Il ne peut guère leur
inspirer confiance. Il annonce même le conflit que la loi va provoquer. Et
pourtant, Aristide Briand ne voulait-il pas une histoire « sans parti pris ni passion » ?
La simple lecture du rapport montre tout le contraire…
Le despotisme pontifical
Yves Guyot (1881-1928) Journaliste, républicain |
Avec de telles sources
d’inspiration, il n’est pas étonnant d’être frappé par le contenu du rapport.
Il porte de nombreux préjugés anticléricaux et même antireligieux. Le
premier et plus insidieux concerne l’infidélité du clergé à l’égard des
empereurs ou des rois. Il décrit en effet les évêques comme des agents d’un
« chef étranger, l’évêque de Rome »,
agissant à son profit et ruinant l’État. Tel évêque, comme Guillaume II, évêque
de Paris, qui préfère les intérêts de Rome que ceux du royaume.
Pourtant, le rapport nous dit
aussi que c’est par leur travail que les Mérovingiens et les Carolingiens ont
pu bâtir leur empire, que les capétiens ont rétabli l’unité et l’ordre mais tout
cela ne se fait pas sans arrière-pensée. L’épiscopat ne le fait pas sans
intérêt. Cela lui permet d’intervenir dans la vie politique et de gagner
peu à peu de la puissance temporelle et « cette puissance abandonnée au clergé n’est
pas sans dangers ». L’Église accroît notamment ses biens et
s’enrichit. La richesse de l’Église est souvent dénoncée au cours du
rapport. C’est par elle que le clergé se perd dans les vices. C’est encore par
elle qu’elle parvient à influencer le monde. Ce n’est pas un hasard si le
rapport commence par l’inventaire de ses richesses. Le rapport vante alors la
révolution de l’avoir en si peu de temps ruinée.
En clair, les évêques se
présentent comme une force dominatrice, cherchant à accroître leur puissance et
leur richesse dans le domaine temporel. « Mais les uns après les autres, ils se soumettent au pape »,
nous dit encore le rapport. Tout se fait finalement selon le « dessein de Rome ». L’empire de
Charlemagne est son œuvre, nous dit-il. Il parle de « la puissante envahissante des pontifes romains » de « la domination envahissante de la papauté »
contre laquelle se bat notamment Philippe le Bel. C’est aussi en réaction de
cette volonté théocratique que se développe le protestantisme.
Le pape, ennemi de la nation
Sigismond Lacroix (1845-1909) |
La duplicité ou la subtilité
de la diplomatie pontificale est l’un des traits qui ressort du rapport.
Rome parvient toujours à négocier avec les souverains pour limiter ses pertes
ou accroître sa puissance. « C'est
l'histoire continuelle des rapports entre la royauté française et la papauté.
Aux exigences de la foi et des principes se mêlent des raisons d'ordre
politique ou d'intérêt privé qui les dénaturent. » Le pape a finalement
transformé la religion en un moyen de gouvernement.
Le pape et le roi
s’entendent pour maintenir leurs pouvoirs respectifs ou en gagner de nouveau au
détriment du clergé et des intérêts nationaux. L’alliance qu’ils nouent
leur est profitable. Le concordat de Boulogne de 1516 établit ainsi « un pouvoir étranger en France, favorable,
certes, aux intérêts du roi, mais nuisible au pays. » Mais, en fait, la
politique romaine est toujours à l’encontre de la France. Des papes
n’hésitent pas à favoriser le parti anglais et à donner des bénéfices aux
anglais, ennemis du roi. Ils sont en effet souvent représentés comme des
ennemis de la France.
En fait, le rapport nous confie
la clé de lecture de toute l’ingénieuse diplomatie pontificale :
« les dernières années du règne de
Louis XIV illustrent cette vérité démontrée par l'histoire, qu'un pouvoir
temporel ne peut être que l'ennemi de Rome ou son jouet. » Rome ne
peut donc que s’opposer à toute politique laïque et surtout à la révolution…
Une Église antirévolutionnaire…
Pourtant, en dépit de cette
prétendue démonstration, le rapport est surpris de la réaction du clergé
durant la révolution. Les révolutionnaires suppriment tous les couvents et
monastères « dont l'inutilité est
évidente », prévoyant des pensions pour les religieux quittant leurs
maisons. Et ces dispositions « inspirées
par un sévère souci d’équité […] n'eurent
pas le don de plaire au haut clergé qui ne se fit point faute de manifester
violemment son mécontentement. » Ce « mécontentement » conduit à des tentatives « contre-révolutionnaires ».
Mais selon le rapport, c’est
le fait d’être dépossédé de sa richesse qui provoque une telle « irritation ». Est-il si aveuglé
qu’il ne comprend pas que sans bien, l’Église ne peut subvenir à ses besoins,
qu’elle est victime d’un véritable pillage, qu’elle se voit méprisée et
sacrifiée ? Car tout cela se fait sans aucune concertation ni respect. Un
vote supprime le monachisme en France et le clergé devrait ne rien dire ?
Non, l’auteur ne comprend pas. Il n’y voit que cupidité. « Il lui paraissait que, sans richesse
matérielle, son prestige avait cessé d'être, ainsi que toute autorité morale et
toute domination temporelle. Selon le rapport, cet esprit laïc s’est manifesté
depuis bien longtemps. Il le voit notamment dans Saint Louis, chez les
magistrats de Philippe le Bel ou encore chez les gallicans. Il prétend même
voir dans le royaume un état non confessionnel ! » De nouveau,
l’incompréhension est immense. Il ne s’agit pas d’une déchéance de la part de
l’Église comme le rapport l’évoque mais d’un véritable déni d’existence…
Le rapport voit aussi du
fanatisme dans les réactions du clergé. Par leurs « libelles incendiaires » et leurs
promesses de paradis, la population marche à la guerre civile. Parfois, dans le
texte, nous voyons surgir l’idée d’obscurantisme dans la foi catholique. C’est
par « la foi superstitieuse des
peuplades barbares » que redoutés, les évêques ont pu dominer la
société et accroître leurs biens temporels. Il est encore surpris que la
« crédulité religieuse »
n’ait pas été suffisamment atteinte sous la révolution. Le clergé joue sur
l’esprit du roi et des paysans par des « prédication fanatiques ». Rome en vient même à subjuguer Louis
XVI !
Mieux que cela encore. Le
clergé est une forme armée capable de menacer l’État. Des anciennes
congrégations deviennent des armées, nous dit-il ! C’est un « flot d’émeutiers catholiques ». La
France est traversée par une « émeute
cléricale », des batailles rangées. Le clergé est « antinational », prêt à se révolter,
à lancer ses « compagnies d’émeutiers » en dépit de nouvelles
dispositions bienveillantes de la révolution. Il profite de la paix et user de
la liberté pour retrouver sa puissance et s‘armer.
Un rapport mensonger et
erroné
Arrivée au Palais Bourbon des chefs de file de la Gauche dont Aristide Briand, en 1908 |
Devons-nous encore
poursuivre ce récit manichéen, où le méchant clerc a le tort de défendre son
existence ? Et le rapporteur ose parler d’histoire « sans parti pris ni passion » ?!
Tout cela est grotesque et ne peut que nous faire sourire mais d’un sourire
amer. Le rapport semble ainsi dire qu’il faut séparer l’Église de l’État pour
protéger ce dernier de son despotisme naturel. Est-ce cela le travail sain
et sérieux des députés ? Le rapport n’est pas seulement un ensemble
continu de clichés et de généralisations.
Le rapport ment aussi par omission. Il oublie évidemment toutes les périodes où l’Église
était asservie au pouvoir des seigneurs et des princes, où elle a lutté pour
rompre ses chaînes avec le pouvoir temporel. Il ne parle pas des bienfaits
qu’elle a fournis à la société pour répondre aux détresses ou quand l’État
n’existait plus. Qui a pris le soin des malades, des pauvres et des
vieillards pendant des siècles ? Qui a eu la volonté de sauver la culture
et de la transmettre ? Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, que des bons penseurs
ont décidé que ce rôle était dévolu à l’État, un État pourtant encore bien
incapable d’un tel dévouement. Pourtant, les députés se sont emparés de la
fortune de l’Église. Qu’a-t-elle fait de cette colossale fortune ?
Les délaissés ont-ils été mieux traités ?... Le rapport n’en parle pas,
n’évoquant que les prétentions des clercs et des papes à vouloir dominer le
pouvoir temporel. C’est plus facile de faire croire que le tort ne vient que de
l’Église.
Au
fait, est-il nécessaire de dire que le rapport oublie évidement que le roi comme
la société étaient chrétiens ? Qu’un état non confessionnel n’a
aucun sens avant au moins le XVIIIe siècle ? Les anachronismes ne
manquent pas dans ce rapport. L’erreur la plus évidente et
la plus répétée est sans-doute la confusion entre les termes « temporel » et « laïque ». En fait, tout ce qui
s’oppose à Rome, comme le protestantisme ou le gallicane, est englobé dans
l’esprit laïque. Selon le rapport, le roi Philippe-Auguste
aurait préparé « la naissance d’un
esprit laïque et national ». Mieux encore : « Saint-Louis continue son œuvre et ce
monarque très chrétien fut un des plus fervents défenseurs de la société laïque
» ! Puis évidemment, les légistes de Philippe le Bel auraient préparé
la séparation de l’Église romaine et de l’État ! Richelieu, lui-même,
« inaugura une politique
essentiellement laïque. » Devons-nous encore rester sérieux ?
Conclusion
Les
erreurs, les anachronismes, les omissions ou encore les mensonges que contient
le rapport d‘Aristide Briand montrent, avec évidence, qu’il ne discerne pas
les raisons des conflits qui ont opposé les pouvoirs temporel et religieux au
cours de l’histoire. Il les réduit à une lutte continue entre Rome ou le
cléricalisme, considérés comme profondément théocratiques, des souverains,
défendant ses droits et ses intérêts, et une nation soucieuse de sa liberté et
de sa souveraineté. Tout est dans ce cliché.
L’Église
n’est ni entendue ni comprise. Alors
que le rapport cherche à comprendre les cultes protestant et israélite dans un
souci pédagogique louable, il ne fait pas le même effort avec l’Église. Est-ce
par mépris ?... Ou
croit-il qu’elle soit suffisamment connue pour ne pas la décrire ?... La
séparation entre l’Église et l’État n’est-elle pas déjà dans cette ignorance ou
ce dédain des politiques à l’égard de l’Église ?... Comme le pensaient
les révolutionnaires, imbus de leur idéologie mortelle, les députés croient
sans-doute que l’Église se laissera dicter sa conduite. Finalement, nous
revenons au cœur du débat : le pouvoir temporel, laïque ou non, peut-il
soumettre le pouvoir religieux ? Car séparation ou non, il s’agit pour
l’État de la contrôler et de la rendre impuissante. Lorsque Dame Histoire peut
raconter librement son récit, « sans parti pris ni passion »,
la vérité devient éclatante …
Notes et références
[1] Aristide Briand, La
séparation des Églises et de l'État, Rapport fait au nom de la commission de la
commission de la Chambre des députés, suivi des pièces annexes, 1905, Gallica.
[2] Aristide Briand, La
séparation des Églises et de l'État, Chapitre II.
[3] François et Louis Méjean, protestants. le premier est pasteur, le second, homme politique de la IIIe république (garde des sceaux sous Waldeck-Rousseau et Aristide Briand, préfet de Tarn, sénateur). Louis Méjean sera directeur des cultes et appliquera la loi de 1905. Les protestants ont joué un grand rôle dans la séparation de l'Église et de l'État. Ferdinand Buisson en est un des plus célèbres.
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