Avant d’aborder le XIXe
siècle et ainsi poursuivre notre étude sur les rapports entre l’Église et l’État,
attardons-nous encore quelques temps sur la révolution. Lorsqu’il présente le
projet de constitution civile du clergé à titre de porte-parole, Louis Simon
Martineau propose à l’assemblée nationale un « plan de régénération »[1]
qui se fonde sur un principe simple : le retour à la discipline de
l’Église primitive. Car affirme-t-il, « presque tous les abus sont nés de ce qu’on s’est écarté de l’esprit des
premières institutions ». Par conséquent, « pour en tarir la source, il suffit de remonter les choses au point d’où
elles sont descendues. » Ainsi reprenant les discours des gallicans,
la constitution civile du clergé s’établit sur les maximes de l’ancienne
discipline. Certes, rajoute-il dans son rapport, nombreuses ont été les
tentatives pour réformer la discipline mais toutes ont échoué. Pourquoi ?
« L’intérêt personnel et les
passions des hommes y ont toujours apporté des obstacles insurmontables. » Mais comment l’assemblée nationale
pourrait-elle y arriver ? Par « la force de la Révolution » et la puissance des députés.
Qu’est-ce que la
régénération ?
Le terme de « régénération » est sans-doute
un des mots à la mode en cette fin du XVIIIe siècle depuis la convocation des
États généraux. Avant les événements révolutionnaires, il est en effet peu
employé et lorsqu’il est utilisé, il désigne surtout les effets du baptême ou
parfois dans le domaine médical. Mais depuis 1789, on parle désormais de régénérer
le pays, le régime ou des personnes, voire l’humanité. L’œuvre de
régénération serait même l’objectif des États généraux. « Le Roi a convoqué les États généraux pour la
régénération du royaume »[2].
Au temps de la révolution,
ce terme désigne deux choses : la rupture avec le passé pour mettre
fin au déclin, à la corruption, ou encore à une dégénérescence et le retour
à un paradis perdu, un temps considéré comme meilleur ou du moins non
corrompu. Il est synonyme de renaissance. Il s’agit de redonner naissance. Ainsi
le terme de « régénération »
est naturellement associé à celui de « dégénération »
et à un retour à un état pur.
L’œuvre de régénération
selon l’abbé Grégoire
La « régénération » est l’objet d’ouvrages
ou de traités comme celui de l’abbé Grégoire[3],
intitulé l’Essai sur la régénération
physique, morale et politique des juifs. Cet essai est la réponse qu’il a
donnée à un concours littéraire dont le sujet concerne les Juifs : « Est-il des moyens de rendre les juifs plus
utiles et plus heureux en France ? » Le sujet et la réponse sont
éloquents. Dans son ouvrage, l’abbé Grégoire part d’un constat, celui de la
dégénération des Juifs. Ils sont devenus inférieurs aux hommes en raison de
la persécution chrétienne, des lois arbitraires mais aussi par leur propre
faute. Il les accuse en effet d’adhérer à de sottes opinions, d’avoir « l’ignorance acquise qui a dépravé leurs
facultés intellectuelles »[4].
Il dénonce aussi leur « culte
excessif », leur « adhésion
obstinée à leurs dogmes » et leur « mépris pour la nation ». Il en vient même à parler de leur
dégénérescence physique qui nuit à leur caractère moral. Comme la population
juive est nombreuse, elle peut présenter un danger à la Nation. Par
conséquent, il est nécessaire de mettre en place des réformes pour éviter le
désastre. L’abbé Grégoire propose alors d’assimiler et d’intégrer les Juifs
dans la Nation, et de les convertir sans forcer selon une certaine vision
figuriste[5].
Ainsi la régénération des Juifs consiste à les rendre meilleurs pour qu’ils s’élèvent
au niveau du reste de la Nation.
L’abbé Grégoire ne se penche
pas uniquement sur le cas des Juifs. Il souhaite aussi extirper le « patois »
car il reproche sa mauvaise influence sur les mœurs, la religion et les
préjugés. Il est aussi le défenseur des gens de couleurs des colonies. La
régénération qu’il prône est toujours celle de l’homogénéisation. Les
hommes de couleurs doivent s’insérer dans la société des hommes blancs. Ils
doivent aussi faire leur « révolution
morale » pour qu’ils sentent leur dignité d’hommes libres. Les
esclaves ne peuvent pas encore participer à leur citoyenneté car ils doivent
d’abord être régénérés. Le christianisme doit progressivement les amener à la
liberté.
L’abbé Grégoire parle sans
cesse de régénération. Il voit dans l’expérience historique la cause de
dégénérescence de certains groupes. La société républicaine et le
christianisme sont les deux lieux capables de régénérer les hommes. Le
christianisme est surtout le modèle sur lequel doit s’appuyer la république
pour mener à bien cette œuvre. Ses discours vont encore plus loin au point
qu’il est présenté comme l’initiateur de l’idéologie de la régénération. Ainsi
affirme-t-il lors de la réunion de la Convention le 21 septembre 1792 : « les rois sont dans l’ordre moral ce que les
monstres sont dans l’ordre physique. »
Mais, d’autres
révolutionnaires ne partagent pas son projet. Contrairement à l’abbé Grégoire,
ils ne veulent aucune mesure particulière et aucun cas particulier. Mieux
encore. Les chrétiens sont aussi à régénérer. Seuls les principes
révolutionnaires doivent la réaliser sans aucun autre soutien. « Les juifs comme les chrétiens,
doivent être régénérés par la Constitution [seule]. »[6]
Au nom du principe de l’égalité, nul ne peut échapper à l’œuvre de la
régénération. En fait, elle aurait pour tâche de transformer les hommes
selon un modèle et donc d’homogénéiser les hommes, voire de créer un
nouvel homme. « La
nécessité de la régénération la plus absolue est incontestable »[7].
Il faut changer « l’esprit
public »[8].
« Nous avons tout à revoir, tout à
recréer »[9],
nous rappelle Danton. L’abbé Grégoire parle de « régénérer l’entendement humain »[10].
Pour cela, la régénération passe par la suppression de toute
particularité, de tout signe de distinction, de tout
communautarisme. L’abbé Grégoire veut améliorer le sort des Juifs, des
paysans et des hommes de couleur mais sous condition qu’ils perdent leurs
caractéristiques distinctives. Dans le cas des Juifs, il s’agit d’abolir
« l’ensemble de leurs signes
distinctifs, afin de faire disparaître le signe de leur visibilité. »[11]
La volonté d’homogénéisation provient-elle du principe d’égalité
qui est chère à l’abbé Grégoire, principe qu’il fonde sur l’unité du genre
humain ? Il est vrai que l’égalitarisme est un leitmotiv des
révolutionnaires. Tous ne doivent pas seulement pas être égaux mais conformes
à un modèle. Toutes leurs politiques varient en fonction du type de modèle
à appliquer et de la manière. C’est finalement l’application de toutes les
philosophies et théories qui prétendent fournir aux hommes le bonheur et la
prospérité. Pour y arriver, les révolutionnaires se servent de la loi, de
l’éducation, mais aussi de tout ce qui encadre la société et l’individu (calendrier,
cérémonies, fêtes civiques…).
Éliminer la corruption
L’œuvre de régénération passe aussi par la guillotine, la
terreur, le bagne, c’est-à-dire par l’élimination de tous ceux qui peuvent
être un obstacle. En effet, selon la plupart des révolutionnaires, la suppression
des vieilles institutions et des fondements de l’ancien régime seraient suffisants
pour que se déclenche la régénération de toute la nation et même de toute
l’humanité. « L’idée est que l’on
crée une réalité toute nouvelle en détruisant ce qui existait, l’appellation
d’Ancien Régime est d’ailleurs inventée à ce moment-là », c’est-à-dire
lors de la première assemblée nationale, « c’est la fameuse « table rase » des révolutionnaires français »[12].
Les révolutionnaires considèrent que la société de l’ancien régime, les
institutions, l’Église ne sont que corruption sociale et morale.
Le préambule de la déclaration des droits de l’homme de 1789 donne
quelques éclairages sur l’optimisme révolutionnaire. Il affirme que la
seule cause des malheurs publics tient à l’oubli, à l’ignorance ou au mépris
des droits de l’homme, droits éminemment naturels donc originels. Il suffit
donc de les rappeler, de les enseigner et de les faire respecter. C’est ainsi
que la régénération s’accomplira. Les lumières éclairent les esprits et impliquent
des mesures à appliquer. La notion d’évidence est très forte dans les
discours révolutionnaires. Une des évidences serait la nature bonne de l’homme
et son innocence originelle telle que Rousseau les a décrites. Cette lumière et
cette évidence exige alors l’injonction, c’est-à-dire le retour de ce
qui existait auparavant et la stricte obéissance aux mesures
régénératrices. C’est ainsi que la régénération permet de rétablir l’état
meilleur et antérieur. Et ceux qui ne veulent point être régénérés, on les
forcera, conformément aux leçons de Rousseau.
La religion au service de la régénération
Comme nous l’avons déjà noté, le terme de « régénération » appartient à l’origine
au vocabulaire religieux. Mort au péché et rené dans la grâce, le baptisé entre
dans l’Église. De même, l’homme régénéré par la révolution entre dans la nation
et devient citoyen. C’est une transposition du religieux dans la politique.
La politique s’est ainsi accaparée du religieux. Elle a son credo, qui est la
déclaration des droits de l’homme et du citoyen ainsi que la constitution. La
confusion entre les deux domaines est totale. La rhétorique est empreinte de
religieux.
C’est encore plus visible dans la mise en place de cérémonies,
dont la fête de l’Unité et de l‘Indivisibilité de la République qui institue
une sorte de baptême. Elle est aussi présentée comme la fête de la
régénération. Le 10 août 1793, une fête est en effet organisée pour
commémorer la chute de la royauté l’année précédente. Sur la place de la
Bastille, le président de la Convention tend à chaque représentant des
départements, chacun à leur tour, une coupe d’eau provenant des mamelles de la
statue de la régénération. L’un des premiers à suivre le rite s’exclame :
« Je touche aux bords de mon tombeau
mais en prenant cette coupe de mes lèvres, je crois renaître avec le genre
humain qui se régénère. »[13]
Il n’y a pas si longtemps non plus que l’État organisait des baptêmes
républicains !
Ce serait une erreur de croire que les révolutionnaires ne font
simplement que copier l’Église par manque d’inspiration ou pour être plus
efficace. Ils s’imposent comme étant supérieurs à l’Église au point de
vouloir la régénérer par la constitution civile du clergé, comme voulant être
une Église. Leurs prétentions sont très nettes. Camus le dira :
l’assemblée nationale est capable de changer la religion selon son bon vouloir[14].
La Nation décide à la fois son Église et son Credo.
L’appropriation du religieux par instrumentalisation puis par
substitution
L’appropriation se fait en deux grandes étapes : l’instrumentalisation
de l’Église par l’assujettissement puis la substitution en
constituant une nouvelle religion.
Avec la constitution civile du clergé, l’État soumet l’Église et
l’insère dans ses institutions. Elle devient son instrument et seule compte
son utilité sociale. Elle doit accomplir une fonction sous la direction de la
Nation, c’est-à-dire concrètement de l’État et du politique. Dans son rapport,
Louis Martineau fait une habile substitution. Au lieu d’affirmer que l’Église a
été fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ, il ne parle que des fonctions
qu’elle assure au service du peuple, du peuple tout entier, ce qui lui permet
alors de la présenter comme un service public de la religion et par
conséquent de légitimer les modalités d’élections. Ainsi l’Église n’est plus
qu’une administration de l’État, assurant une fonction publique et les évêques
et curés, des fonctionnaires, émanant de la nation. Les nécessités du
service public imposent les décisions de l’État. La régénération se traduit par
la naissance d’une Église républicaine, c’est-à-dire une Église totalement
dépendante de l’État comme cela n’a jamais été atteint en France.
Par la constitution civile du clergé et dans les événements qui
la suivent, les députés ont nettement voulu supprimer tout corps
ecclésiastique. L’évêque et le curé ne dépendent que des électeurs et
dirigent leur diocèse ou paroisse en liaison avec un comité. Ils doivent prêter
serment comme tout citoyen. Et comme tout citoyen, les autorités
ecclésiastiques ne peuvent prétendre participer en tant que telles aux
élections. Les députés ne veulent point l’existence de corps dans lequel pourrait
s’exprimer une volonté autre que celle de la nation. Il n’existe pas non
plus d’intérêt particulier mais un seul intérêt général. Nous comprenons
ainsi le refus de certains révolutionnaires de traiter des groupes particuliers
comme les Juifs et ainsi le rejet des propositions de l’abbé Grégoire. Et cet
intérêt général ne peut être connu et appliqué que par l’État. L’Église ne peut
donc devenir qu’une administration au service et sous la direction de l’État. Nous
voyons par conséquent en quoi l’Église est parfaitement incompatible avec
une telle idéologie. C’est aussi pourquoi l’individu doit s’effacer devant
la patrie. La Nation est finalement le Tout.
Puis à partir de 1793, avec une Église constitutionnelle
discréditée et combattue, perdant finalement sa raison d’être[15],
l’État remplace l’Église. Mieux encore, il crée une religion, celle de
la Raison, puis celle de l’Être suprême de Robespierre et enfin la théophilantropie[16].
Le politique fait de la théologie ! La fête en l’honneur de l’Être
suprême est sans-doute le point d’orgue de cette idéologie
théologico-politique.
Le sentiment religieux au secours de la révolution
Robespierre met le sentiment religieux au service de la
politique et mieux encore de la vertu du citoyen qui consiste à se
dévouer à l’intérêt général. Désormais, ce n’est plus l’Église qui est utile
mais le sentiment religieux. « Dans
le système de la Révolution française, ce qui est immoral est impolitique, ce
qui est corrupteur est contre-révolutionnaire. La faiblesse, les vices, les
préjugés sont le chemin de la royauté. »[17]
Il ne peut y avoir de politique sans morale publique. « Ce
qui produit ou remplace cet instinct précieux, », celui de faire le bien et d’éviter
le mal « ce qui supplée à
l’insuffisance de l’autorité humaine, c’est le sentiment religieux qu’imprime
dans les âmes l’idée de la sanction donnée aux préceptes de la morale par une
puissance supérieure à l’homme. »[18]
L’autorité humaine n’est pas suffisante pour faire plier l’homme. Elle a
besoin de s’appuyer sur le sentiment religieux. Il lui donne une puissance que
les décrets, la loi et les constitutions ne peuvent fournir.
L’État a donc besoin de magistrats de morale publique, qui seront
les prêtes. Le garant de la vertu de l’État est l’Être suprême, lui qui a
permis la république. « N’est-ce pas
lui dont la main immortelle, en gravant dans le cœur de l’homme le code de la
justice et de l’égalité, y traça la sentence de mort des tyrans? N’est-ce pas
lui qui, dès le commencement des temps, décréta la République et mit à l’ordre
du jour, pour tous les siècles et pour tous les peuples, la liberté, la bonne
foi et la justice ? »[19]
Dans son rapport à l’assemblée
nationale, Louis Martineau met Dieu comme garant de la constitution civile du
clergé.
L’odieuse résistance
Or, les partisans de la régénération découvrent avec stupeur que
tous les Français ne pensent pas comme eux, pire encore, que certains résistent
à leurs mesures salutaires. Leur réponse est assez rapide et ferme. Toute
personne qui refuse l’œuvre de régénération doit être supprimée. Elle est
alors assimilée au débris de l’ancien régime qu’il faut éliminer. Selon l’abbé
Grégoire, les prêtres réfractaires sont des ennemis de la nation, et sous
prétexte de religion, ils mènent des complots contre-révolutionnaires. Il
considère encore que les aristocrates sont des ennemis incurables. Ils
ne peuvent être régénérés. Les tièdes font aussi l’objet d’accusation.
C’est ainsi que la régénération passe par la discrimination
entre les « régénérables »
et les « non-régénérables »,
puis l’élimination de tous ceux qui ne peuvent être régénérés. « Il faut que les vrais amis de la République
se concertent pour écraser tous ceux qui tentent par un moyen quelconque
d’altérer la pureté des principes. »[20]
Et dès l’an II de la république, les révolutionnaires voient dans le
christianisme un obstacle à la régénération. Selon leur logique implacable,
il doit être éliminé. La régénération se fera contre lui…
Conclusion
L’emploi si souvent utilisé et abusé du terme de « régénération » au temps de la
révolution est très instructif. Il révèle un projet, une volonté de supprimer
tout ce qui existait pour faire naître un nouveau régime, une nouvelle société,
une nouvelle humanité par la loi et par la terreur, n’hésitant pas en
effet à éliminer tous les adversaires, tous les « dégénérés incurables ».
Cette œuvre est considérée comme parfaitement juste. De la révolution
sortira le citoyen exemplaire…
Le terme de « régénération »
s’applique aussi à l’Église, au clergé, au spirituel. Rien n’échappe à l’œuvre
révolutionnaire. C’est une démarche totalitaire. Mieux encore. L’Église
doit y participer. Elle est ainsi pleinement insérée dans les institutions,
devenant une administration comme tant d’autres. Les révolutionnaires l’utilisent,
ainsi que le sentiment religieux, pour exercer une plus grande domination
sur la population et les individus, c’est-à-dire pour assurer ce que l’État
ne peut pas faire ou ne pourra jamais le faire. Ainsi, contrairement à ce que
nous pensons généralement, la révolution a été le moment où l’État et
l’Église ont été totalement confondus. Cette confusion se manifeste au
moins par deux signes : l’assimilation du religieux par le politique et la
subordination de l’Église à l’État. En un mot, l’État a voulu s’emparer de
la puissance de l’Église et du pouvoir du religieux en voulant se
substituer à elle. Plus tard, un politique de la IIIe république affirmera que
« la République est selon nous un
véritable pouvoir spirituel. Nous ne le nions pas : c’est le pouvoir directeur
moral des citoyens. »[21]
La terreur révolutionnaire en est l’un des premiers résultats. Une telle
confusion donnera encore d’autres fruits terribles au XXe siècle.
Dans le projet révolutionnaire, nous retrouvons enfin la
prétention de l’État de vouloir diriger notre façon de penser et de vivre par
la force de la loi. C’est par elle qu’il nous est interdit de dénoncer
l’erreur et qui finit par nous faire accepter des choses inacceptables au nom
de liberté et de l’égalité ! Il n’a plus besoin de sentiment religieux. Il
a mieux désormais. Il dispose de la maîtrise de l’opinion. Nous ajouterons
même l’indifférence générale ou encore l’obéissance civique aveugle.
Il construit ainsi les citoyens de demain. Mais l’État n’est pas seul dans
cette entreprise. Dirige-t-il en effet la politique qu’il mène ?
N’oublions pas notamment la prétention de ceux qui veulent la « régénération » des hommes, parfois
au mépris d’eux-mêmes, cette fois-ci par l’usage immoral de la science et de
la technologie, ou encore par la tyrannie des minorités qui veulent
imposer leur conception de société. Contre de telles forces si méprisantes de
nos âmes, devons-nous encore rester impassibles ?
Notes et références
[1] Martineau Louis Simon, Rapport de M. Martineau, au nom du comité
ecclésiastique, sur la constitution du clergé, en annexe de la séance du 21
avril 1790 dans Archives Parlementaires de 1787 à 1860
- Première série (1787-1799) Tome XIII - Du 14 avril au 20 avril 1790, Paris,
Librairie Administrative P. Dupont, www.persee.fr.
[2] Jean-Joseph Mounier,
discours du 13 juillet 1789, archives parlementaires, tome VIII, dans La
Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard, Via Romana, 2014.
[3] Pour mieux connaître
l’abbé Grégoire, voir Émeraude, juillet 2019, article « L'abbé
Grégoire, un curé engagé » ; août 2019, article « L'abbé
Grégoire, un curé révolutionnaire ».
[4] Abbé Grégoire, Essai
sur la régénération physique, morale et politique des juifs, dans Les paradoxes
de la régénération révolutionnaire,
Alyssa Goldstein Sepinwall, Annales historiques de la Révolution
française, 321 | 2000, 69-90, https/journal.openedition.org.
[5] Voir Émeraude,
juillet 2019, article « L'abbé Grégoire, un curé engagé »
[6] M. de Bourge,
représentant de la commune de Paris, Lettre
au Comité de constitution sur l’affaire des juifs, Paris,
1790 dans
Les
paradoxes de la régénération révolutionnaire, Alyssa Goldstein Sepinwall.
[7] Jacques Thouret,
discours du 24 mars 1790, archives parlementaires, t. XII dans La Révolution
Française, Philippe Pichot-Bravard.
[8] Jacques Thouret,
discours du 24 mars 1790, archives parlementaires, t. XII dans La
Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard.
[9] Georges Jacques
Danton, séance du 21 septembre 1792, le Moniteur Universel, 22 septembre 1792,
dans La
Révolution Française, Philippe Pichot-Bravard.
[10] Abbé Grégoire,
Discours prononcé au nom du comité d’instruction publique le 25 Messidor an III, le
Moniteur Universel, 29 Messidor, dans La Révolution Française,
Philippe Pichot-Bravard.
[11] Pierre Birnbaum, Les
fous de la République : histoire politique des Juifs d’État, de Gambetta à
Vichy, 1992 dans l’abbé Grégoire dans son temps, Mayyada Kheir, Archives de sciences sociales des religions, 138,
avril - juin 2007, mis en ligne le 17 septembre 2007, journals.openedition.org.
[12] Lucien Jaume, Le religieux dans la Révolution française:
une autre légitimité Perspectives sur la génération révolutionnaire, de 1789 à
aujourd’hui, octobre 2015.
[13] Hérault de
Seychelles, dans L’idéologie de la régénération : ce legs délétère de la révolution,
Jean-François Bacot, revue le
Philosophoire, 2016/1 n°45, https.cairn.info.
[14] Intervention par Camus du 1er juin 1790, qu’il confirme encore le
27 novembre : voir Le Moniteur, t. IV
[15] Voire Émeraude,
juin 2019, article « La constitution civile du clergé : l'Église sous
le joug de l'État » ; juillet 2019, articles « La
constitution civile du clergé, un abus de pouvoir » et « La
constitution civile du clergé : division et persécution de l'Église ».
[16] La théophilantropie
est une sorte de religion naturelle, qui a reçu au début le soutien de l’État.
Elle professe l’existence d’un Dieu et l’immortalité de l’âme. Elle prône la
tolérance et la solidarité. Elle a aussi ses prêtres, voire des séminaires. Les
premières réunions cultuelles se déroulent dans les principales églises
parisiennes. En 1802, un décret l’abolit.
[17] Robespierre, Sur les principes de morale politique qui doivent
guider la Convention nationale dans l’administration intérieure de la
République, 17 pluviôse an II, 5
février 1794, dans Œuvres de Robespierre, t. X.
Robespierre, Textes
choisis, par Jean POPEREN, Éditions
sociales, 1974, t. III, dans Le religieux dans la Révolution française: une autre légitimité
Perspectives sur la génération révolutionnaire, de 1789 à aujourd’hui, Lucien Jaume,.
[18] Robespierre, Textes
choisis, par Jean Poperen, Éditions
sociales, 1974, t. III, p. 168, Œuvres, t. X
[19] Robespierre, 20 prairial an II, Le
Moniteur, t. XX dans Le religieux dans la Révolution française:
une autre légitimité Perspectives sur la génération révolutionnaire, de 1789 à
aujourd’hui,
Lucien Jaume.
[20] Grégoire et Jagot au citoyen Bizanet, commandant
militaire à Monaco, le 12 avril 1793 dans Henri Moris, Organisation
du département des Alpes-Maritimes formé du ci-devant comté de Nice et de la ci-devant
principauté de Monaco. Mars – avril 1793. Lettres des représentants du peuple
Grégoire et Jagot, chargés de cette organisation, Paris, 1915. Henri Moris a trouvé ces lettres aux AN,
D§125, dossier 1, et a affirmé que Grégoire semble être l’auteur de tout le
recueil (XXIV). Voir les paradoxes de la régénération révolutionnaire, Alyssa Goldstein Sepinwall.
[21] C. Renouvier, La Critique philosophique, n° 2, 1878, p. 307, cité par P. Cabanel, Le Dieu
de la République. Aux sources protestantes de la laïcité (1860-1900), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003,
dans Le religieux dans la
Révolution française: une autre légitimité Perspectives sur la génération
révolutionnaire, de 1789 à aujourd’hui, Lucien Jaume.
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