" La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la faute. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ? "(Saint Irénée, Contre les hérésies)


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samedi 13 septembre 2025

Saint Basile et Saint Ambroise : contre la soif de l'argent

Au IVe siècle, après des siècles de persécution, l’empire romain se convertit au christianisme. L’empereur a rejoint Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais cette victoire n’est qu’une étape sur le long cheminement de la foi. Tant de choses restent à faire. Tant d’obstacles doivent être surmontés. D’autres combats seront nécessaires. L’Église doit désormais convertir l’âme et le cœur des peuples et des législations afin d’enraciner les préceptes évangéliques dans la vie quotidienne et dans la société. De ses efforts sans-cesse renouvelés, naîtra une nouvelle civilisation dont, aujourd’hui, nous admirons encore les œuvres …

Mais, à l’aube de cette nouvelle ère, la situation économique et sociale de l’Empire romain est désastreuse. Les inégalités sociales ne cessent de croître. Selon un cycle bien connu, les riches deviennent plus riches quand les pauvres s’appauvrissent. Quand la misère ne peut cacher ses tristes haillons, le luxe étale sans gêne sa vaste parure. Les faibles, démunis et sans voix, ne font pas le poids devant les puissants qui ne cessent d’accroître leur richesse et leur pouvoir. Sans hésitation ni crainte, des voix se lèvent de l’Église pour protester et dénoncer la cupidité et la rapacité des plus riches. Elles portent une parole qui résonne encore de nos jours et nous enseigne sur la réalité d’un combat que l’Église n’a jamais cessé de mener pour le bien des âmes. Elle n’a pas en effet entendu les penseurs et théologiens modernes ou encore les novateurs ecclésiastiques contemporains pour s’attaquer à toute forme d’oppression et de pauvreté. Écoutons deux voix particulières, celles de Saint Basile et de Saint Ambroise …

Saint Basile (330-379), évêque de Césarée, un modèle d’évêque

Saint Basile est un des grands Pères de l’Église « que l'Eglise d'Orient tout comme celle d'Occident considère avec admiration, en raison de sa sainteté de vie, de l'excellence de sa doctrine et de la synthèse harmonieuse entre ses qualités spéculatives et pratiques. »[1]

Évêque de Césarée, en Cappadoce, dans l’actuelle Turquie, Saint Basile brille par sa science et son enseignement. En un temps troublé par les hérésies ariennes, il s’illustre dans le combat pour la foi et favorise la victoire de l’orthodoxie[2], n’hésitant pas à résister aux empereurs pour défendre les vérités et la liberté de l’Église.

Avant d’être appelé au siège épiscopal en 370, il se consacre à la vie monastique, fonde une communauté, dans laquelle la prière et le travail font partie intégrante de la vie des moines et encourage la fondation de monastères. De son expérience, il rédige une règle toujours en usage en Orient, qui a par ailleurs inspirée celle de Saint Benoît. En tant qu’évêque, Saint Basile réforme la liturgie orientale, et fait effort sur l’enseignement catéchétique, le gouvernement de l’Église et la nomination des évêques. Il défend fermement l’unité de l’Église, s’opposant aux schismes et aux divisions.

Saint Basile brille aussi par les œuvres de charité qu’il mène pour soulager la misère. Il vend la propriété familiale et distribue ses biens. Lorsqu’en l’hiver 368-369, une famine frappe la population, il nourrit les affamés, soigne les malades et réconforte les mourants. Autour de son église, il bâtit tout un espace de bâtisses pour accueillir les malades, les vieillards, les pèlerins ainsi que des contagieux, le tout financé par l’Église et par son héritage. Cet ensemble forme un complexe appelé « basiliade », « une sorte de ville de la miséricorde »[3].

Tel est Saint Basile le Grand, évêque et moine, « ascète, corps et d’âme »[4], homme de foi et d’action, homme profondément contemplatif et mystique, reconnu comme un précurseur du christianisme social. Il nous a laissés de nombreux sermons où prédomine la prédication morale. C’est naturellement dans ses homélies que nous allons retrouver son enseignement relatif à la richesse et à la pauvreté…

Contre le goût du luxe

Dans ses homélies, Saint Basile décrit une situation qui le scandalise : étalement et abondance des richesses, éclat et splendeur des demeures, magnificence et démesure des appareils de voyage, vastes propriétés qui s’étendent au-delà du raisonnable…. Pendant que certains sont frappés par la misère, d’autres ne cessent de dépenser inutilement et d’étaler leurs richesses.

Saint Basile dénonce alors ce goût du luxe. Aucun prétexte ne peut le justifier. Les excuses de ces riches qui se perdent dans le luxe comme leur frivolité ne pèsent guère devant l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ. Au lieu de l’entendre, ils préfèrent suive le démon qui « leur suggère mille moyens de faire des dépenses : il emploie mille artifices pour leur persuader que les choses inutiles et superflues sont absolument nécessaires, et que leur fortune n'est jamais suffisante. »[5] Au lieu de résister à cette voix perfide, ils succombent à la tentation, cherchant à nourrir leur faim insatiable

Ces hommes riches préfèrent la recherche de leurs jouissances qu’au soulagement des autres. Ils s’attachent ainsi aux biens qu’ils possèdent comme à une partie d’eux-mêmes, comme s’ils étaient possédés par leur richesse. Saint Basile leur demande plutôt de les dépenser avec sagesse, « et non pour en jouir dans le sein des délices »[6], et de s’en dépouiller avec joie en faveur des pauvres comme s’ils abandonnent un bien d’autrui. Quand viendra la mort, que deviendront leurs biens innombrables ? Il leur serait plus avantageux de chercher des biens incorruptibles et de conquérir le ciel. Au lieu de cela, ils verront la porte du ciel se refermer devant eux. « Vous n’avez pas eu compassion des autres ; on n’aura pas compassion pour vous. Vous avez refusé du pain ; vous n’obtiendrez pas la vie éternelle. »[7]

Saint Basile n’est pourtant pas surpris. « Rien de plus surprenant que de voir toutes les inventions du luxe. »[8] La richesse qui étale ainsi son insolence n’est que la manifestation d’une pauvreté profonde. Ces hommes riches ne sont finalement que des pauvres puisqu’ils ne peuvent satisfaire à leurs besoins insatiables comme en témoignent la profusion d’argent et de pouvoir. « Quand jouerez-vous enfin sans vous tourmenter continuellement pour faire de nouvelles acquisitions ? »[9] Le luxe ne peut non plus cacher la pauvreté de leur cœur et l’aveuglement de leur âme. « Ainsi, plus vous abondez en richesses, plus vous manquez de charité. »[10]

Contre la cupidité

L’autre accusation, la plus acerbe, porte sur l’avidité et la cupidité de son temps. Forts de leur richesse, des hommes ne cessent d’amasser des biens pour satisfaire des désirs insatiables, qui appellent d’autres trésors. Ainsi, dépouillent-ils les plus faibles pour accroître leur fortune. Ils s’accaparent des terres de leurs voisins pour étendre leur domaine. Comme Achab a fait périr Naboth à cause de son avidité ! « Rien ne résiste à la violence des richesses ; tout cède à leur tyrannie, tout redoute cette puissance énorme. »[11] Saint Basile évoque alors une réalité de son époque, l’expropriation des petits propriétaires par des puissants qui ne cessent d’étendre leur propriété. Il décrit les moyens qu’ils mettent en œuvre pour y parvenir : flatterie et discours fallacieux, subordination des témoins, corruption des juges, …

Saint Basile ne s’arrête pas à ces hommes puissants. Il s’attaque en fait à tous ceux qui, pour l’amour de l’argent, calomnient, volent ou tuent. « L'argent vous a été donné pour subvenir aux besoins de votre vie, et non pour vous porter au crime ; pour être la rançon de votre âme, et non l'occasion de votre perte. »[12] Ainsi, s’accumulent leurs péchés pour assouvir leur soif d’argent et de pouvoir. Or lors du jugement, leurs victimes s’élèveront contre eux. « Tout s'élèvera contre vous. Vos mauvaises actions, triste compagnie, vous entoureront. L'ombre suit le corps ; les péchés suivent les âmes et se montrent sans cesse à elles. »[13]

Contre l’avarice

Dans une homélie dédiée à l’avarice, Saint Basile compare l’attitude de deux hommes qui ont vécu dans la prospérité, l’un, le fameux Job, un riche qui a tout perdu, fortune, ami et santé, et l’autre, un riche de l’Évangile, propriétaire d’un champ qui veut détruire ses greniers pour en construire de plus grands afin d’amasser les fruits et de les mettre en réserve (cf. Luc, XII, 16-21). Si Job survit à ses épreuves et retrouve ce qu’il a perdu, le riche n’a jamais pu profiter de ces biens car « cette nuit même, on te demandera ton âme. »(Luc, XII, 20) Alors que Job ne cesse de louer Dieu qui lui a tant donné de bienfaits, le riche s’est montré égoïste et avare. Notre Seigneur Jésus-Christ montre toute la vanité de « celui qui thésaurise pour lui, et qui n’est point riche devant Dieu. » (Luc, XII, 21)

Saint Basile reproche à ces hommes avares de ne pas distribuer le superflu aux pauvres comme le demande la Sainte Écriture, comme le réclament les prophètes. « Ses greniers craquaient, trop étroits pour contenir le blé qu’on y avait entassé, mais son cœur cupide n’était pas rempli. »[14]

Or, cette abondance de richesse leur soulève bien des inquiétudes comme le souligne Saint Basile. Un avare est en effet un homme tourmenté, plein d’inquiétude « à cause de la fertilité de son domaine ». Il est ainsi « à plaindre pour les biens qu’il possède, plus à plaindre encore pour ceux qu’il attend. » Ainsi, sa richesse lui donne soucis, chagrins et embarras terribles. Et tout cela pour rien puisqu’il ne pourra jamais réaliser ce qu’il peut imaginer…

Saint Basile n’oublie pas non plus ceux qui thésaurisent pour gagner de l’argent en temps de famine. « Ne profite pas de la détresse pour vendre cher. N’attends pas la disette pour ouvrir tes greniers. » Ils deviennent des « trafiquants des calamités humaines ». Ils font « de la colère de Dieu une occasion d’accroître leur fortune. »[15]

Enfin, Saint Basile souligne les maux que provoquent l’avarice et la cupidité, aussi bien chez les pauvres, qui souffrent et gémissent, que chez les hommes riches qui sont en fait possédés par l’or qu’ils recherchent et accumulent. Sans-doute, l’avare comme le cupide se croient innocent. Ils ne sont ni violeur ni spoliateur. Mais « ce n’est pas le voleur qui est accusé ici, c’est celui qui ne partage pas qui est condamné »[16], répond Saint Basile…

Saint Ambroise, évêque de Milan (340-397)

Une autre voix s’élève aussi en Occident pour dénoncer l’avidité et la cupidité des hommes de son temps. Il s’agit de Saint Ambroise, évêque de Milan. Ancien gouverneur de province romaine, il est au courant des problèmes économiques et sociaux de son époque et entend les doléances de ses anciens administrés, devenus ses fidèles. Sa porte est aussi ouverte à leurs peines et à leurs remontrances. Il n’hésite pas alors à protester contre leur situation sociale au risque d’irriter les plus puissants dont l’empereur Théodose, tout en étant respectueux. Sur des sujets de foi et de moral, il tient aussi tête à eux. Cependant, il ne prétend pas contester l’ordre ou remettre en cause toute forme d’autorité mais il agit en défenseur de l’Église et des fidèles comme un bon pasteur à l’égard de son troupeau.

Saint Ambroise s’oppose à plusieurs reprises contre l’empereur, qui cherche notamment à s’accaparer des dons que de futurs prêtres ou diaconesses offrent traditionnellement à l’Église avant de rejoindre les rangs du clergé. Il s’en prend aussi aux impôts qui écrasent les petits propriétaires et les colons ou encore aux grands propriétaires qui s’accaparent des biens des plus faibles et à leur puissance qui finit par dépasser celle de l’État.

L’histoire de Naboth qui se répète

Vers 395, Saint Ambroise consacre un traité intitulé De Nabuthe aux problèmes sociaux. L’histoire de Naboth dépouillé par le roi Achab selon la Sainte Écriture lui sert d’appui à plusieurs reprises pour s’attaquer aux maux qui frappent les plus faibles. C’est en fait une histoire qui reste « contemporaine et journalière » car rares sont, en son époque, les hommes riches et puissants qui se contentent de ce qu’ils ont. « Combien d’Achab dans le monde ! », s’exclame-t-il ? Ou « de Naboths dépouillés ! »[17]  

Saint Ambroise décrit une situation désastreuse dont la cause réside dans la cupidité « des riches oppresseurs ». « Tels sont aujourd’hui les désordres qui affligent l’humanité. Le luxe des uns fait le désastre des autres. Partout des champs désolés, des habitations désertes, les grands chemins couverts de familles vagabondes, femmes et maris dépouillés, leurs enfants nus dans leur bras. »[18] Dans son sermon sur l’avarice, Saint Ambroise raconte l’histoire de pères qui abandonnent leurs enfants pour payer leurs dettes.

Un déséquilibre insupportable

Saint Ambroise rappelle que la terre n’appartient pas qu’à eux seuls et qu’elle doit être partagée entre tous les hommes, sans distinction, puisqu’ « elle fut créée pour être le commun domaine du riche et du pauvre »[19]. La terre appartient à tous. En fait, nous n’avons rien. Et le bien que nous acquérons est en fait « un bien que Dieu a mis en commun pour l’usage de tous. »[20] La nature ne distingue pas non plus dans les naissances et les morts. Nous entrons nus dans la vie, et à la fin de notre existence terrestre, nous verrons tous la corruption de notre cadavre. La seule différence entre le riche et le pauvre à l’heure de la mort est que le premier, en mourant, a plus à perdre que le second.

Or, en ne mettant pas de borne à leur soif d’argent et de pouvoir, les « riches oppresseurs » s’arroge le droit de l’occuper tout entière, ne laissant rien aux autres. Cette cupidité conduit donc à un déséquilibre entre le « riche oppresseur » qui dispose de tout quand le pauvre ne dispose plus rien. « Tout un peuple meurt de faim, et vos greniers sont clos ! »

Le devoir de partager les biens

En outre, le « riche oppresseur » a le moyen de répondre aux besoins vitaux des plus démunis mais il refuse de les satisfaire. « Il dépend de vous de sauver la vie à tant d’infortunés, et vous ne voulez pas ! » Saint Ambroise s’insurge donc contre ceux qui peuvent secourir leurs prochains mais le refusent en raison de leur cupidité et de leur avarice. Il ne s’oppose pas à la richesse ou au droit de la propriété mais à leur manque de charité.

Dans un autre ouvrage qu’il consacre à Tobie, Saint Ambroise définit une règle : « Donnez quand vous pouvez. Faites profiter les autres de ce qui vous ne sert pas. Prêtez-le comme s’il ne devait jamais vous êtes rendu, afin que, si on vous le rend, vous le receviez comme un gain et comme un profit. Si, en usant ainsi, vous venez à perdre votre argent, vous acquerrez la justice, vous gagnerez la miséricorde. »[21]

La pauvreté des riches

Comme Saint Basile, Saint Ambroise souligne la pauvreté qui domine les « riches oppresseurs ». Ces derniers prétendent être riches en accumulant leurs biens mais ce ne sont que des pauvres puisqu’ils sont incapables de satisfaire leurs désirs, sans cesse irrités par la soif de l’avarice, « un feu insatiable, qui s’accroît même de ce qu’elle dévore ! » Or, tant qu’on désire, on est pauvre. Qu’est-ce que finalement le pauvre ? « Celui à qui ce qu’il a suffi, ou bien celui qui convoite ce qui n’a pas ? »[22]

L’histoire d’Achab et de Naboth illustre ce renversement de rôle. Achab est dans l’affliction car il a trouvé un pauvre qui refuse d’abandonner son bien pour lui. Mais l’avarice l’enhardit à mépriser ses remords. « Allez, dit-elle, usez de votre pouvoir, ne vous alarmez de rien, ; la vigne de Naboth sera bientôt entre vos mains. Aussitôt, mensonges, calomnies, fourberies de toute façon, usures, concussions, pillages ; et, contre les remords de toutes les lois naturelles, cent nouvelles lois autorisent à piller. »[23] Endurci à toute compassion et charité, le « riche oppresseur » est finalement seul et ne connaît que lui-seul.

Conclusions

Le luxe à côté de la misère, l’abondance jouxtant le dénuement, le riche dédaignant le pauvre, … Ces scènes douloureuses qui causent scandale et colère ne sont pas l’apanage de notre société. Quelle génération ne les a pas connues ? Les pauvres ont toujours existé auprès des riches. La misère côtoie l’abondance. Il est alors simpliste d’accuser les riches et de glorifier les pauvres. Il est aussi facile de mettre la haine entre eux et de mettre fin à ce scandale par les armes et la révolte.

La Sainte Écriture nous raconte des histoires devenues classiques sur les rapports entre les riches et les pauvres, les puissants et les faibles. Notre Seigneur Jésus-Christ nous donne aussi des récits et des paraboles riches en enseignements. C’est donc naturellement sur la parole de Dieu que Saint Basile et Saint Ambroise s’appuient pour dénoncer les fautes et les crimes de ceux qui oppriment les faibles et les pauvres pour étendre leur richesse et leur pouvoir. Ils n’hésitent pas en effet à dénoncer durement et vivement leur rapacité et leur cupidité. Leurs mots sont durs et clairs. La vie chrétienne ne peut les tolérer…

Saint Basile et Saint Ambroise s’insurgent donc contre la recherche effrénée de l’argent et du pouvoir et contre l’égoïsme et l’indifférence à l’égard des pauvres. La cupidité et l’avarice sont deux plaies qui conduisent à une situation sociale effroyable des plus faibles et à un déséquilibre au sein de la société. Ce n’est ni la richesse ni le pouvoir qui en sont la cause, mais une disposition d’âme et de cœur. Ces deux Pères de l’Église vont donc à la racine des maux dont ils constatent les méfaits. La raison d’un déséquilibre social qui provoque un odieux scandale n’est pas dans une prétendue lutte de classe mais réside dans une autre lutte, celle qui demeure dans l’âme.

Leurs homélies soulignent aussi un mensonge, celui qui se terre dans l’âme de ces cupides et avares. Contrairement à l’image qu’ils veulent donner, ils ne sont ni riches ni puissants puisqu’ils sont esclaves de leurs biens. Et leur trésor n’est rien. Que devient-il à leur mort ? Pire. Il témoignera contre eux comme tous les cris et les larmes de leurs victimes. Car Dieu accorde un bien à l’homme pour répondre à ses besoins et pour servir le bien commun. Ainsi, ces Pères de l’Église définissent l’origine et la finalité de tout bien.

Saint Basile et Saint Ambroise ne se limitent pas à des dénonciations. Véritables pasteurs, ils rappellent aux riches les exigences de la charité chrétienne et leurs devoirs à l’égard de leurs prochains et plus spécialement des pauvres conformément à l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils leur proposent des moyens pour y répondre et ainsi connaître un bonheur dans l’éternité. Leur vie même est une leçon …

Mais ne nous trompons pas. Leurs actions ne se limitent pas au « christianisme social », qui n’est qu’un aspect de leur charité, qu’une priorité parmi bien d’autres. Chacun de ces évêques est en fait un « apôtre et ministre du Christ, dispensateur des mystères de Dieu, héraut du royaume, modèle et règle de piété, œil du corps de l'Eglise, pasteur des brebis du Christ, pieux médecin, père et nourricier, coopérateur de Dieu, vigneron de Dieu, bâtisseur du temple de Dieu »[24]. C’est un tout sans option…


Notes et références

[1] Benoît XVI, Audience générale du 4 juillet 2007, vatican.va.

[2] Dans le livre intitulé Contre Eunome, en 364, Saint Basile répond à l’arien Eunome, qui, dans son Apologie, récuse la divinité du Fils et du Saint Esprit. Dans son ouvrage, il défend la doctrine de la Sainte Trinité.

[3] Benoît XVI, Audience générale du 4 juillet 2007, vatican.va.

[4] Hans von Campauhensen, Les Pères grecs, 7, éditions de l’Orante, 1963, trad. O. Marbach.

[5] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches, Homélies, discours et lettres choisis de Saint Basile le Grand, trad. par l’abbé Auger, libraire-éditeur Guyot, 1827.

[6] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[7] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[8] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[9] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[10] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[11] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[12] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[13] Saint Basile de Césarée, Homélie contre les riches.

[14] Saint Basile de Césarée, Homélie contre l’avarice dans Homélies, discours et lettres choisis de Saint Basile le Grand, trad. par l’abbé Auger, libraire-éditeur Guyot, 1827

[15] Saint Basile de Césarée, Homélie contre l’avarice.

[16] Saint Basile de Césarée, Homélie contre l’avarice.

[17] Saint Ambroise, De Nabuthe.

[18] Saint Ambroise, De Nabuthe.

[19] Saint Ambroise, De Nabuthe.

[20] Saint Ambroise, De Nabuthe.

[21] Saint Ambroise, Tobie.

[22] Saint Ambroise, De Nabuthe.

[23] Saint Ambroise, Sermon sur l’avarice, trad. P. de la Rue.

[24] Saint Basile de Césarée, Moralia, 80, 11-20 dans Audience générale du 4 juillet 2007, Benoît XVI.


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