Adoptée
à l’unanimité, la constitution ouvre donc la voie à une réforme de la sainte messe. Désormais, nous allons tourner vers
sa mise en œuvre au travers de textes officiels qui instituent progressivement une
nouvelle messe. Notre article ne porte ni sur les changements proprement dits
ni sur leurs impacts dans les domaines liturgique et théologique …
Le
Consilium
Le
25 janvier 1964, par le motu proprio Sacram liturgiam, est institué un
organisme spécifique, le Consilium, « qui aura pour premier rôle de veiller à ce
que les prescriptions de la Constitution sur la liturgie soient saintement
appliquées. »[2] Il devra
réviser l’ensemble des livres
liturgiques en usage dans l’Eglise conformément aux demandes du deuxième
concile de Vatican. Le même document précise les modalités de changement, en
rappelant que « la réglementation de
la liturgie est du seul ressort de l’Eglise, c’est-à-dire de ce Siège
apostolique et, conformément au droit des évêques. En conséquence, il n’est
permis à personne d’autre, fût-il prêtre, d’ajouter, retrancher ou changer quoi
que ce soit en matière de liturgie »[3]. Présidé
par le cardinal Lercaro puis par le cardinal Gut, archevêque de Boulogne, il
est surtout animé par le lazariste Annibale Bugnini.
Le
Consilium est constitué de membres permanents qui ont droit de délibération et
de consulteurs chargés de préparer les travaux. De nombreux consulteurs
proviennent du Mouvement liturgique,
que Dom Lambert Beaudun a créé en 1909. Ce mouvement souhaite développer un
programme de renouveau pour la liturgie qui se veut théologique, liturgique et
pastoral.
1964
- Les premières étapes de la réforme liturgique
La
réforme liturgique s’est réalisée par étape au travers de décrets que publie le
Consilium en accord avec la Sacrée Congrégation des rites.
En
France, en attendant les prescriptions officielles
En
novembre 1964, une troisième ordonnance[6] modifie
encore la messe tout en soulignant que ces modifications ont un caractère
limité pour éviter les décisions qui préjugeraient de la réforme générale
actuellement en étude. La « prière
universelle » est ainsi introduite à la messe. « Les fidèles prient aux intentions de l’Eglise
et du monde. » L’ordonnance définit la langue française comme langue liturgique, qui peut être « largement introduite dans la messe »
sans en être une obligation. Son usage est réservé aux messes chantées ou lues
avec « présence du peuple ».
L’ordonnance souhaite que les modifications soient apportées résolument mais par étape et selon une progression jugée la
meilleure. Enfin, elle annonce « une
réforme plus fondamentale ».
Le
20 juillet 1965, de nouvelles directives pratiques de la commission épiscopale
de liturgie[7]
définit une nouvelle disposition des
églises puisque « la réforme
liturgique ne peut se limiter à quelques changements dans la teneur des textes
lus par le ministre, ou dans les gestes des célébrants. » Elle « transforme la relation entre le célébrant et
les fidèles. » Il précise qu’elle donne « la primauté aux changements de mentalité ». Elle nécessite une
nouvelle répartition des acteurs, « quoique
profondément traditionnelle ». Le texte en appelle néanmoins à la
prudence, à ne pas « vouloir faire
du neuf à tout prix ». Par ailleurs, les fidèles qui accepteront
« de bon ou de mauvais gré »
devront y être préparés par « l’éducation
pastorale ».
1965
- Une messe de transition
Le
décret apporte trois grandes innovations. D’abord, il divise la messe en deux parties bien distinctesz, y compris
pour le lieu de la célébration : la
liturgie de la parole au siège ou à l’ambon, et la liturgie de l’Eucharistie à l’autel, de sorte que le prêtre ne
se rend à l’autel que pour la seconde partie. La liturgie de la parole est bien
différente de la partie équivalente de la messe traditionnelle. La deuxième
innovation porte sur la façon de dire les prières. Des prières autrefois récitées en privée par le prêtre sont désormais
proclamées par le célébrant ou chantées par l’assemblée des fidèles. Elles sont
dites en langues vernaculaires. Enfin, troisième grande innovation, il est
permis au prêtre d’adapter la liturgie parmi des choix possibles sans néanmoins
définir de critères. Le Notre Père peut ainsi être chanté ou
récité selon sa convenance.
Enfin,
notons plusieurs autres nouveautés : l’institution de la prière
universelle, l’autorisation de dire la messe face aux fidèles, de communier
sous les deux espèces, et de communier debout. Les gestes sont simplifiés par
la suppression d’encensements, de génuflexions, de signements et de baisers sur
l’autel. Les lectures de l’Épître et de l’Évangile se font aussi
face à l’assemblée.
Cependant,
malgré les modifications importantes, le nouvel Ordo Missae est présenté
comme un « rituel de transition »[10] entre
la liturgie du Concile de Trente et celle du deuxième concile du Vatican.
1967
- La « messe normative », première version de la nouvelle messe
Le
4 mai 1967, le Consilium publie une deuxième instruction, intitulée Tres
abhinc annos, pour la juste application de la Constitution sur la
Liturgie. La principale innovation porte
sur le canon, c’est-à-dire la partie la plus sacrée de la messe. Dans la
messe traditionnelle, elle est dite en latin par le prêtre à voix basse. Rompant
avec cette discipline, l’instruction donne la possibilité au prêtre de réciter le canon à haute voix. « Le prêtre peut, lorsque cela est opportun,
réciter le canon à haute voix. » En outre, il peut être dit en langue vernaculaire.
Le
14 octobre 1967, une nouvelle messe, dite « messe normative », est présentée aux évêques réunis à Rome en
synode. Elle supprime de nombreuses prières comme le Kyrie, le Gloria
et l’Offertoire.
Sont aussi supprimés l’intercession des saints, le souvenir des âmes du
purgatoire, l’offrande personnelle du prêtre. Elle modifie enfin les paroles de
la consécration. En outre, seule la langue vernaculaire est utilisée. La
présentation de la « messe normative »
provoque « une vive opposition »,
« de nombreuses » et « substantielles réserves »[11]. Sur
187 votants, elle obtient en effet 71 votes positifs, 47 votes négatifs, 62
réserves, 2 abstentions.
1969
- La constitution apostolique Missale Romanum
Le
3 avril 1969, Paul VI publie la constitution apostolique Missale Romanum
promulguant le Missel romain « restauré
par décret du deuxième concile du Vatican »[12].
L’instruction
précise que la révision du Missel romain n’a pas été faite à
l’improviste. Elle s’appuie sur les
richesses doctrinales et spirituelles des sources liturgiques les plus
anciennes, découvertes et publiées, et sur la liturgie orientale, ou encore, selon la préface du Missel
romain, sur « les progrès
que la science liturgique a effectué durant les quatre derniers siècles ».
Dans une audience du 19 novembre 1969[14], Paul
VI rappelle que la réforme « n’est
pas l’improvisation d’un amateur » mais que « c’est une loi pensée par les spécialistes
autorisées de la sainte Liturgie, longtemps discutée et étudiée ».
La
nouvelle messe selon la constitution apostolique Missale Romanum
La
seconde partie forme la liturgie eucharistique. La constitution précise qu’elle
est « l’innovation majeure »[15]. Elle
rappelle en effet que la prière de
consécration, appelée dans le texte « la règle de l’action sacrée », est demeurée invariable dans le
rite romain contrairement aux liturgies orientales. Elle propose désormais un
choix entre quatre prières, « puisées
à l’antique tradition ou nouvellement composées ».
Les
modifications apportées par les différents décrets et institutions sont
reprises. Des antiennes et des oraisons ont été supprimées ou modifiées. Des
prières dites autrefois par le prêtre sont désormais acclamées par des fidèles.
Contrairement à la messe traditionnelle, il existe de nombreuses prescriptions
de choix possibles pour le célébrant, y compris pour le Credo.
Le
dernier changement que nous voulons évoquer est la quasi-absence du terme de
« sacrifice » dans le Missel
romain de 1969. Le titre même de la troisième partie traite de la célébration eucharistique alors que
dans la messe traditionnelle, elle désignait le sacrifice.
1969
- La communion à la main
L’instruction
nous informe que les évêques ont été interrogés sur la pertinence de modifier
la pratique de la communion et sur le choix d’une communion à la main. « Une forte majorité estime que rien ne doit
être changé à la discipline actuelle et que si on la changeait cela offenserait
le sentiment et la sensibilité spirituelle de ces évêques et de nombreux
fidèles. »
Par
conséquent, le Saint Siège décide de maintenir
la distribution traditionnelle de la Sainte Communion, par un prêtre et sur
la bouche du fidèle. Cependant, « là
où s’est déjà introduit un usage différent – celui de déposer la Sainte
Communion à la main », l’instruction l’autorise sous condition de
maintenir le respect dû à la sainte Eucharistie. Pour établir cet usage, elle
en définit les modalités : vote à la majorité des deux tiers par la
conférence épiscopale suivie de l’autorisation du Saint Siège.
Enfin,
dans une lettre jointe à la constitution, la Sacrée Congrégation pour le culte
divin autorise les évêques de France de distribuer la Sainte Communion dans la
main des fidèles « à condition que
soient évités toute occasion de surprise de la part des fidèles et tout danger
d’irrévérence envers l’Eucharistie. » En outre, cet usage n’exclut pas la pratique traditionnelle. « En effet, les deux manières de communier
peuvent coexister sans difficulté dans la même action liturgique. »
1969
- Les déclarations de Paul VI
Paul
VI nous prévient que les changements nous dérangeront comme toutes les nouveautés
qui changent nos habitudes. Mais précise-t-il, ils amèneront les fidèles
« à sortir de leurs petites
dévotions personnelles ou de leur assoupissement habituel. » Et par
ailleurs, note-t-il, qui fait attention aux gestes et paroles tant nous y
sommes habitués ? Les personnes pieuses qui « avaient leur façon respectable de suivre la messe […] se sentiront maintenant privées de leurs
pensées habituelles et obligées d’en suivre d’autres. » …
Le
premier motif de ces changements, selon toujours Paul VI, est l’obéissance au concile et donc aux évêques
qui doivent interpréter et exécuter ses prescriptions. Il évoque aussi le pouvoir des prêtres qui secondent les
évêques. « La prière de l’Eglise »,
nous dit-il, « trouve son expression
la plus autorisée dans l’évêques, et donc dans les prêtres qui le secondent
dans son ministère. »
Autre
motif de changement, Paul VI évoque l’idée
d’une mutation de l’Eglise, du souffle de l’Esprit Saint qui « l’oblige à renouveler l’art mystérieux de la
prière » afin d’ « associer
d’une façon plus intime et efficace l’assemblée des fidèles aux rites officiels
de la messe, tant ceux de la Parole de Dieu que ceux du sacrifice
eucharistique. » Il ne s’agit de les « associer » au rite lui-même en raison de leur « sacerdoce royal ».
Paul
VI finit son allocution en rappelant que « la messe a fondamentalement gardé sa ligne traditionnelle, non
seulement dans son sens théologique, mais aussi dans son sens spirituel ».
Le sens en sera même enrichi pour une plus grande simplicité de la cérémonie,
la variété et l’abondance des textes, par des silences qui « soulignent le caractère plus profond du rite »,
par l’action combinée des différents ministres… De même dans son allocution du
19 novembre, il rappelle que « rien
n’est changée dans la substance de notre messe traditionnelle. »
Désobéissance
à la constitution Sacrosanctum Concilium ?
Nous
pouvons d’abord être surpris d’un profond décalage entre les principes
et normes que définit la constitution Sacrosanctum Consilium et les
modifications apportées à la messe traditionnelle, la dépassant sur plusieurs
points. L’un des objectifs du deuxième concile de Vatican est de faciliter la
participation des fidèles mais avec prudence et selon le principe de la
nécessité par une restauration de la messe. Or, que reste-t-il de la messe traditionnelle ? Etait-il
nécessaire de changer la formule de consécration invariable depuis des siècles
et de la réciter à haute voix en langue vernaculaire, la faisant ainsi perdre
son caractère sacré ? Alors que la constitution maintient le latin comme
langue liturgique tout en autorisant l’usage de la langue vernaculaire de
manière limitée, le latin a en pratique quasiment disparu. La communion à la
main ou encore la messe face aux fidèles, pratiques d’abord non autorisées devenues
normes, étaient-ils aussi une nécessité ?
En
outre, que disent les auteurs de la nouvelle messe ? Il suffit de les
entendre pour comprendre que les changements mis en œuvre sont « graves » et qu’ils répondent à un
« esprit nouveau ».
Pourtant, les mêmes acteurs nous disent que la messe reste traditionnelle dans
ses lignes, qu’ils ne cessent de suivre les objectifs de la constitution Sacrosanctum
Concilium…
Une
anarchie liturgique ?
Il
est vrai que les textes incitent aux changements et aux expériences. La
nouvelle messe accorde aussi au célébrant de nombreuses initiatives et une
souplesse dans les choix sans pourtant en déterminer des critères. La sainte
messe dépend finalement du choix du célébrant. C’est ainsi que contrairement
aux volontés du deuxième concile de Vatican, les messes sont différentes non
seulement entre diocèses voisins mais aussi entre deux églises dans une même
ville…
Participation
extérieure contre recueillement ?
Conclusions
Le
résultat des changements est hélas bien connu. Le temps fait en effet entendre
sa leçon. Au lieu de participer davantage à la sainte messe, beaucoup de
fidèles ont finalement quitté les églises, ne supportant plus les modifications
qui leur sont infligées au mépris d’eux-mêmes. La pratique était certes déjà en
baisse mais les changements n’ont pas freiné cette évolution, bien au contraire.
Désormais, cette baisse est vertigineuse. En dépit du mépris et des obstacles
qu’ils ont subis, et l’intransigeance qui a accompagné les changements, des
prêtres et des fidèles ont persisté à suivre la messe traditionnelle, qui, de
nos jours, attire davantage la jeunesse …
En
2001, le Saint Siège a publié une cinquième instruction pour la correcte
application de la constitution Sacrosanctum Concilium sur la sainte
liturgie du concile de Vatican II. En 2004, un nouveau document liste « les abus, même très graves, contre la nature
de la Liturgie et des sacrements, et aussi contre la tradition et l’autorité de
l’Eglise, qui, à notre époque, affligent fréquemment les célébrations
liturgiques dans tel et tel milieu ecclésial. » Selon le cardinal
Ratzinger, futur pape Benoit XVI, « la
réforme liturgique, dans sa réalisation concrète, s’est éloignée toujours
davantage de cette origine »[19],
c’est-à-dire de la nature première du mouvement liturgique. « Le résultat n’a pas été une réanimation mais
une dévastation. » Il dénonce ceux
qui ont fabriqué une liturgie au lieu de la faire croître. « À place de la liturgie fruit d’un
développement continu, on a mis une liturgie fabriquée », au gré des
modes, de la bêtise humaine, de la médiocrité…
[1] Voir Emeraude,
février 2023, article « La sainte
messe au cœur de l’Eglise : la constitution Sacrosanctum Concilium, une tentative
de restauration liturgique ».
[2] Paul VI,
Motu Proprio Sacram Liturgiam, ordonnant l’entrée en vigueur de certaines
prescriptions de la Constitution sur la liturgie, 25 janvier 1964.
[3] Paul VI,
Motu Proprio Sacram Liturgiam, n°11.
[4] La
langue vernaculaire est la langue parlée.
[5]
Commission épiscopale de liturgie, Directives pratiques proposées aux évêques,
n°2, janvier 1964.
[6]
Commission épiscopale de liturgie, Directives pratiques de la commission
épiscopale de Liturgie, novembre 1964.
[7]
Commission épiscopale de liturgie, Directives pratiques sur le renouveau
liturgique et la disposition des églises, 20 juillet 1965.
[8]
Concilium et Congrégation des Rites, décret portant sur Ordo Missae : Ritus sevandus
et De defectibus, janvier 1965.
[9] Ce sont
les « Ritus servandus in
celebratione Missae » et « De
defectibus in celebratione Missae occurrentibus ».
[10] Père
Journel, Les rites de la messe en 1965, Desclée, 1965. Père Journel est
une des personnalités du mouvement liturgique et du Centre National de Pastoral
Liturgique.
[11]
Cardinal Ottaviani, préfet de la Congrégation de la Foi, et cardinal Bacci,
Lettre à Paul VI, Bref examen critique de la Nouvelle Messe, 1969.
[12] Paul
VI, Constitution
apostolique Missale romanum, 3 avril 1969, liturgie.catholique.fr.
[13] Paul
VI, Constitution
apostolique Missale romanum, 2.
[14] Paul VI, Audience aux diocèses d’Italie, le 19 novembre 1969.
[15] Paul
VI, Constitution
apostolique Missale romanum, 6.
[16] Sacrée
Congrégation pour le culte divin, Instruction Memoriale Domini
regardant l’autorisation de recevoir la Sainte Communion dans la main, là où
cet usage s’était déjà introduite, suivie de la lettre « en réponse à la
demande », rédigée en langue française et adressée aux Evêques de France,
29 mai 1969.
[17] Paul VI, Audience générale, le 26 novembre 1969, publié dans l’Observatore Romano du 27 novembre. Voir le texte en italien sur vatican.va.
[18] Benoit
XVI, Lettre
aux évêques qui accompagne la lettre apostolique « Motu Proptio
Data » Summorum Pontificum, sur l’usage de la liturgie romaine
antérieure à la réforme de 1970, 7 juillet 2007.
[19]
Cardinal Ratzinger, préface, La réforme liturgique en question,
Mgr Klaus Gambier, traduction Simone Wallon, éditions Sainte-Madeleine, 1992.Audience aux diocèses d’Italie, le 19 novembre 1969.
[15] Paul
VI, Constitution
apostolique Missale romanum, 6.
[16] Sacrée
Congrégation pour le culte divin, Instruction Memoriale Domini
regardant l’autorisation de recevoir la Sainte Communion dans la main, là où
cet usage s’était déjà introduite, suivie de la lettre « en réponse à la
demande », rédigée en langue française et adressée aux Evêques de France,
29 mai 1969.
[17] Paul VI, Audience générale, le 26 novembre 1969, publié dans l’Observatore Romano du 27 novembre. Voir le texte en italien sur vatican.va.
[18] Benoit
XVI, Lettre
aux évêques qui accompagne la lettre apostolique « Motu Proptio
Data » Summorum Pontificum, sur l’usage de la liturgie romaine
antérieure à la réforme de 1970, 7 juillet 2007.
[19]
Cardinal Ratzinger, préface, La réforme liturgique en question,
Mgr Klaus Gambier, traduction Simone Wallon, éditions Sainte-Madeleine, 1992.
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