Les
mots sont parfois impuissants à exprimer des réalités. Ils peuvent aussi être
inaudibles pour ceux qui ne peuvent pas les entendre. Et quand ils parviennent
à nous, ils peuvent encore ne point nous toucher. Leur impuissance ou leur
mauvais usage n’en est pas toujours la cause. Nous pouvons également être mal
disposés à les saisir. C’est pourquoi la prédication ne se réduit pas à des
œuvres écrites ou à des discours bien arrangés. Elle peut en effet revêtir de
nombreuses autres formes capables de rendre visibles des réalités invisibles
afin de nous instruire puis de nous élever. Et parmi ces réalités, nous
pouvons compter celles qui touchent notre foi, par exemple les vérités que Dieu
nous a révélées et qu’enseigne l’Eglise. Ces vérités peuvent s’incarner admirablement
dans des peintures, des sculptures, des chants, et dans d’autres arts où
l’homme s’excelle au travers d’œuvres qui échappent à leur créateur et au temps,
œuvres qui ne cessent d’éblouir ceux qui les contemplent. Mais faut-il encore
être bien disposé à les saisir convenablement ! Une œuvre religieuses
risque de ne toucher que notre cœur et de n’éveiller en nous que de précieuses
émotions pour un court instant sans affecter en profondeur notre
intelligence et notre âme.
Quand
nous songeons à des chefs d’œuvre qui incarnent notre foi de manière admirable,
nous nous tournons instinctivement vers Saint Fra Angelico (1395-1455).
Ses œuvres, toutes de grande beauté, nous émerveillent et nous élèvent véritablement
au point qu’après chaque émerveillement, nous ne sommes plus vraiment ce que
nous étions. À force de façonner le ciel et de côtoyer le sacré, il a su
peindre avec des doigts d’ange. Parmi ses sources d’inspiration, nous pouvons
citer la vie de Sainte Marie et plus particulièrement la scène de
l’Annonciation. C’est ainsi que dans le cadre de notre étude, nous allons étudier
l’une de ses œuvres, l’Annonciation de Cortone…
Fra
Angelico, l’artisan de Dieu
En ce début du XVe
siècle, Florence est
déjà plongée dans la passion bouillonnante de l’art. Peinture, architecture,
sculpture, tout est emporté dans un élan irrésistible. La Renaissance émerge et fleurit dans cette cité toscane où
s’édifie et s’élève peu à peu un dôme majestueux et gigantesque, œuvre
puissante de Brunelleschi. Venus des villes italiennes et de l’Europe, nombreux
sont les artisans et les corporations qui s’animent et s’illustrent dans les
chapelles et les églises. De leurs mains prodigieuses, délicates et raffinées,
naisse et grandit le fameux Quattrocento. Un siècle plus tôt, Giotto y avait
déjà renouvelé l’art par son réalisme vivant et concret. Au début du XVe siècle,
d’autres grands émergent, tels le peintre et moine camaldule Don Lorenzo (1370-1424) venu de Sienne,
avec sa peinture subtile et sa pieuse sensibilité, ses personnages effilés et
sa mystérieuse lumière…
Le
31 octobre 1417, un jeune campagnard et déjà peintre, Guido di Pietro, entre dans la fabuleuse cité et adhère à une
confrérie religieuse, la compagnie de Saint Nicolas, près de l’église du
Carmine en tant que peintre et enlumineur. Sous l’influence de son maître Don
Lorenzo, le jeune artiste travaille son art, notamment dans l’église de Santo
Stafano al Ponto où il peint un retable d’autel sur bois.
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Fra Angelico de Fiesole Michel Dumas (1812-1885) Musée de Langre
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Vers
1420, Guido entre au couvent dominicain observant
de Fiesole sur les collines qui dominent Florence. Le jeune artiste prend alors
le nom de Fra Giovanni, c’est-à-dire
de Frère Jean, en souvenir peut-être de Fra
Giovanni Dominici (1357-1419), le fondateur du couvent, un de ceux qui ont
réformé l’ordre dominicain selon une plus grande rigueur et qui ont œuvré pour
résoudre le grand schisme qui a divisé et scandalisé le monde chrétien pendant
quarante ans, schisme qui s’achève en 1418.
Sous l’autorité du
prieur Fra Antonino Pierozzi (1389-1459), futur
Saint Antonin, grand théologien et maître spirituel, Fra Giovanni se forme et
découvre notamment l’enseignement des grands scolastiques du XIIIe siècle, en
particulier Saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique. C’est en se nourrissant de leurs manuscrits qu’il peint ses œuvres…
Ordonné
prêtre vers 1429, Fra Giovani assume toutes les activités de frère prêcheur et
occupe des charges importantes au sein de son couvent, demeurant fidèle aux règles de la communauté
dominicaine. En 1432, il exerce la charge de vicaire pendant un an. Comme
celle de tous les disciples de Saint Dominique, sa vocation est et reste la prédication auprès des infidèles et des
hérétiques pour la plus grande gloire de Dieu. Sa force ne réside pas dans la
voix ou dans l’écrit comme ses illustres prédécesseurs. Son art consiste à peindre…
De
ses mains et de ses pinceaux délicats et graves, de ses prières et oraisons,
sortiront des retables, des fresques et des miniatures, ou encore des volets et
panneaux d’armoires, œuvres toutes puissantes et merveilleuses comme provenant
d’un ange venu chanter les merveilles de Dieu...
En
1433, le couvent dominicain de Cortone
commande à Fra Giovani un retable représentant l’annonciation pour un autel
dédié à la Sainte Vierge. Il est actuellement déposé dans le musée diocésain de
cette ville.
Le
retable, œuvre pour la gloire de Dieu
L’autel
représente Notre Seigneur Jésus-Christ. Rien
ne doit y être posé hors des célébrations religieuses. C’est pourquoi vers la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle,
parait derrière l’autel un rebord
sur laquelle sont posés des objets liturgiques et des candélabres puis une paroi surélevée, de pierre ou de bois,
ornée de bas-relief et de peintures. C’est ainsi que naît le retable,
d’abord de faible taille, désignant alors le tableau d’autel, puis de grandes
dimensions, surtout à partir du XVIe siècle, devenant de véritables œuvres
d’art, vrais monuments de niches, de statues, de colonnes encadrant parfois un
grand tableau…
Le
retable est structuré en compartiments horizontaux, les registres, et
verticaux, les travées. Dans sa partie
inférieure du retable, la prédelle,
peinte ou sculptée, le plus souvent divisée en plusieurs panneaux, illustre des
épisodes de Notre Seigneur Jésus-Christ, de Sainte Marie ou d’un Saint. Elle
est une sorte de gradin intermédiaire posé sur l’autel. Dans sa partie centrale, des piliers de bois, les pilastres,
entourent ou séparent un ou plusieurs panneaux sculptés ou peints,
comprenant souvent des volets mobiles qui se replient sur la partie centrale.
Enfin, dans sa partie supérieure, le
retable peut être surmonté de différents ornements comme des frontons, des clochetons,
un gâble,…
Ainsi,
au-delà de sa fonction utilitaire,
le retable est devenu un véritable livre
d’illustration ouvert à tous, support favorable à l’instruction des
fidèles. L’abondance décorative et la richesse constituent aussi un hommage à Dieu. Les meilleurs
artistes sont alors appelés pour le décorer et en faire un véritable chef
d’œuvre …
L’Annonciation,
source d’inspiration
Fra
Giovanni a réalisé de nombreuses peintures ou miniatures représentant la scène
de l’Annonciation,
le jour où l’archange Saint Gabriel annonce à Sainte Marie la bonne et heureuse
nouvelle, jour où humble et obéissante, la Sainte Vierge prononce son Fiat,
jour enfin où se produit un autre mystère, celui de l’Incarnation…
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Domenico Veneziano, Prédelle du retable de Santa Lucia dei Magnoli, 1445, Cambridge |
Il
n’est pas le seul à être inspiré par ce mystère. Nombreux sont en effet les
artistes chrétiens qui multiplient les images de cet instant solennel où le
ciel et la terre se rencontrent, où se réalise la promesse tant annoncée, tant
attendue, selon l’Évangile selon Saint Luc (Luc, I, 26-38). L’image
de Saint Gabriel et de Sainte Marie réunis se retrouve partout dans les églises, en Orient comme en Occident. La plus ancienne
encore visible se trouve dans les catacombes de Priscille à Rome, dans la
peinture d’une voûte, datant du IVe
siècle. Dans la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeur, construite au Ve
siècle, elle est la première scène à gauche dans l’arc de triomphe. Dans
l’église byzantine, elle est au-dessous de la coupole, où resplendit au milieu
des ors le Christ Pantocrator, entre le ciel et la terre, sur les vantaux de
l’iconostase qui marque la limite au-delà de laquelle les simples fidèles ne
peuvent accéder, ou encore peinte sur de nombreuses icônes. Dans la chrétienté
latine, les Annonciations se multiplient dans les églises, notamment sur les panneaux
centraux des retables comme celui de Cortone...
Le
retable de Cortone
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La Visitation, détail de la palestre |
Maître
de l’Annonciation, Fra Giovanni réalise donc les peintures du retable de
Cortone dont le panneau central
représente l’Annonciation. C’est un cadre carré qui mesure cent
quatre-vingt centimètres de large. Il est somptueusement encadré de pilastres
corinthiens cannelés. La palestre
illustre cinq scènes de la vie de Sainte Marie, depuis le mariage de Sainte
Marie jusqu’à sa Dormition
sans vraiment de séparation comme si elles font partie d’un même paysage. Dans
la scène de la Visitation, où Sainte Marie et Sainte Élisabeth sont seules près
d’un mur ombragé, nous distinguons le lac de Trasimène,
discrète allusion locale. Sous les
pilastres, sont peintes deux scènes
de la vie de Saint Dominique,
à gauche, sa naissance, et à droite, l’apparition de Sainte Marie à Saint
Dominique lui remettant l’habit de l’ordre dominicain.
La
scène de l’Annonciation se déroule dans une loggia à l’architecture spacieuse
au plafond bleu couvert d’étoiles soutenu par des colonnes aux chapiteaux
corinthiens. Ce ciel nous rappelle la bande bleue que nous retrouvons
généralement dans les peintures représentant le couronnement de Sainte Marie.
Le sol est en marbre avec des écailles peintes. La loggia donne accès à deux
chambres…
En
regardant la loggia, avec ses trois arcades latérales, nous devinons la
présence d’une troisième colonne. Sainte Marie est ainsi au centre de la pièce.
Adam
et Ève chassés du Paradis
En
pleine nuit, Sainte Marie et l’ange Gabriel sont face à face, éclairés par leur
présence et leur auréole. Pourtant, notre regard se laisse aussitôt emmené
au-delà du portique vers l’extérieur, très loin, en haut et à gauche, dans l’obscurité.
Une autre scène s’y déroule au sommet d’une montagne. Un ange brandit un glaive
et chasse un homme désespéré, les mains posées sur le visage, et une femme aux
mains jointes en un geste d’imploration. Au bras droit de l’homme est accrochée
une houe. Nous assistons ainsi à une
scène de la Genèse
au cours de laquelle Adam et Ève sont chassés du paradis, les deux punis par
Dieu après leur désobéissance, portant avec eux le péché originel.
Ils avancent tous les deux dans la même direction sur une crête brune et aride
sous un ciel de plomb menaçant. À leur tour, ils nous conduisent à la loggia
comme les arcades latérales…
Le
jardin fleuri
Entre
ces deux scènes, entre la condamnation des premiers parents et l’annonce à
Sainte Marie, depuis l’ocre de la pente rocheuse au portique illuminé, se
déploie un paysage. Une barrière de bois clôture un jardin fleuri, allusion à
l’emblème marial que chante le Cantique des cantiques. Le jardin clos qui entoure la loggia
symbolise la pureté et la virginité.
Sainte Marie est le jardin clos virginal destiné à recevoir la fleur divine.
Derrière
cette barrière, se détachent deux arbres. Le premier porte de multiples fruits,
un feuillage dense et sombre : représente-t-il l’arbre de la science, l’arbre du fruit défendu ? Le second arbre est
un palmier dont le feuillage est l’attribut du martyr ou encore la récompense
de la victoire : il rappelle l’arbre
de la vie, la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ. Aux pieds du palmier,
nous distinguons deux roses blanches qui débordent de la clôture, détail qui
nous renvoie encore à Sainte Marie, la rose mystique. Nous distinguons aussi
des roses rouges…
Enfin,
au premier plan, sur une étendue plate, se dispose un pré fleuri, qui suggère
parfum et fraîcheur, assez gracieux pour recevoir les premiers pas de l’ange
venu du ciel annoncer la maternité divine…
L’ange
Saint Gabriel en génuflexion devant la Sainte Vierge
De
retour à la loggia, nous contemplons à notre droite Saint Gabriel. Aux ailes
largement déployés, recouvertes de fines glaçures de lumière et de couleur, l’ange
s’avance et s’incline devant Sainte Marie. Il est vêtu d’un habit rose
richement brodé d’or et de pierres précieuses, orné d’un somptueux parement
tout au long duquel court une écriture mystérieuse faites de belles lettres
enlacées, imbriquées les unes dans les autres.
Le
visage de l’ange se tend vers la Sainte Vierge avec un regard soutenu et des
mains expressives. L’index gauche semble indiquer la colombe qui apparaît
au-dessus de la Sainte Vierge dans une boule de feu et représente le Saint
Esprit. De ses lèvres sortent des paroles qui s’élèvent selon une ligne
incurvée : « Spiritus Sanctus
superveniet in te », c’est-à-dire « Le Saint Esprit viendra sur toi ». Puis l’index de la main
droite est tendu vers Sainte Marie. Il poursuit alors son discours :
« virtus Altissimi obumbrabit tibi »,
« et la puissance du Très-Haut te
prendra sous ton ombre ». Les paroles descendent en direction de la
Sainte Vierge.
Sainte
Marie
Assise
sur un siège recouvert d’un drap or, Sainte Marie est à droite, occupant ainsi
la place privilégiée, celle de la bénédiction. Légèrement penchée vers l’ange,
elle semble se lever de son siège à l’approche de Saint Gabriel. Sa silhouette
aux lignes adoucies reflète la
soumission, l’obéissance. Elle est toute humble dans sa robe rouge enveloppée
dans un manteau bleu. Son visage au teint de nacre est illuminé. Son regard
exprime l’acquiescement, le consentement. Un voile transparent
se repose sur sa chevelure blonde et descend jusqu’à son cou d’une grande
blancheur. Ses mains croisées sur sa poitrine proclament son offrande généreuse. L’annulaire gauche
porte une bague. Un livre ouvert est posé sur son genou droit, la Saint-Écriture
qu’elle lisait avant l’arrivée de
l’ange...
Comme
pour l’ange, des paroles sortent des lèvres de Sainte Marie : « Ecce ancilla Domini. Fiat mihi secundum
verbum tuum », « Je suis la
servante du Seigneur. Qu’il m’advienne selon ta parole. » Le texte
suit un tracé rectiligne et horizontal. Il s’imbrique entre les deux paroles de
l’ange. Les mots se déroulent de droite à gauche, les lettres dessinées la tête
en bas. Ses paroles sont adressées en
effet à Dieu dont elle est l’humble servante. Elles sont donc destinées à
être lues d’en haut. En outre, une partie de sa réponse, « Fiat mihi scundum », est cachée par
une colonne contrairement aux paroles de l’ange. Or, la colonne est le symbole
traditionnel de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce détail révèle-t-il alors le
mystère de l’Incarnation ? Par le « fiat », « le Verbe
s’est fait chair » ?...
Au
centre de la peinture, derrière l’auréole de l’ange, nous distinguons une porte
qui donne sur une chambre et un rideau écarlate. Est-ce une allusion au texte
apocryphe décrivant Marie filant le pourpre destiné à la confection du rideau
du Temple ? Ou bien serait-il le voile du Temple qui se déchirera au
moment de la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Dans ce dernier cas, la porte serait-elle alors celle qui
conduit au salut, porte que seul son sacrifice ouvrira ?
Enfin,
au-dessus de la scène, au premier plan, dans un médaillon entre deux colonnes, est
représentée la figure d’Isaïe se
penchant vers Sainte Marie. Sa main droite est levée en signe de
ravissement. Sa main droite porte déployé un parchemin, celui de la prophétie :
« Voici que la vierge concevra et
enfantera un fils. »(Isaïe, VII, 14)
Conclusions
Par
sa peinture lumineuse et transparente, Fra
Giovanni rattache l’expulsion d’Adam et d’Eve du paradis et l’Annonciation,
ou encore le péché originel et le
mystère de l’Incarnation. Le premier plus lointain dans notre histoire mais
bien actuel encore par ses effets ne peut être vu sans le second qui marque un
instant solennel. Tout l’art du peintre angélique nous invite par sa profondeur
et sa précision à relier ces deux scènes
historiques. Nous percevons alors nettement le plan de la Rédemption, longuement préparé depuis des siècles. Le
mystère de l’Incarnation nous est ainsi rendu accessible.
Fra
Giovanni n’a pu réaliser une telle œuvre que par son seul art. Il s’est nourri
du symbolisme chrétien transmis de
génération en génération depuis les premiers temps du christianisme. Ces
symboles ne sont pas l’apanage de l’artiste et de ses pairs. Ils sont aussi
saisissables par le simple fidèle qui en connaît le sens. C’est par eux que la
Sainte Ecriture se donne aussi aux simples fidèles. Il s’est aussi nourri d’ouvrages théologiques sur
lesquels s’appuie toute sa brillante illustration. Enfin, que représenterait
cette peinture sans la profondeur de la
foi de Saint Fra Angelico ? Le génie associé à de telles richesses produit
ainsi de vrais chef d’œuvre de l’âme. L’image de Saint Gabriel et de Sainte
Marie, qui échangent des paroles sans remuer leurs lèvres ni ouvrir leur bouche,
nous invite aux silences de la
contemplation qui nous ouvrent les portes d’un monde invisible mais si
présent...
Voir Émeraude,
août 2015, article « La prophétie
d’Isaïe « Voici que la vierge concevra et enfantera un fils. »