« Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui n’amasse pas avec moi disperse. »(Matthieu, XII, 30)
L’avertissement de Notre Seigneur Jésus-Christ pourrait surprendre les âmes que
les sermons et les discours de leurs pasteurs auraient pu endormir dans un
optimisme béat. Il n’est pas non plus politiquement correct pour notre société
où tolérance se confond bien souvent avec acceptation, liberté avec libertinage,
équité avec égalité. Les mots sont comme devenus fous. Ils ne savent plus
distinguer le bien avec le mal. L’enfer ne fait plus peur tant il a été vidé de
sens. Pourtant, la crainte de Dieu n’est-elle pas le commencement de toute
sagesse ? La Sainte Écriture résiste encore à cette folie qui entraîne nos
contemporains vers la plus grande des désillusions. À plusieurs reprises, l’Évangile
nous place devant en effet un choix
inéluctable, y compris en notre temps…
Notre
Seigneur Jésus-Christ, signe de contradiction
En
voyant Notre Seigneur Jésus-Christ lors de sa présentation au Temple de
Jérusalem, Siméon a d’abord des paroles de joie. Il se tourne vers le ciel et rend
grâce à Dieu de voir enfin le salut de
son peuple qu’il a si longtemps espéré. Voici enfin « la lumière qui éclairera les nations et la
gloire de votre peuple d’Israël. »(Luc, II, 32) Il a certainement
en mémoire la prophétie d’Isaïe qui a annoncé la venue de la lumière, une
lumière qui dissipera les ténèbres des Gentils. Mais les paroles de Siméon ne sont
pas que joie et espérance. II prédit aussi que cet enfant sera « un signe auquel on contredira »(Luc,
II,35). En effet, il ruinera ou relèvera
les Juifs suivant qu’ils se rangeront avec ou contre Lui, divisant ainsi les
hommes. Siméon nous en donne la raison : « ainsi seront révélées les pensées cachées dans le cœur d’un grand
nombre. »(Luc, II, 36) Nous pensons alors aux scribes et aux pharisiens,
à leurs intrigues, à leur hypocrisie et à leur vanité, qui feront en effet objets
de condamnations et de malédictions de la part de Notre Seigneur Jésus-Christ. « Si votre justice ne surpasse celle des
scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. »(Matthieu,
V, 20) L’avertissement est encore terrible. Mais ne nous trompons pas. Cet avertissement ne concerne pas
uniquement la société juive ou les païens de la Palestine.
Notre
Seigneur Jésus-Christ est donc signe de
contradiction. Il ne peut laisser les hommes indifférents. « Celui qui croit en Lui ne sera pas
condamné ; mais celui qui ne croit pas est déjà condamné, parce qu’il n’a
pas cru au nom du Fils unique de Dieu. »(Jean, III, 18) Il divise
les hommes en fidèles et en incrédules, en ceux qui croient en Lui et en ceux
qui n’y croient pas. Par sa présence et son enseignement, il
impose un choix à chacun d’entre nous. « Et voici la cause de cette condamnation : la lumière est venue
dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière » (Jean,
III, 19). Or « quiconque fait le mal
hait la lumière, et il ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres
soient découvertes. Mais celui qui fait la vérité, vient à la lumière, afin que
ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. »(Jean,
III, 20-21)
Le
mal agit dans la nuit, fuyant toute lueur qui pourrait révéler ses noirs
desseins et ses mensonges alors que le bien recherche la clarté du jour afin
que Dieu en soit davantage loué. Pourtant, ses intrigues ne seront pas
définitivement cachées. Leur
dissimulation est vaine. « Il
n’y rien de caché qui ne doive être révélé, rien de secret qui ne doive être
connu. »(Luc, XII, 2)
Le
jour devient aussi insupportable pour ceux qui sont habitués à l’obscurité.
Leur yeux ne peuvent supporter la clarté et se brûlent lorsque la lumière les
touche…
La
lumière de la vie
La
lumière n’éloigne pas uniquement ceux qui demeurent dans les ténèbres. Elle
empêche aussi les hommes d’y tomber. « Je
suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
mais il aura la lumière de la vie. »(Jean, VIII, 12) Celui qui ne le suit pas tombera donc dans le
mal, aveuglé par l’obscurité de la nuit.
Le
langage de l’Évangile peut nous paraître difficilement saisissable, les mots
nous étourdir, les images qu’ils portent nous griser. Notre Seigneur Jésus-Christ nous met en éveil. Il nous sort de
notre existence tranquille, bien étroite, et du lieu de confort dans lequel
nous nous abritons, jouissant d’un bien-être en apparence solide. Qu’est-ce que
la « lumière de la vie » ?
Dans
la Sainte Écriture, la Loi est aussi dite « lumière ». Elle indique en effet le chemin qui conduit à la vie éternelle. « Un commandement est un flambeau, et la loi,
une lumière, et que c’est la voie de la vie qu’une remontrance de discipline »
(Proverbe,
VI, 23). Elle éclaire les hommes sur les choses à faire et à ne pas faire afin que
nous puissions obéir aux paroles divines et revenir sur le bon chemin.
Mais,
la lumière n’est pas seulement la connaissance qui éclaire l’esprit et indique
la route à suivre. Elle est aussi le
reflet de la connaissance divine dont parle la Sagesse. Le terme de « lumière de vie » nous renvoie en effet à tout ce qui touche à Dieu. N’oublions
pas que la Loi est pour les Juifs l’incarnation de la volonté divine[1]. La
lumière n’est donc pas qu’un mot, une métaphore. Elle est une réalité qui s’est
manifestée à plusieurs reprises. Elle est la splendeur du feu qui brûle le
buisson sans le consumer. Elle irradie le visage de Moïse. Elle est plus qu’un
reflet de la divinité ; elle
manifeste réellement sa présence comme les Apôtres ont pu le voir sur le
Mont Thabor lors de la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ. « Son visage resplendit comme le soleil,
et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. »(Matthieu,
XVIII, 2)
Enfin,
dans son admirable et inépuisable prologue, aux paroles inénarrables, Saint
Jean présente le Verbe comme la source
de la vie qui est lumière des hommes. Les deux termes « lumière » et « vie » sont ainsi associés. Plus
loin, nous les retrouvons unis dans l’expression « lumière de vie ». La lumière n’apparaît plus comme éclairant
le chemin pour gagner la vie éternelle ou comme reflet de la vie divine
elle-même : elle est source de vie. C’est ainsi que Notre Seigneur
Jésus-Christ se désigne. Il est « la
lumière du monde ». Il est aussi la « vie ». De même, Il n’est pas simplement celui qui guide les
hommes, Il est la « voie ».
Il ne dit pas simplement la vérité. Il est la « vérité ».
Source
de vie éternelle
Celui
qui ne reçoit pas Notre Seigneur Jésus-Christ se coupe ainsi de « la source de vie ». ¨Pourtant, il
est bien vivant, cet homme qui refuse de L’accueillir. Un mort ne peut guère
choisir. La vie dont Il parle est celle qui ne termine pas. Elle n’est pas
réduite à notre existence ici-bas.
Nous
nous souvenons alors de cette scène formidable qui est celle de la Samaritaine,
donnant de l’eau à Notre Seigneur Jésus-Christ au puits de Jacob. « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau
jaillissant en vie éternelle. »(Jean, IV, 14) La Samaritaine
comprend ce que Notre Seigneur Jésus-Christ lui dit. La lumière est descendue
en elle. Elle est désormais capable de
saisir ses paroles et de désirer la vie éternelle. Un signe supplémentaire
et elle reconnaitra en Lui le Messie…
Notre
Seigneur Jésus-Christ peut déposer en chacun de nous une source qui nous
donnera la vie éternelle, une vie qui ne manquera jamais de s’écouler en nous.
Nous n’aurons plus soif puisque nous aurons en nous le bien suprême. Ici-bas, la lumière comme l’eau apportent la paix
et la vie. Jamais épuisées, elles vont bien au-delà de notre existence
terrestre. Cela signifie aussi que celui qui ne s’abreuve pas de cette source
ou refuse la lumière n’aura pas la vie éternelle.
Le
Royaume de Dieu
Mais
où mène cette voie que nous devons choisir ? À quoi sert-elle la vie
éternelle qui jaillira de nous ? Notre Seigneur Jésus-Christ nous indique
aussi le but de notre marche sous le
nom de Royaume de Dieu ou encore de
Royaume des cieux.
Dans
les paraboles, Notre Seigneur Jésus-Christ compare ce royaume à un salaire, à
une récompense en raison de notre labeur, ou encore à un banquet auquel nous
sommes cordialement conviés. Certes, ce
royaume apparaît spirituel et ne promet que des biens spirituels mais il est présenté
comme déjà établi ici-bas, atteignant sa perfection à la fin du monde quand les
bons et les méchants seront séparés. Tous
les hommes sont en fait appelés à y entrer. Mais l’entrée du Royaume a ses
exigences. S’il est universel en principe, tous les hommes ne peuvent y entrer
en pratique. Nul ne peut en effet y
entrer s’ils ne sont pas animés des dispositions nécessaires, s’ils ne sont
pas dans la lumière, s’ils ne disposent pas de la vie éternelle. Nous revenons encore
à une distinction …
Aujourd’hui,
dans une société où l’homme considère que les droits impliquent nécessairement
leur exercice, la distinction entre l’universalisme du royaume de Dieu et les
exigences pour y entrer peuvent apparaître contradictoire pour nos
contemporains. Si Notre Seigneur Jésus-Christ ouvre les portes des cieux pour
tous les hommes, pourquoi ces derniers ne peuvent-ils pas y entrer, laissant
ainsi vide l’enfer ? Il leur paraît même inconcevable que Celui qui est
mort pour le salut de tous les hommes leur refusent ensuite l’entrée à son
royaume. L’erreur vient dans la question en elle-même. Le refus ne vient pas de Dieu. Il provient de nous-mêmes, c’est-à-dire
de nos choix.
Le
Royaume est comme une semence…
Dans
les paraboles, le Royaume de Dieu est souvent comparé à un champ. Le cadre
naturel dans lequel Notre Seigneur Jésus-Christ s’exprime explique sans-doute
ces comparaisons. La Palestine est une terre riche et fertile. Nombreux sont
les paysans qui peuvent alors saisir par les images ce qu’Il évoque dans ses
étonnantes leçons.
Dieu
apparaît comme un semeur qui va partout jeter, en égale quantité, des graines
d’égale valeur. La récolte sera pourtant différente suivant les sols. Certaines
semences tombent en-dehors des champs, sont piétinées ou dévorées, ou sur des terres
pierreuses. Dès les premières chaleurs, certaines germes flétrissent, faute
d’eau et de racines profondes. Puis, des herbes sauvages étouffant les pousses
frêles de froment, les épis ne se forment pas. Seule une part de la semence rencontre finalement une terre fertile et
vierge de graines parasites. Selon la qualité de la terre, la moisson sera
plus ou moins abondante…
Ne
croyons pas pourtant que la semence grandira en fonction du cultivateur. Elle se développe en raison de la force que
le semeur lui a dotée dans son germe. Comme le grain de sénevé, la semence
peut être très petite et pourtant, elle donnera une plante d’un développement
considérable, comparable à un arbre, lorsqu’elle est confiée à une terre bien
grasse. Elle peut ainsi croître sans que le paysan ne puisse intervenir. Mais la
graine jetée en terre a besoin de temps pour donner une riche moisson, suivant
un cycle qu’il connaît bien.
Cependant,
le propriétaire d’un champ peut avoir un ennemi qui, pour le nuire, profite de
l’obscurité de la nuit pour y semer de
l’ivraie. Nul ne s’en aperçoit d’abord. C’est au moment de la formation des
épis que le paysan peut alors apercevoir les mauvaises herbes. Il est trop
tard. Certes, il peut nettoyer son champ mais l’opération présente plus de
risques que d’avantages. La meilleure solution est alors d’attendre le temps de
la moisson. L’ivraie sera alors ramassée
et distincte du froment, elle sera jetée au feu tandis que le froment prendra
place dans les greniers.
Une
semence qui donne des fruits selon les dispositions de chacun
Ainsi,
à tous et à profusion, Notre Seigneur Jésus-Christ sème la bonne doctrine, sa
pensée vivante et toutes ces belles choses qu’Il nous a transmises. La semence
semble être bien pauvre en comparaison avec tout ce que l’homme a pu dire,
faire ou écrire, avec les systèmes philosophiques que de nombreux ouvrages
décrivent et commentent dans des volumes inépuisables. Pourtant, la semence se
développera de manière si extraordinaire qu’elle donnera un refuge à tous les
oiseaux du ciel. L’histoire est là pour
nous témoigner du prodigieux
développement de la graine que Notre Seigneur Jésus-Christ a jeté en Palestine.
Toute l’humanité en a été atteinte, refondue. Sa fécondité est encore
inépuisable.
Hortus Deliciarum, Herrade de Landsberg couvent de Hohenbourg (mont Sainte-Odile) |
Mais
la semence que jette Notre Seigneur Jésus-Christ, à tous sans exception, n’a
pas les mêmes effets chez les hommes et les femmes. Tout dépend de ses dispositions intérieures comme la terre recevant
semence. Certains ne reçoivent pas
les paroles qui leur sont données. Indociles,
ils ne les défendent pas non plus. Ils la laissent à la surface de la terre.
C’est alors que le diable enlève ce qui a été semé. D’autres sont joyeux et
enthousiastes en les écoutant. Mais leur cœur est comme la pierre. Les paroles
ne demeurent pas. Tout cela n’est finalement que sensibilité et émotion.
Lorsque viennent les sacrifices, les épreuves et les persécutions, ils les
abandonnent, ils renoncent. Comme tout ce qui relève de la sensibilité,
l’exaltation et l’enthousiasme sont éphémères.
Il existe aussi des âmes qui reçoivent véritablement les paroles de Notre
Seigneur Jésus-Christ, touchent leur âme et pénètrent à l’intérieur. Mais encombrées par des préoccupations, divisées par les richesses terrestres
et distraits par les soucis de leur
vie quotidienne, elles finissent ne plus les entendre, la vérité étant comme
étouffée, demeurant alors sans fruit. Mais, quand la semence pénètre dans une bonne terre, alors elle devient
féconde.
Notre
Seigneur Jésus-Christ a aussi face à lui de terribles adversaires qui
diffusent des erreurs et divisent les cœurs comme ces méchants semant
l’ivraie dans les champs de leurs adversaires, profitant de la nuit pour
commettre leur méfait. Profitant de l’ignorance des uns et du silence des
autres, le diable est toujours prêt pour que la moisson soit gâtée. Certains
fidèles chercheront peut-être à éliminer l’ivraie mais il est préférable de
laisser Dieu juger lorsque le temps viendra. Ils risquent de commettre des
dégâts irréparables et soulever bien des scandales, encore plus dommageables
que la division des cœurs et des esprits.
Une
voie ouverte à tous
Tous
sont appelés, même si certains sont privilégiés par rapport à d’autres. Tous
entendent les paraboles mais tous ne la comprennent pas. Il y a des sourds et
des aveugles qui persistent à demeurer dans leur surdité et leur aveuglement,
et dont leur cœur est finalement endurci.
Pourtant, Notre Seigneur Jésus-Christ envoie à tous, sans exception ni
distinction, la semence nécessaire pour que naisse et se développe en eux la
vie éternelle. Faut-il alors qu’elle soit reçue, qu’elle ait toute liberté pour
s’enraciner dans l’âme, qu’elle ne soit pas étouffée par la vie bien terrestre.
Alors au jour venu, Notre Seigneur
Jésus-Christ viendra récolter ce qu’il a semé et jugera de l’abondance de la moisson en fonction de ce qu’Il a
donné.
Dieu
nous a aussi donné des talents, non pour qu’ils soient gaspillés ou garder
soigneusement dans un coffre, mais pour qu’ils les fructifient. Comme des
intendants envers leur propriétaire, nous devrons en effet Lui apporter nos
livres de compte et lui justifier notre gestion. Ainsi, à un moment donné, lorsque l’heure sera venue, Dieu nous
jugera, nous récompensant ou punissant. L’ivraie ou l’arbre avare de fruits
seront jetés au feu, le mauvais intendant ou l’oisif rejoindront le lieu où
grincent les dents…
Qui
pourrait donc croire en lisant soigneusement l’Évangile que notre existence
ici-bas n’a pas d’autres destins que de s’achever dans la poussière ? Qui
pourrait aussi prétendre que l’enfer est imaginaire ou vide d’âmes ? Le
jugement ne serait-il donc qu’une formalité ? Le tribunal divin ne peut ressembler à celui des hommes. Rien ne Lui
est caché. Aucune parole ne peut Le tromper. Aucune de nos œuvres ne Lui est
inconnue. La justice s’appliquera sans
scrupule ni erreur…
Conclusion
« Si vous m’aimez, gardez mes commandements »
(Jean,
XIV, 15) L’amour véritable réside
d’abord et avant tout dans l’union des volontés. Nous ne pouvons réellement
aimer Notre Seigneur Jésus-Christ sans suivre pleinement sa volonté, non
uniquement par la parole ou la pensée, mais au travers de nos œuvres. Nous
sommes alors unis à Lui selon la mesure
de cet amour. Et cette mesure sera celle
de notre propre jugement lorsque nous apparaîtrons devant Dieu. Source de
vie éternelle, Notre Seigneur Jésus-Christ nous transmet tout ce qu’il faut
pour que nous puissions L’aimer. Il nous soutient et nous apporte toute l’aide
dont nous avons besoin pour faire sa volonté en nous.
Cependant,
Notre Seigneur Jésus-Christ ne cesse de
nous avertir. La voie qu’Il nous a tracée et la vie qu’Il nous donne ne
sont pas sans danger ni difficulté. Le
diable sèmera notamment de mauvaises semences en nous si nous ne faisons
pas attention. Il tentera aussi de nous enlever les bonnes graines si nous ne
les protégeons pas. L’esprit du monde
s’opposera aussi au développement de la plante, cherchant à l’assécher et à
l’étouffer, avant qu’elle ne donne de bons fruits. Enfin, le plus grand danger
réside en nous, en notre orgueil et nos
vanités. Il n’y pas en effet d’union si l’un des partenaires y refuse. L’amour
ne se contraint pas, ne se commande pas. Il se fonde sur la liberté. C’est en tant qu’hommes libres que nous pouvons
aimer Notre Seigneur Jésus-Christ et donc suivre ses commandements. C’est
pourquoi Il est venu ici-bas pour nous délivrer de nos chaînes qui nous
rendaient captifs. Ainsi, nombreux sont les adversités en ce monde. Les
épreuves ne manqueront pas. Notre Seigneur Jésus-Christ nous a prévenus. Le
disciple ne peut être au-dessus du maître. « Heureux serez-vous, lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera,
et qu’on dira faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. »(Matthieu,
V, 11). Mais Il nous a aussi encouragé à
les surmonter.
Notre
Seigneur Jésus-Christ est venu parmi les siens, et son arrivée a eu lieu dans
l’humilité. Il a relevé les pécheurs, donné la vue aux aveugles, guéri les
boiteux. Son enseignement est encore doux à entendre. Mais l’Évangile ne se
réduit pas à ses scènes apaisantes et réjouissantes, à ses œuvres et à ses
paroles pleines de tendresse et de vérité. Les avertissements sont aussi
nombreux, répétitifs, insistants. Les
mauvais serviteurs ou les serveurs inutiles seront punis quand viendra le jour
de leur jugement, un jour où ils ne
s’attendront pas. Rien ne leur sera alors impuni. Pendant toute leur vie
ici-bas, ils ont pu jouir selon leur propre volonté, vivant dans la méchanceté,
œuvrant dans l’insouciance ou l’indifférence. Mais l’existence n’est pas sans conséquence. Ils ont préparé leurs
propres supplices, des supplices qui ne
se termineront jamais. Car la paix
éternelle ne sera donnée qu’à ceux qui auront aimé Notre Seigneur Jésus-Christ
et à la mesure de cet amour…
[1] Émeraude,
mai 2020, article « La morale juive au temps de Notre Seigneur
Jésus-Christ (1) : la Loi au cœur de la morale juive ».